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Signature Preview Mode Formal Representation Copyright Adobe Systems Incorporated, 2004-2010. All rights reserved. Updated September 21, 2010 extrait du Colporteur, M. C. Arn et T. Tirabosco, Editions Delcourt, sept 1 999LA GUERRE EST ELLE LE PIRE DES MAUX ? Analyse du sujet à la loupe (Les 4 premières illustrations sont tirées de l’album « le colporteur » de Marie-Christoph sept 1999. e-mail: www. editions La guerre ditions Delcourt, or 15 to View Il faut d’abord strictement circonscrire le sujet.

Il interroge la guerre et non pas n’importe quelle forme de révolte ou de défense armée. La guerre implique des peuples dressés les uns ontre les autres, des Etats, toute une organisation collective avec son économie de guerre et sa propagande. Le pire de maux ? On nous demande implicitement de réfléchir à une échelle du mal et donc de comparer la gravité de différents types possibles de fléaux. La guerre est un fléau humain, elle est engendrée par les hommes ( à moins de croire que les guerres sont envoyées par Dieu pour punir une Nation. guerre ?

Imaginer la réponse que donneraient à cette question des individus aussi différents que De Gaulle, Trotski ou Hegel. La perte de la liberté et le déshonneur national, la misère du rolétariat, l’assoupissement de l’activité dans le ronronnement des habitudes sont, à chaque fois, pensés comme les pires des maux pour l’humanité. Et par-là même s’ouvre la brèche qui force à examiner s’il ny aurait pas du « bon » dans la guerre, quelque chose de positif, voire d’irremplaçable. Aussi scandaleuse que cette pensée puisse paraitre d’abord, elle a eu, de tout temps, ses défenseurs.

Nous passerons en revue les différents arguments qui prétendent démontrer que la guerre, loin d’être un mal pour l’homme, est une condition de son développement et l’instrument du progrès dans le monde. Et nous mettrons ces arguments en pièce pour mieux les rendre inoffensifs ! Exemple d’introduction: Quel homme pourrait ne pas voir extrait du Colporteut, M. C. Arn et T. Tirabosco, Editions Delcourt, sept 1999dans le spectacle de la guerre avec son cortège de destructions et de cruautés une manifestation du mal absolu ?

Pourtant en étudiant de près ‘histoire des hommes et l’histoire des guerres, il semble que de grands progrès aient à chaque fois accompagné les reconstructions, n’y aurait-il pas un rôle positif de la guerre dans ‘Histoire ? Quant à l’individu, les guerres n’offrent-elles pas ux plus valeureux l’occasion de gravir rapidement les places d’honneur alors qu’en temps de pa 15 valeureux l’occasion de gravir rapidement les places d’honneur alors qu’en temps de paix, la lourdeur des déterminismes sociaux écrase souvent le mérite individuel.

Plan du développement 1)0Dans une première partie nous passerons en revue les arguments les plus célèbres en faveur de la guerre. Nous verrons qu’ils s’organisent autour de notions à la fois politiques et morales. Ils célèbrent la grandeur et la vertu comme capacité de sacrifice de l’individu aux intérêts supérieurs de PEtat (figure de ‘universel chez Hegel) Mais en défendant la guerre comme « tribunal de [‘Histoire h, la théorie hégélienne se détourne des vaincus et sombre dans ‘apologie du fait accompli. ) La mémoire des cultures atrophiées par les génocides nous conduira à dénoncer toutes les mystifications des propagandes en faveur de la guerre et tous les mécanismes sordides par lesquels elle est perpétrée. 3) La dernière partie du devoir évoquera les justifications stratégiques de la guerre comme moyen d’intervention politique (voire moindre mal) nous reviendrons sur les thèses du Général Clausewitz. Mais nous recouvrirons surtout l’opposition radicale entre deux types d’hommes. extrait du colporteur, M. C. Arn et T.

Tirabosco, édtions Delcourt, sept 1 999 Exemple de développement intégralement rédigé. Si tu veux valoriser la guerre comme un bien critique la paix Tous les apologistes de la guerre s’attachent à exhiber les méfaits de la paix. Kant lui-même e 28 de la C de la guerre s’attachent à exhiber les méfaits de la paix. Kant lui-même au paragraphe 28 de la Critique de la faculté de juger souligne « qu’une longue paix rend souverain le pur esprit ercantile en même temps que l’égoïsme vil, la lâcheté, et la mollesse, abaissant ainsi la manière de penser du peuple. ? En revanche, lorsque la guerre est conduite « avec ordre et en respectant des droits civils », elle a « quelque chose de sublime en elle-même et elle rend d’autant plus sublime la forme de pensée du peuple qui la conduit ainsi, qu’il fut exposé à d’autant plus de périls en lesquels il a pu se maintenir courageusement La menace collective provoque un mouvement spontané « d’Union Sacrée un sursaut natlonal dans lequel les conflits de classes et les oppositions d’intérêt sont momentanément oubliés.

Dans Ma vie, Trotski avoue que la déclaration de guerre à Vienne en1914 fut pour lui, l’un des plus beaux moments de l’Histoire du pays en ce que, dans cette mobilisation générale, les distinctions de classe étaient abolies. La mobilisation générale est rexpérience d’une fraternité agrandie à l’échelle de la Nation. Chaque citoyen soldat est replongé dans les exigences de l’intérêt général. L’Etat, la figure de l’universel chez Hegel, n’est plus pensé comme un moyen au service de l’intérêt particulier, chaque particulier ressent instinctivement qu’il n’y a de survie que par et dans l’Etat.

La guerre est donc le moment où chaque particulier ressent comme essentiel son ap 5 par et dans l’Etat. La guerre est donc le moment où chaque particulier ressent comme essentiel son appartenance à l’ Universel. Et c’est en ce sens que le sacrifice de l’individu est à la fois orchestré et anobli. Charles de Gaulle dans la France et son armée prête à la structure militaire la capacité de transformer le lâche en courageux et le mesquin en généreux. Les armées en guerre auraient le pouvoir quasi alchimique de transformer d’anonymes soldats en héros « les armées ont cette vertu d’ennoblir jusqu’aux moins purs

Extrait du Colporteur, M. C. Arn et T. Tirabosco, éditions Delcourt, sept 1 999Et les temps de guerre présentent, en plus, l’avantage que [‘Histoire est en mouvement, ; elle se fait au présent, elle sourit aux audacieux : des places glorieuses sont à prendre, et la valeur de l’individu est plus aisément reconnaissable par ces temps d’instabilité. Par contraste les temps de paix sont des moments où IHistoire parait figée. Les cartes du jeu social semblent déjà distribuées par l’inertie des privilèges octroyés de longue date. Les temps de paix voient triompher les mieux parrainé.

La guerre est l’épreuve de la vertu , ce qui paraît vrai pour l’individu, semble se vérifier aussi pour les peuples, du moins si on adopte la vision hégélienne de l’Histoire. Le peuple vaincu manifeste, par sa défaite, qu’il n’était plus que l’ombre de lui- même, il n’apportait plus rien de nouveau ni de riche sur la scène du monde ; son esprit en déclin peut donc, sans p PAGF s 5 plus rien de nouveau ni de riche sur la scène du monde ; son esprit en déclin peut donc, sans perte, aux yeux de Hegel, être absorbé par un principe plus puissant, l’esprit du peuple qui triomphe actuellement.

La guerre prend chez Hegel les allures archaïques dune « ordalie », la victoire ou la défaite revêt le sens d’un jugement de Dieu ou encore de [‘Histoire. Hegel parle expressément de tribunal de L’histoire, l’issue de la guerre décidant du verdict. Hitler sauveur de la patrie (1934) La dénonciation des mystifications guerrières.

Les génocides sont des maux que rien ne peut rationnellement justifier L’optimisme hégélien a fait long feu : les génocides, arménien, juif et tzigane sont déplorés comme un mal irréparable et gratuit qu’aucun aspect positif ne peut justifier. Les deux uerres mondiales puis, avec la constitution des deux blocs, la multiplication des guerres locales ont ruiné toute croyance en une ratlonalité qui mènerait infailliblement la marche de l’Histoire et donnerait un sens positif au fléau de la guerre.

Contrairement au schéma hégélien, la guerre est loin d’accélérer l’avènement de la démocratie comme fin de l’Histoire. On a vu que les guerres étaient souvent déclenchées contre des Democraties, par des régimes dictatoriaux ou des démocraties malades qui trouvaient dans cette fuite en avant un moyen de justification des restrictions et de la discipline de fer dans laquelle e peuple était tenu.

Le mal appelle le mal. Dictature et tot 6 5 discipline de fer dans laquelle le peuple était tenu. Le mal appelle le mal. Dictature et totalitarisme sont fauteurs de guerres. La diabollsatlon de l’ennemi fonctionnant comme dérivatif des maux quotidiens, le combat devient frauduleusement la solution de tous les maux La diabolisation de l’ennemi est une fraude intellectuelle aussi vieille que la politique de guerre.

En état de guerre cette diabolisation fait diversion et permet d’occulter les conflits internes et les causes réelles de mécontentement à l’intérieur ‘un pays : dans le chapitre Il de Mars ou la guerre jugée Alain revient sur cette manpulatlon psychologique les alliés sont déchargés des aigreurs quotidiennes parce que l’ennemi répond de tout I « toute mauvaise humeur, toute colère trouve là ses raisons et aussi ses remèdes » Cette haine collective est donc aimée.

Et l’un des pires maux de la guerre réside déjà dans cet abrutissement intellectuel qui dresse les communautés les unes contre les autres. Chacun hait celui qui est pointé comme ennemi en oubliant tout ce en quoi il est notre semblable -victime lui ussi d’une manipulation meurtrière. Alsace chérie, Georges Scott, 8 août 1914 , revue L’Illustration e mal de la guerre commence d’ailleurs avec cette mystification qui parle d’honneur, de devoir, et de héros alors qu’il ne s’agit que de meurtre et de meurtre forcé.

Celui qui s’y refuse est poussé par la gendarmerie. Le mal de la guerre se camoufle sous la pompe et les euphémismes : « les 7 5 poussé par la gendarmerie. Le mal de la guerre se camoufle sous la pompe et les euphémismes : « les soldats font leur métier Ce mensonge éhonté devient insupportable à celui qui comprend u’il entretient resprit de guerre. « Ils te diront Mon ami tu as été un héros admirable ! » J’veux pas qu’on me dise ça[… ] on a été des bourreaux, on a fait honnêtement le métier de bourreaux. ? Cet aveu de la boucherie qu’est la guerre est la revendication principale des « bonhommes » que Henry Barbusse met en scène dans son Journal d’une escouade : Le feu La levée de rinterdit sur le meurtre La guerre est la levée de l’interdit sur le meurtre en ce qui concerne tous ceux que le hasard a placés du mauvais coté de la frontière. Pascal s’étonnait déjà de cet arbitraire. Avant lui, Erasme dénonçait l’ineptie des partis pris belliqueux : « la guerre est toujours juste à celui qui la fait Ce sont ces sophismes qui alimentent la guerre. ? Cest la guerre qu’il faut tuer ! » tel est le mot d’ordre de tous les pacifistes. La guerre est l’incarnation du mal ; elle est aussi maligne que celui que le Moyen âge appelait le Malin. Quant à l’héroisme et la vertu que la guerre est sensée galvaniser, une attention scrupuleuse à la célèbre phrase de Kant montre un cercle : la guerre ne magnifie le courage que de ceux qui en ont déjà. La guerre ne crée pas ex nihilo la vertu. Elle révèle et accentue des tempéraments et des natures Individuelles.

Elle fonctionne comme un simpl 5 accentue des tempéraments et des natures individuelles. Elle fonctionne comme un simple révélateur ; elle fait ressortir dans les hommes le pire et le meilleur. Mais quand elle révèle le traître, c’est aux dépens de celui qui est trahi. Ilya beaucoup plus à perdre qu’à gagner dans cette « épreuve de transparence La peur de la mort comme le désordre ambiant attise les pires défauts, alors que dans les temps ordinaires (ceux que Bataille appelle les temps profanes) les hommes sont rendus plus inoffensifs.

Le tank, première apparition, revue l’illustration 2 décembre 1916N’y a-t-il pas d’ailleurs un anachronisme à employer les termes d’héroïsme et de vertu alors que la guerre motorlsée n’a plus rien de commun avec les codes de combats entre chevaliers. Le soldat de troupe des guerres technologiques est devenu une machine à recevoir des coups portés de loin par un adversaire dont il ne sent que les engins. Le soldat de troupe comprend que sa valeur personnelle ne changera pas son sort. Sa mort est programmée, elle est même statistiquement anticipée. IJn radio de campagne ne suivra que quelques minutes…. rdu dans l’enfer des explosions, le soldat sent qu’il ne doit sa survie qu’au hasard. Ce sont donc les temps de paix et non pas les temps de guerres qui sont les plus propices au développement et à la reconnaissance de la valeur personnelle (Pour le reste, les avantages du parrainage sont de tous les temps). La culture militaire du mépris Les mutineries de I PAGF 15 Les mutineries de la Grande Guerre dénoncent le mépris des hommes de troupe par les gradés et l’exploitation belliqueuse des frustrations. Le soldat est prisonnier d’une mécanique de soumission et d’humiliation qui le conduit fatalement au acrifice.

Alain qui a lui-même connu le front comme téléphoniste d’artillerie, montre comment les officiers forgent et décuplent la soif de vengeance des hommes de troupe par une culture systématique du mépris. Il n’y a rien de bon dans la guerre sauf pour les natures guerrieres Rédition d’Ulm 25 novembre 1 805, par Charles Thévenin. La guerre, un moyen de négociation parmi d’autres ? La guerre pour le Général prussien Karl von Clausewitz est la continuation de la politique par d’autres moyens. Cest une arme de négociation parmi d’autres.

Ne perdant pas de vue que la uerre n’est pas une fin en soi, le général recommande de mener la guerre en gardant à l’esprit qu’il faut rendre la paix possible • cela exclut d’avilir ou de supprimer les chefs vaincus avec lesquels on veut signer la paix. L’analyse de la guerre par Clausewitz s’inscrit dans une idéologie de conquête ( d’où sa valorisation de la guerre -éclair) mais le vainqueur de Napoléon à Waterloo a aussi compris que l’essence de la guerre est la défensive car dès que la guerre s’enlise, il y a plus d’énergie dans la défensive que dans l’attaque pulsqu’il y a toujours plus de raisons à défe