DG/2001/102 Original anglais ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’EDUCATION, LA SCIENCE ET LA CULTURE Allocution prononcée par M.
Koïchiro Matsuura Directeur général de l’organisation des Na pour l’éducation, la s (UNESCO) à l’occasion de la cér l’UNESCO UNESCO, 19 octobre 2001 9 p g x scientifiques ? Monsieur le Président de la Conférence générale, Madame la Présidente du Conseil exécutif, Excellences, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs, C’est un très grand plaisir pour moi de vous accueillir à cette cérémonie de remise des prix scientifiques de l’UNESCO car l’événement auquel nous allons ssister ce soir est, comme importe de récompenser l’excellence dans l’entreprise scientifique.
L’UNESCO est profondément attachée à ses prix scientifiques. En honorant la connaissance, la découverte, l’innovation et l’invention, l’Organisation témoigne son plus profond respect envers les pouvoirs de l’imagination et de la créativité humaines qui sont les moteurs du changement social et du progrès de l’humanité. Ce faisant, l’IJNESCO affirme sa propre identité, car c’est en renforçant ses liens avec la communauté mondiale des scientifiques, chercheurs et éducateurs, qu’elle remplit sa sslon. Les éminentes personnalités présentes ici ce soir ne se contentent pas de dire comment ils souhaitent changer le monde.
En vérité, ce sont plutôt eux qui consacrent leur existence ? réaliser ce changement. Leur intense désir d’excellence, leur esprit visionnaire, leur curiosité et leur capacité à soutenir de durs efforts, leur ont permis d’accomplir un véritable exploit • aider l’humanité à faire un pas en avant, ce qui en soit constitue un merveilleux éloge fait ? chacun d’entre eux. J’espère sincèrement que les progrès réalisés par les scientifiques ui m’entourent aujourdhui profiteront au plus grand nombre dans les années ? venir, car le partage des bienfaits de la science est également au coeur de la mission de l’UNESCO.
Permettez-moi de vous rappeler que de nos jours les peuples qui mènent 60 % des travaux scientifiques ne représentent qu’un peu plus de 10 % de la population mondiale totale. Il est donc consternant de voir à quel point le tale créativité humains sont lg créativité humains sont encore gaspillés et négligés. Imaginez un instant tout le champ du possible si l’entreprise scientifique pouvait tirer parti des apacités humaines qui restent inexploitées dans une grande partie du monde en DG/2001/102 – page 2 développement.
Imaginez combien le processus de développement pourrait s’intensifier et s’accélérer. Selon un vieil adage, « on n’est jamais si bien servi que par soi- même ». Le progrès passe par une science endogène dynamique. Edifier une base scientifique solide au niveau national, permet non seulement aux pays de répondre à leurs propres besoins, mais aussi de prendre leur juste place dans la société mondiale en contribuant aux efforts de recherche déployés dans le monde entier.
Cest de même, en développant une base scientifique nationale, que les pays peuvent absorber les progrès scientifiques accomplis ailleurs, puis les adapter et les appliquer à leurs propres besoins. ‘expérience des cinquante dernières années nous a appris que le développement économique est nécessaire, mais ne suffit pas à lui seul ? apporter richesse et prospérité ; il en va de même du développement politique. Pour qu’il y ait progrès véritable, il faut que le développement économique et politique aille de pair avec le développement scientifique et technologique.
C’est ce partenariat entre les communautés politiques, scientifiques et intellectuelles que l’UN ESCO s’efforce de favoriser dans l’intérêt du développement aux niveaux national, régional 3 OF lg candidats sont proposés par les gouvernements des Etats membres, sont l’expression de ce désir de favoriser un étroit partenariat entre les forces scientifiques et politiques au sein des pays. Si j’ai déclaré que la cérémonie de ce soir avait un caractère tout ? fait particulier, c’est pour plusieurs raisons.
En effet, je suis fier d’annoncer que cette soirée marque aussi la remise, our la première fois, d’un nouveau prix scientifique de l’UNESCO. La création d’un Prix international de l’eau « Grand fleuve artificiel » attribué pour des recherches sur les ressources en eau dans les zones arides et semi-arides a été proposée et parrainée par la Jamahiriya arabe libyenne il y a environ deux ans, puis approuvée par le Conseil exécutif de l’UNESCO.
L’objectif du prix, qui est décerné ce soir pour la première fois, est de récompenser une personne, un groupe de personnes ou une institution de recherche ayant réalisé des travaux sur l’évaluation, la mise en valeur, la gestion t/ou l’utilisation des ressources en eau dans les zones arides et semi-arides. L’UNESCO est convaincue que dans les années à venir la compétition entre les candidats à ce prix contribuera à améliorer la recherche sur les ressources en eau dans les zones arides et semi-arides et leur exploration.
C’est en raison de l’importance de l’eau dans le monde d’aujourd’hui que l’UNESCO a fait des ressources en eau et des écosystèmes sur lesquels elles reposent la principale priorité de son Secteur des sciences. 4 OF lg trop, la Conférence générale de l’UNESCO a lieu actuellement. Des délégations venues des 188 Etats membres de l’Organisation se réunissent pour examiner la Stratégie à moyen terme de l’UNESCO pour la période 2002-2007, ainsi que son Programme et budget pour les deux prochaines années.
Dans la journée, les séances sont longues et intenses et ce n’est que dans la soirée que je peux rencontrer les ministres en tête ? tête afin d’examiner avec eux les questions qui les intéressent ainsi que l’UNESCO. Ce soir ne DG/2001/1 02 – page 3 fait malheureusement pas exception. Je vous prie donc de bien vouloir m’excuser de quitter aintenant cette cérémonie pour respecter une autre série d’engagements. Je le regrette infiniment, car je perdrai ainsi l’occasion d’écouter les passionnants exposés que vont faire les lauréats des prix scientifiques de cette année.
Avant de vous quitter, j’aimerais leur exprimer ma sincère admiration pour lloeuvre qu’ils ont accomplie. Non seulement ils méritent des éloges et font grand honneur à leurs pays respectifs, mais également à la noble vocation de la science. J’adresse à tous mes plus vives félicitations. Je vous laisse maintenant aux bons soins de M. Walter Erdelen, sous-directeur général our les sciences exactes et naturelles, que j’ai le plaisir d’inviter ? me remplacer à la tribune. Le Directeur général quitte la tribune, remplacé par l’ADG/SC) Permettez-moi tout dabord de remercier M. le Directeur général de me faire l’honneur de me prier de présider cette cérémonie à sa place. Comme on le dit en français, « le malheur des u place. Comme on le dit en français, « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Je vois que vous attendez avec impatience de connaître le nom du lauréat du dernier en date des prix scientifiques de l’U NESCO, je ne vais donc pas faire durer davantage le suspense.
J’ai l’immense plaisir d’annoncer qu’après examen approfondi des candidatures, le Comité a décerné à l’unanimité le prix international de l’eau « Grand fleuve artificiel » au Groupe de recherche sur le stockage et la récupération d’eau dans des aquifères (ASR), de la CSIRO (Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth) et du Département des ressources en eau d’Australie méridionale, dirigé par M. Peter Dillon.
Ce Groupe de la CSIRO et du Département des ressources en eau dAustralie méridionale est reconnu par l’ensemble des spécialistes internationaux des ressources en eau omme l’un des chefs de file de la gestion des eaux souterraines dans les zones arides. Depuis 1993, il a effectué de très fructueuses recherches dans les domaines de l’élaboration et de la mise en oeuvre de la technologie du stockage et de la récupération d’eau dans des aquifères.
Cette technologie est un instrument précieux pour mieux faire face à la pénurie d’eau dans les zones arides et crée de nouvelles ressources en eau destinées ? l’agriculture et à l’irrigation du cadre naturel. Elle permet également d’emmagasiner, après traitement, les effluents d’eaux usées dans des aquifères pendant ‘hiver afin de répondre aux besoins d’irrieation en été. 6 OF lg artificielle des ressources souterraines est bien entendu l’un des thèmes fondamentaux du Programme hydrologique international.
Aménager des espaces verts en milieu urbain là où cela n’aurait pas été possible autrement a eu des répercussions socio-économiques bénéfiques. Gouvernement local et urbanistes sont très conscients des avantages sociaux et commerciaux qui en découlent. En ce qui concerne l’approvisionnement en eau de l’agriculture, le stockage de celle-ci dans des aquifères et sa récupération garantissent aux explo’tants sa isponibilité permanente.
Cest en reconnaissance de cette contribution remarquable à la gestion durable des ressources en eau dans les zones arides et semi-arides à l’aide d’approches intégrées du DG/2001/1 02 – page 4 stockage et de la récupération de l’eau dans des aquifères, que le Groupe de recherche de la CSIRO et du Département des ressources en eau d’Australie méridionale, reçoit ce prix. J’ai maintenant l’honneur d’inviter M. Abdulmajid El-Gaoud, directeur général du Projet de Grand fleuve artificiel, à décerner le prix à M. Peter Dillon qui le recevra au nom de son roupe de recherche. Après avoir reçu le certificat et le chèque correspondant, M. Dillon prononce son discours de remerciement. ) Je passe maintenant au Prix Carlos J. Finlay de microbiologie. Décerné pour la première fois en 1980, le prix Carlos J généreuse donation du Gouvernement cubain. Le Finlay peut être attribué grâce à une om du Dr CarlosJuan recherches ont donné naissance à une nouvelle branche de la biologie, la biologie des vecteurs, en prouvant que les insectes pouvaient servir de vecteurs dans l’étiologie d’une série de maladies, y compris la dévastatrice fièvre Jaune.
Le Prix Carlos J. Finlay récompense une personne ou un groupe de personnes ayant apporté une contribution remarquable à la microbiologie et à ses applications. Je suis intimement persuadé que Carlos Finlay lui-même aurait été fasciné par les résultats obtenus par les lauréats du prix de cette année qui, comme lui, consacrent leurs travaux à l’élimination d’une maladie débilitante. Je veux parler des travaux du Dr Susana Lépez Charreton et du Dr Carlos Arias Ortiz, tous deux ressortissants du Mexique.
L’équipe formée par ces deux époux travaille sur les rotavirus ? l’Institut de iotechnologie de l’Université nationale du Mexique – mieux connue sous le sigle UNAM depuis 1986. Les rotavirus sont les principaux agents étiologiques des maladies diarrhéiques graves de l’enfant de moins de deux ans et provoquent, selon les estimations, environ 870. 000 (huit cent soixante-dix mille) morts par an dans les pays en développement. Mme Lépez et M.
Arias ont suivi plusieurs voles de recherche sur ces vlrus, y comprls l’étude épidémiologique de la gastro-entérite rotavirale chez les enfants mexicains. Ils ont analysé la réaction immunitaire suscitée par ces Virus et défini les aractéristiques de la biologie moléculaire des rotavirus compris de nouvelles souches. Leurs travaux po BOF lg également sur la mise au point de candidats vaccins destinés ? prévenir les maladies rotavirales ; car de tels vaccins sauveraient des centaines de milliers de jeunes vies chaque annee.
Plus récemment, ils ont entrepris d’étudier l’épidémiologie et la biologie moléculaire d’autres virus à l’origine des gastro-entérites, comme les astrovirus et les calicivirus. Les travaux d’avant-garde du Dr Lopez et du Dr Arias sont reconnus tant au plan international que national. M. Arias est depuis 1991 un chercheur nternational invité par l’Institut médical Howard Hughes, et Mme Lépez l’a rejoint l’année dernière pour s’intégrer aux 45 scientifiques originaires de 20 pays qui participent au programme de l’Institut sur les DG/2001/102 – page 5 maladies infectieuses et parasitaires.
C’est le seul cas dans l’histoire de l’Institut où deux scientifiques travaillant dans le même groupe se sont vu attribuer par l’Institut le titre de chercheurs invités. En 1993, ils ont tous deux reçu le prix national de l’Académie mexicaine des sciences dans le domaine des sciences naturelles, et, plus récemment, leur rticle sur la question a été récompensé par le prix 2000 de la Fondation nationale pour la santé dans le domaine des maladies gastro-intestinales. C’est un grand plaisir pour moi de remettre le prix Carlos].
Finlay de microbiologie ? Mme Susana Lépez Charretôn pour le compte de toute son équipe. (L’ADG/SC remet deux ce édailles d’argent 19 prononce ensuite son Je passe maintenant au Prix Javad Husain des jeunes scientifiques Ce prix a été créé par l’UNESCO en 1984 grâce à un don généreux du professeur indien Javed Husain. Il a pour objet de faire connaître des travaux remarquables de recherche pure et ppliquée, menés par de jeunes scientifiques âgés de 35 ans au plus.
Je suis fier d’annoncer que le lauréat 2001 du prix Javed Husain des jeunes scientifiques est M. Terrones Maldonado, Mexique, chercheur à l’Institut Potosino de recherches scientifiques et technologiques, qui, à 32 ans, a déjà acquis une impressionnante réputation internationale. Depuis le début de sa jeune carrière, il a brillamment démontré qu’il était capable de s’occuper d’un large éventail de techniques interdisciplinaires dans le domaine de la physique chimique, la science des matériaux et de la nanotechnologie Si ce prix est décerné à M.
Terrones Maldonado ce soir, c’est plus particulièrement pour sa contribution à la création de nanomatériaux carbonés et multicouches. Au cours des sept dernières années, pendant lesquelles il a collaboré avec sir Harry Kroto, prix Nobel de chimie 1996, M. Terrones Maldonado a apporté une importante contribution à la science des fullerènes et à la nanotechnologie. Il a, de sa propre initiative, mis au point une nouvelle méthode d’auto-assemblage pour former des matrices composées de nanotubes de carbone alignés. Cette innovation ris ue fort de révolutionner l’électronique, car des fil 0 9