Sans aucun doute. » « J’ai vu Manu. Je lui ai dit au revoir. Les clés sont tombées dans ses mains. Son L’incompréhension. J dans un an Manu. »_ Il dh p g yeux gris. J’ai souri. Je passé dans son regar a disparu. age, pâle. t. Je lui ai dit « A d. Il m’a fixé de ses éclair de malice est uis, lui aussi, Manu, Je suis seul. Lorsque j’ai décidé de partir, j’étais en deuxième année de médecine. Je mangeais des spaghettis en boite et buvais de la bière vendue par pack de trente. Le professeur dhistoire des plantes médicinales avait un sourire vicieux.
Paul- Antoine, le fils d’un riche ministre au nom mangé par le temps, e lorgnait jal ShAipe to Wew next page jalousement. Morgane, ma petite amie de l’époque, possédait trente-quatre paires de chaussures. Lorsqu’elle a acheté la trente- cinquième paire, les ballerines rouges avec un nœud papillon noir à poids rouges sur le devant, le déclic s’est produit. J’ai compris qu’il me faudrait partir. Alors, j’ai économisé l’argent gagné au Mac Donald dans lequel je travaillais à chaque vacances pendant trois longues années. J’ai obtenu mon diplôme il y a deux ans. Cabinet particulier dans la banlieue parisienne, routine.
Désormais, j’ai suffisamment ‘argent pour partir en croisière aux Maldives pendant un mois chaque année. Alors, j’ai décidé de partir chez moi. Pendant un an. J’ai acheté un an de spaghettis en boite. Et des sardines. De quoi survivre. Ce matin, j’ai invité Manu. Je lui ai donné mes clés. Il a fermé derrière lui en partant. Il m’a enfermé. Symboliquement, je ne peux plus changer d’avis. Idéologiquement, je suis libre. Réellement, je suis seul. » « Seul. Le silence autour de moi, ou l’absence de bruit. Plus de risque. Maman disait : « Il n’y a pas péril dans la demeure. » Plus de trouble.
Comme si, enfin, le lac restait immobile. L’eau ne tremble plus, elle n’est plus secouée par les hurlements de la vie qui frémit. Ma voix résonne et tape contre les murs. Elle ricoche sur les parois de mon cerveau. Je suis fier de ce choix. Je ne suis plus leurré par le bruit incessant, par le jeu, le 2 cerveau. par le jeu, le vice et l’horreur. Je n’ai plus d’accès à rien. Plus de journaux, plus de télé, plus d’ordinateur. Une solitude totale, loin de l’horreur du monde et de la Terre qui étouffe. Plus d’injustice, plus de misère sur les trottoirs de la capitale. Plus de douleur masquée.
La meilleure morphine est l’oubli. Je n’ai plus d’amis, plus de famille, plus d’attache. Seulement cette solitude qui est mienne. Je peux enfin penser sans limite,et panser egalement. Je peux rêver, imaginer, voyager où bon me semble. Je suis libre. Prisonnier mais libre. Je suis enfermé dans un lieu familier ; ces meubles, ces chaises et ces spaghettis, je les connais. Mais mon esprit n’a plus aucune limite. Lhorizon n’a plus de mur et je peux ne ressembler à personne sans que l’on me lorgne. Je peux vivre comme bon me semble, parler, CRIER MEME ! Je suis libre ! Je suis heureux car je suis seul.
Et personne ne peut me dire quoi faire. Je peux me reconstruire et être moi à nouveau. MOI, ultime. Rien d’autre ne compte. Jai fui. Jai quitté le monde et ses leurres. Plus aucun miroir. Je veux être sans limite. Mon visage ne compte pas. Mon visage est pour les autres. Mon esprit est pour moi. Je suis à l’intérieur, je veux être à l’intérieur seulement. Plus de façade, plus de masque physique, plus de regards trompeurs. Je n’ai même pl 3 seulement. Plus de façade, plus de masque physique, plus de regards trompeurs. Je n’ai même plus d’horloge pour me rappeler le temps qui passe.
Le temps est infini quand la solitude est totale. Les secondes s’égrènent en silence sans qu’elles n’aient d’importance. Le temps est infini quand il n’y a pas d’heure. L’ennui est source de création. J’ai créé ma vie, je la modèle comme on pétrit un pain. Je sors dans le jardin, à l’arrière, contempler le soleil couchant sur la campagne. Le ciel se nimbe de trainées roses. L’Horizon est ICI, ou là-bas. Je suis éternel, j’ai atteint l’idéal en quittant la vie sociale. Je suis grand en moi-même. Je suis heureux. Je suis en vie. Pour trois-cent-soixante-quatre jours encore, la liberté. « Je me sens vieux. La vie passe en moi à une vitesse folle. J’ai plus vécu que n’importe quel homme. Je pense. Je suis. Je suis parti en moi-même depuis neuf mois maintenant. Un peu plus, ou un peu moins, je ne sais plus vraiment. Cest le printemps. Qu’importe. Manu viendra quand il sera temps. Et il n’est pas de temps dans ma solitude. Des semaines ou des mois, les secondes sans lois, c’est toujours l’éternité. Je frémis en moi-même. Je suis extraordinairement en vie et le bonheur m’accompagne dans cette marche vers la liberté de l’esprit. Dans ma mélancolie. Exil, ou utopie.