LA CULTURE DE MASSE EN FRANCE (1900-1939) Culture de masse : Culture en diffusion massive, et qui s’adresse à un maximum d’individus dans une société. – début de la IIIème République : grande époque des innovations (téléphone en 1876, automobile en 1 883, cinéma en 1895), et c’est ce qui va permettre l’émergence de cette culture commune. 1881-82 : lois scolaires de Ferry, génération de 1900 issue de cette période, public potentiel pour la presse. – Pourquoi les années 1900-1939 ont-elles été particulièrement propices au développement d’une culture de masse, et quelle orme a-t-elle pris?
I- Des conditions fa techniques-sociales) ll- L’âge d’or de la p visuels Ill- Les arts de mass s politiques- médias audio- re commune I- Des conditions favorables à son apparition 1) Le rôle libéral de l’État n régime démocratique, libéral et bourgeois. Le mécénat va en décroissant, et en 1939 il ne représente plus qu’une part infime de la culture contemporaine. La culture entre 1900 et 1939 est plutôt le fait d’institutions privées (hors domaine scolaire). Le Front Populaire est une exception. Un recul de la censure : 881, fin de la censure de librairie et de presse. 1906, fin de la censure théâtre et chanson. 2) L’essor des techniques et la presse (1920 : la fusion de l’Agence Havas avec la Société Générale d’Annonces transforme radicalement Havas, qui s’impose comme premier régisseur de presse) – progrès de l’impression (bélinographe en 1914, qul permet les illustrations) 5 millions d’exemplaires de journaux quotidiens à paris en 1913. 6 millions en 1939. – Livre largement accessible, librairies, collections illustrées ? grand tirage… osses maisons d’édition comme Flammarion 3) Nouvelles formes de sociabilité – Tout au long de la IIIème République, le mode de vie industriel et urbain a affaibli les sociabilités traditionnelles (familiales… ), pour en créer des nouvelles. L’ère du café, qui permet l’agrégation sociale (jeux de société, PMU) et a une fonction politique (discussions animées). Le banquet, vieille tradition républicaine qui tend à devenir le temps fort de la vie des associations. + développement des « guinguettes » dans l’entre-2-guerres, mythifiées par peinture-cinéma.
Cette nouvelle soclabilité permet de « faire descendre la politique au village ». Les masses s’intègrent de plus en plus dans la vie politique. La masse devient un phénomène politique et social. Des conditions favorables à l’émergence de deux grands moyens de diffusion de la culture de masse ll- L’âge d’or de la presse et l’essor des médias audio-visuels 1) Triomphe des parutions Le quotidien de masse se développe très vite, même s’il existe depuis la fin du Second Empire Le etit Journal).
Les quatre prin vite, même s’il existe depuis la fin du Second Empire (Le petit Journal). Les quatre principaux sont Le Petit Journal, Le Matin, Le Petit Parisien et Le Journal. La presse d’Information est aussi régionale. La Dépêche de Toulouse et Le Progrès (Lyon) jouent aussi un rôle très important dans la descente de la politique au village, dans l’intégration des masses dans la vie politique. La presse d’opinion : recule au profit de la presse d’information, mais presse politique hebdomadaire connait des tirages élevés.
Extrême droite, Gringoire (600 000 exemplaires en 1936). Gauche, Le Canard enchainé (250 000 exemplaires en 36) La presse spécialisée : Apparition des magazines dans les années 20 (modèle américain). Essor de la presse féminine (Marie Claire en 1937). Création aussi de Match, qui deviendra Paris Match après la guerre, et qui symbolise l’essor de la photo de presse. Cet essor de la presse permet la diffusion de valeurs communes aux masses, donc à une homogénéisation de leur culture. Cependant la culture des masses se fait aussi politique. ) Le rôle croissant de l’image – L’image vient mobiliser l’attention des masses, nouveau mode de communication accessible à tous : Photo de presse, début du reportage (illustrations des quotidiens populaires évoluent en photos) Affiches de publicité, pour l’électroménager notamment. Diffusion de l’image de biens de consommation éminemment désirables La bande dessinée : Bécassine (1905), Tintin (1929), Journal de Mickey (1934). éminemment désirables Cinéma, renforcé par le passage au parlant (1928). Devient une véritable industrie.
En 1938, il y a plus de 4700 salles et 250 millions de spectateurs. Le cinéma français est le premier mondial. Il devient de plus en plus accessible. s salles de ciné sont aussi le lieu de diffusion des informations (Pathé-Journal et Gaumont-ActuaIités). – Par cette diffusion de plus en plus importante, les masses ont des loisirs communs, des représentations communes. 3) Essor spectaculaire de la radio – Utilisée pour information (journal parlé apparaît en 1925), puis distraction (musique à partir de 1936).
Le nombre de récepteurs passe de 600 000 à 5,2 millions en 10 ans, entre 1927 et 1939. Le poste de radio devient un élément essentiel de la vie de la famille. Homogénéisation de l’univers mental des français, ésenclavement culturel (social et géographique), permet le développement des arts de masse et des loisirs. Ill- Les arts de masse et les loisirs 1) Les arts de masse Le Café-concert et le cabaret Remplace le théâtre, devenu un lieu bourgeois. Montmartre devient le grand lieu de divertissement populaire. Le public se diversifie, les femmes sont autorisées.
Naissances de vedettes (Mistinguett), dont on se plaît à suivre les aventures people. – Essor du théâtre de boulevard, lancé par Labiche-Courteline- Feydeau. Théâtre du Palais-Ro al. – La littérature pop oulevard, lancé par Labiche-Courteline-Feydeau. Théâtre du Palais-Royal. – La littérature populaire Facilitée par la baisse des coûts et le développement de l’instruction, et apparition des collections de livres bon marché (Livre populaire chez Fayard en 1905) Arsène Lupin (1904), série des Fantomas (1910).
Un type de littérature sensible à l’actualité et qui diffuse des valeurs plutôt conservatrices. Prolonge par sa forme la tradition du feuilleton paru dans la presse du XIXème siècle. – Les publications spécialisées : livres scolaires, revues de photographie, BD.. Début de l’influence américaine : les cinémas diffusent des films grand public américains, les radios des artistes américains… 2) Démocratisation de la culture – La culture permet désormais la reconnaissance sociale et l’émancipation des vieilles élites (Zola gagnera cent fois plus qu’un instituteur). promotion intellectuelle se fait à travers de nouvelles institutions : Académie française, très conservatrice Salons établissent les liens entre la grande bourgeoisie, permettent de se faire connaître et de discuter littérature. Essor des cénacles (cercles d’écrivain). éseau de cabaret et de cafés, pour les recalés de la gloire littéraire (Alfonse Allais) – Roman est en tête du marché culturel (poésie loin derrière). On en partout : librairies, gares, épiceries. olitique et démocratisation de la culture avec le Front Populaire . Création de l’APAM (association populaire des amis des M avec le Front Populaire : Création de l’APAM (association populaire des amis des Musées), organisation de visites avec les syndicats l’ADLP (association pour le développement de la lecture publique) cherche à mettre en place un réseau régional de bibliothèques La culture de masse est aussi une culture littéraire et artistique, qui devient de plus en plus accessible. ) Le sport et les loisirs Le cyclisme, en plein développement dans toutes les couches sociales (Vélodrome d’Hiver, Tour de France créé en 1903, Paris Roubaix… ). Depuis 1905, journaux ont des rubriques sportives. Le sport est aussi un enjeu politique : mouvement sportif travailliste (Fédération sportive socialiste veut des militants « puissants » pour la révolution), et associations sportives chrétiennes (canaliser les énergies de la jeunesse dans un sens ommunautaire et moral). Front populaire encourage le développement des loisirs, : vacances, congés payés, terrains de sport, essor du mouvement ajiste… Les travailleurs ont désormais une culture hors de leur travail, qu’ils partagent. Ils se retrouvent. Conclusion : Union des Français dans une culture commune : le développement des médias permet de toucher une masse toujours plus grande, la culture se démocratise dans de nouveaux lieux de sociabilité (cafés). Le Front populaire en particulier va permettre l’émergence dune nouvelle culture commune.