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lire également l’article qu’elle a écrit en Juillet 2013 les violences faites aux enfants – un silence assourdissant et un scandale sanitaire, social et humain De toutes les violences, les violences envers les enfants sont certainement les plus cachées. La loi du silence y regne en maître. Et c’est particulièrement vrai pour les maltraitances, c’est à dire les violences subies par des enfants alors qu’ils sont sous la garde d’une personne de confiance ou dont ils dépendent, comme un parent, un frère ou une sœur plus âgé, un autre membre de la Swipe to page famille, une nourrice, une autorité sur l’enf oignant, prêtre, etc. t travaillant dans une s d’un tel danger (instit DEFINITIONSET OIS or 188 to iew nextÇEge ne personne ayant ur, personnel s personnes protéger les enfants Selon l’Article 19 de la Convention Internationale des droits de l’enfant (20 novembre 1989), la maltraitance renvoie à « toutes formes de violences, d’atteintes ou de brutalités physiques et mentales, d’abandon ou de négligences, de mauvais traitements ou d’explo’tation, y compris la violence sexuelle ».

En France pour IODAS (Observatoire Décentralisée de l’Action Soclale) l’enfant maltraité est celui qui est « victime de violences physiques, ruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique.  » L’ODAS distingue distingue, depuis 1993, les enfants à risque et les enfants maltraités.

L’enfant à risque est celui qui connaît des conditions d’existence qui risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation, ou son entretien, mais qui n’est pour autant pas maltraité. Les enfants en danger comprennent l’ensemble des enfants en risque et des enfants maltraités. Pour la loi, les violences envers les enfants, qu’elles soient hysiques ou sexuelles, ont de nombreuses circonstances aggravantes, violences sur mineurs de 15 ans, par ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur le mineur.

Et l’enfant en danger doit être protégé par les adultes qui ont connalssance des situations à risque ou des violences que l’enfant pourrait subir ou bien ou qui les suspectent. La loi impose aux citoyens et aux professionnels de signaler les enfants en danger et ce jusqu’à 18 ans (art 434-1 et 434-3, art 226-13 sur la levée du secret professionnel).

La prévention des violences faites aux enfants est un devoir our tout professionnel prenant en charge des enfants ou des parents. En France : selon l’ODAS (2006), chiffres qui proviennent de signalements forcément très sous-estimés, 98000 enfants en danger dont 19000 enfants maltraités (victimes de violence physiques, sexuelles, psychologiques, de négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et neurologique) et 79000 enfants à risque.

Sur les 19000 enfants maltraités on retrouve 31 % de violences physiques, de violences sexuelles, 19% de violences psychologiques, 26% de négligences lourdes. VIOLE iolences sexuelles, de violences psychologiques, 26% de VIOLENCES FAMILIALES La famille est le lieu où s’exercent la grande majorité des violences envers les enfants et la quasi totalité des homicides d’enfants.

Selon les statistiques (Observatoire National de la Délinquance, 2010, par le 119, numéro d’appel pour les enfants en danger) les auteurs des violences sont très majoritairement les parents, les pères pour les violences sexuelles (81 des auteurs), les mères pour les négligences graves et les conditions d’éducation défaillantes (en sachant que les enfants sont le plus souvent avec eur mère), et les vlolences graves sont également partagées.

En toute impunité, la famille peut se révéler comme une des pires zones de non-droit, et se transformer en un véritable système totalitaire où tous les droits fondamentaux des enfants peuvent être bafoués, où il est possible de commettre des crimes et des délits inconcevables sur des personnes sans défense, totalement dépendantes, et privées de liberté. L’enfant est encore trop souvent considéré comme la propriété de ses parents auxquels il doit respect et obéissance quoi qu’il arrive.

Le cinquième ommandement de la Bible dit : « tu honoreras ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.  » (Exode, 20,1 2), et jusqu’au 5 mars 2002 l’article 371-1 du code civil sur l’autorité parentale commençait en stipulant : « L’enfant, à tout âge, doit honneur et respect à ses père et mère », il a été récemment modifié et commence maintenant par : « L’autorité parentale est un ensemble de droits et de dev et commence maintenant par : « L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. et l’article 371-1 précise que cette autorité parentale « appartient aux père et mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.  » Cela se traduit dans le langage courant par des expressions qui mettent en scène plus une notion de possession – « combien avez-vous d’enfants ? – que de responsabilité -« de combien d’enfants êtes-vous parent Les parents maltraitants sont dans l’ensemble protégés au nom d’un sacro-saint respect de la famille et des liens parents- enfants. De même quand l’enfant est exposé à de graves violences conjugales, on considère encore trop souvent qu’un parent violent avec son conjoint – le plus souvent le père – peut être malgré tout un bon parent même s’il terrorise et traumatise durablement l’enfant, à partir du moment où il n’exerce pas de violences physiques directes sur l’enfant.

Et dans un retournement pervers, des juges (Juges des Enfants, Juges aux Affaires Familiales) peuvent tenir des propos sidérants – je les i entendus à plusieurs reprises lors de colloques auxquels ils participaient – tels que : « si la mère n’est pas capable d’assurer sa protection, alors elle met l’enfant en danger et il faut le lui retirer et les placer’. Dans les affaires de violences intra-familiales, particulièrement qu lui retirer et les placer ».

Dans les affaires de violences intra- familiales, particulièrement quand il y a séparation et procédure de divorce, la parole de l’enfant est très peu prise en compte, elle est même souvent disqualifiée sous le prétexte que cette parole serait aliénée par le parent al éguant des violences, la justice en France aimant se référer au « syndrome d’aliénation parentale » qui n’a jamais reçu de validation scientifique. Ce syndrome a été inventé par un psychiatre américain, Richard Gardner, qui dans ses ouvrages fait l’apologie de la « pédophilie ».

Richard Gardner y écrit que la « pédophilie » ne serait nuisible aux enfants que parce qu’elle est stigmatisée par la société. Très fréquemment, devant un enfant en grande souffrance qui présente des troubles des condultes (rmses en danger, auto-mutilation, conduites ? risque, fugue, alcoolisation, toxicomanie, petite délinquance, etc. , les adultes censés le prendre en charge auront recours ? des discours moralisateurs et culpabilisants : « tu ne dois pas te conduire comme cela… regarde la peine (ou au choix la honte) que tu fais à tes parents… , qui font tout pour toi… discours rappelant sans cesse aux enfants leurs devoirs et oublieux de leurs droits. Et dans l’ensemble la petite délinquance et les incivilités des adolescents font bien plus l’objet de réponses judlciaires que les violences graves que les adultes exercent en tant que parents. La délinquance des jeunes mineurs est souvent très médiatisées et dramatisée. Les jeunes sont stigmatisés pour eurs troubles du comportements et leurs conduites à risques.

Pourtant, les chiffres de la protection jud troubles du comportements et leurs conduites à risques. Pourtant, les chiffres de la protection judiciaire de la jeunesse le démontrent, les enfants et les adolescents subissent beaucoup plus de violences qu’ils n’en commettent : 170 500 jeunes sont pris en charge par les services de la Protection judiciaire de la jeunesse contre 92 000 jeunes au pénal, ce qui n’empêche pas certains politiciens de surfer sur la peur de jeunes de banlieue, et de prôner une justice toujours plus sevère avec des centres e rééducation fermés.

Et bien que l’OMS ait reconnu en 2010 que la principale cause pour subir ou commettre des violences est d’en avoir déjà subi, régulièrement la justice des mineurs (qui heureusement privilégie en France depuis 1945 1’éducation et la prévention à la punition) est attaquée et sommée d’être plus répressive. La Justice des mineurs est une justice particulière qui s’applique non seulement aux enfants mais aussi aux adolescents jusqu’à 18 ans. Elle comprend des magistrats, des juridictions spécialisées (le juge des enfants et le Tribunal pour enfants) et des services éducatifs.

Elle fonctionne selon des règles de droit et des procédures différentes de celles des adultes, qui sont adaptées aux mineurs. haut de page CONSEQUENCES INDIVIDUELLES ET COLLECTIVES Les symptômes psychotraumatiques qui traduisent une grande souffrance des enfants et des adolescents et qui sont une preuve des violences subies, sont le plus souvent interprétés comme des problèmes de personnalité inhérents à l’enfant, à sa mauvaise volonté, son égo-lsme, ses provocations, voire sa méchanceté et son caractère vicieux.

Et plutôt que de égoiÈme, ses provocations, voire sa méchanceté et son caractère icieux. Et plutôt que de relier ces troubles psychotraumatiques à des violences subies ou dont l’enfant a été le témoin, on va trouver de nombreuses rationalisations qui auront bon dos, telles que la crise d’adolescence, les mauvaises fréquentations, l’influence de la télévision, d’internet, etc. , ou bien la faute à pas de chance : « mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour avoir un enfant comme ça ? , voire même dans une inversion orwellienne particulièrement perverse : « on l’a trop pourri, gâté, c’est un enfant roi !! « . L ‘hérédité peut être aussi appelée à la rescousse : il est comme… son père, son oncle, sa grand mère, etc », ainsi que la maladie mentale, d’origine génétique de préférence. Cest comme cela que les suicides des enfants et des adolescents, ou les jeux dangereux, comme celui du foulard, seront mis sur le compte d’une contagion ou de dépressions, les violences subies n’apparaissant presque jamais en tant que cause directe.

Il est utile de rappeler que les premières causes de mortalité en France chez les moins de 25 ans sont les accidents et les suicides, et que ceux-ci sont très fortement corrélés à des violences subies. Les récits d’enfance de beaucoup de patients font froid dans le dos ! Ces récits décrivent des scènes de torture quotidiennes, des sévices physiques et sexuels, des actes de barbarle, des mises en danger réitérées, associées à des négligences et des violences psychologiques d’une cruauté incroyable. our la plupart de mes patients, les sévices remontent à leur premiers souvenirs, déjà à 3 ans ils vivaient dans la terreur patients, les sévices remontent à leur premiers souvenirs, déjà ? 3 ans ils vivaient dans la terreur et ils n’ont ensuite connus que celle-ci, dans l’indifférence générale. Ils ont été confronté à une volonté systématique de les faire souffrir le plus possible, avec des mises en scène destinées à les terroriser et à les désespérer, de véritables tortures. Plusieurs patients m’ont rapportés avoir reçu en cadeaux de Noël ou d’anniversaire des fouets ou des martinets… ombreux sont ceux qui, en punition, devaient rester des heures à genoux les bras en croix ou sur la tête, enfermés dans une cave ou un placard dans le noir, attachés de longues heures, affamés ou obligés de manger des restes alimentaires avariés, passés sous des douches froides ou brulantes, exposés n plein froid, abandonnés, brulés avec des cgarettes. Certains étaient même réveillés en pleine nuit pour être injuriés, secoués et frappés violemment. D’autres devaient faire des travaux épuisants ou impossibles pour leur âge, et étaient transformés en esclaves corvéables à merci.

Beaucoup ont eu de nombreuses fois peur de mourir : lors de mises en danger (conduite à risque routiere en état d’ivresse, négligences graves) ; lors de menaces de mort explicites (verbales ou avec une arme, menaces de « suicide » collectif) ; lors de scénarios terrifiants inventés par es adultes pour faire peur (lors de maladie ou d’accidents où les adultes prédisent à l’enfant une mort certaine dans des souffrances atroce uniquement pour le terrifier, un père « s’amusait » à dire à une patiente quand elle avait six ans qu’il avait dans sa poche une bombe qui allait exploser dans patiente quand elle avait six ans qu’il avait dans sa poche une bombe qui allait exploser dans trois minutes et il commençait le décompte… ) ; lors de violences physiques extrêmes ou de viols ; lors de tentatives de meurtre (strangulation, étouffement, noyade, etc. ). Ces enfants gravement maltraités vivaient ontinuellement la peur au ventre, peur de provoquer une colère, peur d’être tués, peur de se réveiller le matin, peur de rentrer à la maison après l’école, peur des repas, des week end, des vacances.

Ils ont dû développer des stratégies hors norme pour survivre, en s’auto-censurant pour éviter toutes les situations à risque de dégénérer en violences, en se soumettant à tous les diktats des bourreaux, en se dissociant pour supporter l’insupportable en s’aidant de conduites à risque, en développant très souvent un monde imaginaire pour svy réfugier, un monde imaginaire devenant parfois envahissant avec un compagnon maginaire (poupée, peluche, animal, ami) à qui ils parlaient et qui souvent leur parlait, avec l’élaboration de romans familiaux (où l’enfant a d’autres parents) ou de romans d’aventure dont ils étaient les héros. Mais ces stratégies avaient leur limite et les enfants pouvaient traverser des périodes de désespoirs intenses avec des idées et parfois des passages à l’actes suicidaires. Et souvent, ils n’ont pu en parler, que vingt, trente, voire plus de quarante ans après. ? ‘âge adulte, la mémoire traumatique de toutes ces violences est toujours là qui met en scène des erreurs, des désespoirs, des souffrances intolérables comme si elles étaient en train de se reproduire à nouveau, avec des sensati intolérables comme si elles étaient en train de se reproduire ? nouveau, avec des sensations soudaines d’être projetés par terre, d’être écrasés, frappés violemment, de perdre connaissance, de mourir, d’avoir la tête ou le corps qui explose, avec des suffocations, des douleurs intenses. Et toutes les situations qui exposaient le plus à des violences comme les repas, les soins corporels, l’endormissement, les apprentissages, répondre à des uestions, les week-end, les vacances, les trajets en voiture, etc. deviennent redoutées, et sont susceptibles de provoquer bien des années après des angoisses ou des attaques de panique ou des conduites d’évitement. L’étude prospective américaine de Felitti (2010), montre que le prlncpal déterminant de la santé à 55 ans est d’avor subi des violences dans l’enfance.

Les conséquences sur la santé, sont ? l’aune des violences subies, plus elles ont été graves, fréquentes et plus les conséquences sur la santé sont importantes : risques de mort précoces par accidents, maladies et suicides, de maladies ardio-vasculaires et respiratoires, de diabète, d’obésité, épilepsie, de troubles psychiques, d’addictions, de douleurs chroniques invalidantes, etc. Les symptômes psychotraumatiques tels que la mémoire traumatique, l’intensité des angoisses, des attaques de panique, des douleurs sont de vérltables « boites noires », contenant toute la mémoire des sévices, même ceux dont il n’est pas possible pour la victime de se souvenir parce qu’elle était trop petite, la structure cérébrale permettant d’intégrer les souvenirs – l’hippocampe – n’étant fonctionnelle qu’à partir de 2-3 ans comme nous PAGF 88