Disert

La dissertation obéit à des types de plans qu’on peut ramener ? quatre le plan dialectiquevous demande d’examiner un jugement, d’en montrer les limites voire de le réfuter (voir ce mot). C’est le fameux plan « thèse/antithèse/synthèse ». On reconnaît aussi ce type de plan au libellé du sujet : les questions « Pensez-vous que.. « , « Dans quelle mesure peut-on dire que… « , « Partagez-vous ce point de vue » etc. sont sans ambiguité. Il vous faudra confronter les thèses avant d’exprimer nettement un avis personnel. le plan thématiqueslapparente au contraire à l’exposé.

Il ne vous emande pas de discuter une thèse mais plutôt de l’étayer (voir ce mot), c’est-à-dire organisés capables d question qu’on vous On reconnaît ce type question (« Qu’est-ce 1 p g bre d’arguments de répondre à la et : ce peut être une u’est-ce qu’une œuvre engagée ou une invitation à vérifier une affirmation (« En quoi a-t-on raison d’affirmer que… « , « Montrez, commentez ou justifiez ceci… le plan analytique, voisin du précédent, se propose d’examiner une notion en en envisageant les causes, les manifestations qui en découlent avant de proposer d’éventuelles solutions. our es raisons, il est moins familier de la dissertation littéraire, dans laquelle néanmoins on peut rencontrer des libellés qui y invitent. le plan comparatifvous amène à établir un parallèle constant entre deux notions. Ce plan pourra les examiner successivement dans les deux premières pa to next page parties avant d’élaborer une synthèse personnelle qui essaiera d’établir leurs points majeurs de ressemblance ou de discordance et de proposer un dépassement. Voici plusieurs suets de dissertations.

Quel type de plan choisiriez-vous pour les traiter ? (Remplissez les cases vides du tableau ci-dessous avec les uméros des sujets qui vous semblent pertinents. ) Types de plans Numéros des sujets Thématique Analytique Dialectique Comparatif Que représentent pour vous les héros ? Vous vous demanderez ce que signifie ce besoin d’admirer des êtres réels ou de fiction, de les aimer ou de les imiter, et vous appuierez votre réflexion sur des exemples pris dans vos lectures et dans votre expérience personnelle. 4 Qu’est-ce qu’une œuvre engagée? «Nous n’avons pas besoin de connaitre l’auteur pour comprendre et aimer son œuvre. On peut légitimement se passer de tout recours à ce que l’on sait de l’auteur en dehors de son œuvre our examiner celle-ci. » (F. Van Rossum-Guyon,Critique du roman). Vous direz ce que vous pensez de ce jugement en vous appuyant sur des exemples précis tirés de vos lectures. 5 un personnage médiocre peut-il être un héros de roman ? Il dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens. » Comment comprenez-vous cette opinion de Paul Valéry ? A La Rochefoucauld qui déclare : «II est plus nécessaire d’étudier les hommes que les livres», George Sand semble répliquer lorsque, dans son romanMauprat, elle recommande comme moyen de formation «l’étude des lettres, qui n’est autre que l’étude des hommes. ? Quelles réflexions vous suggèrent ces prises de position ? 10 Il vous est sans doute arrivé de préférer au «héros» vertueux d’un roman, d’un conte ou d’un film le personnage odieux (le «méchant») dont il finit par triompher. Quelles sont, selon vous, les raisons qui expliquent l’attrait qu’exercent ces personnages odieux ? Dans une enquête sur le livre et la lecture en France, on peut lire cette réflexion sur le roman : «Sujet permanent de discussions entre ceux qui professent que le roman doit exprimer ou représenter la vie et ceux qui, à l’inverse, estiment qu’il doit l’inventer. » Dans un développement composé, vous direz si les romans que vous connaissez vous paraissent représenter la vie ou l’inventer. 8 Un éditeur contemporain présente ainsi une collection d’ouvrages littéraires : « La modernité n’a rien à voir avec la date de parution.

Des textes écrits il y a plusieurs siècles sont résolument modernes. Ils répondent parfois mieux que des œuvres plus récentes à nos préoccupations et à notre soif de beauté. » Partagez-vous cette opinion ? Vous appuierez votre réponse sur des analyses tirées de vos lectures. 11 Un auteur contemporain écrit : «Apporter un message aux ommes et vouloir diriger le cours du monde ou le sauver, c’est l’ «Apporter un message aux hommes et vouloir diriger le cours du monde ou le sauver, c’est l’affaire des fondateurs de religions, des moralistes, des hommes politiques…

Une œuvre d’art n’a rien ? voir avec les doctrines. » En vous référant à des œuvres que vous connaissez, vous direz ce que vous pensez de cette conception de l’art et de l’artiste. *CORRIGÉ Pour la phase essentielle de préparation, nous vous proposons quatre exemples dune démarche progressive sur les sujets marqués plus haut du signe: mise en place du sujet et recherche rdonnée des principaux arguments et exemples pour le plan dialectique, puis pour les plans thématique, analytique et comparatif (page suivante). ujet 5 Un personnage médiocre peut-il être un héros de roman ? Les termes du sujet: préciser dans l’introduction le sens du mot médiocre (latinmedius, « qui est au milieu ». ) Ainsimédiocre désigne ici ce « qui est sans éclat ». Le sujet présuppose donc que le roman n’admet pas de héros « moyens », ce qui s’oppose à la conception classique (« Des héros de roman fuyez les petitesses conseille Boileau aux poètes dans son Art Poétique. )

La position de la problématique : elle pourra partir de l’une des constantes du romanesque qui repose souvent sur l’exceptionnel et se demander si la « médiocrité » peut y avoir sa place. Le libellé du sujet : La question posée sous cette forme rhétorique semble répondre par la négative. Implicitement, une thèse s’exprime ici, qui nie que le roman puisse admettre des personnages médiocres. Le domaine d’application : le enre romanesque. La recherche du plan : II de suivre ici un plan dia 4 1 d’application : le genre romanesque.

La recherche du plan : Il convient donc de suivre ici un plan ialectique où vous évaluerez la thèse implicitement proposée (thèse /antithèse/ synthèse). – LE ROMAN A BESOIN DE HEROS : de destins exceptionnels (Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal) de personnalités hors du commun (Mme de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Laclos) de passions absolues (Des Grieux dansManon Lescaut de Prévost) le rythme romanesque et la nécessité de susciter l’intérêt obligent à rendre exemplaire le destin de personnages pourtant médiocres (Gervaise dansL’Assommoir de Zola).

Il – POURTANT CERTAINS PERSONNAGES SONT DES MÉDIOCRES • ‘est le cas des personnages des romans réalistes qui ont choisi une peinture « objective » des milieux et des êtres : Georges Duroy dans Bel-Ami, Jeanne dansUne vie de Maupassant, les héros de Zola, pour qui « le premier homme qui passe est un héros suffisant » (Deux définitions du roman). e personnage peut être destiné à illustrer la contingence, l’absurde (Meursault dansL’Étranger de Camus, Roquentin dansLa Nausée de Sartre, Bardamu dans Voyage au bout de la nuit de Céline). le Nouveau Roman a choisi d’abolir le héros et de confier la représentation d’un monde énigmatique à des individualités ransparentes (« Llépoque actuelle est plutôt celle du numéro matricule » écrit Robbe-Grillet).

Ill – LE ROMAN N’ADMET LA MÉDIOCRITÉ QU’A CERTAINES CONDITIONS : si le personnage peut être un médiocre, il convient de faire la part de l’époque : cette esthétique n’est que celle du XXO siècle et certains théoriciens du nouveau roman l’ont abandonnée (romans de Le Clézio siècle et certains théoriciens du nouveau roman l’ont abandonnée (romans de Le Clézio). il ne faut pas ignorer le goût légitime du public pour des œuvres où la création artistique lui évite de rencontrer des voisins e palier (Meursault lui-même accède peu à peu à un destin exceptionnel). ? Eh ! bon Dieu, nous ne voyons que trop autour de nous la triste et désenchanteresse réalité : la tiédeur insupportable des demi- caractères, des ébauches de vertus et de vices, des amours irrésolus, des haines mitigées, des amitiés tremblotantes, des doctrines variables, des fidélités qui ont leur hausse et leur baisse, des opinions qui s’évaporent ; laissez-nous rêver que parfois ont paru des hommes plus forts et plus grands, qui furent des bons ou des méchants plus résolus ; cela fait du bien. ? (Vigny,Réflexions sur la vérité dans l’art). e toutes façons, le roman a pour privilège de rendre la médiocrité unique et certains médiocres de la littérature sont devenus de véritables mythes (Emma dans Madame Bovary de Flaubert). sujet 8 Un éditeur contemporain présente ainsi une collection d’ouvrages littéraires : « La modernité n’a rien à voir avec la date de parution. Des textes écrits il y a plusieurs siècles sont résolument modernes. Ils répondent parfois mieux que des œuvres plus récentes à nos préoccupations et à notre soif de beauté. ? Les termes du sujet : le terme demodernité, sans poser de roblème particulier, peut être utilement rapproché de celui qu’utilisait Baudelaire : il n’est pas synonyme d’actualité, mais signale un acc rapproché de celui qu’utilisait Baudelaire : il n’est pas synonyme d’actualité, mais signale un accord, dans l’intemporel, avec le temps présent, ce que confirme la dernière phrase : seront jugées modernes les œuvres, même anciennes, qui savent correspondre aux centres d’intérêt de notre époque et à nos tempéraments. ne acception plus simple du motmoderne pouvait fournir quelques arguments à opposer à l’auteur. La position de la problématique : en quoi consiste la modernité une œuvre littéraire ? Est-elle liée à sa date de parution ou à l’écho qu’elle est capable de susciter auprès de toutes les générations ? Le domaine d’application : la critique littéraire, le goût, le rôle du lecteur dans la postérité de l’œuvre. La recherche du plan : le libellé est ici sans ambiguité.

Il s’agit be et bien d’observer un plan dialectique. – DES TEXTES ANCIENS PEUVENT ÊTRE RÉSOLUMENT MODERNES : ceux qui mettent en scène les sentiments éternels : l’amour, la mort, l’interrogation métaphysique (voir la persistance des écrivains classiques, des tragiques grecs); estent aussi modernes les œuvres qui se signalent par la beauté de leur forme (l’alexandrin de Racine, la phrase de Bossuet n’ont pas vieilli).

Il – MAIS BEAUCOUP D’ŒUVRES SONT MARQUÉES PAR LEUR TEMPS : les préoccupations des auteurs anciens sont-elles encore les nôtres ? Bien des allusions socioculturelles accusent le vieillissement des œuvres (voir par exemple les textes engagés de Sartre); au contraire, des œuvres récentes sont sur ce plan plus proches de nous; les critères de beauté, eux aussi, peuvent varier : la tragédie nous paraît aujourd’hui un genre plutôt ennu