la reine des lectrices

La Reine des lectrices, traduction Pierre Ménard, 2010, 124 p. Ecrivain(s): Alan Bennett Edition: Folio (Gallimard) De l’absolue séparation des pouvoirs et de la littérature. Alan Bennett présuppose en toute ingénuité que la Reine d’Angleterre a peu lu avant que son destin ne croise celui de Norman, commis des cuisines régaliennes. On peut imaginer que son éducation britannique lui fournit toutefois un certain background.

Vraisemblablement, l’octogénaire a eu d’autres chats à fouetter avant de s’adonner aux frivolités des lectures uggerees par un « gay savolr Fraîchement convertie, la peu commune lectrice devient ce qu’elle est : une liseu son initiateur à Wilde conséquence est bon au grain. Et la souver contamination cultur Swipetoviewn It p g entive à Norman, is à Querelle, la de la Cour veillent servée de cette zélé malgré lui, limogé et promu au statut d’étudiant en lettres dans une Université éloignée de Windsor.

Il pourra assouvir ses pulsions de lettres et ne pervertira pas la Reine dans l’exercice de ses fonctions. Abreuvée d’ouvrages, la Reine des lectrices ne peut freiner sa course à l’échalote littéraire. Elle prend des notes et se pique d’écriture. On n’ose l’exprimer dans l’entourage de la Souveraine : la Reine devient une Sv. ‘ipe to une emmerdeuse de politiser en rond. Deuxième ironie du destin : lors d’un diner au sein d’une université lointaine, elle se fait servir par Norman. Élémentaire Mrs Thatcher. L’impromptu de Windsor deviendra mentor en écriture ?

En tout bien tout honneur, Phomo sapiens sapiens jubile et la Reine se pâme avec du Proust. Bref, drôle et rondement mené, cet envoi britannique roboratif aura de quoi réconcilier les plus récalcitrants avec les livres. La fable hyperréaliste décapera les renvois ironiques de la culture au pied de la lettre. Une morale de l’histoire pourrait bien être : ne laissez pas le pouvoir se cultiver, c’est trop risqué ! Outre Manche, ce n’est pas Windsor qui pilote, c’est Downing Street. Ouf ! On comprend mieux la France qui a décapité son Roi.

Déjà, elle abandonnait la Princesse de Clèves aux aristocrates improductifs t décadents. – Non monsieur le ministre de l’Intérieur. Comme vous le savez sans doute, les livres produisent rarement un effet aussi direct. Ils viennent plutôt confirmer une opinion ou une décision que l’on a déjà prise, parfois sans s’en rendre compte. On cherche dans un livre la confirmation de ses propres convictions. Chaque livre, ? tout prendre, porte en lui un autre livre (p. 117). Et l’autre livre devient un glacial coming out. On comprend mieux les enfers des bibliothèques et les livres barbecue. 2