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1 ,Bruxelles Jacques Brel Cétait au temps où Bruxelles rêvait Cétait au temps du cinéma muet C’était au temps où Bruxelles chantait Cétait au temps où Bruxelles bruxellait Place de Broukère on voyait des vitrines Avec des hommes des femmes en crinoline Place de Broukère on voyait l’omnibus Avec des femmes des messieurs en gibus Et sur l’impériale Le cœur dans les étoiles Ily avait mon grand- Il y avait ma grand-m Il était militaire Elle était fonctionnair Il pensait pas elle pe or 8 Sni* to View Et on voudrait que je sois malin Cétait au temps où Bruxelles chantait Cétait au temps ou Bruxelles rêvait

C’était au temps où Bruxelles bruxellait Sur les pavés de la place Sainte-Catherine Dansaient les hommes les femmes en crlnoline Sur les pavés dansaient les omnibus Il y avait mon grand-père Il y avait ma grand-mère Il avait su y faire Elle l’avait laissé faire lampions dansaient les omnibus Il attendait la guerre Elle attendait mon père Ils étaient gais comme le canal Et on voudrait que j’aie le moral 2,C’est place de la Concorde à Paris Jacques Charpentreau C’est place de la Concorde à paris qu’un enfant assis au bord des fontaines entre à pas de rêve au cœur de la nuit fraîche comme l’eau claire des fontaines

Un enfant de nuit de rêve d’espoir qui voudrait pouvoir lutter sans répit contre son sommeil pour apercevoir ses rêves de nuit venir à la vie l_Jn enfant de nuit de rêve d’espoir Toutes les voitures avec le de son lit Et sans se faire de mousse, Elle s’en va vers la mer En passant par paris. La Seine a de la chance Elle nia pas de souci Et quand elle se promène Tout au long de ses quais Avec sa belle robe verte Et ses lumieres dorées Notre-Dame jalouse, Immobile et sévère Du haut de toutes ses pierres La regarde de travers Mais la Seine s’en balance Elle n’a pas de souci Elle se la coule douce

Le jour comme la nuit Et s’en va vers le Havre Et s’en va vers la mer En passant comme un rêve Au milieu des mystères Des misères de Paris 4,Colloque sentimental Paul Verlaine Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux formes ont tout à l’heure passé. Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles, Et l’on entend à peine leurs paroles. Dans le vieux parc solitaire et lacé Deux spectres ont évoqué soleil de la rue de Bagnolet N’est pas un soleil comme les autres. Il se baigne dans le ruisseau, Il se coiffe avec un seau, Tout comme les autres, Mais, quand il caresse mes épaules, Cest bien lui et pas un autre,

Le soleil de la rue de Bagnolet Qui conduit son cabriolet Ailleurs qu’aux portes des palais. Soleil ni beau ni laid, Soleil tout drôle et tout content, Soleil d’hiver et de printemps, Soleil de la rue de Bagnolet, pas comme les autres. 6,Dans Paris.. paul Eluard Dans Paris, il y a une rue; dans cette rue, il y a une maison; dans cette maison, il y a un escalier,’ dans cet escalier, il y a une chambre; dans cette chambre, il y a une table; sur cette table, il y a un tapis; sur ce tapis, il y a une cage; dans cette cage, il y a un nid; dans ce nid, il y a un œuf; dans cet œuf, il y a un oiseau.

L’oiseau renversa l’œuf; l’œuf renversa le nid; le nid renversa la cage; la cage renversa le tapis; le tapis renversa la table; la table renversa la chambre; la chambre renversa l’escalier; l’escalier renversa la maison; la maison renversa la rue; la rue renversa la ville de paris. 7,Derrière les murs dans la rue Louis Aragon PAGF soir Cela sent le thym Un bruit de charrette s’éteint Une guitare au loin s’accorde La la la la la -La la la La la la- La la la la la Il fait jour longtemps dans la nuit Un zeste de lune un nuage Que l’arbre salue au passage Et le cœur n’entend plus que lui Ne bouge pas C’est si fragile

Si précaire si hasardeux Cet instant d’ombre pour nous deux Dans le silence de la ville La la -La la – La la -La la 8,La Tour Eiffel Maurice Carême Mais oui, je suis une girafe, M’a raconté la tour Eiffel, Et si ma tête est dans le ciel, Cest pour mieux brouter les nuages, Car ils me rendent éternelle. Mais j’ai quatre pieds bien assis Dans une courbe de la Seine. On ne s’ennuie pas à Paris : Les femmes, comme des phalènes, Les hommes, comme des fourmis, Glissent sans fin entre mes jambes Et les plus fous, les plus in que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l’onde si lasse Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours sien vont je demeure L’amour sien va comme cette eau courante L’amour s’en va Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente Les jours s’en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine IO,Les cathédrales Au fond du choeur monumental, D’où leur splendeur s’érlge – Or, argent, diamant, cristal – Lourds de siècles et de prestiges, Pendant les vêpres, quand les soirs Aux langues prières invitent, Ils s’imposent, les ostensoirs, Dont les fixes joyaux méditent. Ils conservent, ornés de feu, pour l’universelle amnistie,

Le baiser blanc du dernier Dieu, Tombe sur terre en une hostie. Et l’église, comme un palais de marbres noirs, Où des châsses d’argent e battant tannant, De larges glas qui sont les râles Et les sursauts des cathédrales. Et les foules qui tiennent droits, Pour refléter le ciel, les miroirs de leur foi, Réunissent, à ces appels, leurs âmes, Autour des ostensoirs de flamme. – O ces foules, ces foules, Et la misère et la détresse qui les foulent ! Voici les pauvres gens des blafardes ruelles, Barrant de crolx, avec leurs bras tendus, L’ombre noire qui dort dans les chapelles. O ces foules, ces foules,

Voici les corps usés, voici les coeurs fendus, Voici les coeurs lamentables des veuves En qui les larmes pleuvent, Continûment, depuis des ans. – O ces foules, ces foules Voici les mousses et les marins du port Dont les vagues monstrueuses bercent le sort. Voici les travailleurs cassés de peine, Aux six coups de marteaux des jours de la semaine. O ces foules, ces foules genoux. Voici les armateurs dont les bateaux de fer, Fortune au vent, tanguent parmi la mer. Voici les grands bourgeois de droit divin Qui bâtissent sur Dieu la maison de leur galn. Les ostensoirs, qu’on élève, le soir, Vers les villes échafaudées

En toits de verre et de cristal, Du haut du choeur sacerdotal, Tendent la crolX des gothiques idées. Ils s’imposent dans l’or des clairs dimanches – Toussaint, Noël, Pâques et Pentecôtes blanches – Ils s’imposent dans l’or et dans les bruits de fête Du grand orgue battant du vol de ses tempêtes L’autel de marbre rouge et ses piliers vermeils ; Ils sont une âme en du soleil, Qui vit de vieux décor et d’antique mystère Autoritaire. Pourtant, dès que s’éteignent les grands cierges Et les lampes veillant le coeur des saintes vierges, un deuil d’encens évaporé flotte et s’empreint Sur les châsses d’argent et x d’airain ;