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w0816-F1/2 SÉRIE 01 57 PARTIE 2 . LA PERSONNE ÂGÉE ÉLÉMENTS BIBLIOGRAPHIQUES Lois et décrets — Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. to View nextÇEge LOi du 22 avril 200 de vie. Décret du 6 févrie prévues par la loi du droits des malades e santé publique (dispositions réglementaires). malades et à la fin es anticipées ant le Code de la — Décret relatif à la procédure collégiale prévue par la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie et modifiant le Code de la santé publique dispositions réglementaires).

Rapports — BROUSSY Luc : L’adaptation de la société au vieillissement de sa population : France : Année zéro ! janvier 2013. AQUINO Jean-Pierre : Anticiper pour une autonomie préservée : un enjeu de société, février 2013. PINVILLE Martine : Relever le défi politique de l’avancée en âge : Perspectives internationales. Ouvrages des seniors, Michalon, 2011. -Marie, Les défis du vieillissement dans les — GUILLEMARD Anne sociétés développées, Armand Colin, 2010. — GUILLET Pierre, Le dialogue des âges, histoires de bien-vieillir, Gallimard, 2007. ??? GUINCHARD paulette, Mieux vivre la vieillesse, éditions de l’Atelier, 2006. HUGONOT Robert, Violences invisibles. Reconnaitre les situations de maltraitance envers les personnes âgées, Dunod, 2007. LEJEUNE Antoine (dir. ), Vieillissement et résilience, Marseille, solal, 2004. — PELLISSIER Jérôme et coll. , Humanitude : Comprendre la vieillesse, prendre soin des Hommes vieux, Armand Colin, 2007. PITALJD Philippe (dir. ), Vivre vieux, mourir vivant, Eres, 2013. 58 CULTURE GÉNÉRA E W0816-F1/2 Sites Internet – http://www. agevillage. com : bien vieillir et accompagner le grand âge. – http://vosdroits. rvice-public. fr/N392. xhtml : allocations et aides sociales aux personnes âgées Objectifs pédagogiques — Expliciter les différents concepts de vieillesse, de personne âgée, de 3e et 4e âges, de seniors. — Cerner les débats autour de la solidarité intergénérationnelle avec les personnes âgées. — Maîtriser les problèmes [ques et médicaux de la 3 extension chaque personne âgée aussi. Il n’existe pas de définition stricte de la personne âgée. Les définitions individuelles ou collectives en référence à l’âge s’échelonnent dès 55 ans de 5 ans en 5 ans jusqu’à l’âge du décès.

Elles renvoient à deux points de vue : le regard de l’autre ou de la société sur la personne âgée et la définition que l’individu lui-même en donne. 2. À quel âge est-on considéré comme une personne âgée et ? quel âge se considère-t-on comme vieux ? Certains définissent l’âge du vieillissement non plus à partir du seul critère qu’est rage légal de la retraite, mais en intégrant des données épidémiologiques et démographiques objectives. L’âge de la vieillesse serait donc celui où l’on commence à souffrir de réelles incapacités.

Mesuré ainsi, l’âge de la vieillesse se situerait utour de 75 ans pour les hommes et de 80 ans pour les femmes. Plusieurs approches sont possibles : — En référence à l’âge de la personne : tout individu de 65 ans ou plus est considéré comme personne âgée. Il est habituel de distinguer les personnes du 3e âge, c’est-? dire de 60-65 ans à 75-80 ans, et celles du 4e âge de 75-80 ans et plus. Cette définition, purement légale, ne tient pas compte du vieillissement différentiel de chaque individu, et ne fait aucune distinction entre personne valide (associée au 3e âge) et personne en perte d’autonomie (associée au 4e âge). ??? En référence à un statut social : serait considérée comme personne âgée toute personne non productive, à la retraite, c’est-à-dire vers 55-60 ans. On mesurera combien cette référence est évolutive puisqu’on parle actuellement de rehausser l’âge légal du départ en retraite. En effet, depuis 2012, l’âge légal 3 3 de rehausser l’âge légal du départ en retraite. En effet, depuis 2012, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 62 ans et en janvier 201 3 le Medef a même proposé de reculer cet âge ? 63 ans.

En référence à l’OMS (Organisation mondiale de la santé) : une ersonne âgée est une personne de 65 ans et plus — En référence à un état de santé de la personne : une personne âgée est une personne qui cumule des incapacités la rendant dépendante. 59 En référence à une notion plus subjective, la notion de perte : une personne âgée est une personne qui souffre de pertes multiples associées (perte de capacités, du conjoint ou d’un être cher, d’activité professionnelle, ou autre rôle social… ).

En référence au taux d’équipement et des services aux personnes âgées : ce taux augmente de manière significative au-delà de 75 ans. Cet âge pourrait onstituer une nouvelle référence. B. LA VIEILLESSE Qu’est-ce que la vieillesse ? La vieillesse dot être rattachée à la notion de vieillissement, et plus précisément à la notion de vieillissement physiologique. Le vieillissement d’un organisme peut être défini comme un processus physiologique concourant à l’ensemble des modifications physiologiques durables survenant après aturité PAGF 3 existence autonome et vaillante jusqu’à 85, voire 90 ans.

C. ÂGE, 4e ÂGE, GRAND ÂGE… ? Dans le domaine de l’intervention sanitaire et sociale auprès des personnes âgées, l’âge de 60 ans est le ritère retenu pour l’entrée dans la catégorie « gériatrie À partir de 60 ans, on est « identifié » comme personne âgée, et l’on peut bénéficier d’aides et de prises en charge correspondant à ce statut. De nos jours, les personnes prises en charge ont une moyenne d’âge de 85-95 ans, avec une proportion plus importante de centenaires. Leurs enfants sont plus âgés. Faudrait-il parler de « 5e âge » ?

Le terme qui a été retenu est celui de « grand âge » ; il est utilisé par les praticiens comme les chercheurs en gérontologie. Depuis quelques années, il existe une dissociation croissante ntre le moment de la retraite et celui de la sénescence, toujours plus tardif. La perception sociale de la vieillesse et sa définition biologique sont en décalage. L’âge de 65 ans ne correspond plus à celui de la vieillesse. Il. DONNÉES SOCIODÉMOGRAPHIQUES A. LES FAITS : L’AUGMENTATION DE LA POPULATION ÂGÉE Socialement, les personnes âgées se caractérisent avant tout par leur nombre.

Selon l’Insee, au 1 er janvier 2013, la France compte 17,5 % d’habitants âgés d’au moins 65 ans ; c’est 1,4 point de plus qu’en 2003. Près d’un habitant sur dix a au moins 75 ans. Les plus de 60 ns représenteront, en 2040, presque 1/3 de la population. En France, les génératlons nombreuses du baby- boom (1946-1973) commencent à atteindre les 65 ans depuis 2011, ce qui contribue à augmenter fortement la part des seniors dans la population française. En 50 ans, la part des plus PAGF s 3 la population a quadruplé. population En 50 ans, la part des plus de 85 ans de la population a quadruplé.

Le nombre de centenaires ne cesse de croître et pourrait atteindre 150 000 en 2050. 60 CULTURE GÉNÉRALE B. LES CAUSES 1 . Augmentation de l’espérance de vie L’espérance de vie augmente de façon très rapide. C’est la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui aurait, tout au long de son existence, les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. Elle est évaluée à 84,8 années pour les femmes et 78,4 années pour les hommes au 1er janvier 2012 et ne cesse d’augmenter. Elle devralt atteindre 89 ans pour les femmes et 84 ans pour les hommes d’ici 2030 2. notion de papy-boom Les naissances d’après-guerre conduisaient logiquement à une augmentation du nombre de personnes de plus de 60 ans dans les années 2004-2005. Nommé « papy-boom » par les démographes, le phénomène a été mplifié par d’autres facteurs, entre autres les progrès de la médecine. Le papy-boom induira une forte progression de la proportion de personnes âgées de 60 ans ou plus, jusqu’en 2035. Après cette date, cette tranche d’âge devrait avoir une évolution plus sensible aux différentes hypothèses sur les évolutions démographiques (Insee Pr ctobre 2010). PAGF 6 3 européenne.

Mais, malgré ce fait, il est encore en dessous du seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme en âge de procréer). C. VIEILLIR AU FÉMININ À partir de 65 ans, la répartition hommes femmes se modifie au rofit des femmes, qui sont alors plus nombreuses proportionnellement à l’augmentation de l’âge. Par leur longévité, elles représentent la majorité des personnes âgées et les 2/3 des personnes dépendantes âgées de 60 ans et plus. Les femmes sont plus susceptibles de souffrir de solitude : elles perdent souvent leur conjoint, des ams et des membres de leur famille, qui constituaient leur réseau social.

Les hommes, en vieillissant, peuvent encore compter sur la présence de leur compagne. La population des maisons de retraite est très largement féminine. Ill. NOUVELLES PROBLÉMATIQUES LIÉES AU VIEILLISSEMENT L’espérance de vie croissante et le vieillissement global de la population qui en résulte ont de multiples conséquences sociétales, dont les principales sont présentées ici. Sur le plan macroéconomique (vision de l’économie à grande échelle par opposition à microéconomie), le vieillissement a un impact sur le taux de chômage, la productivité, l’épargne, l’investissement et la structure de la consommation.

Le vieillissement de la population induit de nouveaux emplois dans le secteur médical et de l’aide à la personne. II entraine l’augmentation des dépenses ans 2 domaines principaux : celui des soins prodigués aux personnes dépendantes, ainsi qu’aux personnes souffrant de maladies chroniques (maladie d’Alzheimer, diabète… ), et celui du budget des retraites et pensions. L’ensemble du financement tant des retraites que des dé enses sanitaires s’en t PAGF 7 3 pensions. L’ensemble du financement tant des retraites que des dépenses sanitaires s’en trouve bouleversé.

L’augmentation importante du nombre de personnes âgées s’est accompagnée d’un phénomène de société indigne d’un pays civilisé : le développement des situations de altraitance envers les plus vulnérables. Face à ce constat choquant, le concept de bientraitance se développe (voir paragraphe D. 6. ). SERIE 01 61 Mais, pour de nombreux « papy-boomers le Be âge « en bonne santé » s’est allongé, et l’on observe de nouveaux comportements chez ces seniors convoités par de nombreuses entreprises. A.

LA REFORME DES RETRAITES La dernière réforme date de 2010 (Journal officiel du 10 novembre 2010), et a été modifiée en 2012. une nouvelle réforme est également prévue en 2013. Les objectifs affichés par les différentes réformes sont toujours entrés sur deux priorités essentielles : le maintien du niveau des pensions pour les retraités actuels et futurs ; — le sauvetage du régime par répartition en rétablissant l’équilibre des régimes de retraite en 2018. Toutefois, en novembre 2012, les régimes complémentaires obligatoires de retraite, les caisses Agirc et Arrco, affichaient un déficit de 3,4 milliards d’euros.

Si rien n’est fait, les reserves de l’Arrco seront é uisées en 2020 et celles de l’Aeirc décembre 2012, le plutôt autour de 21 milliards dès 2017. Une baisse prévisible du niveau des pensions… De plus, l’instauration d’une décote (depuis 1993 pour les salariés du privé et 2003 pour les fonctionnaires) et le recul à 67 ans de l’âge de la retraite sans décote auront comme conséquence une baisse des pensions. En effet, moins d’une personne sur deux occupe un emploi au moment de faire valoir ses droits à la retraite, les autres étant au chômage ou bénéficiant d’aides sociales (RSA… ).

La crise économique a entrainé des vagues de licenciements sans précédent, atteignant massivement les clnquantenaires qui ont bien peu de chances de retrouver un jour un emploi. Il est alors difficile de leur demander de travailler plus longtemps… Les femmes sont particulièrement touchées : compte tenu de carrières souvent morcelées et de l’ampleur du temps partiel subi, le montant moyen de leur pension est nettement plus faible que celui des hommes, avec 899 € mensuels contre 1 552 € en décembre 2010, ce malgré les avantages liés aux enfants (majoration d’un an pour les fonctionnalres et de 2 ans pour le privé).

Le pouvoir d’achat des seniors, qui avait régulièrement progressé au cours des dernières décennies, ne progresse plus et devrait diminuer dans les années prochaines. D’ores et déjà, un million de Français de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté (dont 600 000 sont au minimum vieillesse : Allocation de solidarité aux personnes âgées ou ASPA d’un montant de 777,17 € au 1er janvier 2013). lfficilement compatible avec le prix des maisons de retraite Le montant des pensions est à comparer avec le coût moyen des maisons de retraite. un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales PAGF q 3 moyen des maisons de retraite. Un rapport de l’Inspectlon générale des affaires sociales (IGAS, 2009) indique un coût minimum mensuel de 1 500 € et our une maison de retraite située en milieu rural, et de 2 900 euros en milieu urbain (mais certaines dépassent 5 000 € mensuels).

Le montant mensuel moyen ? charge des résidents est de 2 200 € par mois, supérieur à la moyenne des pensions, même si l’on tient compte de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) comprise entre 552 et 1 288 € au 1er janvier 2013, selon le degré de dépendance et le niveau de ressources. B. LA PROBLÉMATIQUE LIÉE À LA DÉPENDANCE L’augmentation du nombre de personnes dépendantes aux grands âges de la vie constitue un réel problème isquant de compromettre l’équilibre des comptes sociaux.

Une 5e branche de la Sécurité sociale devait être dévolue au financement de la prise en charge de la dépendance (Se risque). Il s’agissait d’un chantier prioritaire sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007201 2), qui a pourtant été enterré fin 2011. Mais François Hollande a réactualisé cette réforme, d’abord par la nomination en mai 2012 de Michèle Delaunay en qualité de ministre déléguée aux personnes âgees et ? l’autonomie, ensuite par la décision de mettre en œuvre cette réforme en 2014. Dans cette perspective, la 62