La poule aux oeufs d’or

La Poule aux œufs d’or est la treizième fable du livre V de Jean de la Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de la Fontaine, édité pour la première fois en 1668. L’avarice perd tout en voulant tout gagner. Je ne veux, pour le témoigner, Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable, Pondait tous les jours un œuf d’or. Il crut que dans son corps elle avait un trésor. Il la tua, l’ouvrit, et la trouva semblable A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien, Sétant lui-même ôté le plus beau de son bien.

Belle leçon pour les g Pendant ces derniers Qui du soir au matin Pour vouloir trop tôt Swipeloviewn tp g on vus Séance 1 : lecture analytique de la fable de La Fontaine « La poule aux œufs d’or Objectifs : savoir repérer les éléments constitutifs d’une fable Comprendre le travail de réécriture effectué par La Fontaine Introduction : La Fontaine appartient au XVIIO, le « Grand siècle » de Louis XIV, durant lequel les moralistes occupèrent une place prépondérante.

Auteur de poèmes, de contes, de nouvelles et même dun roman, c’est surtout comme fabuliste qu’il s’est illustré et imposé dans le paysage littéraire, procédant alors à un ravail de réécriture de textes de l’antiquité gréco-latine tout en Il fustige ainsi, à son tour, avarice et avaricieux. Problématique Il s’agira de montrer comment La Fontaine emprunte à Esope dans un travail de réécriture qui participe d’un renouvellement du genre de la fable. – Une réécriture d’Esope : Force est de constater qu’Esope constitue la source d’inspiration de La Fontaine.

A – Une reprise des mêmes motifs les titres se ressemblent, une seule variation repérable : La Fontaine opte pour la poule, animal peut-être plus familier de son lectorat. On retrouve la même thématique de la cupidité Champ lexical de la possession et de la cupidité B- Un même genre littéraire : l’apologue L’apologue = un récit bref, fictif, qui comporte une leçon. La narration y a donc un caractère symbolique et exemplaire ; derrière l’anecdote, se cache un sens figuré que le lecteur ou l’auditeur doit déchiffrer et qui constitue l’enjeu majeur du texte.

La portée du récit peut être de nature variée : morale, philosophique, sociale, politique ou religieuse. Les deux textes consistent en une fiction argumentative. Esope ropose une anecdote fictive des lignes 1 à 5, anecdote laquelle La Fontaine fait expressément allusion au v 3, ainsi qu’en témoigne la proposition « à ce que dit la fable ». @ par cette expression il souligne son emprunt au modèle d’Esope, il opère ensuite comme une citation du poète grec. cette formule lui permet alors d’insérer dans un texte cadre le récit encadré qui opère comme un rappel de l’histoire exemplaire inventée par Esope On pourrait alors se demander si la transformation de l’oie en poule ne permet pa 2 OF s On pourrait alors se demander si la transformation de l’oie n poule ne permet pas d’entretenir la fiction d’une mémoire vaguement défaillante. La Fontaine semble, en effet, théâtraliser, exhiber, son travail de réécriture. La fiction présente les caractéristiques du récit : alternance imparfait/ passé simple ; présence de personnages ; verbes d’action ; narrateur.

Les deux textes comportent également une visée argumentative. Le texte d’Esope se clôt sur une moralité « De même qu’ils possèdent Une moralité que l’on retrouve en conclusion de la fable de La Fontaine, ainsi que le signifie l’exclamation « Belle leçon ! » I s’agit pour les deux auteurs de généraliser à partir d’un cas particulier, exemplaire, narré par l’anecdote, ainsi qu’en témoignent chez La Fontaine le pluriel et le recours à l’article défini à valeur totalisante dans le GN « les gens chiches On peut également citer à ce titre le pronom « combien ».

Le procédé de généralisation apparait également dans le recours à l’article défini dans le GN « L lavarice présentée ainsi comme un défaut universel. Les similitudes sont donc nombreuses et le travail de réécriture affiché ; toutefois, le fabuliste du XVII 0 procède, au-delà de ces mprunts, à un effort de renouvellement du genre. Il – Le renouvellement du genre : La Fontaine s’approprie, en effet, le genre, et le porte à son plus haut degré de perfection, en en renouvelant la forme, l’esthétique et le dynamisme, en cette période de classicisme.

A – de la prose à la fable versifiée On peut aisément remarquer ue La Fon 3 OF s classicisme. A – de la prose à la fable versifiée : On peut aisément remarquer que La Fontaine transpose l’apologue dans le genre poétique sans en amoindrir la portée morale. Il pousse le « placere » à son paroxysme. ypographie, vers : ici un ensemble de 12 vers. Structure hétérométrique : alternance d’alexandrins et d’octosyllabes qui confère à l’ensemble une certaine vivacité.

La fable se déroule sur un mode alerte qui ne nuit pas à l’impression de naturel, bien au contraire (permet de simuler une certaine oralité) présence de rimes La transposition poétique s’accompagne d’un certain nombre d’effets : anaphore du pronom « tout » au v1 qui souligne finalement une antithèse, un paradoxe entre le rien obtenu et le tout désiré allitération en T/ p dans les trois premiers vers + v 12 qul uggère la chute et la perte effets de rythme, dynamisme : ex : absence de coupe au v 1 qui suggère l’élan cupide mais aussi la rapidité de la chute et de la perte.

Même chose pour le vers 8 recourt à la parataxe (juxtaposition ou coordination de proposition indépendantes) au v 6 qui dynamise le récit (effet d’accélération) recourt à l’hypotypose : figure de rhétorique qui fait la description d’une chose ou d’un fait de façon animée et vivante, comme si elle la mettait sous les yeux du lecteur B – Une volonté moralisatrice plus affichée La grande originalité de la Fontaine dans cette fable réside dans le redoublement de la morale. L’anecdote est, en effet, encadrée par deux moralités.

Le v 1 : « L’avarice perd tout en voulant gagner to 4 OF S est, en effet, encadrée par deux moralités. Le v 1 : « L’avarice perd tout en voulant gagner tout gagner » se présente comme une maxime (genre littéraire qui se distingue par sa visée moralisatrice. II s’agit d’une phrase qui tient du proverbe et qui énonce une vérité ou un précepte). l’avarice est un terme générique on repère également le présent gnomique e plus, les verbes « perdre » et « gagner » ont pour sujet le groupe « L’avarice » qui opère ici comme une allégorie personnification, animation d’une idée abstraite.

Ici plus que l’individu (comme chez Esope), c’est véritablement le défaut qui conduit à l’erreur et qui se trouve ainsi stigmatisé. Les trois premiers vers permettent un effet d’annonce ; ils introduisent la question morale visée par la fable. Les quatre derniers vers ont ensuite un rôle conclusif et redoublent les premiers. Cette volonté moralisatrice est, en outre, nettement revendiquée. Le verbe « témoigner » signifie bien la fonction démonstrative (au sens de montrer) de la fiction, qui va opérer comme une illustration du propos moralisateur.

La fiction a une dimension exemplaire. Il en va de même pour la mention de la fable au v 3. Conclusion : De la même façon que La Fontaine enrichit par des tours nouveaux et des formes poétiques, la dimension esthétique et plaisante de l’apologue, il en intensifie le dynamisme et en souligne la visée morale et éducative. Placere et docere, ainsi affichés, témoignent du pouvoir que La Fontaine accorde au genre.