La ville de Saint-Louis est l’une des villes où l’on y retrouve le plus grand nombre de talibés[l]. Considérée comme une « teranga », qui signifie terre d’accueil, des enfants de différentes régions du Sénégal se retrouvent dans les rues de Saint-Louis. Ces talibés sont des enfants âgés de 3 à 15 ans qui ont été confiés par leurs parents à un marabout. Celui-ci les prend complètement en charge en leur apprenant le Coran et en les éduquant en fonction de ces valeurs religieuses.
Comme les familles sont nombreuses et défavorisées, cela représente une grande aide et elles n’ont ouvent pas d’autres choix. Le marabout est supposé leur donner un toit, de la nourriture, des soins, en plus de les éduquer. par conséquent, le passage chez le marabout est considéré comme une sorte de rituel, u par l’acquisition du s de l’endurance à tout marabouts reçoivent services et aussi, de I Swip next page vie communautaire e ascétique et ntrepartie, les prestations de élèves à leur profit, comme les travaux domestiques…
Malheureusement, dans les faits, la majorité de ces enfants se retrouve à la rue, à mendier afin de ramener de ‘argent pour payer le marabout de ces « bons » services, soit environ 300 francs par jour (environ 75 sous canadiens). S’ils ne rapportent pas assez d’argent ou de nourriture, ils sont souvent mal ShAipe to Wew next page mal traités ou battus par le marabout.
Cela dit, lorsqu’ils ne sont pas en classe coranique, ces enfants travaillent pour le marabout environ 10h par jour, les privant ainsi de recevoir une éducation générale à l’école publique et donc de pouvoir lire et écrire. Par ailleurs, ils vivent le plus souvent grâce au don des restes de nourriture que des familles leur donnent et dorment ù ils peuvent dans des conditions extrêmement précaire au point de vue sanitaire.
Ils sont par conséquent victimes des différentes épidémies telles que la gale, le paludisme, le choléra, et ne profitent presque jamais des différentes campagnes de vaccination. Chaque soir, je vois une dizaine de ces enfants aller se regrouper pour dormir au centre du terrain de foot juste à côté de là où j’habite… J’en croise une cinquantaine par jour en allant travailler à IO minutes de là et en ville… Je ne les compte plus. C’est chaque fois avec un pincement au coeur que je leur dis que e n’ai rien. Dans tous les quartiers, ils sont présents.
Ils errent dans les rues nu-pieds, vêtues d’un gilet troué et traînant dans leurs mains une canne de tomates vide pour ramasser tout ce qu’ils peuvent… Uniquement dans la région de Saint-Louis, il y a 621 écoles coraniques et près de 6000 talibés recensés. Dans la rue, il y a les talibés, mais aussi des enfants de la rue qui se sont enfuis de chez eux pour des raisons de violence, le plus souvent. Ceux-ci vivent à peu près de la même manière que les talibés, mais ils sont seuls et ne vont pas à l’école du tout. C’est 2 OF s