La raison peut-elle vouloir la violence ?

Mais alors, Sil s’avère que la raison puisse vraiment vouloir la violence, de quels moyens usera-t-elle pour parvenir à ses fins ? Si au contraire la raison ne peut pas vouloir la violence, pourquoi ? Mais associer raison et violence n’est-il pas le résultat d’une conception inadéquate de cette dernière, qui conduit à la faire relever de la force ? Si je suis victime de violence, qui est la transgression des règles que nous fixe la raison, comme par exemple d’une menace de mort, la raison qui est présente en moi ne me laissera pas mourir d’après Kant cet acte ne serait pas avantageux.

La raison ne nous autorise pas à être victime de de la violence. Ainsi pour ne pas mourir je vais utiliser la violence. L’intention de l’acte que je vais faire (soit utiliser la violence) est une bonne intention pour ma survie. Même si je sais que je fais le mal, ce mal est fait pour mon bien. Ainsi sans raison qui ne m’aurait pas dit que je devais survivre, je n’aurais pas utilisé la violence. De plus, entre les animaux autres que l’homme, on ne peut donner un sens à Vidée de violence.

Un être qui n’est pas porteur de la raison n’a rien d’autre qui limite son action que ses propres forces. par xemple un orque jouant avec une otarie en la détruisant n’est capable de violence, puisque rien en lui ne lui dit de ne pas le faire. À l’inverse, si un homme faisait le même acte, il serait alors capable violence puisque sa raison lui dirait qu’il ne doit pas détruire d’êtres vivants pour le plaisir.

La dialectique du maître et de l’esclave, qui, selon Hegel, donne à l’homme pour objectif de se réaliser en tant qu’esprit, donc de se différentier de l’animal, a pour origine une violence inouïe et gratuite entre deux hommes, entrainant un vainqueur et un vaincu, ou un maitre et un esclave. Cette violence n’existe pas chez les animaux, et ils en seraient incapables, étant donné qu’ils ne possèdent pas de raison. La violence n’a donc de sens que pour qualifier les actions d’un être porteur de I 2 OF s de raison.

La violence n’a donc de sens que pour qualifier les actions d’un être porteur de la raison, autrement dit seuls les hommes en sont capables. Or rappelons le la violence est la transgression des règles qu’impose, que fixe la raison l’homme. Ainsi sans raison la violence n’existerait pas. Que la violence n’existerait pas sans raison est donc un fait. Pourtant la raison a mené les hommes à créer des lois pour arrêter les guerres et conflits au sein d’un état, alors peut-elle vraiment vouloir la violence ? Sans raison, l’homme vivrait sans lois.

Il n’écouterait donc pas sa raison mais serait soumis à ses trois passions, qui d’après Hobbes sont la méfiance, la crainte et la rivalité. Or la crainte, qui la peur de devenir la victime des autres, conduirait les hommes tuer les uns les autres pour ne pas devenir victimes des autres. Ainsi Hobbes explique que s’il n’était soumis qu’à ses passions, l’homme se ousserait tout seul dans des guerres encore plus importantes et plus violentes qu’il n’a connu. Donc sans la raison, il y aurait encore de violence.

D’autre part, d’après Bergson, une des menaces liée l’intelligence est l’égoïsme. En effet celui-ci va provoquer la destruction de l’entourage de l’homme, et ce par la violence. Il est donc aisé de penser que l’intelligence est une faculté qui peut vouloir la violence, et non pas 3 OF s est donc aisé de non pas la raison. La raison appelle l’homme à former une communauté d’êtres libres. Cette liberté repose sur des droits, qui définissent une sphère ‘action pour l’homme où il ne rencontre aucune opposition de la part de ses semblables.

Mais ne sont-ce pas les guerres le véritable moteur du développement du droit et non pas les décisions individuelles des consciences individuelles ? On peut alors supposer que le progrès droit dans le monde est dû aux guerres, à la violence. Cependant raison ne peut pas vouloir la violence comme objectif ultime, mais plutôt comme un moyen. En effet la raison ne constate-t-elle pas l’efficacité de la violence pour se réaliser dans le monde ? Mais alors ce problème ne serait-il pas dû à la mauvaise conception de a violence voulant la faire passer pour la force ?

A priori, nous pourrions définir la violence ainsi : elle est l’usage de la force. Cependant, en y regardant de plus près, nous pouvons clairement nous apercevoir que le vent et le dictateur sont tous deux violents, mais d’une façon différente. En effet il existe une réelle intention de violence chez le dictateur qui est totalement absente du phénomène du vent. Autrement dit, le vent, s’il détruit par la force, 4 OF S Autrement dit, le vent, Sil détruit par la force, ne désire nullement détruire quoi que ce soit, il le fait, c’est tout.

En fait, il semble que ce soit l’homme qui personnifie le vent, lui attribuant cette intention, lorsqu’il le déclare violent. Le vent ne saurait en effet faire usage de la force, puisqu’il est lui même violent. D’autre part, on peut aussi s’apercevoir que Rousseau disait que volonté est plus forte que la raison, qu’elle peut la « vaincre », qu’il est possible d’agir contre la raison. Or la volonté est freinée par la sensibilité, comme la pitié par exemple. Donc sans cette faculté seulement présente chez l’homme, on peut affirmer qu’il y aurait encore plus de violence.

Il est d’abord apparu évident que la raison pouvait vouloir la violence, puisqu’en effet sans la raison, il n’y aurait pas de violence, car c’est la raison qui fixe les limites des actions qu’on fait jusqu’ violence. Mais cette affirmation s’est avérée fausse, puisque nous avons démontré que la raison ne pouvait vouloir la violence comme objectif ultime, mais plutôt comme un moyen pour se réaliser. La raison ne peut assurément pas vouloir la violence en tant que mais cependant la raison ne pourrait se réaliser sans la violence, liant ainsi ces deux concepts.