Anthologie Pour mon anthologie, j’ai choisi de me concentrer sur le thème de l’enfance, un thème très intéressant à mes yeux. En effet, la période de l’enfance est une période souvent décisive pour le restant de la vie d’un individu puisque c’est dans celle ci que lion découvre le bonheur, la joie mais également les premières déceptions. Les poèmes que j’ai choisi sont d’auteurs et de mouvements littéraires très diverses puisqu’on passe du romantisme au symbolisme ou encore au réalisme. Ces œuvres évoquen différents. Gérard de inconscience de l’enf expose une partie de
Victor Hugo, quant ? or 8 Snipxto w nextggge ais avec des aspects nt qu’adulte, de pollinaire nous ucoup mons Joyeux puisqu’il raconte sa nostalgie de cet ge d’or, cet âge où tout n’est que pureté. A travers cette anthologie, nous pouvons donc ressentir plusieurs sentiments tels que la joie, la gaîté mais aussi la tristesse et la nostalgie de voir le temps qui passe. L’enfance Qu’ils étaient doux ces jours de mon enfance Ou toujours gai, sans soucis, sans chagrin, je coulai ma douce existence, Sans songer au lendemain. cueillant les fleurs, Je n’en sentais pas les épines,
Et mes caresses enfantines Etaient pures et sans aigreurs. Croyais-je, exempt de toute peine Que, dans notre vaste univers, Tous les maux sortis des enfers, Avaient établi leur domaine ? Nous sommes loin de l’heureux temps Règne de Saturne et de Rhée, Où les vertus, les fléaux des méchants, Sur la terre étaient adorées, Car dans ces heureuses contrées Les hommes étaient des enfants. Gérard DE NERVAL (1822) Francisco de Goya – Nihos inflando una vejiga Enfants gonflant une vessie – 1777-1778 Fleur d’enfance L haleine d’une fleur sauvage, En passant tout près de mon cœur,
Vient de m’emporter au rivage, Où naguère aussi j’étais fleur Comme au fond d’un prisme où tout change, Où tout se relève à mes yeux, Je vois un enfant aux yeux d’ange : C’étalt mon petit amoureux ! Parfum de sa neuvième année, Je respire encor ton pouvoir ; Heur à mon enfance donnée Je t’aime ! comme son mir d’eau vive, A travers mon sentier détruit : Chaste, elle me laisse autour d’elle Enlacer un chant douloureux ; Hélas ! ma seule ombre fidèle, Cest vous ! mon petit amoureux ! Femme ! à qui ses lèvres timides Ont dit ce qu’il semblait penser, Au temps où nos lèvres humides
Se rencontraient sans se presser Vous ! qui fûtes son doux Messie, L’avez-vous rendu bien heureux ? Du cœur je vous en remercie Cétait mon petit amoureux ! Marceline DESBORDES-VALMORE Enfance Au jardin des cyprès je filais en rêvant, Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent prenait à ma quenouille, ou bien par les allées Jusqu’au bassin mourant que pleurent les saulaies je marchais à pas lents, m’arrêtant aux jasmins, Me grisant du parfum des lys, tendant les mains Vers les iris fées gardés par les grenouilles. Et pour moi les cyprès n’étaient que des quenouilles,
Et mon jardin, un monde où je vivais exprès Pour y filer un jour les éternels cyprès. Guillaume APOLLINAIRE René Magritte – « La jeunesse illustrée » – 1937 rayon joyeux ton rire doit éclore, Et l’oiseau doit chanter sous l’ombre des berceaux, Car le bon Dieu là-haut écoute dès l’aurore Le rire des enfants et le chant des olseaux. Guy de MAUPASSANT Gustave Courbet – « Trois jeunes Anglaises à la fenêtre » L’enfant au miroir (A Mlle Emilie Bascans) Si j’étais assez grande, Je voudrais voir L’effet de ma guirlande Dans le miroir. En montant sur la chaise, Je l’atteindrais ; Mais sans aide et sans aise, – 1865 Je tomberais.
La dame plus heureuse, Sans faire un pas, Sans quitter sa causeuse, De haut en bas, PAGF dimanche quand je n’irai pas à l’école j’écrirai des nouvelles j’écrirai des romans et même des paraboles je parlerai de mon village je parlerai de mes parents de mes aïeux de mes aïeules je décrirai les prés je décrirai les champs les broutilles et les bestioles puis je voyagerai j’irai jusqu’en Iran au Tibet ou bien au Népal et ce qui est beaucoup plus intéressant du côté de Sirius ou d’Algol où tout me paraitra tellement étonnant ue revenu dans mon école je mettrai l’orthographe mélancoliquement Raymond QUENEAU Salvador Dali – «Les trois âges »- 1940 Le berceau Dans la chambre paisible où tout bas la veilleuse Palpite comme une âme humble et mystérieuse, Le père, en étouffant ses pas, s’est approché Du petit lit candide où l’enfant est couché ; Et sur cette faiblesse et ces douceurs de neige Pose un regard profond qui couve et qui protège.
Un souffle imperceptible aux lèvres l’enfant dort, Penchant la tête ainsi qu’un petit oiseau mort, Et, les doigts repliés au creux de ses mains closes, Laisse à travers le lit traîner ses bras de roses. D’un fin poudroiement d’or ses cheveux l’ont nimbé ; un peu de moiteur perle à son beau front bombé, Ses pieds ont repoussé les draps, la couverture, Et, libre maintenant, nu jusqu’à la ceinture, Il laisse voir, ainsi qu’un lys dans le calme immense de la nuit, Sous un souffle venu des siècles jusqu’à lui, Il sent, plein d’un bonheur que nul verbe ne nomme, Le grand frisson du sang passer dans son cœur d’homme. Albert SAMAIN Gustave Klimt- « La mère à l’enfant » Lorsque l’enfant paraît Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudan à voir l’enfant paraitre, Innocent et joyeux. Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l’appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher. Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l’âme Qui s’élève en priant ; L’enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints ! a grave causerie S’arrête en souriant. La nuit, quand l’homme do prit rêve, à l’heure S’emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés ! Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies N’ont point mal fait encor ; jamais vos jeunes pas n’ont touché notre fange ; Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange À l’auréole d’or ! Vous êtes parmi nous la colombe de l’arche. Vos pieds tendres et purs n’ont point l’âge où l’on marche ; Vos ailes sont d’azur. Sans le comprendre encor, vous regardez le monde. Double virginlté ! corps où rien n’est immonde, Âme où rien n’est impur !
Il est si beau, l’enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers ! Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j’aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! l’été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants Victor HUGO Ô mes lettres d’amour, de vertu, de jeunesse Ô mes lettres d’amour, de vertu, de jeunesse, C’est donc vous ! Je m’enivre encore à votre ivresse ; je vous lis à genoux. Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge ! Laissez-moi me cacher, moi, l’heureux et le sage, Pour pleurer avec vous ! mensonges. Un astre m’avait lui !
J’étais un dieu pour toi qu’en mon cœur seul je nomme ! J’étais donc cet enfant, hélas! devant qui l’homme Rougit presque aujourd’hui ! Ô temps de rêverie, et de force, et de grâce ! Attendre tous les soirs une robe qui passe ! Baiser un gant jeté ! Vouloir tout de la vie, amour, puissance et gloire ! Être pur, être fier, être sublime et croire A toute pureté ! A présent j’ai senti, j’ai vu, je sais. – Qu’importe ? Si moins dlllusions viennent ouvrlr ma porte Qui gémit en tournant ! Oh ! que cet âge ardent, qui me semblait si sombre, A côté du bonheur qui m’abrite à son ombre, Rayonne maintenant ! Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années !
Pour m’avoir fui si vite et vous être éloignées Me croyant satisfait ? Hélas ! pour revenir m’apparaître si belles, Quand vous ne pouvez plus me prendre sur vos ales, Que vous ai-je donc fait ? Oh ! quand ce doux passé, quand cet âge sans tache, Avec sa robe blanche où notre amour s’attache, Revient dans nos chemins, On s’y suspend, et puis que de larmes amères Sur les lambeaux flétris de vos jeunes chimères Qui vous restent aux mains . Oublions ! oublions ! Quand la jeunesse est morte, Laissons-nous emporter par le vent qui l’emporte A l’horizon obscur, Rien ne reste de nous ; notre œuvre est un problème. L’homme, fantôme errant, passe sans laisser même Son ombre sur le mur !