IIJFM AUVERGNE ÉCONOMIE – GESTION cours de Mr DIEMER ECONOMIE GENERALE Sni* to View PARTIE I CHAPITRE 1 Les théories économiques Les principaux courants de pensée économique Mots clés . Boyer Robert Démarche normative Demande effective Division du travail Ecole de Chicago Ecole de l’économie de l’offre Ecole de l’économie publique Equilibre économique Individualisme différentes écoles libérales . L’EcoIe de Chicago ou le courant monétariste 2. L’Ecole de l’Economie de l’Offre L’Ecole de l’Economie publique 4. a Nouvelle Ecole Classique Il.
LE COURANT MARXISTE A. Les apports de Marx 1. La recherche de la plus value La crise du cap ‘talisme B. La théorie de la Régulation, un prolongement de la pensée marxiste Ill. LE COURANT KEYNESIEN A. Les postulats keynésiens B. Le principe de la demande effective C. Les néo-keynésiens : héritiers de la pensée keynésienne 10 CHAPITRE 1 : LES PRINCIPAUX COURANTS DE PENSEE ECONOMIQUE L’histoire de la pensée économique permet de mettre en évidence trois principaux courants : le courant libéral, le courant marxiste et le courant keynésien.
Autour de ces trois courants, gravitent plusieurs théories économiques et écoles de pensée fournissant es explications alternatives aux problèmes économiques contemporains. l. LE COURANT LIBERAL Le courant libéral se compose de deux branches, l’une classique qui apparaît à la fin du 18ème siècle, l’autre néoclassique à la fin du 19ème siècle. ‘économie politique classique est née avec la société industrielle. La pu 76, par Adam Smith, des PAGF 8 de l’ordre naturel, et à la base de Vidéologie du libéralisme economque.
Si 1776 est une date importante pour la science économique moderne, les années 1870-1874 ne le sont pas moins, car le classicisme légué par Adam Smith évolue râce à la technique du calcul à la marge et la théorie de l’utilité. Le terme néoclassiques, parmi lesquels on trouve Carl Menger (Ecole de Vienne), Léon Walras (Lausanne) et Stanley Jevons (Cambridge), désigne des économistes qui travaillent dans le champs économique de l’équilibre général indépendamment de leur idéologie respective (Walras se disalt soclaliste). A.
Le courant classique Le courant classique du 18ème siècle, est caractérisé par une évolution radicale des mentalités, des valeurs, des techniques et des processus économiques. II s’agit de ce que l’on appelle la première évolution industrielle. La puissance économique réside davantage dans la détention de biens de production que dans la sphère des échanges. Cest en Angleterre, première grande puissance ? l’époque, avec Adam Smith (1723-1790), Thomas Malthus (1766 1834), David Ricardo (1772 1823) ; puis en France avec Jean Baptiste Say (1767 – 1832) que naît la pensée libérale classique.
A. Smith D. Ricardo T. Malthus say Malgré la pluralité de leur 8 auteurs classiques Principes de l’Economie Politique et de l’Impôt de David Ricardo (1 81 7), Principes d’économie politique de Thomas Malthus (1820). 1. Le modèle de [‘Horno oeconomicus Plusieurs postulats sont évoqués par le courant classique • Cindividualisme des agents économiques L’individu est un être rationnel, il est le seul capable de juger et de décider ce qui est bon pour lui. L’interventionnisme de l’Etat, même à but louable, est donc pervers dans ses conséquences.
Chaque individu poursuit son intérêt particulier2 (utilitarisme) par la maximisation des satisfactlons et la minimisation de l’effort (hédonisme). Ce postulat « smithien » a été précisé par Jeremy Bentham avec la plus grande netteté. – L’affirmation de la liberté économique Dérivé de l’ordre naturel, le modèle de l’homo oeconomicus justifie en retour le libéralisme économique. La propriété privée des moyens de production est une garantie de la liberté. Le marché constitue le régulateur le plus efficace de factivité économique (on parle également de socialisation par le marché).
La recherche de l’intérêt individuel permet de réaliser l’intérêt général car il existe une main invisible (le marché) qui guide les passions individuelles vers le bien de tous : « NCe n’est pas le bienveillance du boucher, du marchand de bière et du oulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage » (Smith, 1776, [1991, p. 2]). L’harmonisation des intérêts étant naturelle, il n’y a dès lors (Smith, 1776, [1991, p. 82]). L’harmonisation des intérêts étant naturelle, il ny a dès lors plus aucune raison pour qu’un pouvoir politique -l’Etat – fasse passer l’intérêt général au dessus de la somme des intérêts privés. Le rôle de l’Etat selon Von Mises (1983, p 39), est de « garantir le fonctionnement sans heurts de l’économie de marché contre la fraude et la violence, tant ? l’intérieur qu’à l’extérieur du pays n.
L’Etat doit donc se garder d’intervenir au delà de son domaine naturel (Etat gendarme), d’autant plus qu’en portant atteinte aux libertés économiques, il engage les hommes sur la route de la semtude. Les libertés économques sont le « rempart des autres libertés 9, déclare Hayek (1947), et la meilleure garantie des libertés est la propriété privée des moyens de production : « Notre énération a oublié que la meilleure garantie de la liberté est la propriété privée non seulement pour ceux qui la possèdent, mais presque autant pour ceux qu n’en ont pas.
Cest parce que la propriété des moyens de production est répartie entre un grand nombre d’hommes agissant séparément, que personne n’a un pouvoir complet sur nous et que les individus peuvent agir à leur guise » (Hayek, 1947, p 77-79). Fig 1 : Les postulats de la théorie classique Liberté Etat Gendarme : pas d’intervention Moyens privés de production INTERET INDIVIDUEL Main invisible : PAGF s 8 économique Un système économique conduit par le principe de la liberté économique tend naturellement vers l’équilibre. Lorsque celui-ci n’est pas réalisé, les prix s’ajustent à la hausse ou à la baisse.
La Loi des débouchés de Jean-baptiste Say stipule que « toute offre crée ses débouchés Y, c’est-à-dire que l’offre crée une demande équivalente. 2. L’analyse de la production L’analyse de la production chez les classiques repose essentiellement sur les 4 piliers suivants : la divlsion du travall ; la théorie de la valeur ; la loi des débouchés de J-B Say ; la théorie quantitative de la monnaie. La division du travail : chez les classiques, le processus de production est la combinaison de facteurs de production (terre, travail, capital).
Plus la spécialisation des tâches, ou encore la division du travail est poussée, plus le produit obtenu (la combinaison des facteurs de production) sera élevé (efficace). Dans son ouvrage, « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations Y, Adam Smith introduira la division du travail en s’appuyant sur le célèbre exemple de la manufacture d’épingles : « un ouvrier tire le fil à la bobine, un autre le dresse, un troisième coupe la dressée, un uatrième empointe, un cinquième est employé à émoudre le bout qui doit recevoir la tête.
Cette tête est elle-même l’objet de deux ou trois opérations séparées : la frapper est une besogne particulière ; blanchir les épingles en est une autre ; c’est même un métier distinct et séparé que de piquer les papiers et d’y bouter les épingles ; enfin, l’important travail de faire une épingle est divisé en dix huit opératio u env PAGF 6 8 l’important travail de faire une épingle est divisé en dix huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont emplies par autant de mains différentes, quoique dans d’autres le même ouvrier en remplisse deux ou trois » (1776, [1991 p. 21). La division du travail aurait trois avantages. Premièrement, l’accroissement de l’habileté de l’ouvrier augmente la quantité de produits qu’il peut réaliser. Deuxiemement, le gain de temps qui se perd en passant d’un ouvrage à l’autre peut être réutilisé dans une autre activité. Troisièmement, la division du travail serait à l’origine de l’invention de toutes les machines propres à abréger et à faciliter le travail. par la suite, la division du travail sera à la base de la doctrine du Libre-échange prôné par les classiques.
En effet, Adam Smith souligne, dans le chapitre Il des « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations que c’est « la certitude de pouvoir troquer tout le produit de son travail qui excède sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du travail des autres qui peut lui être nécessaire, [qui] encourage chaque homme à s’adonner à une occupation particulière, et à cultiver et perfectionner tout ce qu’il peut avoir de talent et d’intelligence pour cette espèce de travail » (1776, [1991, p. 83]).
Ainsi, puisque c’est a faculté d’échanger qui donne lieu à la division du travail, l’accroissement de cette dernière sera limité par l’étendue de la faculté d’échanger, ou, en d’autres termes, par l’étendue du marché. La théorie de la valeur s’interroge sur la richesse qu’il faut produit. C’est également l’une d 7 8 la valeur s’interroge sur la richesse qu’il faut produit. C’est également Pune des questions les plus controversées du 19ème siècle. On distingue généralement deux écoles, l’école anglaise basée sur la valeur d’échange, et l’école française basée sur la valeur utilité.
Adam Smith et David Ricardo se sont engagés sur la voie d’une théorie objective de la valeur, recherchant au delà de la valeur d’usage des biens (subjective et variable d’une situation a une autre), les fondements d’une valeur d’échange acceptable par tous. Selon Adam Smith, « il s’agit d’examiner quelles sont les règles que les hommes observent naturellement, en échangeant les marchandises fune contre l’autre, ou contre de l’argent. Ces règles déterminent ce qu’on peut appeler la Valeur relative ou échangeable des marchandises » (1776, [1991 p. 96]). cette approche ne concerne que les biens reproductibles.
Pour Smith, à l’état primitif, il n’existe qu’un seul facteur de production, le travail. Le rapport de valeur de deux biens sera alors dlrectement en proportion de la quantité de travail nécessaire pour les obtenir : « la valeur d’une denrée quelconque pour celui qui la possède et qui n’entend pas en user ou la consommer lui- même, mais qui a intention de 13 l’échanger pour autre chose, est égale à la quantité de travail que cette denrée le met en état d’acheter ou de commander. Le travall est donc la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise » (1776, [1991, p. ]) Dans un état plus avancé, il faut tenir compte du profit du capital et de la rente foncière incor orés dans chaque produit. Ce n’est plus une théorie de I foncière Incorporés dans chaque produit. Ce n’est plus une théorie de la valeur travail, mais une expression du coût de production. Smith propose cependant de ne pas abandonner le travail et d’estimer la valeur des biens en termes de travail commandé ou équivalent salarié. Ricardo rappelle que les quantités proportionnelles de travail nécessaire pour obtenir chaque objet paraissent être la seule règle d’échange possible.
La valeur d’échange se ramene à une quantité de travail incorporé (travail consacré aux outils et aux machines). De son côté, J-B Say, suivant une tradition déjà bien établie en France par Turgot (1769) et Condillac (1776), revient sur la théorie subjective de la valeur, l’utilité. Dans son Traité d’économie politique, Jean-Baptiste Say précise que « si les hommes attachent de la valeur à une chose, c’est en raison de ses usages : ce qui est bon à rien, ils ny mettent aucun prix. Cette faculté qu’ont certaines choses de pouvoir satisfaire aux divers besoins des ommes, qu’on me permette de la nommer utilité…
La production n’est point création de matière, mais une création d’utilité. Elle ne se mesure point suivant la longueur, le volume ou le poids du produit, mais suivant l’utilité qu’on lui a donnée » (1803, [1972, p. 50-511). une formulation rigoureuse de l’utilité ne sera donnée qu’? la fin du 19eme siècle avec l’introduction concomitante de la rareté. La théorie de la valeur serait alors liée à l’utilité et la rareté d’un bien. La loi des débouchés de J-B Say souligne que « c’est la production qui ouvre des débouchés ux produits » (1803, [1972, p. 138]). ar la suite, cette loi a donné lieu à quelques polémi aux produits » (1803, [1972, p. 138]). Par la suite, cette loi a donné lieu à quelques polémiques. Certains l’ont assimilé au précepte « toute offre crée sa demande » et reproché à l’approche classique son incapacité à saisir la portée de la demande. Or, Jean-Baptiste Say était tout à fait conscient de l’importance de la demande. En insistant sur les débouchés, il souhaitait simplement rappeler que les produits s’échangeaient contre d’autres produits et que la monnaie ne remplissait ? qu’un office passager dans ce double échange » (1803, [1972, p. 40]). Dès lors, l’achat d’un produit ne pouvalt être fait qu’avec la valeur d’un autre prodult. Dans ces conditions, « plus les producteurs sont nombreux et les productions variées, et plus les débouchés sont faciles, variés et vastes » (ibid). La théorie quantitative de la monnaie (TQM) rappelle que la monnaie est un voile, elle sert uniquement à faciliter les transactions économiques. La monnaie est une marchandise comme une autre, sa seule fonction est de servir d’intermédiaire des échanges.
Dans son Traité d’économie olitique, J-B Say note que « la marchandise intermédiaire, qui facilite tous les échanges (la monnaie), se remplace aisément dans ce cas-là par d’autres moyens connus des négociants, et bientôt la monnaie afflue, par la raison que la monnaie est une marchandise, et que toute espèce e marchandise se rend aux lieux où Pon en a besoin » (1803, [1972, p. 139]). L’équation de la TQM illustre ce phénomène. Elle se présente de la manière suivante : M p. Y M désigne la masse monétaire ; v, la vitesse de circulation de la monnaie ; p, le niveau général des prix et Y, les