Lettres persanes Montesquieu 2 Sni* to View éditions eBooksFrance wv ». ebooksfrance. com Adaptation d’un texte électronique provenant de la Bibliothèque Nationale de France : http://www. bnf. fr/ Ispahan • Lettre XX. Usbek à Zachi, sa femme, au sérail d’Ispahan • Lettre XXI. Usbek au premier eunuque blanc • Lettre XXII. Jaron au premier eunuque • Lettre Usbek à son ami Ibben, à Smyrne • Lettre XXIV. Rica à Ibben, à Smyrne • Lettre XXV. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre XXVI. Usbek à Roxane, au sérail d’Ispahan • Lettre XXVII. Usbek à Nessir, à Ispahan • Lettre XXVIII.
Rica à*** ?? Lettre XXIX. Rica à Ibben, à Smyrne 6 • Lettre XXX. Rica au même, à Smyrne • Lettre XY. XI. Rhédi à Usbek, à Paris • Lettre XXXII. Rica • Lettre Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre XXXIV. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre Usbek à Gemchid, son cousin, dervis du brillant monastère de Tauris • Lettre XXXVI. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre XXXVII. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre XXXVIII. Rica à Ibben, à Smyrne • Lettre XXXIX. Hagi Ibbi au juif Ben Josué, Prosélyte Mahométan, ? Smyrne • Lettre XL. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre XLI.
Le premier eunuque noir à usbek . Pharan à Usbek, son souverain seigneur • Lettre XLI • Lettre XLIII. Usbek à Pharan, aux ja dins de Fatmé • Lettre XLIV. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre XLV. Rica à Usbek, à*** • Lettre XLVI. Usbek à Rhé Lettre LI. Nargum, envoyé de Perse en Moscovie, à Usbek, à Paris • Lettre L’I. Rica à Usbek, • Lettre LIII. Zélis à Usbek, à Paris • Lettre LIV. Rica ? • Lettre L V. Rica à Ibben, à Smyrne • Lettre L VI. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre L VII. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre L VIII. Rica à Rhédi, à Venise • Lettre LIX.
Rica à Usbek, à*** • Lettre LX. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre LXI. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre LXII. Zélis à IJsbek, à Paris • Lettre LXIII. Rica à usbek. • Lettre LXIV. Le chef des eunuques noirs à Usbek, à Paris 7 • Lettre LXV. Usbek à ses femmes, au sérail d’Ispahan • Lettre LXVI. Rica, • Lettre LXVII. Ibben à Usbek, à Paris • Lettre LXVIII. Rica à Usbek, • Lettre LXIX. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre LXX. Zélis à Usbek, à Paris • Lettre LXXI. Usbek à Zélis • Lettre LXXII. Rica à Ibben, à*** • Lettre LXXIII.
Rica à*** • Lettre LXXIV. Usbek à Rica, à*** • Lettre LXXV. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre L,XXVI. Usbek à son ami Ibben, à Smyrne • Lettre LXXVII. Ibben à Usbek, à paris • Lettre LXXVIII. Rica à Usbek, à*** • Lettre LXXIX. Le grand eunu ue noir à Usbek, à Paris • Lettre LXXX. Usbek à Rh Lettre LXXXIV. Rica • Lettre LXXXV. Usbek à Mirza, à Ispahan • Lettre L,XXXVI. Rica à* • Lettre LXXXVII. Rica • Lettre LXXXVIII. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre LXXXIX. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre XC. Usbek au même, à Smyrne • Lettre XCI.
Usbek à Rustan, à Ispahan • Lettre XCII. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre XCIII. Usbek à son frère, Santon au monastère de Casbin • Lettre XCIV. usbek à Rhédi, à Venise • Lettre XCV. Usbek au même • Lettre XCVI. Le premier eunuque à Usbek. à paris • Lettre XCVII. Usbek à Hassein, dervis de la montagne de Jaron • Lettre XCVIII. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre XCIX. Rica à Rhédi, à Venise 8 • Lettre C. Rica au même • Lettre Cl. Usbek • Lettre Cll. Usbek à Ibben, à Smyrne • Lettre Clll. Usbek au même • Lettre CIV. Usbek au même • Lettre CV.
Rhédi à Usbek, à Paris • Lettre CVI. Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre CVII. Rica à Ibben, à Smyrne ?? Lettre CVIII. Usbek • Lettre CIX. Rita • Lettre CX. Rica • Lettre CXI. Usbek à*** • Lettre CXII. Rhédi à Usbek, à Paris • Lettre CXIII. IJsbek à Rhé Usbek au même • Lettre CXXIII. Usbek au Mollak Méhémet-AIi, gardien des trois tombeaux à Com • Lettre CXXIV. usbek à Rhédi, à Venise • Lettre CXW. Rita • Lettre CXXVI_ Rica à Usbek, • Lettre CXXVII. Rica à Ibben, à Smyrne • Lettre CXXVIII. Rica à Usbek, à*** • Lettre CXXIX.
Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre CXXX. Rica à*** • Lettre CXXXI. Rhédi à Rica, à Paris • Lettre CXXXII. Rica à* • Lettre CXXXIII. Rlca ?? Lettre CXXXIV. Rica au même • Lettre CXXW. Rica au même • Lettre CXXXVI. Rica au même • Lettre CXXXVII. Rica au même • Lettre CXXXVIII. Ricca à Ibben, à Smyrne • Lettre CXXXIX. Rica au même • Lettre CXL Rica à Usbek, à*** • Lettre CXLI. Rica au même • Lettre CXLII. Rica à Usbek, à*** • Lettre CXLIII. Rica à Nathanaël Lévi, médecin juif à Livourne • Lettre CXLIV. Rica à Usbek • Lettre CXLV. Usbek • Lettre CXLVI.
Usbek à Rhédi, à Venise • Lettre CXLVII. Le grand eunuque à Usbek, à paris • Lettre CXLVIII. Usbek au premier eunuque, au sérail d’Ispahan • Lettre CXLIX. Narsit à Usbek à Paris • Lettre CL. Usbek à Narsit ahan 63 à Paris • Lettre CLVII. Zachi à Usbek, à Paris • Lettre CLVIII. Zélis à Usbek, à Paris • Lettre CLIX. Solim à usbek, à paris • Lettre CLX. Solim à Usbek, à Paris • Lettre CLXI. Roxane à Usbek, à paris 10 Quelques réflexions sur les Lettres persanes Rien n’a plu davantage, dans les Lettres persanes, que d’y trouver, sans y penser, une espèce de roman.
On en voit le commencement, le progrès, la fin : les divers personnages sont placés dans une chaîne qui les lie. A mesure qu’ils font un plus long séjour en Europe, les moeurs e cette partie du monde prennent dans leur tête un air moins merveilleux et moins blzarre, et ils sont plus ou moins frappés de ce bizarre et de ce merveilleux, suivant la différence de leurs caractères. D’un autre côté, le désordre croît dans le sérail d’Asie ? proportion de la longueur de l’absence d’usbek, c’est—à—dire ? mesure que la fureur augmente, et que l’amour diminue.
D’ailleurs, ces sortes de romans réussissent ordinairement, parce que l’on rend compte soi—même de sa sltuation actuelle ; ce qui fait plus sentir les passions que tous les récits qu’on en pourrait faire. Et c’est une es causes du succès de quelques ouvrages charmants qui ont paru depuis les Lettres persanes. Enfin, dans les romans ordinaires les digressions ne peuvent être permises que lorsqu’elles nouveau roman. On n’y saurait mêler de raisonnements, parce qu’aucuns des personnages n’y ayant été assemblés pour raisonner, cela choquerait le dessein et la nature de l’ouvrage.
Mais dans la forme de lettres, où les acteurs ne sont pas choisis, et où les sujets qu’on traite ne sont dépendants d’aucun dessein ou d’aucun plan déjà formé, l’auteur s’est donné l’avantage de pouvoir joindre de la philosophie, de la politique et e la morale à un roman, et de lier le tout par une chaîne secrète et, en quelque façon, inconnue. Les Lettres persanes eurent d’abord un débit si prodigieux que les libraires mirent tout en usage pour en avoir des suites. Ils allaient tirer par la manche tous ceux qu’ils rencontraient : « Monsieur, disaient—ils, je vous prie, faites—moi des Lettres persanes. Mais ce que je viens de dire suffit pour faire voir qu’elles ne sont susceptibles d’aucune suite, encore moins d’aucun mélange avec des lettres écrites d’une autre main, quelque ingénieuses qu’elles puissent être. Il y a quelques traits que bien des gens ont trouvés trop hardis ; mais ils sont priés de faire attention à la nature de cet ouvrage. Les persans qul devaient y jouer un si grand rôle se trouvaient tout à coup transplantés en Europe, c’est—à—dire dans un autre univers.
Il y avait un temps où il fallait nécessairement les représenter pleins d’ignorance et de préjugés : on n’était attentif qu’à faire voir la génération et le progrès de leurs idées. Leurs premières pensées devaient faire voir la génération et le progrès de leurs idées. Leurs premières pensées devaient être singulières : il semblait u’on n’avait rien à faire qu’à leur donner l’espèce de slngularité qui peut compatir avec de l’esprit ; on n’avait à peindre que le sentiment qu’ils avaient eu à chaque chose qui leur avait paru extraordinaire.
Bien loin qu’on pensât à intéresser quelque principe de notre religion, on ne se soupçonnait pas même d’imprudence. Ces traits se trouvent toujours liés avec le sentiment de surprise et d’étonnement, et point avec l’idée d’examen, et encore moins avec celle de critique. En parlant de notre religion, ces Persans ne devaient pas paraître plus instruits que lorsqu’ils parlaient de nos outumes et de nos usages ; et, s’ils trouvent quelquefois nos dogmes singuliers, cette singularité est toujours marquée au coin de la parfaite ignorance des liaisons qu’il y a entre ces dogmes et nos autres vérités.
On fait cette justification par amour pour ces grandes vérités, indépendamment du respect pour le genre humain, que l’on n’a certainement pas voulu frapper par l’endroit le plus tendre. On prie donc le lecteur de ne pas cesser un moment de regarder les traits dont je parle comme des effets de la surprise de gens qui devaient en avoir, ou comme des paradoxes faits par des hommes qui ‘étaient pas même en état d’en faire.
Il est prié de faire attention que tout l’agrément consistait dans le contraste éternel entre les choses réelles et la manière Singuli l’agrément consistait dans le contraste éternel entre les choses réelles et la manière singulière, naiVe ou bizarre, dont elles étaient aperçues. Certainement la nature et le dessein des Lettres persanes sont si à découvert quelles ne tromperont jamais que ceux qui voudront se tromper eux—mêmes. Introduction je ne fais point ici d’épitre dédicatoire, et je ne demande point de protection pour ce livre : on le lira, s’il st bon ; et, s’il est mauvais, je ne me soucie pas qu’on le lise.
J’ai détaché ces premières lettres pour essayer le goût du public ; j’en ai un grand nombre d’autres dans mon portefeuille, que je pourrai lui donner dans la suite. Mais c’est à condition que je ne serai pas connu car si l’on vient ? savoir mon nom, dès ce moment je me tais. Je connais une femme qui marche assez bien, mais qui boite dès qu’on la regarde. Cest assez des défauts de l’ouvrage sans que je présente encore à la critique ceux de ma personne. Si l’on savait qui je suis, on dirait : « Son livre jure avec son caractère ; il devrait employer son emps à quelque chose de mieux ; cela n’est pas digne d’un homme grave. Les critiques ne manquent jamais ces sortes de réflexions, parce qu’on les peut falre sans essayer beaucoup son esprit. Les Persans qui écrivent ici étaient logés avec moi nous passions notre vie ensemble. Comme ils me regardaient comme un homme d’un autre monde, ils ne me cachaient rien. E ensemble. Comme ils me cachaient rien. En effet, des gens transplantés de SI loin ne pouvaient plus avoir de secrets. Ils me communiquaient la plupart de leurs lettres ; je les copiai. Jien surpris même quelques—unes dont ils se seraient bien gardés e me faire confidence, tant elles étaient mortifiantes pour la vanité et la jalousie persane.
Je ne fais donc que l’office de traducteur : toute ma peine a été de mettre l’ouvrage à nos moeurs. J’ai soulagé le lecteur du langage asiatique autant que je l’ai pu, et l’ai sauvé d’une infinité d’expressions sublimes, qui l’auraient ennuyé jusque dans les nues. Mais ce n’est pas tout ce que j’ai fait pour lui. J’ai retranché les longs compliments, dont les Orientaux ne sont pas moins prodigues que nous, et j’ai passé un nombre infini de ces minuties qui ont tant de peine ? outenir le grand jour, et qui doivent toujours mourir entre deux amis.
Si la plupart de ceux qui nous ont donné des recueils de lettres avaient fait de même, ils auraient vu leurs ouvrages s’evanoulr. Ily a une chose qui m’a souvent étonné : c’est de voir ces Persans quelquefois aussi instruits que moi—même des moeurs et des manières de la nation, jusqu’à en connaître les plus fines circonstances, et ? remarquer des choses qui, je suis sûr, ont échappé à bien des Allemands qui ont voyagé en France. J’attribue cela au long séjour qu’ils y ont fait : sans compter qu’il est plus facile à un Asiatiq PAGF 63