Le propre de l’homme

Le propre de Ihomme est une expression d’usage courant qui désigne les spécificités de l’espèce humaine par rapport aux autres espèces animales. Cet aphorisme serait dû à François Rabelais qui, dans l’Avis aux lecteurs ouvrant Gargantua (1 574), écrit : « Mieulx est de ris que de larmes escripre, Pour ce que rire est le propre de l’homme. ? Rabelais, Gargantual Selon les critiques, ce passage du texte de Rabelais serait inspiré d’un passage du trait lequel ce dernier déf qui ait la faculté de ri Svipe nextp g à satiété au Moyen  d’origine scolastique ne tare qualité humaine ; ce sont ses commentateurs qui ont radicalisé cette conception, en donnant au rire une importance de plus en plus essentielle. Cette expression a été utilisée pour titrer plusieurs œuvres, dont Le Propre de l’homme, livre de Robert Merle (1989), et Le Propre de l’homme, film de Claude Lelouch (1960).

Critique philosophique du terme « Animal » et du « propre de l’homme « [modifier modi Swige to vie' » next page ux d’Aristote dans e est le seul animal _tt ée a été répétée propre de » est ue le rire est modifier le code] De même que l’antispécisme, le terme « animal », au singulier, st rejeté par le philosophe français Jacques Derrida dans sa généralité, – parce qu’il est une « simplification conceptuelle » vue comme un premier geste de « répression violente » à l’égard des animaux de la part des hommes, et qui consiste à faire une césure totale entre l’humanité et l’animalité, et un regroupement tout aussi injustifié entre des animaux qui demeurent des vivants radicalement différents les uns des autres, d’une espèce à une autre4 : « Chaque fois que « on » dit « L ‘Animal chaque fois que le philosophe, ou n’importe qui, dit au singulier et sans plus « L’Animal en prétendant désigner ainsi tout vivant qui ne serait pas l’homme eh bien, chaque fois, le sujet de cette phrase, ce « on ce « je » dit une bêtise. II avoue sans avouer, il déclare, comme un mal se déclare à travers un symptôme, il donne ? diagnostiquer un « je dis une bêtise Et ce « je dis une bêtise » devrait confirmer non seulement l’animalité qu’il dénie mais sa participation engagée, continuée, organisée à une véritable guerre des espèces. » — L’Animal que donc je suis, Jacques Derrida. Ainsi, dans son dernier ouvrage, L ‘Animal que donc je suis, le hilosophe français Jacq 2 Derrida. hilosophe français Jacques Derrida conçoit la question de 1’« animal » comme une réponse à la question du « propre de 1’« homme » et a mis en doute la capacité à ce dernier d’être en droit de se faire valoir toujours aux dépens de ll« animal alors qu’il semble bien que ce réflexe conceptuel soit, par essence, un préjugé, et non le fruit d’un raisonnement philosophique garant de ce droit : « Il ne s’agit pas seulement de demander si on a le droit de refuser tel ou tel pouvoir à l’animal (parole, raison, expérience e la mort, deuil, culture, institution, technique, vêtement, mensonge, feinte de la feinte, effacement de la trace, don, rire, pleur, respect, etc. — la liste est nécessairement indéfinie, et la plus puissante tradition philosophique dans laquelle nous vivons a refusé tout cela à 1’« animal il s’agit aussi de se demander si ce qui s’appelle l’homme a le droit d’attribuer en toute rigueur ? l’homme, de s’attribuer, donc, ce qu’il refuse à l’animal, et s’il en a jamais le concept pur, rigoureux, indivisible, en tant que tel. » L Animal que donc je suis (p. 185), Jacques Derrida. 3