Auguste COMTE (1830-1842) COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE 1re et 2e leçons Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Courriel: jmt_sociologue@videotran. ca Site web: http://pages. infinit. net/sociojmt Dans le cadre de la collection: « Les classiques des sciences sociales » Site web: http://wuev. n. ‘ a or 172 _sciences_sociales/in x. ‘ Sni* to View Une collection dével Paul-Émile-Boulet de O/Classiques_des vec la Bibliothèque Chicoutimi Site web: http://bibliotheque. uqac. uquebec. ca/index. tm Auguste COMTE (1830-1842), cours de philosophie positive. re et 2e leçons 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi ? partir de : Auguste COMTE (1830-1842), COURS DE PHILOSOPHIE POSITIVE 1re et 2e leçon format LETTRE (US letten, 8. 5″ x 1 1″) Édition complétée le 28 mai 2002 à Chicoutimi, Québec. Auguste COMTE (1830-1842), Cours de philosophie positive. 1 re Table des matières Résumé chronologique de la vie d’Auguste Comte Cours de philosophie positive Notice sur la doctrine d’Auguste Comte 1.
Ce qul se passat entre 1830 et 1840. 2. es origines de la philosophie d’Auguste Comte. . Les influences. 4. e système d’Auguste Comte. 5. Auguste Comte et la science. 6. La sociologie. Analyse de la 1re leçon Analyse de la 2e leçon Avertissement de l’auteur Première leçon Deuxième leçon Jugements Questions sur le « cours de philosophie positive » Questions sur la leçon 1 Questions sur la leçon 2 Sujets de devoirs 4 scientifiques nécessaires pour réorganiser la Société (première édition à cent exemplaires. Réimpression en avril 1824). Comte se sépare de Salnt-Simon et reprend sa liberté. 824. 1825. — Mariage d’Auguste Comte avec Caroline Massin. – Considérations hilosophiques sur les sciences et les savants (nos 7, 8 et 10 du Producteur). . Considérations sur le pouvoir spirituel (nos 13, 20 et 21 1826 — du – Le 2 avril commencement du Cours de Philosophie Positive: les trois premières leçons seulement purent être données. Le 12 avril Comte est malade : anémie cérébrale. Séjour dans la maison de santé de l’aliéniste Esquirol. En sort en décembre 1826. . Tentative de suicide : Comte se jette à la Seine du haut 1827 — du pont des Arts. Examen du traité de Broussais sur l’irritation et la folie 1828 — (journal de Paris, août). 1829. Le 4 janvier, reprise du Cours de Philosophie positive. 1830 (début de juillet) à 1842. – publication du cours de Philosophie Positive. 1er vol. , 1830 ; 2e vol. , 1835 ; 3e vol. , 1838 ; 4e vol„ 1839 ; 51 vol. , 1841 ; 6e vol. , 1842. . Comte est nommé répétiteur d’analyse et de mécanique 1832 — rationnelle ? l’école polytechnique. 1843. — Traité élémentaire de géométrie ana ytique à deux et trois dimensions. 1844. ?? Discours sur l’esprit positif (en préambule à un Traité philosophique d’astronomie populaire, c fessé à la mairie du IIIe positiviste. Premier volume de la Synthèse subjective. 856. 30 septembre 1857. – Auguste Comte meurt à Paris. Auguste Comte avait quarante-neuf ans de mains que Laplace, trente-huit ans de moins que Saint-Simon, vingt-neuf ans de moins que Cuvier, vingttrois ans de moins qu’Ampère, onze ans de moins que Guizot, huit ans de moins que Lamartine, six ans de moins que Victor Cousin, un an de moins que Thiers; quatre ans de plus que V.
Hugo, six ans de plus que Sainte-Beuve, huit ans de plus que Stuart Mill, qulnze ans de plus que Cl. Bernard, vingtdeux ans de plus que H. Spencer, vingt-cinq ans de plus que Renan, Vingtneuf ans de plus que Marcelin Berthelot, rente ans de plus que Taine, quarante-deux ans de plus que Zola. Cours de philosophie positive 1830-1842 Retour à la table des matières 6 7 NOTICE coalition. – 1840 : second ministère Thiers. Louis Blanc publie : l’organisation du travail. A l’étranger : Août 1830 : Soulèvement de la Belgique. – Novembre 1830 Insurrection de la Pologne. En Angleterre : réforme électorale de 1832 ; agitation irlandaise et chartiste ; – ,avènement de la reine Victoria (1837). – En Italie : Le Risorgimento. – En Orient : Crise égyptienne; alliance d’Unkiar Selessi (1833). – Traité de Londres (1840). EN LITTÉRATURE: Épanouissement du romantisme. Hugo • Hernani (1830). G. sand : Indiana (1831). Vigny : Stello (1832). Balzac : Eugénie Grandet (1833). Lamennais : Paroles d’un croyant (1834). Hugo • Chants du Crépuscule (1835). Lamartine : Joselyn (1836), Recueillements (1839).
Hugo : Voix intérieures (1837), Ruy Blas (1838). Mérimée : colomba (1840). DANS LES ARTS : Corot : la Cathédrale de Chartres (peinture, 1830). Rude : Départ des volontaires (sculpture, 1836). David d’Angers : Fronton du panthéon (1837). Delacrolx : Entrée des Croisés à Constantinople (1840). En musique : Auber, Halévy, Berlioz, Chopin. DANS LES SCIENCES: Travaux d’Arnpère (mort en 1836) et d’Arago, Faraday (induction électrique 1 831 Gauss (télégraphie électrique), GayLussac, Da (traité de chimie), morale qui a suivi la Révolution française.
Un régime a été complètement abattu – c’est, du moins, le sentiment général – et aucun régime stable n’a encore pu être instauré pour le remplacer. Ni les assemblées révolutionnaires, ni le Directoire, ni l’Empire n’y sont parvenus. Par ailleurs, la croissance de la grande industrie soulève des difficultés nouvelles qui compliquent encore le problème et en retardent la solution. II importe cependant que ette période critique prenne fin et qu’une période « organique » lul succède au plus tôt.
Ces préoccupations dominent toutes les spéculations philosophiques en ce début du XIXe siècle et, tout jeune encore, Auguste Comte éprouve comme bien d’autres l’ambition de réorganiser la société. Au milieu du désordre général, pourtant, et malgré le trouble des esprits, les sciences poursuivent depuis la seconde moitié du siècle précédent une marche toujours plus assurée et conduisent l’esprit humain vers de nouvelles conquêtes. ?lément de fixité dans la débâcle universelle, peut-être fourniront-elles à l’humanité le oyen de se sauver. Si elles parvenaient à lui donner un système d’idées et de croyances sur lequel l’accord puisse se réaliser aisément, l’anarchie intellectuelle disparaitrait et la crlse serait vlrtuellement terminée. La philosophie de Comte est née de ce besoin de « réorganiser», si vivement ressenti par les hommes de son temps, et du spectacle rassurant des progrès scientifiques.
Mais avant de directement certains écrits de Turgot où apparaissent des idées qui lui seront chères, Comte, de son propre aveu, a lu Condorcet et en particulier l’Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. Il a médité Montesquieu (l’Esprit des Lois). Il n’ignore pas non plus la Théorie du pouvoir de de Bonald et il confesse avoir goûté le livre Du Pape de Joseph de Maistre. Bien des éléments de sa doctrine, qui peuvent lui avoir été inspirés par ces lectures, se retrouvent, il est vrai, dans les écrits de Saint-simon dont il devient le secrétaire à partir de 1817.
Il le restera jusqu’en 1824, bien que, déjà, l’accord complet ne règne plus entre eux dès 1822. Mais le disciple momentané restera profondément marqué de l’influence du maître. En ce qui concerne la philosophie des sciences, Saint- Simon, dans « Introduction aux travaux scientifiques (1808), dans l’Esquisse d’une nouvelle, Encyclopédie (1810), dans son Travail sur la gravitation universelle (1 813), cherche une théorie générale qui reconstituera l’unlté des connaissances humaines.
Mais il manque de compétence scientifique et il sien tient bientôt à la science sociale (Mémoire sur la physiologie appliquée à l’amélioration des institutions sociales). La société est un être coll e de la civilisation devient 72 loi d’évolution qui se retrouve chez Comte: c’est la loi des trois états qui, complétée par la classification des sciences, onstitue la base de la philosophie comtiste. Les travaux de MM.
Bouglé et Halévy sur la Doctrine de Saint-Simon ont montré que « dans le saint- simonisme de cette époque (jusqu’en 1814) qui veut appliquer la science à la société et montre la société conduite par la science, tout le positivisme est en germe Cette constatation ne diminue en rien le mérite de Comte qui est d’avor systématisé la loi des trois états et d’en avoir tenté une démonstration preclse. Le système d’Auguste Comte. De ce qui précède, on a pu déduire déj? que le but de Comte, c’est la réorganisation de la société. et le oyen d’y parvenir, la réorganisation spirituelle. Il considère comme une « niaiserie » la prétention de réformer directement les institutions. Or, dans le domaine de l’intelligence règne l’anarchie; « relativement à toutes les maximes fondamentales, dont la fixité est la première condition d’un véritable ordre social des divergences profondes séparent les esprits.
Ces divergences tiennent à la coexistence de trois modes de penser radicalement incompatibles: la philosophie théologique, qui explique l’apparition des phénomènes par la volonté des dieux; la philosophie métaphysique, qui substitue aux ivinités des entités, des abstractions la philosophie positive qui, renonçant à la recherche son développement; de même les diverses sciences ont passé par ces trois états pour arriver plus ou moins vite, plus ou moins complètement à la positivité.
Le développement intellectuel de l’indivldu reproduit celui de l’espèce : certains ont atteint l’état positif alors que d’autres en sont encore à l’état théologico-métaphysique. De là, l’anarchie spirituelle.
Pour la faire disparaitre il faut achever d’abord le triomphe de l’esprit positif dans toutes les sciences, puis étendre la méthode scientifique à l’étude es phénomènes sociaux, constituer la « physique sociale »; mais la fondatlon de cette science, qui porte sur les faits les moins généraux et les plus complexes, suppose la disposition des sciences en une hiérarchie nécessaire; il faudra en parcourir toute l’échelle pour arriver à la science sociale, les autres sciences apparaissant ainsi comme « d’indispensables préliminaires » ? l’étude de cette 10 dernière : « car on ne peut étudier ces phénomènes complexes sans faire reposer leur étude sur celle des plus simples ». On verra dans la deuxième leçon du Cours quelles sciences Comte fait entrer dans sa « hiérarchie ncyclopédique » et sur quel principe celle-ci repose. Il ne cherche nullement la réduction à une loi unique de l’ensemble des phénomènes; mais il tend à ériger la sociologie en science universelle’ elle absorbe toutes les autres et les suppose Il, 442), elles seules suffiraient pour remplacer toutes les autres, sauf les difficultés de déduction. ? Le savoir humain étant ainsi devenu homogène, il est possible de prevoir une réforme de l’éducation qui fera passer dans les esprits cette doctrine unique, condition nécessaire de l’unité sociale. Auguste Comte et la science. – Cette esquisse générale du ystème doit être complétée par un aperçu des conceptions d’Auguste Comte sur la science. Celle-ci est fondée sur l’observation des faits; mais une simple accumulation de faits ne constitue pas la science, qui consiste essentiellement en un système de lois marquant les rapports nécessaires et invariables entre les phénomènes. Ainsi, le raisonnement doit contrôler constamment l’observation dont la domination exclusive aboutirait à l’empirisme, comme la prépondérance de l’imagination condult au mysticlsme. ourtant, pour observer, l’esprit a besoin de se créer des « théories des hypothèses, faute de uoi les phénomènes lui apparaîtraient comme isolés, quand ils ne passeraient pas inaperçus de lui; mais ces hypothèses doivent présenter le caractère de simples anticipations sur ce que l’expérience et le raisonnement auraient pu dévoiler immédiatement, si les circonstances du problème eussent été plus favorables ». Les 1015 permettent de lier et d’assimiler les faits et, de son côté, la croyance ? l’invariabilité des lois naturelles autorise la prévision, c’est-à-dire qu’elle rend possible la substitution de la déduction à l’expérience, favorisant ainsi l’extension et la liais aissances. Cette PAGF ID OF