Philosophie ESSENTIEL A SAVOIR DEFINIR : absolu/ relatif abstrait/ concret cause/ fin contingent/ nécessaire/ possible en fait/ en droit expliquer/ comprendre identité/ égalité/ différence légal/ légitime objectif/ subjectif obligation/ contraint persuader/ convaincr prlncipe/ conséquen en théorie/ en pratiq universel/ général/ Les auteurs : Sni* to View Platon ; Aristote ; Épicure ; Lucrèce ; Cicéron ; Sénèque ; Épictète ; Marc Aurèle ; Sextus Empiricus ; Plotin ; Augustin ; Averroès ; Anselme ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Ockham. ?? Machiavel ; Montaigne ; Bacon ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Splnoza ; Locke ; Malebranche ; Leibniz ; VICO ; Berkeley ; Condillac ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Kant. • Hegel ; Schopenhauer ; Tocqueville ; Comte ; Cournot ; Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Nietzsche ; Freud , Durkheim ; Husserl ; Bergson ; Alain ; Russell ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein Popper ; Sartre ; Arendt ; Merleau-Ponty ; Levinas ; Foucault. ille ; mais les chemins, les champs et la campagne elle-même n’ont rien de naturel ! Partout, on peut y voir la main de l’homme qui a travaillé et aménagé ce qui l’entoure. Alors, l’homme a-t-il eulement accès à une « nature ou n’est-il pas entièrement un être de culture ? 1 Quels sont les sens du mot « nature » ? • « Nature » a deux sens en français, puisqu’on parle aussi de la « nature » d’une chose. En fait, ces deux sens ont la même origine : nature vient du latin nascor, naitre.
La nature d’une chose, c’est ce qu’elle était en quelque sorte « à la naissance avant toute modification. • Aristote définit la nature comme ce qui est à l’origine de son propre mouvement : contralrement à l’horloge qu’on doit remonter, la plante semble pousser « toute seule En ce sens, a nature s’oppose aussi bien à la technique qu’à la culture, qui désignent les différents produits de l’action humaine. 2. Peut-on définir ce qu’est la nature ? ?? Pour les Grecs, la nature n’est pas créée par un Dieu, elle est la source de son propre mouvement. Cette interprétation est remise en cause par la philosophie chrétienne : la nature étant créée par Dieu, elle n’a aucune autonomie ; c’est en quelque sorte une mécanique dont Dieu est l’horloger (Voltaire). • Cette conception remonte à Descartes et à la doctrine de la création continuée : la nature n’a pas été créée une fois pour outes, Dieu est obligé à chaque instant d’y réintroduire du mouvement.
Cette doctrine a pour conséquence de mécaniser la nature ; elle devient prévisible : une science de la nature devient possible, alors qu’elle OF ag possible, alors qu’elle était impensable pour les Grecs. 3. La nature est-elle pensable en-dehors de la culture ? Cest toujours à partir d’une langue donnée et dans une interprétation donnée du monde que l’homme détermine ce qu’est pour lui la nature : on voit bien alors que le sens qu’a le mat « nature » est lui-même culturel ; d’ailleurs, il a radicalement hangé de signification entre Aristote et nous.
Nous pensons donc la nature à partir de notre culture. 4. L’homme est-il un être de nature ? Toute culture a d’abord commencé par ritualiser nos pulsions biologiques : par exemple, on ne mangera pas n’importe quoi, n’importe quand et n’importe où ; certains aliments seront consommés crus, et d’autres cuits (Levi-Strauss).
Ces formes symboliques fondamentales que sont les manières de la table, mais aussi l’organisation de la parenté par l’institution des alliances et du mariage, nous coupent radicalement de toute ature, même lorsque nous obéissons à des nécessités biologiques (se nourrir, dormir, se reproduire) : l’homme vit dans un monde entièrement cultivé, et son rapport à lui-même comme à la nature hors de lui est d’emblée culturel. La culture est l’acte par lequel l’homme se pose comme distinct de la nature.
Ainsi, les travaux des ethnologues nous montrent que les indiens d’Amazonie passent de Ion ues heures à s’épiler, à se parer, ? se tatouer, pour se différe ossible des animaux . PAGF ag interpose entre lui et l’animalité des symboles et des rites qui constitueront le monde humain. 5. Comment penser le rapport nature / culture ? • Là où commence l’humanité, la nature s’arrête : l’homme a « cultivé et humanisé la nature » (Marx) , il se l’est appropriée par le travail, par la technique et le langage.
Ainsi les paysages que nous pouvons voir sont le fruit d’un très long travail humain : ils ont été aménagés, cultivés, modifiés de façon à satisfaire nos besoins ; regarder par la fenêtre, ce n’est pas voir la nature, c’est voir ce que Hegel nommait l’esprit objectif, c’est-à-dire l’esprit humain qui s’est déposé dans des choses (car un champ ne pousse pas tout seul l). ?? Un homme à l’état de nature ne serait pas un homme, mais un animal : ainsi, le langage humain (à la différence du langage animal) n’est pas inné, mais acquis.
En apprenant le langage, le petit enfant hérite en fait d’une tradition et d’un savoir qui s’est peu à peu accumulé au cours des siecles : alors que chez l’animal, tout recommence à zéro ? chaque génération, avec l’homme, c’est le progrès qui devient possible. La culture est donc tout ce par quoi nous avons définitivement quitté le domaine de la nature pour entrer dans celui de la civilisation, et d’abord en adoptant ce mode de vie ropre à l’homme qu’est la vie en communauté.
La citation Pour l’homme, l’état de nature « est un état qui n’existe plus, qui n’a peut-être point existé, qui probablement n’existera jamais. » (Jean-Jacques Rousseau) 9 Exercices : 1 . Qu’est-ce que la nature selon Aristoste ? Ce qui est à l’origine de son propre mouvement et ce qui n’est pas produite de l’action humaine Commentaire Cest le potier qui est l’origine du mouvement par lequel l’argile se change en cruche ; les produits de l’action humaine ne sont donc pas à l’origine de leur propre mouvement.
En revanche, la pomme semble pousser « toute seule » sur ‘arbre : la nature est donc ce qui est à l’origine de son propre mouvement, et en cela elle se différencie de tous les produits de l’action humaine. 2. Les sciences physiques ne sont possibles : Qu’à partir du moment où le progrès technique est suffisant pour faire des expérimentations Que si notre compréhension de la nature en fait quelque chose de mécanique obéissant à des lois Il serait naf de croire que l’Antiquité n’a pas développé ce que nous appelons les sciences physiques parce que les hommes y étaient moins intelligents que nous.
Il faut plutôt vor que ‘entente qu’ils avaient de la nature rendait quelque chose comme la physique impossible, parce que la nature n’était pas pour eux une mécanique obéissant à des lois régulières et formulables. 3. Pourquoi ne peut-on pas parler de nature humaine ? Par ce que l’homme est entièrement un être de culture et parce que Phomme se donne à lui-même sa propre nature par la vie en communauté. Dire que la nature, c’est l’environnement est une conception récente née dans une certaine culture : même notre conception de la nature est culturelle.
On ne peut donc pas parler de nature humaine, parce que tou PAGF s 9 conception de la nature est culturelle. On ne peut donc pas parler de nature humaine, parce que tout ce qui fait de l’homme un homme ne vient pas de la nature, mais de lui-même par le travail, l’éducation ou la vie en commun sous des lois qui ne sont pas naturelles, mais instituées par les hommes. 4. Qui a dit « l’homme a cultivé et humanisé la nature ? Marx.
Commentaire Marx entend par là que par le travail et la culture, l’homme s’est approprié ce qui n’était pas lui (la nature) pour en faire un monde portant sa marque et où il est chez lui. Cest en ce sens qu’on eut dire qu’il l’a « humanisée L’art et la technique Liart n’a pas que le sens de « beaux-arts » : en plus des arts de l’artiste, il y a l’art de l’artisan, qui lui aussi réclame une technique, c’est-à-dire un ensemble de règles à respecter. Il est clair cependant que les beaux-arts n’ont pas la même finalité : ils produisent des objets dépourvus d’utilité et recherchent le beau. ? Technique » vient du grec téchnè qui signifie, selon Aristote, « une disposition à produire accompagnée d’une règle vraie » la technique au sens grec, c’est l’ensemble des règles qu’il faut uivre pour produire un objet donné. Mais la technique moderne peut elle encore se comprendre ainsi ? 1. Quel rapport y a-t-il entre les arts et la technique ? • Ce n’est qu’au xviiie siècle que le terme d’art a été réduit ? la signification que nous lui connaissons actuellement.
Il avait jusque-là sewi à désigner toute activité humaine ayant pour but de produire des objets : en ce sens, l’art s’oppose à la nature, qui est l’ensemble de tou pour but de produire des objets : en ce sens, l’art s’oppose ? la nature, qui est l’ensemble de tout ce qui se fait sans que l’homme ait à intervenir. L’art réclame donc toujours des règles : il y a des règles à observer lorsque l’on est charpentier, comme lorsque l’on est musicien, si l’on veut produire l’œuvre désirée.
Cest exactement ce que veut dire le mot téchnè en grec : la technique, c’est l’ensemble des règles qu’il faut suivre dans un art pour produire un objet donné. • Selon Aristote, tout objet produit non par la nature, mais par l’homme, est déterminé par quatre causes : la cause matérielle (la matière dans laquelle il est fait), la cause formelle (la forme qu’on va lui donner), la cause finale (ce à quoi l’objet va servir) et la ause efficiente (l’ansan qui travaille l’objet).
La technique est l’ensemble des règles permettant d’ordonner ces causes dans un art donné : une règle technique nous dit comment travailler telle matière, quelle forme lui donner, si l’on veut en faire tel objet. 2. Comment différencier les beaux-arts de l’art de l’artisan ? • L’artisan a pour but de produire des objets d’usage : c’est l’usage qu’on va faire de l’objet qui détermine ses caractéristiques et donc la façon dont on va le fabriquer.
L’artiste, quant à lui, ne vise pas l’utile, mals le beau. Si l’habileté technique est la limite upérieure de l’art de l’artisan, elle est donc la limite inférieure des beaux-arts : alors qu’on attend d’un objet courant qu’il soit bien conçu et réalisé de façon à en rendre aisé l’usage, on n’attend pas simplement d’un tableau qu’il soit bien pe 7 OF ag de façon à en rendre aisé l’usage, on n’attend pas simplement d’un tableau qu’il soit bien peint, mais qu’il éveille en nous le sentiment du beau.
Telle est la thèse de Hegel : alors que les objets techniques sont tous au service de la survie, c’est-à- dire en dernière analyse des besoins du corps, seul l’art a une in purement spirituelle. Il ne faut donc pas dire que les œuvres d’art « ne servent à rien » ; certes, elles n’ont aucune utilité pour la survie, mais leur finalité est plus élevée : elles attestent que l’existence humaine ne se réduit à la vie biologique, parce que l’homme a également des besoins purement spirituels.
Dans le tableau en effet, ce n’est pas la nature que je contemple, mais l’esprit humain : l’art est le moyen par lequel la conscience devient conscience de soi, c’est-à-dire la façon par laquelle l’esprit s’approprie la nature et « humanise. C’est donc parce que nous ous y contemplons nous-mêmes que l’art nous intéresse. 3. Peut-on définir ce qu’est le beau ? Deux grandes conceptions s’affrontent dans l’histoire de la philosophie : soit le beau est une caractéristique de l’objet, soit il est un sentiment du sujet.
La première doctrine remonte à Platon : une chose est belle quand elle est parfaitement ce qu’elle doit être ; on peut parler d’une belle marmite, quand cette marmite rend exemplaire l’idée même de marmite. La seconde est inaugurée par Kant : le beau n’est pas une caractéristique de l’objet, c’est un sentiment du sujet éveillé à l’occasion de certains bjets qui produisent en nous un sentiment de liberté et de vitalité. Pour Kant cependant 8 OF ag certains objets qui produisent en nous un sentiment de liberté et de vitalité.
Pour Kant cependant, ce sentiment est universel en droit : si je trouve cette fleur belle, tout homme doit pouvoir éprouver la même chose, parce que nous partageons tous les mêmes facultés. La perception de la fleur entraîne le même jeu chez moi, et chez autrui : le beau est donc tout à la fois un sentiment, et quelque chose d’universel. 4. La technique moderne est-elle encore pensable à partir des rts ? • Il revient à Heidegger d’avoir posé cette question. Selon Aristote, la technique est l’ensemble des règles définissant les moyens en vue d’une fin.
Heidegger montre comment notre modernité ne pense plus la technique comme l’ensemble des règles nécessaires à un art : nous en sommes au contraire venus à ne plus penser les choses qu’en termes techniques. La technique n’est donc pas un instrument neutre qu’on peut bien ou mal utiliser, mais un mode de pensée. L’homme ne pense plus qu’? gérer, à calculer et à prévoir : c’est la différence que fait Heidegger ntre la pensée méditante et désintéressée, et la pensée calculante qui veut par la technique dominer la nature et l’asservir aux besoins de l’homme. ?? e danger lié à la technique n’est donc pas d’abord celui d’une explosion nucléaire ou d’un conflit planétaire destructeur : le véritable danger, c’est que la technique devienne l’unique mode de pensée, c’est-à-dire la seule façon que nous ayons de penser quelque chose. Car alors, il nous faudra craindre que l’homme se pense lui-même en termes techniques, comme un objet manipulable ou comme une res PAGF OF ag ue l’homme se pense lui-même en termes techniques, comme un objet manipulable ou comme une ressource à exploiter de la manière la plus productive possible.
Or, nous dit Heidegger, cela a déjà eu lieu. La technique n’est plus un projet dont l’homme serait encore le maître : elle est bien plutôt la façon dont l’homme moderne se comprend lui-même et comprend le monde, en sorte que l’homme lui-même est mis au service de la technique, et non l’inverse. « Supposons maintenant que la technique ne soit pas un simple moyen : quelles chances restent alors à la volonté de s’en rendre maître ? » (Martin Heidegger) EXERCICES : 1 . Selon Aristote, comment peut-on définir la technique ?
Comment une disposition à produire accompagnée d’une règle vraie Le terme grec pour « disposition » est hexis, mot qui vient du verbe echein, « avoir en main La « disposition » ici n’est pas une prédlsposition, un talent inné, mals une habitude (car le français « habitude » vient du latin habere, qui signifie également « avoir en main La disposition, c’est donc un tour de main, une façon de s’y prendre qui doit être accom a née d’une « règle vraie n. Ici, « vrai » signifie : qui peut e l’on peut enseigner, qui