Tristan et Iseut se cachaient dans la forêt du Morais, quand le roi Marc les démasqua. Humiliés, les deux amants décidèrent de se séparer. Quelques mois plus tard, les effets du philtre qu’ils avaient bu se dissipèrent mais leur amour, au contraire, n’avait fait qu’augmenter. Rongé par la souffrance de voir sa bien-aimée et de ne pouvoir lui adresser la parole, Tristan prit la décislon de quitter le royaume et de s’éloigner vers un autre pays. Cependant, il n’eut la force de monter dans sa barque avant de voir, pour la dernière fois, les magnifiques yeux bleus de sa belle dame.
Il attendit le soir pour se faufiler discrètement à l’intérieur du château et demanda à Brangien, la servante, de transmettre un message secret à sa reine. Il avait demandé à Iseut de le rencontrer, vers min Cette dernière, inqu rej01gnit dans la forêt or 3 elle. ndre à l’appel et le la lune qul s’infiltra s’infiltrait à travers le feuillage des arbres illuminait la guimpe blanche d’Iseut. Tristan la vit s’approcher : Cette guimpe était si fine qu’elle révélait, par transparence, les cheveux d’or de sa bien- aimée. Il ne savait pas si elle l’avait réellement distingué.
Cette magnifique créature semblait si fine et si gracieuse. Sa robe de soie blanche soulignait ses formes menues. Tristan retint son souffle ; il n’arriva pas à articuler la moindre parole ; il était hébété par cette apparition. Iseut accourut vers lui angoissée : « Qu’avez-vous, brave chevalier ? J’espère que rien de grave ne vous est arrivé ! » Tristan poussa un profond soupir et répondit : « Mon Dieu ! Il a bien mal celui qui perd son amie ! Mais il faut pourtant le faire après les prlvations que vous avez supportées à cause de moi.
C’est le moment de la séparation. Désormais, je ne puis vivre dans un royaume où chaque coin me rappelle les merveilleux moments que nous avons passés ensemble ! » Iseut posa sa main sur l’épaule de Tristan ; des larmes éteignirent le rayon de le rayon de ses yeux. Ses lèvres tremblèrent. Elle murmura : « Mon ami, vous avez raison. Que de tortures l’amour nous a causées ! Mals je me sens Incapable de vivre loin de vous ! » Il semblait à Tristan qu’une ronce vivace aux épines aigues, aux fleurs odorantes, poussait ses racines dans le sang de son cœur.
Il la serra contre lui et lui dit : « Je resterai toujours votre vassal, pour vous révérer et vous aimer comme ma reine et ma dame. Et, même si je suis loin, un seul message de vous me fera accourir. » Iseut répondit : « Sire, je vous offre ma bague comme gage de mon amour. Portez cet anneau à votre doigt et, si le désir vous prend de m’envoyer un message, je n’en croirai rien tant que je ne verrai pas cette bague. » Elle ôta sa bague au jaspe vert de son doigt et la lui passa. Avant de se quitter, les deux amants échangèrent des baisers en promesse mutuelle de possession.