La déréliction Le topas de la femme abandonnée est présent dès le début de la littérature latine. Pourquoi ? Raisons sociales et politiques du fait de l’éternelle minorité de la femme ? Raisons religieuses ? Raisons humaines, la femme pouvant être un obstacle à la conquête du héros.
L’abandon des femmes est le mieux raconté par des hommes, jamais de retrouvailles Avant de comprendre ce qui fonde dans la poésie antique l’esthétique de la lamentation amoureuse il faut d’abord voir ce qui crée cette lamentation 213 vers sont consac Douleur de Phyllis Les amours de Dido et prolongés dans le uxtaposition des réci catulle 64 rglle, dvpés du là IV amoureux y met en valeur l’épisode de la s duction et de l’abandon.
Le monologue de la femme amoureuse en investissant le genre épistolaire se trouve avec Ovide renouvelé dans les Héroïdes Médée plus les compléments apportés par les élégies de Properce. -les constantes Deux êtres marqués par la force et la faiblesse, l’innocence détenant un pouvoir dont le héros a besoin pour surmonter les épreuves qui lui sont imposées et révéler son courage -le héros C’est un être d’exception qui introduit une perturbation et une upture dans l’univers de la jeune fille, il a des qualités morales et physiques, focalisation sur le héros dont le sacrifice est exalté. on roi, de chef de guerre juste et pieux, cf l, 456-545 Les qualités d’E dont écho à celles de D, vertus morales trouvent leur prolongement dans la beauté physique du héros, dont la beauté est presque surnaturelle, séduction infaillible. Lorsqu’il rencontre la jeune fille, le héros se trouve dans une situation délicate, il a des incertitudes sur l’avenir. -la jeune fille détentrice de pouvoir -Fragilité et crédulité, pour Ariane les deux sont liés à la jeunesse, A est décrite comme vivant à l’abri du calme et de la sérénité. / Médée qui insiste sur sa jeunesse et sa virginité ce qui donne lieu à la réécriture dans les Argonautiques. pour Didon, précarité de son pouvoir est lié à pygmalion qui en fait une victime et à la menace des voisins barbares. -NaiVeté et ignorance, simplex inscia Dido : la reine est ignorante du pouvoir des dieux sur ses amours. M rappelle quelle proie facile elle a été. Ovide indique qu’il a composé le 30 livre des Amours pour pallier le manque d’instruction amoureuse des femmes. les pouvoirs féminins La femme n’est pas que fragil’té, si tel était le cas, son destin ne saurait se réaliser. Le pouvoir qu’elle possède joue un rôle d’adjuvant pour le héros. -pouvoirs magiques H V, 145-146, pouvoirs politiques lié au statut de princesse. Ariane connaît les secrets du labyrinthe. D incarne le pouvoir politique et militaire, V insiste sur ses qualités de meneur politique Dux femina facti : la juxtaposition du masc et du fém souligne la détermination virile de Didon.
Sa puissance guerrière se trouve complétée par le pouvoir législatif et juridique qu’elle détient ? Carthage. Son apparition maJestueuse aux yeux d’Enée témoigne de cette puissanc OF juridique qu’elle détient à Carthage. Son apparition majestueuse aux yeux d’Enée témoigne de cette puissance. I, 507. Comparaison // avec Diane dimpose avec le portrait d’Enée fait par Ilionus, renforce la vision de Didon comme incarnation du bon roi, qualités de justice et de piété.
Séduction et corruption -le coup de foudre A l’instant où l’homme pénètre dans l’univers de la jeune fille, elle succombe, champ lexical du regard Urbe uirum ut uidi, Hérfdes VI, 55 Rime intérieure crée par les finales du parfait souligne la imultanéité entre la vision et la naissance du sentiment, insistance sur le regard M VII, 86-88 Au topos de Himmédiateté s’ajoute celui de la métaphore du feu et métaphore des flêches enflammées dont Cupidon obéissant aux ordres de sa mère et dissimulant sous les traits d’Ascagne blesse le cœur de D Amour comparé à la rage des animaux Métaphore du combat pour traduire ramour qui est envisagé comme une folie s’opposant à la raison. Didon contemple avec horreur la réémergence en son âme l, 722, la résurgence de sentiments oubliés, ce qui entraîne les cauchemards et les insomnies. Le dialogue avec sa sœur qui est un monologue lui permet de formuler le dilemme qui l’habite à savoir, accepter son amour pour Enée ou respecter la fidélité promise à Sychée. Décrit la lutte intérieure et que symbolise la contradiction entre l’apparente certltude de son discours et les larmes versées. IV ; 15-17… 30. un sentiment réciproque Aux yeux de l’amante, la passion est réciproque car en sa présence le héros ne formule ue des sentiments d’amour, efficacité du séducteur es riane dans le xo H cite les totale. Ainsi Ariane dans le xo H cite les propos de Thésée comme ceux d’une promesse d’union éternelle (73-74). Recours au discours direct souligne l’apparente sincérité du propos // Jason et Médée XII, 83, 85-88. Pour E et D le conflit naît d’une interprétation divergente de leur relation, divergence aux conséquences funestes. Lorsque Didon implore Enée IV, 316 per connubia nostra per inceptos hymaneos, ce dernier dément tout foedus matrimonial.
Ce que Didon a interprété comme un engagement officiel n’était qu’un signe d’affection. Focalisation sur les sentiments de la femme dont chaque acte tend à l’accroissement du pathétique -l’irrémédlable Parce que la jeune fille a confiance en l’amour du héros, elle lui pporte son aide, et enclenche ainsi un processus irréversible qui conduit soit à l’installation de l’aimé dans le royaume soit à la trahison de son propre peuple. Didon installe E à Carthage et lui fait découvrir son royaume IV, 74 et ss Plus qu’une relation d’hospitium telle qu’elle est présentée dans le livre l, cette situation semble désigner une réelle union politique, un véritable partage du pouvoir.
Lo sque Mercure envoyé par Jupiter aborde Carthage, il voit E qui a revêtu le manteau royal ( transgression) IV 260-263. Le héros se laisse aller à la sérénité d’une vie installée, réalisant n Afrique par procuration ce qu’il ne doit faire qu’en Italie, ce qui constitue une erreur fatale. Aider l’amant c’est aussi remettre en question les pouvoirs du père, cf Ariane qui est amenée à mettre en œuvre un pouvoir particulier, celui du fil. Grâce à l’aide de leur maîtresse Jason et Thésé apparaissent comme des vainqueurs, courage magnifié par le peuple et maîtresse Jason et Thésé apparaissent comme des vainqueurs, courage magnifié par le peuple et par la difficulté surhumaine de l’épreuve.
Cf les réactions dAriane qui suivent le combat , 64, 99-102 Cf M VII 104-158 où le merveilleux joue un rôle essentiel dans ‘amplification du combat de Jason lors du dressge des taureaux, le recours aux objets magiques manifeste sa maîtrise de la nature et pour Médée c’est l’assurance que quelqu’un peut maîtriser ses propres pouvoirs or la suite montre qu’il n’en est rien. -l’aliénation A la glorification de la gente masculine glorieuse succède l’aliénation de la jeune fille ce qul opère un renversement par rapport à la situation initiale, par l’aide apportée A et M se trouvent acculées à la fuite car leurs crimes les mettent au ban de la société. Ariane H X 64-70, 64 C, 180 181 Catulle renforce la culpabilité d’A M a une véritable géographie des crimes qu’elle commet qui fait qu’elle n’a pas d’avenir. A et M se sont fermé les portes d’un refuge familial, D en s’engageant auprès d’un étranger se sont interdit toute nouvelle alliance locale et en refusant de se voir imposer un nouvel exil.
La reine est doublement prisonnière d’une situation politique qu’elle a elle-m créée, elle s’impose les conditions d’une aliénation, elle a rompu la réputation d’univira qu’elle s’était forgée se condamnant implicitement au malheur, le mariage avec E ne constitue une offense que pour elle seule, notion de culpabil’té donne plus de athos, permet les combats internes qui tourmentent le cœur. D se trouve aussi dépossédée de tout ce qui faisait sa grandeur morale irréprochable et son indépendance politique. L’héroÎne est progressivement mise au ba PAGF s OF morale irréprochable et son indépendance politique. L’héroine est progressivement mise au ban de la société accentuant sa dépendance avec son amant Cf Cat, 64, 69-7à plyptote totus Il.
L’abandon Mais l’homme s’en va, l’amante est livrée à la solitude en un processus irréversible que dénonce par préterrition le Carmen 64, 117-123 Rien ne peut entraver ce processus, inutilité des pouvoirs y ompris magiques cfO AA Il, 101-104 passage est un paradigme de l’impuissance féminine -la rupture Prend la forme de l’éloignement physique, scène de départ est toujours une scène riche d’effets. -confrontation directe D surprend E au milieu de ses préparatifs, joute oratoire pour montrer l’affrontement, V accumule les effets pathétiques reléguant D après la fondation de R, souffrance de la reine est un échec pour la m d’Ovide, les signes de la rupture sont doubles, elle se voit condamnée à l’exil et répudiée H XII, 151 -abandon secret Symbole : Thésée, paradigme de I « amant traître qui diffère la rupture.
La contemplation du départ est refusée à A, une des variatio essentielles du motif de l’abandon, éloignement physique précède la prise de cse, pour que l’hérôlne comprenne que c’est inévitable, il faut un autre évènement, le plus souvent c’est la découverte de la rlvale qui oblige à la cse de la réalité. Dans les Fastes, A est une figure achevée de la trahison, délaissée par T , elle est trompée par Bacchus qui fait défiler sous ses yeux sa rivale, une captive indienne, Ill, 467 Principe de réitération et jeu littéraire de la réécriture d’une œuvre à l’autre font qu’Ari e est l’archétype de la PAGF OF est rarchétype de la femme abandonnée. Les signes de l’abandon -solitude, douleur et angoisse cf les 3 poètes -lamentation qui jaillit au cœur de l’abandon, ultime recours de l’héroine.
Tente de nier la trahison et [‘absence, tente de recréer une présence. Dire la colère, reconstituer le passé évanoui, susciter la pitié mais discours condamné à l’échec III que faire après Après le constat de Péchec, deux attitudes -la vengeance et la mort -la vengeance Cat 64, avec la découverte du vide, A Ignore si elle a une rivale, se venge sur T en lançant une malédiction, 199-201, supplique ussitôt exaucée, suicide du père de T. Catulle est le seul à avoir volontairement lié les deux légendes. Ariane a quitté ses parents comme elle est quittée par T et comme Egée est quitté par son fils. Peinture d’Egée parcourant les remparts est // A courant sur la montagne.
L’oubli des promesses caractérise T chez Catulle // démarche d’Hypsipylle pour se venger de M, qu’elle souffre autant qu’elle Dans la XII O joue d’un remarquable procédé d’anticipation, Médée encore innocente du crime de Créuse et de ses enfants, ignore quelle forme va prendre sa vengeance, elle s’incarne dans a malédiction prononcée par H Chez Sénèque contagion de l’univers par la vengeance de Médée, contemplation de son œuvre donne à Médée une jouissance réelle, la recherche de l’infanticide dans l’oubli de toute loi trouve sa solution dans l’aveu sincère que Jason fait de son amour paternel ultimum agnosco scelus Malgré la lutte intime entre sa hiane et son amour maternel, elle accomplit sa vengeance en une jouissance victorieuse et monstrueuse. D s’inscrit dans un mvt identique de destruction généralisée. IV, 518 7 OF victorieuse et monstrueuse. D s’inscrit dans un mvt Identique de destruction généralisée. IV, 518 cérémonie magique. Volonté manifeste de v de montrer le rite de destruction et de malédiction.
Parce que E a commis un acte de trahison envers D et envers son peuple, la reine implique dans sa malédiction les deux nations vouées à une haine inextinguible Suicide final avec l’épée d’Enée apparait comme le sacrifice où la jeune femme se fait à la fois prêtresse et victime qui couronne l’acte magique en lui donnant son efficacité M par l’infanticide supprime une période de sa vie qui fut liée ? Jason et recouvre ainsi sa vlrginité et son identité dans le crime. apothéose d’Ariane mais avant radicalité du changement de situation, passage sans transition du lamento au chant dHyménée. Union des corps trouve son accomplissement dans la divinisation d’Ariane que le dieu annonce lui-même dans les Fastes (3, 510-512) L’abandon d’Ariane ouvre les portes d’une expérience nouvelle, une expérience mystique. , femme délaissée est devenue métaphore de la foi, elle témoigne de l’oubli de soi, de l’abandon nécessaire à la divinité pour qul souhaite la rencontrer. Ariane peut se détourner du monde des hommes et entendre l’appel du dieu. Son amour est digne d’être accepté par la divinité.
Ill L’esthétique de la lamentation amoureuse Puisque l’amant ne revient pas, le discours se fait soliloque, le lamento oscille entre mode actif et réfléchi du discours. Lié ? l’espoir fou d’une amante de revoir le bien aimé, voué à l’échec. Pour le poète la plainte de la femme abandonnée est un défi littéraire. Comment traduire la parole des femmes, y-a-t-il un langage spécifiquement féminin ? Cri de la langage spécifiquement féminin ? Cri de la démesure -l’anamnèse Récit du passé où ne s’entend qu’une voix, celle de la femme qui aconte son passé selon sa propre voix, récit orienté. Objectifs se souvenir revient à nier le présent échapper à la solitude clés pour comprendre le présent.
Embellissement du temps de jadis, le temps de l’amour est le temps du paradis, d’avant la faute, le souvenir devient par sa beauté même gage de véracité, sublimation de la réalité par le discours, les amants sont protégés de la réalité et la jeune femme s’accorde dans ce temps révolu et fictif une place essentielle en totale opposition avec l’oubli qui la menace. l’amertume Regard négatif sur le passé, A maudissant Thésée et M porte un egard sans complaisance sur sa souffrance. La lecture du passé est totalement conditionnée par l’expérience douloureuse du présent. Didon porte un regard funeste sur le jour de son union avec E XII, 91 Inversion systématique de la lecture du regard sur la nature qui de complice des amours devient adjuvant du rôle du traître Cf la place des vents qui emportent les promesses, A rend les vents cruels, la lucidité acquise accroît la douleur, aucune epoque n’est épargnée, vie entière placée sous le signe de la corruption.
Médée dans H X rêve au soir différent qu’elle aurait pu connaître sans Jason. rhétorique de la persuasion La plainte doit affronter l’avenir et modifier le futur par une rhétorique de la persuasion. -probare d’obtenir le retour de l’amant. Discours persuasif démontre pourquoi le départ est une erreur et pourquoi il doit revenir. Recours à l’argument de l’incertain, pourquoi quitter ce qui est sûr, c’est l’intérêt de Carthage, D présente l’installation d’E ? Carthage comme la réalisation du désir divin. VII, 151-156 Revendication de la gratia et rappel des promesses M oppose à l’abandon dont elle est la victime la dot qu’elle a apporté à Jason et ses pouvoirs magiques.
Souligne Hinjustice des accusations portées contre elle par le roi, parce qu’elles ont été subordonnées au salut d’Argo, toutes ses actions magiques cessent d’être un crime et deviennent un bienfait pour lequel elle devrait obtenir gratitude et reconnaissance Evocation des bienfaits tend à l’amertume lorsqu’à leur liste s’ajoute celle des sacrifices : exil, virginité, renommée perdue -placere E 314-319 Recours à la miseratio, représentation du malheur extrême de sa situation d’où l’appel à la pitié, A dans la XH dresse un tableau de sa déchéance physique, 133-138, il faut émouvoir le lecteur D dramatisée par la mention du glaive qu’elle serre sur son sein H XII, la pitié naît du contraste avec sa majesté habituelle. // M chez Recours à la tendresse, en implorant J au nom de ses enfants, M manifeste sa volonté de susciter chez l’amant une gamme d’émotions variées E IV, 328-330, D présente l’image des enfants qu’ils n’ont pas. -movere La rhétorique vise à dresser une accusation, l’échec de la communication invite la femme à orienter son discours, la parole se fait agressive et vindicative afin de susciter la haine contre l’amant. Se nourrit alors une indignatio -la figure de l’amant parjure La femme