Dissert Marion

Dissertation Marion Parenty L 2 Littérature du XIWXX Mme Solomon « De la musique avant toute chose clamait Paul Verlaine. La musique, cet art qui parle sans mot, semble au chœur de l’œuvre entière du poète. Si, dans son propre Romance sans parole le compositeur Mendhelson parvient à transformer sa musique en dialogue, Verlaine, dans le sien, transforme les paroles en musique. Son contemporain Léon Bloy acclame la finesse de la « sugge se distingue poétiqu des émotions, ou de que « l’âme du pauvr la musique est fart le en org Sni* to View hez Verlaine, qui cité à faire passer uler.

Bloy ajoute « illuminée b. Car I ne s’explique, ni ne se défini pas. Il peut simplement se ressentir. Bloy parle de la suggestion chez Verlaine, qui est un des fondements de cette poésie insaisissable. Certains des vers de Verlaine, d’ailleurs, ont été posés avec simplicité sur des notes modernes, notamment Serge Gainsbourg qui s’inspire dans Je suis venu te dire de Chanson d’automne. Chronologiquement, donc, la musique encercle l’œuvre poétique de Verlaine. Elle l’encercle et elle en est au cœur. Nous nous demanderons par conséquent en quoi la musicalité est intrinsèquement liée à la poésie Verlainienne.

Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur les procédés littéraires qui permettent à Verlaine de provoquer Swlpe to vlew next page provoquer une mélodie, ce qui nous amènera à approfondir le message sémantique porté par cette suggestion dans l’écriture, et enfin, nous élargirons notre questionnement à la force de son écriture, et à l’importance de sa musicallté dans la postérité. Paul Verlaine n’écrit pas au hasard. C’est un poète mais aussi un echnicien de la langue ; il prouve dans plusieurs de ses œuvres, sa manipulation parfaite de la métrique (Après trois ans, Green, Beams… et son maniement aiguë des assonances et allitérations. S’il disait préférer « l’indécis au précis » ce n’était certainement pas dans Vélaboration de la technique poétique ; Car Paul Verlaine sait écrire selon les règles classiques, (qui privilégient les césures paires, l’alexandrin ou le décasyllabe) mais choislt de faire autrement. Les mots de Verlaine ne servent pas seulement un propos, ils servent une émotion. Décrire un sentiment peut permettre au lecteur de l’intellectualiser, de le comprendre, mais pas de le ressentir totalement.

C’est justement cette maitrise absolue de la mécanique poétique qui permet à Verlaine de transmettre plus qu’un message : cela lui permet de laisser une empreinte. Le cœur humain a un rythme régulier. Chacun possède son rythme respectlf, mais la régularité de ce dernier est commune ? tous. Un poème parfaitement élaboré dans sa métrique seNira cette régularité, et donnera une sensation d’harmonie, qui berce, qui s’accorde à la nature elle-même. Il parait donc évident que des vers en octosyllabe, décasyllabe, alexandrin, servent, grâce à leur aspect pair, un o,’thme régulier, rassurant, entraînant.

Et même les mots les plus vio aspect pair, un rythme régulier, rassurant, entraînant. Et même les mots les plus violents ne pourront rompre cette harmonie presque archaique. Ainsi, Verlaine, lorsqu’il évoque le regret, le manque, l’absence, se sert de vers Impairs. Dans le poème En sourdine, extrait des Fêtes galantes, le poète laisse cette dernière syllabe absente, marquer l’oreille. Ily a un manque, presque hysique : « Voix de notre désespoir, le rossignol chantera Cette esthétique de l’inachèvement est si forte, que les heptasyllabes créent un silence. Il manque un complément : qu’est ce que le Rossignol chantera ?

Il chantera, point. Lorsqu’on parle de musicalité chez Verlaine, on ne parle pas seulement de mélodie. Le rythme est une composante indéniable de la musique. D’illustres compositeurs accéléraient ou diminuaient le rythme de leurs symphonies, pour provoquer une émotion différente. Verlaine fait donc de même. Charleroi est un exemple particulièrement illustrateur. Ce poème de Romances sans parole, évoque un voyage dans un train. Les vers sont en tétrasyllabes : réguliers, comme le mouvement du train, mais rapides, fouettant presque, trop vifs pour se laisser le temps de s’y attarder.

Exactement comme le paysage qui défile, exactement comme le bruit régulier du charbon rechargé. Il n’est plus question de décrire simplement les faits, mais de les faire exister dans la forme même de la langue. La valeur d’un poème de Verlaine ne se trouve ainsi plus dans la sémantique, mais bien dans l’abstraction émotive ; la brutalité u ressenti, comme il vient, avec cette évidence semblable aux évènements de la vie. Dans Les fêtes ressenti, comme il vient, avec cette évidence semblable aux évènements de la vie.

Dans Les fêtes galantes, la musique est pratiquement indissociable des poèmes. « Là ! Je me tue à vos genoux. car ma détresse est Infinie » Cette césure métrique divisant l’octosyllabe en un monosyllabe suivit d’heptasyllabe, marque une note, comme le ferait une danse. Ainsi, la métrique est à la poésie verlainienne, ce que le rythme est à la musique. Tout comme la rime et l’accord sont imilaires : des sons qui se superposent pour accentuer leur force, qui se suivent et se complètent et donnent ainsi une esthétique harmonieuse : « est-il possible -le fût-il- ce fier exil, ce triste exil ?

La rime ici ne sert pas seulement le conformisme d’un poème qui exige une homophonie en finalité de vers, elle sert l’harmonie. « Il » est un accord. Verlaine appuie sur les mêmes notes quatre fois dans la même mesure. Si le rythme se trouve dans le mètre, l’harmonie dans la rime, la mélodie, elle, est fondamentalement provoquée par l’ajustement es mots. Un des poèmes les plus illustres de Verlaine, Chanson d’Automne, n’use pas simplement du chant sémantique de la musique, (avec « violon « chanson « sonne mais l’assonance en L provoque un effet de balancement et le violon n’est pas seulement decrit, il est incarné. ? Les sanglots longs des violons de l’automne Blessent mon cœur d’une langueur monotone En usant des règles de métrique, de rime et de stylistique, Verlaine réussit à transformer sa poésie en un morceau de musique. Se servant des mots comme d’un instrument, il manie ? a fois la mélodie, l’harmonie, et les batt mots comme d’un instrument, il manie a la fois la mélodie, l’harmonie, et les battements de cœur du lecteur qui le lit. Cette force musicale marque l’oreille par son évidence.

Il serait donc tout aussi évident de n’entendre rien d’autre et de se contenter des mélodies. Mais plutôt que de se demander si les mots servent la musique, peut-on aller plus loin, et se demander au contraire si la musique n’est pas là, pour servir le propos ? Léon Bloy félicite « Vindéfini troublant de la suggestion » chez Verlaine. En effet, on a souvent noté chez le poète une brume sémantique, certaines de ses œuvres ne peuvent être comprises sans leurs titres ; ce dernier indiquant un lieu, une idée, un but, une date. oèmes Saturniens est sans doute le recueil le plus riche en énigmes. Il semble au lecteur que Verlaine n’écrit plus pour se faire lire, mais pour parler à quelque chose de plus profond en lui -il écrit d’ailleurs dans l’épilogue ava mon Livre, où le hasard te mène Dans Après trois ans, Verlaine décrit un lieu où « rien n’a changé Mais, alors qu’aucun personnage ‘est concrètement décrit, aucune histoire n’est évoquée, aucune tristesse n’est formulée explicitement, ce poème laisse un sentiment mélancolique.

L’emploi du présent marque une incapacité à dépasser ce qui a été : tout existe encore. La troisième strophe use d’une répétition : « comme avant » tout en gardant un temps indicatif. La musicalité de l’assonance en V —va et vient, vent, avant- provoque une connotation de brise, de balayement par le vent lui-même. La nostalgie n’est pas d’évidence imposée par un mot, elle est profondément encrée dans la structure p