Le transhumanisme

Les technologies nous permettront-elles un jour d’échapper à la mort ? Le philosophe Jean-Michel Besnier dénonce cette utopie d’immortalité, qu’il juge dangereuse. L’homme est-il perfectible à l’infini ? L’immortalité est-elle envisageable dans un futur proche ? Oui, répondent les partisans du transhumanisme, qui considèrent le handicap, la souffrance, le vieillissement ou la mort comme des caractéristiques humaines indésirables. Les biotechnologies et les nanotechnologies sont en train de prendre possession de nos corps pour en faire des achines performantes qui défient les lois de la nature.

L’homme augmenté recevra des autogreffes grâce aux cellules-souches et pourra ainsi se renouveler indéfiniment. Voulons-nous devenir Sui # to page ces corps-machines l’éternité ? Le philosophe Jean Montpellier pour en pas très différents d’ Svipe nextp g v les, voués au Forum Libé de ous dit qu’on n’est réagir à ce genre de propos ? La conception techniciste du corps pose problème : il manque la vision spirituelle de retre humain. Nous ne sommes pas juste des containers à gènes.

Les technologies promettent d’échapper à la condition d’humaln biodégradable : en les intégrant dans leurs corps, les hommes pourraient se mettre à l’abri du hasard et de la fragilité de la vie. «Nous ne su supportons plus d’être vulnérables. Les technologies qui nous dominent ont toutes l’ambition mortifère de transformer la vie en un projet». La vie serait alors planifiable et contrôlable à l’envi. «Mais comme dit Sartre, seule la mort transforme la vie en projet. La fascination des technologies, qui abrogent l’imprévisible, lisse ‘existence.

La science veut programmer la vie, mais la vie n’est pas un programme, en faisant ainsi on tue la vie LE CORPS INTERCHANGEABLE «La conception mécaniste des transhumanistes est une représentation du corps fondamentalement immorale. Si mon corps est interchangeable, il ne m’appartient plus et je ne suis plus responsable de lui. Ce serait une catastrophe sur le terrain de l’éthique», prévient Jean-Marie Besnier. Il va même plus loin : ace mouvement de pensée est le symptôme de dépression qui se développe dans les sociétés echnologiques.

Plus les techniques sont puissantes et envahissantes, plus les hommes se sentent impuissants. Günther Anders, le premier mari de Hannah Arendt, disait déjà en 1950 que nous étions désemparés face à nos machines.  » Comment retrouver notre humanité ? Le philosophe : «Par la littérature, car là, l’homme est complexe. La philosophe américaine Martha Nussbaum le dit très bien : il n’y a rien de plus urgent que de réveiller les yeux intérieurs des étudiants par la lecture profonde de la littérature. »