Abdellatif Laâbi, biographie Abdellatif Laâbi est un écrivain marocain né à Fès (Maroc) vers 1942 – cette date a en effet été fixée au jugé » au moment de la généralisation de l’état civil par les autorités du protectorat. Son œuvre repose sur un « humanisme de combat opposé aux injustices, tourné vers la modernité ; son caractère engagé n’occulte cependant pas ses aspects plus tendres et humoristiques. Le poète qu’Abdellatif Laâbi est d’abord, qui s’exprime aussi à travers une narration poétique, aspire à pacifier es rapports entre des peuples aux cultures différentes.
Pour lui, la poésie est un cr- Par son œuvre et son renouvellement cult Abdellatif Laâbi est is artisan sellier. Le futu Swipetaviewn htp g nité de l’homme. figure majeure du ; son père est illustrer la valeur du travailleur de l’ombre qu’est l’artisan, qu’il nommera un « Picasso du silence Sa mère a des idées d’avant-garde ; même si elle n’articule pas son discours avec les moyens d’une féministe pleinement consciente, la condition réservée à la femme arocaine la révolte.
Cest peut-être cette influence maternelle qui infusera dans l’œuvre de l’écrivain, prompt à proposer de nouveaux modèles à son pays. Dans la ville-labyrinthe où il grandit, Fès, le jeune Abdellatif, au milieu de ses camarades qui jouent au football pieds nus par souci d’économie, observe les paysages urbains, écoute les conteurs, et forge ainsi sa sensibilité, s to next page son imaginaire, immergé dans la médina, au gré de ses aller- retour entre récole franco-musulmane et son domicile. ? l’école, ‘est l’éducation d’un jeune colonisé qu’il reçoit, imprégnée de culture française. L’indépendance du Maroc en 1956 le rencontre en pleine adolescence et déjà créatif : à quatorze ans, il trempe déjà sa plume dans sa double culture. L’œuvre de Dostoïevski constitue à la fois un choc pour lui et la découverte de la possibilité d’un regard de compassion sur rhumanité entière. À funiversité de Rabat, alors qu’il rêve de philosophie et de cinema, il ne pourra choisir sa filière : on l’inscrit d’office en lettres rançaises, cursus trop délaissé.
Mais il entreprend tout de même, pendant ses études, à vingt-et-un ans, une nouvelle forme d’art , alors que s’enchaînent les représentations de Fernando Arrabal et de Bertolt Brecht au Théâtre universitaire marocain qu’il participe à créer, il fait la rencontre d’une passionnée de théâtre qu’il épouse l’année suivante. Les massacres de mars 1965, perpétrés contre des manifestants pacifiques, parents et enfants, opposés à une réforme de ‘enseignement, le marquent profondément.
De là naît en partie l’engagement politique chez le jeune professeur de français qu’il est devenu, officiant alors dans un lycée de Rabat. L’année suivante il commence a collaborer avec la revue naissante Souffles, appelée Anfas lors de ses publications en langue arabe. Ce sont de jeunes poètes qui l’ont créée mais dès le deuxième numéro, les thèmes s’élargissent et la poésie déborde sur les considérations sociales et économiques dans le contexte d’un pay 2 OF s