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Voyages et découvertes eme XVI -XVIII Siècle. Notes de lecture d’Anne LEU à partir des ouvrages de F. Lebrun et J. Delumeau. Introduction Les historiens espagnols écrivent au XVIème siècle que lorsqu’en 1492 les deux mondes se rencontrent par-dessus la « mer ténébreuse », c’est « la plus grande chose depuis la création du Monde, fors l’incarnation et la mort de son créateur Mais Si l’E c’est qu’elle en a à la hommes.

Ces homm Portugais, Espagnols, Anglais. Qu’ils parten 1 Swap iew next page e XVème Siècle, ns et les s l’inconnu sont çals ou prince ou pour elui du pays qui a accepté de les financer, leur soif de découverte est la même : trouver une route vers rouest dans un premier temps, prendre possession de nouveaux territoires, exploiter de nouvelles terres et y découvrir des richesses mais aussi, à la fin du XVIIIème faire progresser les sclences.

Mais alors que l’Europe s’ouvre à de nouveaux mondes, établit de nouvelles routes, l’Espagne se ferme : les Juifs sont expulsés, Grenade est reprise aux Maures et la Reconquista achevée. De la même façon, d’abord curieux des peuples qu’ils rencontrent, les explorateurs, devenant des onquistadors, vont détruire des civilisations, asservir des peuples au nom de la religion catholique ou de Péconomie. Quelles ont donc été les raisons des départs, qui ont été les place qu’en Europe de ces grandes découvertes ?

Les raisons des départs Si le Moyen-âge a cru à une terre plate, autour de laquelle tournait le soleil, contraignant ainsi par la peur les marins au cabotage, la fin du XVème siècle va prouver qu’il n’en est rien, basculant ainsi à la fois grâce aux découvertes mais aussi ? l’imprimerie, dans le Monde Moderne. Mais pourquoi partir ? ce moment ? 1. Les motivations ) Les mobiles économiques Le premier et principal mobile économique des départs est la quête de métaux. En effet, depuis le XIVème siècle, l’Europe en manque et ce d’autant plus que ses besoins se sont accrus (progression du luxe, dépense des princes… . Les productions des mines d’argent d’Europe centrale ou d’or de Guinée se révèlent insuffisantes. Le second motif est celui des épices (poivre, clou de girofle, cannelle, noix de muscade… ) produites dans les pays de l’océan indien et utilisées dans l’alimentation (notamment pour masquer le goût des viandes mal conservées) et dans la harmacie, tout comme les besoins en indigo et en soie. Ceux-ci sont assurés par les marchands italiens qui se les procurent dans leurs comptoirs de Crimée et dans les ports de méditerranée orientale auprès des marchands arabes.

L’Espagne et le Portugal vont donc vouloir trouver une route pour s’affranchir de ces intermédiaires. Le Portugal fait le choix de contourner l’Afrique alors que l’Espagne, sur les conseils de Colomb, opte pour une route à travers l’océan Atlantique. 2) Les mobiles religieux Ils sont le fruit d’un mélange de l’esprit de croisade contre les musulmans (toujour 21 religieux usulmans (toujours très vif chez les Espagnols et les Portugais) et de l’esprit de mission4. Se mêle ainsi le désir de refouler l’islam, de gagner de nouvelles terres et ainsi de nouvelles âmes à la «vraie foi ». ans l’esprit des découvreurs et des conquistadores, il n’y a pas d’antinomie entre les mobiles religieux et économiques. Ainsi, Christophe Colomb justifiait son projet d’atteindre PAsie par ces mots : « On aura vite fait de convertir à notre sainte foi un grand nombre de peuples et de gagner en même temps de grandes possessions et richesses h. Jacques Cartier lui, aborde en baie de Gaspé en 1 534 et lante une croix de trente pieds de haut avec au croisillon un écusson à fleur de lys portant l’inscription « Vive le roi de France ».

Il affirme ainsi à la fois la prise de possession du territoire au nom du roi de France et la volonté d’apporter l’évangile à ses habitants. 2. Les moyens 1) La technique Les Portugais ont mis au point vers 1420-1440 la caravelle, un vaisseau de petite taille, de forme allongée, doté d’un bordage élevé, d’un gouvernail d’estambot et de voiles latines. Au cours du siècle, elle devient plus grande (capacité de 100 à 150 tonneaux) et se dote d’une voilure mixte (voiles carrées our la vitesse et voiles latines pour la manœuvre).

Elle dispose donc de grandes qualités : maniabilité et capacité ? naviguer par tous les vents. Les autres techniques de navigations sont elles connues depuis longtemps en méditerranée : o La boussole, invention chinoise introduite au XIIIème longtemps en méditerranée : o La boussole, invention chinoise introduite au XIIIème siècle par l’intermédiaire des Arabes. o Les cartes et portulan des cartographes génois et catalans indiquant la position des ports et la route à suivre de fun ? l’autre. La navigation à l’estime en fonction de la vitesse calculée mpiriquement. Tous les jours, à midi, les marins calculent la route parcourue et la vitesse (comptée au sablier) à l’aide d’un objet flottant sur la mer. Le loch qui permet de mesurer l’allure d’un bâtiment n’est inventé que dans le dernier tiers du XVIème Siècle. o Si la navigation astronomique n’apparaît que vers 1480, les Portugais savaient calculer à terre la latitude grâce ? l’astrolabe (d’origine arabe) qui permet d’observer la position des astres et de déterminer leur hauteur au- dessus de l’horizon.

Après 1480, les navigateurs savent la calculer en mer. o La longitude quant à elle n’est calculée correctement u’après 1 750 avec l’invention du chronomètre. 2) Les connaissances géographiques Les marins disposent de o Des écrits des géographes et mathématiciens grecs antiques comme Martin de Tyr ou Ptolémée. o Du Livre des merveilles du monde écrit (dicté) par Marco Polo (1254-1324) et qui raconte son voyage. o Des informations fournies par l’astronome arabe AlFarghani. D’un ouvrage du théologien français Pierre d’Ailly (1350-1420), un atlas intitulé Imago Mundi composé en 1410 et imprimé en 1483. Il. Qui part ? 1. Le Portugal 1) Contourner l’Afr’que C’est le prince Henri (1394 4 21 avigateur, second fils rince Henri (1394-1460) dit le navigateur, second fils du roi Jean 1er du Portugal qui est l’inspirateur de cette politique de découverte. Grâce à ses financements, le Portugal reconnait le cap Bojador en 1434 (entre les Canaries et le tropique du Cancer), le Cap vert en 1445, le delta du Niger en 1472 et Péquateur en 1475.

Après sa mort, le prince Jean Il (1481-1495) reprend sa politique et parvient ainsi en 1482 à l’embouchure du Congo et fonde la même année un comptoir à saint Georges d’Elmina (Golfe de Guinée) qui devient le centre du trafic guinéen d’esclaves, d’or et de poivre. En 1486, le tropique du Capricorne est atteint. En 1487, Bartolomeu Dias part avec trois caravelles, s’écarte de la côte de Guinée, passe la pointe de l’Afrique sans la voir et parvient au cap Padrone. Au retour, il longe la côte sud-africaine et découvre le cap des Tempêtes, que Jean Il baptise cap de Bonne Espérance, et rentre à Lisbonne en 1488.

Le 8 juillet 1497, Vasco de Gama part à son tour avec 4 caravelles et 160 hommes parmi lesquels des interprètes, des soldats, des écrivains de bord et des proscrits qui seront laissés sur place afin de s’intégrer dans la population pour ervir de liaison lorsque les Portugais s’installeront. Il touche une baie qu’il nomme Sainte Hélène le 7 novembre 1497 puis, suivant la route de Dias, il franchit le cap de Bonne espérance le 22 novembre. Il poursuit sa route, longe les côtes de l’Afrique orientale par Mozambique, Monbasa et Mélinda.

Sous la conduite d’un pilote indien, il atteint ensuite la côte de Malabar à Calicut le 20 mai 1498. Il rentre par Mogadiscio s 1 indien, il atteint ensuite la côte de Malabar à Calicut le 20 mai 1498. Il rentre par Mogadiscio et Zanzibar et arrive à Lisbonne le 30 août 1499 avec 80 ommes (conséquence d’une épidémie de scorbut) et deux navires remplis d’épices. Il a parcouru 44400 km en 2 ans et deux mois. 2) Une première tentative par l’ouest Après le retour de Vasco de Gama, le roi Manuel 1er décide d’envoyer une nouvelle flotte de 13 navires et 1200 hommes.

Il en confie le commandement à un gentilhomme de 32 ans, Pedro Alvarez Cabral. L’expédition part de Lisbonne le 8 mars 1500, passe par Cap vert le 22 mars et file vers l’ouest. Le 22 avril 1500, Cabral aperçoit une terre qu’il nomme « île de la vraie croix que les colons portugais vont nommer « Braxil » du nom d’un bois recherché comme colorant). Il fait ensuite demi-tour, passe le cap de Bonne espérance, poursuit jusqu’en Inde et rentre ensuite au Portugal, chargé d’épices, en 1501.

Ce n’est qu’en 1522, que le Brésil devient possession du Portugal. 2. L »Espagne 1) Christophe Colomb Né à Gènes en 1451, il s’installe au Portugal en 1476. Il voyage beaucoup : Madère, Guinée, Irlande, et peut-être même en Islande. Il épouse en 1476 la veuve d’un marin portugais qui l’introduit dans le milieu des savants et des navigateurs. Encouragé par son frère Diego, cartographe ? Lisbonne, par ceux d’un cosmographe florentin, Toscanelli, et par la lecture de Pierre d’Ailly, il en vient à l’idée que Chine et Japon sont proches de l’Europe.

Il les situe, en reprenant l’erreur de Ptolémée, elle-même reprise par Pierre d’Ailly, du côté de la Californie (soit ? de Ptolémée, elle-même reprise par Pierre d’Ailly, du côté de la Californie (soit à environ 5000 km contre 20 000 dans la réalité), et estime qu’ils peuvent être atteints en allant vers l’ouest. II s’adresse donc au souverain portugais, Jean II qui refuse, préférant concentrer ses efforts sur la route par le sud de l’Afrique. Il se tourne alors vers Isabelle de Castille qui se laisse convaincre en 1492 après la prise de Grenade et la reconquista achevée.

Par les accords du 17 avril 1492 ? Santa-fé, Colomb reçoit (en échange du financement de l’expédition), le titre d’amiral de la mer océane et des privilèges importants sur les terres à découvrir : la qualité de vice-roi et 1/8 de toutes les richesses à exploiter. [Tous ces éléments montrent bien le peu de confiance accordée quant ? une possible réussite de C. Colomb. ] L’expédition est alors préparée avec la collaboration des frères Pinczon, armateurs à Palos.

Ils partent le 3 août 1492 avec 3 caravelles, 100 hommes environ (dont un interprète parlant arabe et hébreu) et des lettres de créances destinées au grand Khan. Après une escale aux Canaries, ils prennent la direction de l’ouest et touchent terre le 12 octobre 1492 à San Salvador, une île des Bahamas, sûrs d’avoir atteint l’Asie. Ceci explique le nom d’indiens donné aux habitants rencontrés. Il est convaincu d’avoir trouvé chez les Tainos et dans leur nudité innocente, un état idéal rappelant le paradis.

Il est persuadé d’être un messager de Dieu comme en témoigne la mention du précède a signature « Christo ferrens » c’est à dire, « celui qui porte pour le Christ Après 2 moi précède pour le Christ » Après 2 mois de navigation dans les mers des Antilles et la découverte d’HispanioIa (Saint Domingue) et de Cuba, ils rentrent en Espagne en se laissant porter par les courants (Gulf stream) puis par les vents d’ouest de l’Atlantique nord, ouvrant ainsi une route que les grands voiliers vont emprunter jusqu’au XIXème siècle.

Arrivé à Palos le 15 mars 1493, il est reçu en triomphateur et les rois catholiques en profitent pour obtenir du pape Alexandre VI une bulle, Inter Coetera, en mai 1493 qui éclare espagnoles « toutes les terres fermes ou îles découvertes ou à découvrir » au-delà d’une ligne allant de pôle à pôle et passant à 100 lieues à l’ouest des Açores.

Mais le 7 juin 1494, s’estimant lésé, le roi Jean Il du Portugal obtient par le traité hispano-portugais de Tordesillas que cette ligne soit reportée à 370 lieues des îles du Cap vert Ce premier voyage est connu grâce au journal de Colomb dont il ne reste que des copies que l’on doit à Las Casas, ami du fils de Colomb. Il ne faut donc pas oublier lorsqu’on en fait la lecture que c’est une retranscription tardive, effectuée dans n autre climat !

Au cours du second voyage, Colomb longe les côtes de Cuba. I dispose de 17 navires, 1200 hommes, des semences. Lorsqu’il arrive aux Bahamas, il découvre que les 30 hommes qu’il avait laissés en garnison ont disparu, probablement massacrés. Le voyage dure 2 ans et huit mois. Le troisième voyage, de mai 1498 à octobre 1 500, permet la découverte des bouches de l’Orénoque (fleuve du Venezuel à octobre 1500, permet la découverte des bouches de rOrénoque (fleuve du Venezuela).

Colomb croit y avoir découvert le jardin d’Eden. Les 4 fleuves mentionnés par la Genèse y sont identifiés au RIO de la Plata, à l’Amazonie, au Magdalena et à l’Orénoque. Il écrit d’ailleurs : « J’ai l’idée ancrée dans l’esprit que là se trouve le paradis terrestre h. Une mutinerie qui ne peut être réprimée amène des colons ? rentrer en Espagne pour exposer leurs doléances à la cour.

Bodadilla (enquêteur envoyé par les Rois catholiques afin de vérifier les dires des colons) est envoyé, il fait mettre Colomb et son frère aux arrêts et les renvoie en Espagne les fers aux pieds. Ils sont libérés dès leur arrivée, mais Christophe Colomb ne va jamais retrouver ses prérogatives de vice-roi et e gouverneur. Il mène un quatrième voyage d’avril 1502 à novembre 1 504 au cours duquel il découvre le littoral de l’Amérique centrale du Honduras à Panama.

Il meurt en 1506 à Valladolid sans être conscient d’avoir découvert un nouveau continent. Mais cette idée se fait vite jour en Europe et en 1507, Martin Waldseemüller publie à Saint Dié une cosmographie dans laquelle il fait apparaître ce monde nouveau qu’il nomme Amérique en hommage à Amérigo Vespucci, navigateur florentin qui en 1501-1502 a dirigé une expédition sur la côte ouest de l’Orénoque et a publié un récit de voyage. ) Vasco Munez de Balboa C’est sa découverte qui va lever tous les doutes concernant la découverte d’un nouveau continent.

Le 25 septembre 1 513, il traverse l’isthme de Panama avec 90 hommes et découvre un océan dont il prend possession au n océan dont il prend possession au nom du roi d’Espagne. Reste à le contourner ! 3) Le premier tour du monde En 1511, Fernand de Magellan entend parler des Moluques dites « îles aux épices » (à Pest des Célèbes), découvertes par un navigateur italien parti de venise, Ludvico de Verthema vers 1508. Il demande au roi du Portugal le droit de chercher ne route vers ces îles en passant par le sud de l’Amérique mais celui-ci refuse.

Magellan se tourne alors vers le roi d’Espagne, Charles Quint qui accepte et lui accorde pour IO ans l’exclusivité de la recherche. Il part de Séville en août 1519 avec 5 vaisseaux et 265 hommes. En janvier 1 520, il atteint Rio de la Plata, hiverne en Patagonie et en octobre, entre dans le détroit entre le continent et l’archipel de la Terre de Feu (futur détroit de Magellan). Après 27 jours de navigation terrible au cours desquels il perd un bateau, le 28 novembre 1520, il atteint un océan qu’il nomme Pacifique par opposition à la rudesse de ‘atlantique sud.

Un bateau se mutine alors et choisit de rentrer en Espagne. C’est donc avec 3 navires qu’il poursuit vers l’ouest et le 16 mars 1521 il aborde une des îles des Philippines, Ille de Cebu. Il convertit le roi au catholicisme et lui fait reconnaître la suzeraineté du roi d’Espagne. Le 17 avril, il est tué lors d’un engagement avec des indigènes révoltés sur une île voisine. Son lieutenant, le Basque Juan Sébastian Elcano dit Del Cano prend alors le commandement, laisse sur place un navire et atteint les Moluques où il charge les épices. Il ne ramène 0 1