Art po tique 2 Le Parnasse

Arts poétiques 2 : Le Parnasse La seconde moitié du XIX0s, époque à laquelle prend véritablement naissance la poésie moderne, connaît deux courants principaux : le Parnasse et le Symbolisme Le Parnasse . Le parnasse doit son nom à une revue poétique Le parnasse contemporain . ce titre se réfère à l’Antiquité grecque et son idéal esthétique de pureté et de clarté. Le Parnasse était, dans la mythologie, la montagne sacrée où séjournaient les 9 muses (incarnations de l’inspiration), déesses protectrices des arts.

Théophile Gautier affirme la théorie du culte de l’Art pour ‘Art, c’est-à-dire que le poète doit viser la beauté, la perfection formelle de son text des problèmes politi l’engagement) ; il ne (refus du lyrisme per Dans l’édition de 185 org Sni* to se preoccuper poque (refus de r aux sentiments re le romantisme) son recueil Emaux et Camées par « L’Art » il pr sente le credo parnassien; témoigne d’une conception poétique ayant pour idéal la beauté formelle. L’art Oui, l’oeuvre sort plus belle D’une forme au travail Rebelle, Vers, marbre, onyx, émail. Point de contraintes fausses !

Mais que pour marcher droit Tu chausses, Muse, un cothurne étroit. Fi du rythme commode, l’esprit: Lutte avec le carrare, Avec le paros dur Et rare, Gardiens du contour pur ; Emprunte à Syracuse Son bronze où fermement S’accuse Le trait fier et charmant ; D’une main délicate Poursuis dans un filon Di agate Le profil d’Apollon. Peintre, fuis l’aquarelle, Et fixe la couleur Trop frêle Au four de l’émailleur. Fais les sirènes bleues, Tordant de cent façons Leurs queues, Les monstres des blasons Dans son nimbe trilobe La Vierge et son Jésus, Le globe Avec la croix dessus.

Tout passe. – L’art robuste Seul a l’éternité. Le buste Survit à la cité. précieux : « marbre v. 4), d’Italie « le carrare » (v. 17) ou de Grèce ? le paros » (v. 18); à des pierres fines « Ponyx » (v. 4) ou l’a agate (v. 27), à des alliages durs et résistants : le « bronze » (v. 22) et « l’airain » (v. 52) nmatières dures car seule la difficulté amène à la perfection « Oui, l’œuvre sort plus belle/ d’une forme au travail/Rebelle (v. l? 3) « Rebelle »(v. 3) et « lutte » (v. 7) : combat de l’artiste Renonce à la facilité : rejet d’une matière trop malléable comme « l’argile » Seuls des matériaux solides « le carrare 1 7) et « le paros dur » (v. 18) mettent en valeur la pureté des lignes ; ils sont les « gardiens du contour pur » (v. 0) Les verbes « sculpte, lime, cisèle » (v. 53) évoquent un travail minutieux L’artiste va privilégier des sujets restreints : « profil »(v. 28), « buste » (v. 43) ou « médaille » (v. 45) et ciseler ses précieux Emaux et Camées (un camée est une pierre fine sculptée en relief et portée comme un bijou) Il. a mise en application de ses exigences dans ce poème-même a) poème organisé, fortement structuré : str. l : thème : pas d’art sans création difficile str- 2 à 10 : développement : nécessité des contraintes dans l’art str. ll à 14 : importance de la beauté pour les Parnassiens ) démarche soulignée par une forte structure syntaxique -il attaque par une affirmation, ses convictions : « Oui, l’œuvre sort plus belle » conviction étayée dans les deux strophes suivantes par une double négation « point de.. » (v. ), « fi du – une succession d’impératifs ponctue chaq négation « point de.. » (v. 5), « fi du – une succession d’impératifs ponctue chaque strophe « repousse »(str. 4), « lutte » (str. 5)… c) une forme très nette Strophes restreintes et circonscrites comme un camée : ce qui est difficile à faire (forme originale) A l’intérieur de chaque d’elle , mots mis en relief par le vers de eux syll et la rime d) Les rimes Tantôt elles s’appellent par le sens dur »/ »pur tantôt elles offrent un effet de contraste (« meurent »v. 9/ »demeurent » v. 51 ; « flottant »v. 54/ « résistant »v. 56). la rime est donc souvent précise et soulignée. e) Le vocabulaire rejette le flou et le vague : rareté des images et du voc technique -noms de matériaux particulièrement- renforcent l’impression de précision. Exécution parfaite d’un certain idéal esthétique III. n manifeste : une réaction contre le romantisme et une place prépondérante à la beauté a) Critique implicite de la négligence de la forme chez certains omantiques ; l’aspect parfois de la forme chez certains romantiques ; l’aspect parfois facile de la poésie lyrique est rejeté avec véhémence : « Fi du rythme commode/Comme un soulier trop grand. » (v. 9-10) b) Il soutient la tradition des poètes artisans et l’idéal classique de netteté et pureté (cf Bolieau) Ce classicisme est sensible dans les références constantes au monde antique et à la beauté grecque: Apollon (v. 8), évocation de l’univers lumineux et harmonieux de la beauté grecque ; Le « cothurne » (chaussure que portent les acteurs dans le théâtre antique) fat allusion PAGF recque ; Le « cothurne » (chaussure que portent les acteurs dans le théâtre antique) fait allusion à la tragédie grecque c) Il revendique l’impersonnalité : il repousse les thèmes personnels au profit de sujets mythologiques (« les Sirènes bleues » v. 3 ; « les monstres des blasons » v. 36) ou religieux la Vierge et son Jésus » v_38) C’est une réaction contre l’inspiration trop personnelle des romantiques d) II dénonce aussi rengagement de la poésie romantique ? travers l’opposition entre l’art et la cité (la société, la politique) « Le buste [ cad la sculpture, l’art]/ Survit à la cité » (v. 3-44) Il refuse toute conception utilitaire de l’art au profit de la beauté éternelle. ) La grandeur de l’art tient à sa permanence ; toute une tradition poétique remontant à l’Antiquité affirme la puissance des mots capables de fixer à jamais émotions et sentiments ; Gautier se place dans cette tradition ; l’antithèse entre l’art éternel et le monde éphémère est bien marquée au vers 41 : « Tout passe. – L’art robuste/Seul a l’éternité. » (v. 41-42) ; la croyance aux dieux eux-mêmes s’efface devant la foi en l’art : « Les dieux eux-mêmes meurent. /Mais les vers souverains/ Demeurent. » (v. -51) Concluslon : L’Art est un poème important parce qu’il reflète le culte de l’art pour l’art, cad de la perfection formelle avant toute chose, dans laquelle l’art n’est pas le moyen mais le but unique. En réduisant l’art au jeu des formes et au travail de la matière, Gautier n’enlève -t-il pas à la poésie toutes les impressions et sensati de la matière, Gautier n’enlève -t-il pas à la poésie toutes les impressions et sensations qui le constituent aussi ? Verlaine dénoncera dans son Art poétique cette limitation de la poésie. Un exemple de poème parnassien : José Maria de Hérédia, Les

Trophées, « Soir de bataille » www. bacdefrancais. net/soir. php Introduction J. M. de Hérédia est un poète parnassien, son œuvre majeure est un recueil de sonnets, Les Trophées, d’abord paru dans des revues littéraires. A travers son œuvre, on ressent l’inspiration de personnages et de scènes antiques, parfois aussi tirés de la mythologie. Soir de bataille se place dans un contexte historique de la victoire du général Marc Antoine contre les Parthes. La précision du cadre temporel n’est qu’un détail que nous offre Hérédia dans son poème.

On remarquera également la beauté épique et picturale aractéristique du style parnassien de Hérédia, faisant de ce poème un chef-d’œuvre pictural d’une scène d’après-bataille antique. Soir de bataille Le choc avait été très rude. Les tribuns Et les centurions, ralliant les cohortes, Humaient encor, dans l’air où vibraient leurs voix fortes, La chaleur du carnage et ses âcres parfums. D’un oeil morne, comptant leurs compagnons défunts, Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes, Tourbillonner au loin les archers des Phraortes, Et la sueur coulait de leurs visa es bruns. Cest alors qu’apparut, tou lèches,