l’art d’avoir toujours raison

Arthur Schopenhauer Cart d’avoir toujours raison Et de se faire détester de tous. Argumentation Dernier cours 2 « La dialectique éristique est l’art de la controverse. » Cet art repose sur la distincti proposition et l’appa 1 prendre aux yeux de ispr„,_ ‘Vipe View next page cet art est de fournir apparence, afin de c même si l’on a objectivement tort.

STRATAGÈMES 1 Exagérer 2 Jouer sur les mots 3 Généraliser (1) 4 Cacher son jeu 5 Les faux arguments de l’adversaire 6 Affirmer péremptoirement 7 Noyer le poisson 8 Susciter la colère de l’adversaire 9 Brouiller les pistes 10 Par l’antithèse 11 L’induction 2 Titre ronflant ive d’une proposition peut eurs. La finalité de nir à cette dernière ue l’on a raison, le pied Étourdir par la parole Réfuter en dénonçant la preuve Ultime stratagème : injurier Exagérer Étirer l’affirmation de l’adversaire au-delà de ses limites naturelles, l’interpréter de la façon la plus générale possible.

Ceci est particulièrement aisé avec des gens qui font des assertions généralisantes. Ex : Les Chinois… Les femmes… , les hommes.. Les jeunes… Les homosexuels… À l’inverse, pour assurer la victoire de sa propre affirmation, il faut la restreindre, parler de cas particuliers. 3. Généraliser (1 ) Prendre l’affirmation posée relativement comme si elle l’était de façon générale, ou du moins la concevoir dans un rapport tout à fait différent et la réfuter dans ce sens. . Ex. : — Certains homosex 21 voir des comportements dans le désordre de façon à cacher son jeu et éviter que l’adversaire tente toutes sortes de manœuvres pour contrer notre thèse. On peut même utiliser des prémisses sans rapport avec le thème pour brouiller les pistes. 7 Les faux arguments de l’adversaire Le vrai peut résulter de fausses prémisses, alors que le faux ne peut jamais découler de vraies rémisses.

Cest ainsi que l’on peut réfuter des propositions fausses de l’adversaire au moyen d’autres propositions fausses qu’il considère comme vraies ; car c’est à lui que nous avons affaire et il faut utiliser son mode de pensée. 0 Ex. : Si notre interlocuteur est adepte d’une secte quelconque que nous n’approuvons pas, nous pouvons utiliser contre lui les préceptes de cette secte. 8 6. Affirmer péremptoirement Tout discours s’appuie sur des prémisses. pour élaborer une thèse, il faut s’entendre sur un certain nombre d’affirmations.

En s’appuyant sur une « vérité d’évidence en postulant ce que l’on urait à prouver, on peut conduire l’interlocuteur à reconnaître la validité de notre thèse. La répartie à ce stratagèm futer systématiquement défauts et les lacunes éventuelles. o Ex. : Affirmer l’incertitude de la médecine en affirmant l’incertitude de tout savoir humain. Ex. : Tout débat à la Chambre des communes en fournit d’abondants exemples. 9 8. 10 9. Susciter la colère de l’adversaire Mettre l’adversaire en colère, car dans sa fureur il est hors d’état de porter un jugement correct et de percevoir son intérêt.

On le met en colère en étant ouvertement injuste envers lui, en le provoquant t, d’une façon générale, en faisant preuve d’impudence. Si on le connait personnellement, on peut exhiber son point faible. En parlant ouvertement ce dont il a honte on va brouiller son esprit et il sera incapable de formuler un jugement cohérent. û Ex. : Sachant que notre interlocuteur a déjà été condamné pour un délit au criminel ou au civil, on peut le mentionner ouvertement dans la discussion pour discréditer son intégrité. 1 4 21 conclusions qui vont dans le sens de son enquête sans que le prévenu ne l’ait vu venir. 12 10. Par l’antithèse Quand on se rend compte que l’adversaire fait exprès de rejeter es questions qui auraient besoin d’une réponse positive pour soutenir notre thèse, il faut l’interroger sur la thèse contraire, comme si c’était cela que l’on voulait le voir approuver ; ou tout du moins, lui donner le choix entre les deux de telle sorte qu’il ne sache plus quelle est la thèse à laquelle on souhaite qu’il adhère. Ex. : L’important est de prendre le dessus sur l’adversaire, lui montrer qu’il a tort et que nous avons raison. Nous pouvons donc feindre momentanément adhérer ? sa thèse, l’appuyer avec nos propres arguments, pour ensuite le trouver en défaut sur un point qui la fasse s’effondrer. 1. L’induction Faire croire à l’adversaire qu’il a reconnu lui-même une générale admise » en lui faisant concéder plusieurs cas particuliers par induction. a « vérité Ex. . Cacier est un métal s s 1 pérature ambiante.

L’or Désigner la personne atteinte de la maladie du SIDA comme « sidéen » plutôt que comme , le premier terme s’apparentant à l’habitant d’un « sidatique pays plutôt que le second qui désigne celui qui est affublé d’une maladie. Désigner les protestants comme « L’Église unie » alors que les catholiques les considèrent comme des « hérétiques Parler des cols bleus comme es « fiers à bras » ou parler des Intellectuels comme des « pousseux de crayon » pour discréditer leur fonction sociale. 15 13.

Contraste engageant Pour faire en sorte qu’il accepte notre thèse, nous devons lui en présenter le contraire et lui laisser le choix, ayant pris soin de mettre en évidence l’aspect péjoratif de cette antithèse. L’adversaire, sous peine qu’on croit qu’il cultive l’art du paradoxe, ne pourra faire autrement que de se rallier à notre manière de penser. Ex. : Cest comme quand on met du gris à côté du noir : on dirait du blanc ; alors que si on le met à côté du blanc, on dirait du noir. 6 14. Triomphe proclamé Un tour pendable consiste pondu à plusieurs l’avoir saisi.

Il a donc le choix entre perdre la partie ou paraître lent d’esprit. Ily a toutes les chances qu’il choisisse d’être perdant pour faire croire qu’il a compris le lien bidon et sauvegarder sa réputation « d’intelligent Ce stratagème fonctionne admirablement avec les timides et les lents d’esprits mais il peut générer la haine et la vengeance sournoise. 15. Se décoincer Si nous avons posé une thèse paradoxale que nous avons du mal à démontrer, il faut présenter ? l’adversaire n’importe quelle proposition exacte, mais d’une xactitude pas tout à fait évidente, afin qu’il l’accepte ou la rejette.

Sil la rejette par méfiance, nous le confondons par l’absurde et triomphons ; mais s’il l’accepte c’est que nous avons tenu des propos raisonnables et nous pouvons ajuster notre tir en conséquence. Ou bien nous ajoutons le stratagème #14 et affirmons alors que notre paradoxe est démontré. II faut pour cela être d’une extrême impudence, mais il y a des gens qui pratiquent ceci très adroitement de façon instinctive. 17 16. 8 Inciter à se commettre, à cohérence Quand l’adversaire fait un nous devons chercher ? ppliquer puisque, n’ayant pas eu l’opportunité de faire le « ménage » dans leurs idées reçues, la plupart des gens sont des paradoxes ambulants. D 17. ntroduire une distinction Si l’adversaire a une parade qui nous met dans l’embarras, nous pourrons souvent nous tirer d’affaire grâce à une distinction subtile à laquelle nous n’avions pas pensé auparavant — si tant est que l’objet du débat admette une double interprétation ou deux cas distincts. Ex. S’il prend parti en faveur du suicide, lui demander aussitôt « Pourquoi ne te suicide-tu donc pas? » Ou bien s’il dit que Montréal est une ville désagréable, ‘écrier aussitôt : « Comment se fait-il que tu y habites? » etc. 19 20 18. Détourner la conversation Si nous nous rendons compte que l’adversaire s’est emparé d’une argumentation qui va lui permettre de nous battre, nous devons l’empêcher de parvenir au bout de sa démonstration en interrompant à temps le cours de la discussion, en nous esquivant ou en détourna par toutes sortes d’exemples. 21 22 21. 20.

Conclure Si nous lui avons demandé les prémisses et qu’il les a admises, il faut, non pas lui demander en plus la conclusion, mais la tirer nous-même ; et même s’il manque l’une ou l’autre des prémisses, nous a considérerons comme admise et tirerons la conclusion. Nous donnerons ainsi l’illusion à l’adversaire qu’il approuve de fait cette conclusion puisque ce sont ses prémisses qui la soutiennent. 23 Généraliser (2) À question stupide, réponse stupide En cas d’argument spécieux ou sophistique de l’adversaire dont nous ne sommes pas dupes, nous pouvons certes le démolir en expliquant ce qu’il a d’insidieux et de fallacieux.

Mais il est préférable de lui opposer un contre-argument aussi spécieux et sophistique afin de lui régler son compte. Car ce qui importe, ce n’est pas la vérité mais la victoire. Ex. Si l’adversaire avance un argument ad hominem [2] il suffit de le désarmer par un contre-ar ument ad hominem ; et d’une ma , au lieu d’avoir à discuter que nous ayons réfuté la thèse originelle. À l’inverse, nous devons nous garder de nous laisser entraîner par la contradiction à exagérer ou à élargir le champ de notre thèse.

Souvent aussi, l’adversaire lui- même essaiera directement de faire reculer les limites que nous avions fixées : il faut immédiatement y mettre un terme et le ramener aux limites de notre affirmation. û Pétition de principe Sil exige que nous concédions une chose d’où découlerait irectement le problème débattu, il faut refuser en prétendant qu’il s’agit là dune pétition de principe [3] ; car lui et les témoins du débat auront tendance à considérer une proposition proche du problème comme identique à ce problème , nous le privons ainsi de son meilleur argument.

Ex. : Voilà ce que j’ai dit, et rien de plus ». 25 24. Forcer la thèse 26 25. On force la thèse de l’adversaire en en tirant de fausses conclusions et en déformant les concepts, pour en faire sortir des propositions qui ne s’y trouvent pas et qul ne reflètent pas du tout l’opinion de l’adversaire car elles sont surdes ou dangereuses. 0 1