La Bruyère, Les Caractères, XI, De l’Homme, 35 : le portrait d’Irène Ce caractère se situe dans le chapitre XI des Caractères de La Bruyère, un chapitre plus général qui nous met face à la nature humaine. Ce caractère nous présente le personnage d’Irène, une femme qui se croit malade, mais qui souffre en fait des maux inévitables de la vieillesse. Cette femme semble, en fait, souffrir de son propre aveuglement.
Il semble que La Bruyère ait voulu représenter au travers de ce portrait Mme de Montespan qui était sans doute hypocon obsédée par l’idée d vons nous demander en quoi ce _ Swipe v ue comique, a une v Ce caractère semble être une satire. En effet, on trouve ici une satire de l’amour-propre et de la peur de la vieillesse. Irène se soucie trop de sa santé qui l’obsède.
On trouve chez Irène le refus de vieillir, elle ne supporte pas ses maux liés à la vieillesse, elle tente vainement d’y trouver un remède ; comme la coquette qui ne supporte pas I ‘effet du temps sur son apparence, Irène ne supporte pas les effets du temps sur sa santé. Elle semble avoir peur de la vieillesse, de la mort, elle va s’emporter face à la mort et contre les médecins qui ne parviennent pas à lui trouver d’autre emède que la mort.
Elle semble être dans l’aveuglement, elle ne p peut reconnaître qu’elle vieillit. par ailleurs, La Bruyère fait d’Irène le portrait d’une hypocondriaque qui voit derrière les effets du temps des maladies et qui consulte pour s’entendre dire ce qu’elle dit savoir déjà. Elle n’obtient aucun résultat si ce n’est le conseil de mourir. De plus, elle est inquiète pour sa santé mais n’hésite pas à la mettre en danger pour obtenir un remède. Elle préfère prendre pour une maladie le fait de vieillir.
Enfin derrière le portrait que La Bruyère dresse d’Irène se cache une satire du mode de vie e la Cour. En effet, la discussion entre l’oracle et Irène met en évidence différentes habitudes d’Irène qui est ici une allégorie du mode de vie de la Cour. En effet, l’oracle conseille à Irène d’être au lit la nuit et de se lever avant midi, ce qui indique que la Cour préfère veiller tard autour des fêtes organisées par le Roi et par d’autres aristocrates et se lever tard, la Cour est donc ici décrite par sa paresse.
En outre, le dialogue entre Irène et l’oracle nous en apprend plus sur les habitudes de la Cour qui préfère le vin à l’eau et qui semble faire de somptueux repas comme l’indique les ndigestions d’Irène, ainsi La Bruyère dresse le portrait peu flatteur dune Cour gloutonne. Irène n’a pas pour habitude de marcher, elle préfère se déplacer dans des chaise à porteurs, ce qui est encore un exemple de la paresse de la Cour. L’auteur dénonce tous les excès de luxe de la 2 qui est encore excès de luxe de la Cour au travers de cette satire.
On retrouve dans ce portrait d’Irène, une satire de l’amour-propre et de l’aveuglement mais aussi une satire de la Cour que La Bruyère défini comme paresseuse, oisive et gloutonne. Ce portrait est intéressante du point de vue de la forme que La Bruyère lui donne. En effet, il y a un aspect théâtral dans ce portrait. Une sorte de dialogue s’établit entre les personnages de l’oracle de d’Irène. Ils semblent se répondre, se parler : « elle dit », « elle lui demande « l’oracle répond etc.
Ainsi, nous semblons être les spectateurs de ce dialogue, les personnages semblent réellement se parler, ce qui donne un aspect théâtral à ce portrait. Les répliques courtes qul s’enchaînent très rapidement apporte à la théâtralité et au comique de ce caractère en mimant le théâtre comique. Le discours rapporté donne un aspect théâtral t comique au portrait d’Irène. Ce portrait se veut comique, il y a un aspect comique dans l’écriture de La Bruyère. En effet, le comique est présent par le jeu du dialogue.
En effet, Irène se plaint de ses maux, et l’oracle lui répond toujours avec beaucoup de logique, il y a un réel décalage entre l’anxiété d’Irène et le calme imperturbable et la logique de l’oracle qui apporte un aspect comique au texte en ridiculisant Irène. De plus La Bruyère, en faisant 3 qui apporte un aspect comique au texte en ridiculisant Irène. De plus La Bruyère, en faisant une satire du mode de vie de la Cour, tourne en dérision Irène qui n’est prête à aucun effort.
Enfin, le portrait évoque des lieux et des personnages de la Grèce Antique, on peut donc légitimement penser que ce portrait à lieu à cette époque ; cependant, Esculape dit à Irène qui se plaint de sa vue qui baisse, de prendre des lunettes. Ily a donc un anachronisme, un décalage qui renforce l’aspect comique de ce caractère. En outre, le fait que le Dieu réponde « le plus court, Irène, c’est de mourir » renforce encore cet aspect comique puisqu’il propose comme remède à la vieillesse la mort qui est le seul oyen d’abréger les maux de la vieillesse mais qui ne convient pas à Irène qui attend un véritable remède.
Enfin, La Bruyère utilise différent procéder afin d’amplifier le vieillissement et les maux d’Irène. En effet, l’amplification marque la vivacité, la syntaxe mime l’inquiétude d’Irène. L’accumulation des maux structure le texte et met l’accent sur l’épuisement d’Irène : « elle est lasse sans appétit fait des « insomnies », « devient pesante « s’affaiblit ». Sa vie ne semble plus avoir de goût, elle semble fatiguée, épuisée.
On peut également noter une gradation des maux, ui semble représenter les maux de la vieillesse et vers quoi le fait de vieillir nous mène inévitablement : le texte commence par évoquer 4 vieillesse et vers quoi le fait de vieillir nous mène inévitablement : le texte commence par évoquer la fatigue « lasse et recrue de fatigue » puis le texte se tourne vers les symptômes physiques : elle souffre d’« indigestions la « vue s’affaiblit elle s’affaiblit » elle-même, elle souffre de la « vieillesse », puis apparaît la « mort » dans le texte.
Irène en faisant la liste de ses maux, est obligé de se rendre compte ue ceux-ci la mène vers la mort. Derrière cette satire de la société et cette volonté comique se cache une volonté moraliste qui apparait en filigrane au fil du texte. En effet, ce texte semble explicitement revendiquer cet aspect moraliste. Les moralistes, et en particulier La Bruyère, connaissent la querelle des Anciens et des Modernes et ils semblent plutôt se rapprocher des Anciens.
Ainsi, La Bruyère revendique cette volonté moraliste dans ce portrait en s’attachant à citer des références aux Anciens tels qu’Epidaure qui est une ville de la Grèce Antique où l’on trouve un temple en ommage à Esculape, qu’il cite, qui n’est autre que le Dieu de la médecine. En outre, le prénom rène est un prénom d’origine grecque et qui fut le prénom de l’impératrice de l’Empire d’Orient au VIIIème siècle. Ainsi, La Bruyère prouve son attachement à la moral et aux Anciens. y a, dans ce portrait, une leçon chrétienne. En effet, Irène se soucie beaucoup trop de sa santé au regard de la morale ch S chrétienne. En effet, Irène se soucie beaucoup trop de sa santé au regard de la morale chrétienne, cette obsession est dénoncée comme une préoccupation ?goïste et pécheresse. Irène approche de la mort et, contrairement à ce qu’inculque la Bible, elle en a peur. Les hommes auraient droit à la vie éternelle grâce au Salut d’après la morale chrétienne.
Irène devrait s’occuper plus de son âme que de son corps. Cependant, Irène a tellement peur de vieillir et, face à la finitude humaine de mourir, qu’elle est dans la négation totale. Ce portrait montre la figure de l’aveuglement humain. En effet, La Bruyère nous met face ? notre finitude, à la finitude humaine à laquelle personne ne peut échapper. En outre le personnage ‘Irène est l’allégorie de l’aveuglement ici, elle est incapable de voir qu’elle vieillit, elle semble voir la maladie là où elle devrait voir la vieillesse.
Ce caractère cherche à nous montrer que nous nous dirigeons tous vers la vieillesse qui conduit inévitablement à la mort. Ce caractère qui semble comique et satirique cache en fait une visée moraliste. En effet, nous sentons la présence du moraliste et nous pouvons voir la leçon que La Bruyère veut nous donner. La Bruyère nous met face à la finitude humaine, tente de nous persuader qu’il vaut mieux s’occuper de son âme plutôt que de sa santé.