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La liberté des Stoiciens 9 2. L’indépendance à l’égard de nos instincts (Rousseau, Kant) 10 C. La liberté de penser 11 1. L’évidence de la liberté intérieure (Descartes) 11 La libération par la raison (Spinoza) 11 3. Liberté de penser et liberté d’expression (Kant)12 4 La liberté de penser : un fardeau bien pénible (Kant) 12 D. L’aliénation 13 1. L’inconscient (Freud) 13 2. L’aliénation économique et sociale (Marx) 13 3. La version existentialiste de la théorie de l’aliénation (Heidegger, Sartre) 14 4.

Toute conscience est aliénation (Nietzsche) 15 liberté précède la causalité (Heidegger) 17 Liberté et déterminisme ne s’opposent pas 18 1. La liberté n’est pas l’indéterminisme 18 ‘indéterminisme ne constitue qu’une liberté insignifiante 18 b. Le déterminisme n’est pas le fatalisme, bien au contraire 18 c Le déterminisme est nécessaire a notre liberté 19 d. La facticité est la condition de la liberté 19 2. La liberté comme connaissance (Spinoza) 19 3. La liberté comme adhésion à soi (Bergson) 20 IV.

Liberté et morale 20 A. Tu dois donc tu peux (Kant) 20 3. L’homme est condamné à être libre (Sartre) 20 C. La liberté : un mythe nécessaire ? 21 Conclusion 22 Annexe 23 Quelques idées supplémentaires 23 La liberté dans le roman 23 La liberté comme miracle (Arendt) 23 Deux concepts de déterminisme 23 Liberté et angoisse, liberté et mort 24 Caliénation selon Heidegger 24 Quelques illustrations 26 Exemples 26 Citations 26 Sujets de dissertation 26 Introduction La liberté… Quel Joli mot ! La liberté est un idéal.

En fait, nous désirons la liberté avant même de savoir ce qu’elle signifie. LIBERTÉ . c’est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu’ils ne parlent ; qui demandent plus qu’ils ne répondent ; de ces mots qui ont fait tous les étiers, et desquels la mémoire est barbouillée de Théologie, de Métaphysique, de Morale ; mots très bons pour 2 OF infinies qu’aux fins de phrases qui déchainent le tonnerre. Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, « Fluctuations sur la liberté » (1938) Méfiance, donc.

Avec les mots de ce genre, le « terrorisme conceptuel » risque d’être fréquent. Si un penseur défend une conception de la liberté, bien souvent il ne fait pas œuvre de scientifique ni d’analyste, et ne s’en tient pas à une recherche purement conceptuelle. Au contraire, défendre une conception e la liberté constitue souvent un moyen de défendre un certain idéal. Nommer cet idéal « liberté » signifie simplement : je désire cet idéal, et tout le monde devrait le désirer, car tout le monde veut être libre…

A rencontre de cette tendance, analysons froidement le concept de liberté. La liberté peut signifier plusieurs choses : (1) En physique, on parle de « degrés de liberté » pour désigner l’excès du nombre de dimensions sur le nombre de contraintes. Par exemple, une perle astreinte à se mouvoir le long d’une tige fixe a un degré de liberté (droite). Une boule de billard, si on onsidère qu’elle ne peut sauter, a deux degrés de liberté (plan). 2) Liberté extérieure (liberté d’agir, liberté politique) : désigne l’absence d’entraves extérieures, autrement dit, le fait de ne pas être empêché les choses que l’on peut et que l’on veut faire. (3) Liberté intérieure (liberté de penser et de vouloir, liberté métaphysique). C’est ici que les choses se compliquent. Cette liberté désigne une certaine propriété de la volonté humaine ou de l’âme. On peut la concevoir de différentes manières : (a) Spontanéité de la volonté : simple 3 OF E,’ l’âme.

On peut la concevoir de différentes manières : (a) Spontanéité de la volonté : simple capacité de vouloir et d’agir. (b) Absence de toute détermination. (c) Adhésion à soi, accord avec soi-même. (d) Faculté de penser. (e) Indépendance d’esprit, indépendance à l’égard des influences extérieures. Et on pourrait certainement allonger la liste. Nous étudierons cela plus en détail par la suite. . La liberté extérieure A. La liberté comme absence d’entraves (Hobbes) Nous concevons spontanément la liberté comme la capacité de faire ce qu’on veut, comme le fait de ne pas être empêché d’agir.

Ce sens, le plus simple et le plus naturel, est celui que retient le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679) : Le mot LIBERTÉ désigne proprement l’absence d’opposition (par opposition, j’entends les obstacles au extérieurs au mouvement), et peut être appliqué aux créatures sans raison ou inanimées aussi bien qu’aux créatures raisonnables. Si en effet une chose quelconque est liée ou entourée de manière à ne pas pouvoir se mouvoir, sauf dans un espace déterminé, délimité par Fopposition d’un corps extérieur, on dit que cette chose n’a pas la liberté d’aller plus loin.

C’est ainsi qu’on a coutume de dire des créatures vivantes, lorsqu’elles sont emprisonnées ou retenues par des murs ou des chaînes, ou de Veau lorsqu’elle est contenue par des rives ou par un récipient, faute de quoi elle se répandrait dans un espace plus grand, que ces choses n’ont pas la liberté de se mouvoir de la manière dont elles le feraient en l’absence d’obstacles extérieurs. Cependant, quand l’obstac 4 OF E,’ la manière dont elles le feraient en l’absence d’obstacles extérieurs.

Cependant, quand robstacle au mouvement réside dans la constitution de la chose en elle-même, on a coutume e dire qu’il lui manque, non pas la liberté, mais le pouvoir de se mouvoir ; c’est le cas lorsqu’une pierre gît Immobile ou qu’un homme est cloué au lit par la maladie. D’après le sens propre (et généralement admis) du mot, un HOMME LIBRE est celui qui, s’agissant des choses que sa force et son intelligence lui permettent de faire, n’est pas empêché de faire celles qu’il a la volonté de faire.

Thomas Hobbes, Léviathan (1 651), Il, 21 Ce texte de Hobbes nous permet donc de préciser notre concept intuitif de liberté, en distinguant la liberté de la puissance. Être ibre ne consiste pas exactement à pouvoir faire tout ce qu’on veut, mais plutôt à ne pas être empêché de faire ce qu’on peut faire. Ainsi, ne pas pouvoir voler dans le ciel comme un oiseau ou comprendre les équations d’Einstein n’est pas tant un manque de liberté que de puissance (physique ou intellectuelle). 3. La liberté et la loi La liberté au sens de Hobbes peut donc désigner la liberté politique.

Car la loi, même si elle n’est pas un obstacle physique, est similaire à un obstacle physique. Les actes qu’elle interdit sont sanctionnés, donc la loi est bien une limitation de la liberté umaine par la crainte de la sanction (amende, prison, etc. ). 1. Etat de nature et Etat social Il semble donc que la loi constitue un obstacle à notre liberté, car elle nous interdit de commettre certains actes. Mais si la liberté que la loi me fait perdre s OF E,’ liberté, car elle nous Interdit de commettre certains actes.

Mais si la liberté que la loi me fait perdre est évidente, il faut avoir conscience aussi de la liberté que me donne la loi. La loi m’empêche par exemple de nuire à autrui, ce qui est une restriction de ma liberté, mais elle empêche aussi (en tout cas i elle est juste) à autrui de me nuire. Je perds en liberté, mais je gagne en sécurité. Sans la loi, ce serait l’état de nature, la « loi de la jungle b, l’anarchie, peut-être la guerre civile. Je serais absolument libre, mais je serais aussi sans doute moins en sécurité.

On peut même dire que la loi favorise la liberté, dans la mesure où la sécurité qu’elle instaure me permet d’agir plus librement. Grâce à la loi, je su•s libre d’aller et venir tranquillement le soir dans les rues. On se sent plus libre quand on se promène dans un quartier sûr que dans un quartier chaud, on se sent plus libre ans les rues de Marseille que dans les rues de Bagdad en 2007. Car le danger est une contrainte qui limite notre liberté d’aller et venlr. De même, la loi organise la vie en communauté et rend possible certaines actions qui ne seraient pas possibles sans elle.

En particulier, la loi assure le respect des contrats et permet ainsi de développer la liberté de travailler et d’entreprendre. Il faut donc bien voir ce qu’on gagne et ce qu’on perd par l’instauration de la Hors de l’état civil, chacun jouit sans doute d’une liberté entière, mais stérile ; car, s’il a la liberté de faire tout ce qu’il lui plaît, il est n revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé 6 OF E,’ ce qu’il lui plaît, il est en revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé à subir tout ce qu’il leur plaît.

Mais, une fois la société civile constituée, chaque citoyen ne conserve qu’autant de liberté qu’il lui en faut pour vivre bien et vivre en paix, de même les autres perdent de leur liberté juste ce qu’il faut pour qu’ils ne soient plus à redouter. Hors de la société civile, chacun a droit sur toutes choses, si bien qu’il ne peut néanmoins jouir d’aucune. Dans une société civile ar contre, chacun jouit en toute sécurité d’un droit limité.

Hors de la société civile, tout homme peut être dépouillé et tué par n’importe quel autre. Dans une société civile, il ne peut plus l’être que par un seul. Hors de la société civile, nous n’avons pour nous protéger que nos propres forces ; dans une société civile, nous avons celles de tous. Hors de la société civile, personne n’est assuré de jouir des fruits de son industriel ; dans une société civile, tous le sont.

On ne trouve enfin hors de la société civile que l’empire des passions, la guerre, la crainte, la pauvreté, la laideur, la solitude, la arbarie, l’ignorance et la férocité ; dans une société civile, on voit, sous l’empire de la raison, régner la paix, la sécurité, rabondance, la beauté, la sociabilité, la politesse, le savoir et la bienveillance. Thomas Hobbes, Le Citoyen (1642) Certes, toutes ces affirmations dépendent de ridée qu’on se fait de la nature humaine et de la conception de l’état de nature qui en découle. Hobbes, qui écrit dans une période de guerre civile, a une conception très pessimiste de OF E,’ découle.

Hobbes, qui écrit dans une période de guerre civile, a une conception très pessimiste de rétat de nature. On peut critiquer ce pessimisme. L’état de nature n’est pas nécessairement un état de guerre. Mais même si on conçoit l’état de nature de manière moins conflictuelle, comme Rousseau, peut-être préfèrera-t-on toujours l’état social à Pétat de nature : Ce passage de l’état de nature à l’état civil produit dans Ihomme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l’instinct, et donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant.

C’est alors seulement que, la voix du devoir succédant à l’impulsion physique et le droit à l’appétit, ‘homme, qui jusque-là n’avait regardé que lui-même, se volt forcé d’agir sur d’autres principes, et de consulter sa raison avant d’écouter ses penchants.

Quoiqu’il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu’il tient de la nature, il en regagne de si grands, ses facultés s’exercent et se développent, ses idées s’étendent, ses sentiments s’ennoblissent, son âme tout entière s’élève à tel point que, si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l’instant heureux qui Pen arracha pour amais et qui, d’un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme.

Réduisons toute cette balance à des termes faciles à comparer ; ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et 8 OF E,’ à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède. our ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberté naturelle, qui n’a pour bornes que les forces de l’individu, e la liberté civile qui est limitée par la volonté générale, et la possession, qui n’est que reffet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondée que sur un titre positif. On pourrait sur ce qui précède ajouter à l’acquis de l’état civil la liberté morale, qui seule rend l’homme vraiment maître de lui ; car l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté.

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Du Contrat social (1762), livre l, chap. 8 Ce qui se pose est au fond la question de la liberté collective t non de la liberté individuelle. Comment peut-on être libre plusieurs ? Rousseau affirme qu’une collectivité est plus libre si elle se donne une loi que si elle en reste à l’état de nature : « car comme qu’on s’y prenne tout gêne dans l’exécution d’une volonté désordonnée. Il n’y a donc point de liberté sans Lois. »2 Sans lo•, la volonté du peuple serait désordonnée et auto-destructrice.

Il faut donc l’organiser par l’élaboration d’une loi qui vise à satisfaire l’intérêt général. Pour compléter la réflexion, il faut tenir compte de la nature du régime politique. En effet, la situation n’est pas la même dans le cas d’une dictature et dans le cas d’une démocratie. 2. Liberté négative et liberté positive La distinction ent E,’ dictature et dans le cas d’une démocratie. La distinction entre liberté négative et liberté positive peut nous servir à évaluer cette différence.

La liberté négative consiste à ne pas être entravé, à ne pas être empêché d’agir. La liberté positive désigne notre capacité à agir, à entreprendre une action. Ainsi, dans une dictature on ne jouit que d’une liberté négative, et souvent limitée : la liberté de faire tout ce qui n’est pas nterdit par la loi. Dans une démocratie, en plus de cette liberté négative, on jouit, de la liberté positive de participer à la vie publique et à l’élaboration des lois.

Dans le cas d’une démocratie représentative3, cette liberté positive s’exprime périodiquement, au moment du vote, ou de la participation à une pétition, une manifestation, un référendum, etc. Selon Benjamin Constant4, la liberté des anciens, c’est-à-dire des Grecs et des Romains, consistait essentiellement à participer à la vie publique, alors que la liberté des modernes (depuis la évolution française) consiste plutôt dans la sphère privée, c’est- à-dire dans le fait que l’Etat ménage à chaque individu une sphère de liberté où chacun peut faire ce que bon lui semble.