Introduction J’effectue ma formation de monitrice-éducatrice à l’IRElS d’Annecy, en situation professionnelle. Durant ma première année, j’étais en contrat dans un lieu de vie situé dans les Bauges. Le lieu de vie accueille des enfants âgés de 6 à 20 ans, filles et garçons. Ces enfants, par leur problématique et leur comportement, ne peuvent être pris en charge dans les structures classiques. Ces jeunes présentent des troubles importants du comportement, parfois accompagnés de handicap Swape to neKtÇEge mental ou psychique de l’enfance.
Mon poste m’a amen ? quotidien, de nuit co Cependant la structu nt de la protection pagne ment au blic diversifié. demandes de l’IRElS sur le plan de la formation, j’aid changer de terrain professionnel en fin de première année. Cependant je n’ai pu trouver en région une structure ayant la possibilité de m’accueillir, j’ai donc élargi mes recherches et j’ai pu intégrer un Institut Médico-Educatif situé dans le 13ème arrondissement de Marseille.
L’IME accueille 36 jeunes filles et garçons de 12 à 20 ans et plus s’ils continuent à être prlS en charge sous l’amendement Creton. Ce sont majoritairement des jeunes présentant une Trisomie 21, des troubles psychotiques, es troubles relationnels et des retards importants du développement intellectuel ne permettant pas une intégration scolaire à plein temps. L’IME fonctionne en externat et en semi internat dans des appartements à quelques kilomètres de la structure.
Origine du questionnement En 1ère année de professionnalisation de monitrice-éducatrice, dans un lieu de vie en Savoie, le sujet de la culture a été mis en questlonnement par la directrice en réunion d’équpe. Cependant en vue du nombre de priorités dans le fonctionnement de la structure (nécessité d’élaborer les projets personnalisés, mise en place d’une cohésion d’équipe… ce questionnement a été remis en cause par l’équipe comme n’étant pas un axe de travail prioritaire et n’a donc pas été abordé. Les jeunes accueillis étaient de nationalités variées (chinoise, française, marocaine, algérienne, iranienne,… ). Cet ordre du jour a été relevé suite à l’accueil d’un mineur isolé marocaln, celui-ci étant dans le refus de toutes les règles de l’établissement, particulièrement d’être présent au moment des repas en collectif.
Il acceptait de venir manger qu’une fois le repas terminé, ceci décalant toute l’organisation de la journée. Le questionnement concernait également une petite fille de nationalité nigérienne qui mangeait avec ses doigts. Selon l’éducateur présent au moment du repas, cette jeune fille avait l’autorisation ou l’interdiction de manger de cette façon. La culture de ces deux jeunes était très marquée du fait qu’ils étaient nés et avaient passé une partie de leur enfance dans leur pays d’origine. ar la suite, l’équipe se demandait si ron n’excusait pas tous les comportements ne respectant pas le cadre des règles en collectivité derrière la notion de la culture, en oubliant que ces eunes au-delà d’être « venus d’un pays étranger étaient aussi « adolescents « mineurs errants « jeunes sans repère A mon arrivée dans la structure, les adultes d’abord, puis les 0 errants », « jeunes sans repère » enfants ensuite m’ont rapidement identifiée à ma culture, du fait de mon régime alimentaire, bien que je n’ai ni les tralts, ni un prénom à consonance. ‘étais surprise que l’on ne retienne que ce côté de moi de mon identité (origine de mon père et ma pratique religieuse). On m’a assignée à des responsabilités liées à la culture et à la religion (achat de viande halal, organisation du ramadan, cuisine rientale… ). L’équipe s’étant trouvée en difficulté face à la gestion de la prise en compte de la culture d’origine de ces jeunes dans l’accompagnement, je me sus retrouvée à une place qui finalement m’a catégorisée à une origine ou une religion.
Ayant rencontré des difficultés dans le cadre de ma formation sur ce premier terrain de professionnalisation, j’ai changé de terrain professionnel pour ma deuxième année. Le recul m’a permis de me questionner sur le positionnement d’équipe face à la culture, avec la notion de culturalisme, au encore la place de la culture du professionnel dans sa pratique. Ma deuxième année s’effectue dans un Institut médico-éducatif ? Marseille.
En lien avec mes questionnements de première année, je me suis alors posé la question de savoir comment était prise en compte dans le contexte de l’IME la diversité culturelle, dans une ville aussi cosmopolite que Marseille. Je me suis demandé comment réadapter ce questionnement afin que mon dossier soit pertinent au vu des pratiques des professionnelles de cette nouvelle institution. Mes observations m’ont montré que ma thématique de départ avait selon moi des choses à apporter à l’équipe. ar exemple, à mon arrivée e départ avait selon moi des choses à apporter à l’équipe. Par exemple, à mon arrivée dans la structure, une jeune atteinte d’une déficience intellectuelle s’est absentée pour se marier dans son pays d’origine. Lorsqu’elle est revenue au sein de « IME, cette jeune fille était enceinte. J’ai interrogé l’équipe sur l’accompagnement qui allait être mis en place en rapport avec la grossesse et son mariage, l’équipe m’a répondu que cela était lié à sa culture et que cela était du ressort de la famille.
Ainsi, quelques jours plus tard, la direction a pris la décision d’arrêter la prise en charge. De la même façon, je suis arrivée en période de ramadan, le jeûne posant difficulté dans le fonctionnement de l’établissement, la direction a pris pour décision de ne pas accueillir les jeunes souhaitant faire le ramadan. Je me suis demandé de quelle manière était prise en compte la diversité des cultures, si les parents avaient des demandes en rapport avec leur culture, si la différence était abordée auprès des jeunes et comment.
Donc qu’est-ce que l’interculturalité dans un établissement médico-social ? Pourquoi certains actes de la culture peuvent poser des problèmes de fonctionnement d’établissement ? Il me parait donc intéressant d’amener des apports à l’équipe, en espérant mettre en réflexion ma thématique en lien avec la pratique professionnelle. Afin d’adapter au mieux ma thématique sur l’interculturalité ? l’équipe de l’IME, j’ai réalisé un questionnairel .
Ce questionnaire m’a permis dans un premier temps de comprendre comment celle-ci définissait la culture, si elle retrouvait l’interculturalité au sein des pratiques professionnelles de l’IME avec des exemples de situation, de connaître en quoi 0 de situation, de connaitre en quoi il était important de prendre n compte la culture dans les pratiques professionnelles, et de savoir s’ils avaient eu des demandes d’ordre culturelle de la part des familles.
Dans une deuxième j’ai fait trois propositions de thématiques adaptées à lilME afin que mon sujet soit pertinent pour l’équipe. Selon l’équipe pluridisciplinaire en synthétisant les réponses, la culture est définie ainsi : Elle est d’une part individuelle (connaissance générale de l’individu, parcours de vie, opinion, patrimoine… ) et d’autre part collective (ensemble des pratiques distinctives qu’elles soient spirituelles, matérielles, affectives… ).
La culture collective définit notre appartenance à un groupe social, dont nous partageons, avec les membres de ce même groupe, les mêmes normes, valeurs, comportements, éducation. La culture est à la fois porteuse et émancipatrice, mais aussi pesante et lourde de sens. Elle englobe donc tout ce qui n’est pas naturel ou inné favorisant notre transformation d’un être brut à un être social, c’est elle qui nous façonne en induisant notre relation au monde et définit notre chemin de vie.
A la question 2, demandant si l’interculturalité était selon eux adaptée aux pratiques professionnelles de l’IME, tous m’ont épondu positivement en me donnant les exemples suivant • l’interculturalité dans les pratiques concerne l’alimentation, les décisions des parents sur l’avenir du jeune, les tenues vestimentaires, la prise en compte des modes de vie, la façon de voir l’embonpoint (signe de bonne santé dans certaines cultures notamment du Maghreb), la place des filles ou des garçons et de l’en PAGF s 0 santé dans certaines cultures notamment du Maghreb), la place des filles ou des garçons et de l’enfant en situation de handicap dans la culture familiale. A la question 3, sur l’importance de la prise en compte de a culture dans leur pratique professionnelle, l’équipe a majoritairement répondue positivement. pour eux, cela permet de comprendre la place de l’enfant en situation de handicap, d’être plus à l’écoute, d’adapter la prise en charge en la rendant plus pertinente, expliquer les difficultés d’adaptation des jeunes (scolaire notamment) et rend plus efficient le lien et le travail avec la famille.
Certains soulignent qu’il faut tout de même prendre garde à une « stigmatisation culturelle A la question 4, concernant les demandes ou remarques de la famille en lien avec la culture dans la prise en charge de leur nfant, seulement quelques-uns disent avoir eu des demandes de leur part. Ces demandes concernent le régime alimentaire (sans porc), des arrêts de prise en charge pour cause de mariage du jeune adulte, des refus de participation à des séjours pour les jeunes filles ? cause de la mixité des groupes, ainsi que certains éducateurs conviés à des fêtes religieuses type baptême. J’ai posé la question sur le choix de thématique qui paraissait le plus pertinent.
La majorité des réponses se sont portées sur « la prise en compte de la culture dans l’accompagnement : intérêts, obligations et limites au sein de l’établissement Quelques professionnels n’ont pas souhaité me répondre au travers du questionnaire. Pour eux la culture n’était pas pertinente dans le travail au sein de l’IME face à leur problématique de handicap. Sulte à ce questionnaire, je centrerai donc mon dossier thématiqu 6 0 à leur problématique de handicap. Suite à ce questionnaire, je centrerai donc mon dossier thématique sur « la prise en compte de la culture dans l’accompagnement : intérêts, obligations et limites au sein de l’iME Il-Prise en compte de la culture dans l’accompagnement : intérêts, lois et limites.
Je commencerais par définir quelques notions pertinentes ans la compréhension de l’interculturalité, je développerais ensuite l’intérêt de la prise en compte de la culture dans l’accompagnement auprès des usagers, puis quelques lois importantes dans l’histoire, ensuite sur les limites que peuvent provoquer la prise en compte dans la culture au sein d’une institution, je terminerais par la conclusion. Définitions relatives aux notions de culture et d’interculturalité Acculturation Définition Ethnologique « Censemble des phénomènes résultant du contact direct et continu entre des groupes d’individus de cultures différentes avec des changements subséquents dans les types de culture riginaux de l’un ou des deux groupes. 2» Définition Soclologique « Deux identités qui se donnent mutuellement un sens dans un contexte à définir à chaque fois, où en plus des différences culturelles, se nouent toujours des rapports entre statuts différents : supérieur/inférieur, riche/pauvre, développé/ sous- développé, blanc/noir. » L’acculturation est le processus par lequel un individu passe afin de s’intégrer à une culture différente de la sienne, afin d’être mieux accepté par un groupe différent de son groupe d’appartenance d’origine. L’individu s’appropriera les valeurs, normes, coutumes du groupe. L’acculturation amène l’individu ? modifier sa propre culture pour appartenir à un autre groupe. Assimilation 7 0 amène l’individu à modifier sa propre culture pour appartenir ? un autre groupe. « plus forte que l’acculturation, dans la mesure où la culture originelle est oubliée ou qu’une nouvelle culture est adoptée. 4 » Enculturation « Processus par lequel le groupe va transmettre à l’enfant, dès sa naissance, des éléments culturels, normes et valeurs partagés. L’enculturation traduit le processus de transmission de la culture du groupe à l’enfant.
Ce processus a donc lieu dans un contexte intraculturel. » L’enculturation contrairement à l’acculturation, se passe ? l’intérieur même de la culture. Cest l’apprentissage des normes, valeurs, comportements de la culture du groupe aux enfants faisant partie de l’éducation. Interculturel développé, blanc/noir. 6» Choc culturel « Gène que ressentent les personnes qui se trouvent dans une autre culture et qui essaient de s’adapter à des pratiques culturelles inconnues. 7» Préjugé Un préjugé se définit part une attitude ou une opinion négative sur une personne ou un groupe, qui n’est pas nécessairement fondée sur la connaissance de cette personne ou ce groupe.
Au ens littéral pré-juger, donc porter un jugement sans avoir de vraie connaissance du sujet, les préjugés sont souvent basés sur des stéréotypes8 » Selon cette définition, le préjugé est une opinion négative non fondé, sans connaissance sur le sLfet ou la nationalité de Pindividu dont il est question. PAGF 8 0 sur le sujet ou la nationalité de l’individu dont il est question. « Ce sont des modes de jugements tout faits. Ce sont des prêts à penser qui offrent un système d’explication rassurant et permettent de faire l’économie d une réflexion personnelle. Les faits observés ou rapportés par les uns ou par les autres ont immédiatement confirmés par les connaissances du sens commun que possèdent les individus.
Les préjugés et les attitudes ne peuvent être isolés, ils s’intègrent dans le système qui forme la personnalité de l’individu, c’est la raison pour laquelle ils résistent fortement à toute information contradictoire et qu’ils peuvent avoir aussi une fonction d’intégration sociale et de création d’une identité collective chez les membres qui les partagent9» Cette définition complète a définition précédente, elle définit le prejugé comme faisant partie du processus d’intégration sociale t une construction d’identité. Le préjugé, vu comme négatif, permet de déclencher un processus positif, l’intégration. Stéréotype « Un stéréotype est un regard, une manière de voir un groupe de personnes générale et simpliste. Les stéréotypes sont souvent négatifs, mais ce n’est pas toujours le cas.
Ils peuvent être basés sur des préjugés, ils peuvent également résulter du contact avec un membre d’un groupe. Les stéréotypes simplifient la réalité et ne tiennent pas compte des différences individuelles. Ils ont la particularité de toujours contenir une part de vérité, mais celle-ci ‘est pas nécessairement valable pour tout le groupe. 10» Discrimination La discrimination découle des prejugés et des stéréotypes contre un groupe, ou un individu causée par des ‘différences’ que l’on ne comprend pas, ayant pour con PAGF 0 un groupe, ou un individu causée par des ‘différences’ que l’on ne comprend pas, ayant pour conséquence de voir et de traiter différemment le groupe ou l’individu par rapport au reste de la société.
Ethnocentrisme « Chaque groupe humain a tendance à considérer sa culture comme la meilleure, il se dit être supérieur aux autresll » C’est une réaction naturelle permettant la conservation des différents groupes. Je développerai l’ethnocentrisme plus bas. Culturalisme « Cest à dire une démarche de réduction de la complexité d’une situation à une explication simpliste de type culturel, alors que la conduite que l’on cherche à saisir peut être liée à des facteurs juridiques, sociaux, sanitaires, économiques, etc. 12 » Altérité C’est la qualité de reconnaître l’autre dans sa différence. C’est donc le mécanisme de comprendre l’autre à la fos différent et semblable de soi.
Culture « On oppose souvent le concept de culture à celui de nature. Dans un sens, la culture est commune à taus les êtres humains. Elle représente, par opposition aux choses ‘naturelles ‘r tous ce que les gens ‘produisent de maniere concrète ou abstraite. Dans le sens anthropologique, la culture représente une manière de vivre, de répondre à l’environnement physique, climatique, technologlque et social partagé par un groupe d’individus, et qui se transmet de génération en génération. La culture est basée sur des circonstances du passé. Ces circonstances ont conduit les gens à des habitudes et des modes de pensée dont ils sont bien souvent inconscients. 13 » Deux types de cultures .