Ce livre est un témoignage exceptionnel sur l’Afrique de FOuest du début du XXème siècle, et plus particulièrement sur le Macina, une région du Mali (à cette époque intégré à la colonie du Haut-Sénégal-et-Niger) située dans la boucle du fleuve Niger. Amkoullel, renfant peul (1991) est le premier tome des mémoires dAmadou Hampâté Bâ, avant Oui mon commandant ! (1994) : de 1900, année de sa naissance à Bandiagara, à 1921.
Pour faire un résumé de son enfance, le mieux est encore de lui laisser la parole : « Chaque fois que mon existence commençait à s’engager sur Swape next page une belle voie bien dr donner une chiquena totalement opposée, isa, „ de chance et de malc naissance, avec mon s’amuser à lui er dans une direction Iterner des périodes bien avant ma It dû (et ses enfants après lui) hériter d’une chefferie dans le pays du Fakala, et qui se retrouva, seul rescapé survivant de toute sa famille, réfugié anonyme au fond d’une boucherie.
Réhabilité par le roi même qui avait fait massacrer tous les sie Swipe to page siens, voilà qu’il meurt trop tôt pour que je le connaisse vraiment t que le sort fait de moi un petit orphelin de trois ans. un riche et noble chef de province vient-il à épouser ma mère et m’adopter comme héritier et fils présomptif, faisant planer au- dessus de ma tête le turban des chefs de Couta ? Patatras ! Nous nous retrouvons tous en exil et me voilà fils de bagnard.
Enfin revenus à Bandiagara où la vie semble reprendre son cours normal, voilà que l’on m’arrache brutalement à mes occupations traditionnelles, qui m’auraient sans doute dirigé vers une carrière classique de marabout-enseignant, pour m’envoyer d’office ‘école des Blancs, alors considérée par la masse musulmane comme la voie la plus directe pour aller en enfer ! » (pp. 307-308, collection Babel) Encore ne sont-ce que les premières années d’un destin décidément mouvementé, et tellement riche !
D’ascendance peule et toucouleure ; ayant vécu à Bandiagara, Bougoun Djenné, Kati, Bamako ; ayant fréquenté les écoles coranique et républicaine tout comme les « marabouts-enseignants le jeune Ahmadou Hampâté Bâ a vécu de nombreuses expériences et a su tirer de chacune d’entre elles le meilleur. En tout cas, assemblées da 2 nombreuses expériences et a su tirer de chacune d’entre elles le meilleur. En tout cas, rassemblées dans ce livre, elles sont pour le lecteur la source de précieux enseignements sur l’histoire et la culture du Mali.
Y sont décrits les valeurs de respect et de tolérance intrinsèques aux cultures peule, toucouleure ou encore bambara et dogon ; les liens que ces ethnies entretiennent entre elles — avec notamment la fameuse « parenté à plaisanterie » ; l’éducation des enfants, de la waaldé, association de jeunesse gérée de façon autonome t responsable par les enfants eux-mêmes, sur le modèle de l’organisation sociale qui régit le monde des adultes, à l’épreuve de la circoncision ; la cohabitation des pouvoirs traditionnels avec l’administration française ; celle des religions animistes et musulmane – tendance soufie..
Bref, on peut dire qu’AmkoulIel, l’enfant peul est une véritable fresque historique, sociale et culturelle. Grand défenseur de la tradition orale africaine, Amadou Hampâté Bâ lui redonne ici ses lettres de noblesse – et c’est finalement un paradoxe – en couchant cet héritage sur le papier.