L’approche théorique du terrorisme criminologie et science politique Les théories criminologiques Notons que les théories criminologiques sont généralement plus faciles à comprendre, puisqu’elles demandent un niveau d’abstraction moins élevé que les théories des relations internationales; nous faisons face à des individus ou des groupes d’individus qui font d d’entités étatiques.
Les théories des con Probablement la plus disponible dans le ch s comportements 7 Swipe v rie étiologique logiques, les théories des conditions physiques ont pour prémisses de base que certaines prédispositions biologiques vont ousser les individus à commettre des activités criminelles. Hautement contestée, ces théories cherchent à prouver que les comportements « anormaux » des criminels sont des conséquences de défauts biologiques. L’auteur fondateur de cette approche est probablement Cesare Lombroso (2006).
Aujourd’hui, les théories cherchant à arrimer un comportement criminel à des caractéristiques physiques n’ont pas la cote dans les recherches universitaires,’ ces théories se voient souvent accusées de faire du quasi-eugénisme. Toutefois, les récents développements des sciences biologico- omportementales – comme les neurosciences par exemple – et les recherches sur PADN isquent de redonner des lettres de noblesse aux théories liées aux conditions physiques. Hubbard et F.
Gentry Harris – ont prouvé que 90% des terroristes présents dans leur étude ont montré des évidences cliniques très claires de problèmes importants dans le vestibule de l’oreille moyenne (Martin et Romano, 1992 : p. 32-33). De là à dire que ceux qui ont ce type de problème risquent effectivement de se lancer dans une carrière terroriste, la marge est importante. Mais, mis en juxtaposition aux progrès scientifiques mentionnés récédemment, il est fort probable que ce type d’études deviendra de plus en plus populaire.
Les théories sur la personnalité Une autre catégorie de théorie étiologique présente dans le champ criminologique est celles s’attardant à la personnalité de l’agresseur. Cette approche théorique cherchant à faire le lien entre l’état émotionnel et comportemental d’un individu avec son cheminement criminel se base sur une série de postulats présents dans le domaine de la psychologie et de la psychiatrie. Cauteur fondateur de cette approche théorique est probablement Freud, qui reliait le comportement humain ? ‘inconscient et au refoulement des désirs.
Dans cette vision des choses, les criminels étaient vus comme étant des individus ayant des perturbations dans l’expression de leur « moi » ou de leur « surmoi » ( Vold, Bernard, et Snipes, 1998 : p. 93). L’acte criminel serait donc inconsciemment perçu comme une méthode permettant de rétablir l’équilibre dans 1’« égo » de l’individu. Si les théories du comportement criminel semblent être utiles pour comprendre certains types précis de délinquants – comme les délinquants sexuels par exemple — elles paraissent être ‘une utilité moindre quand vient le temps de comprendre les comportements des terroristes.
Tout d’abord, les études dém l,’ le temps de comprendre les comportements des terroristes. Tout d’abord, les études démontrent clairement que les terroristes ne souffrent pas de troubles mentaux ( Sprinzak, 2000). Ensuite, la multiplicité des personnalités terroristes ( Sageman, 2004) rend difficile l’application d’une telle théorie à l’étude de leurs comportements.
La théorie de l’apprentissage La théorie de l’apprentissage fait référence aux habitudes et aux onnaissances que nous acquérons au travers de notre relation avec les autres individus et l’environnement dans lequel nous agissons. L’auteur le plus influent de cette théorie est Edwin Sutherland (1988) qui a développé le concept de l’a association différentielle En résumé, la théorie de l’apprentissage soutient que le comportement criminel n’est pas inné; il s’agit plutôt d’un comportement appris.
Cet apprentissage se fait essentiellement par l’association avec d’autres individus qui, eux, ont déjà une expérience dans le domaine et peuvent donc transmettre leurs connaissances. La théorie de l’apprentissage prend donc pour acquis que le crime est une activité et, comme toute activité, elle peut être apprise et maîtrisée suite à une période d’apprentissage. Une personne devient donc criminelle quand ses référents – référents directement liés à l’apprentissage — la pousse à trouver normal de commettre des crimes.
Deux éléments principaux sont donc au cœur de la théorie de l’apprentissage de Sutherland ( Vold, Bernard, et Snipes, 1998 : p. 185). Premièrement, l’apprentissage de la criminalité contient non seulement la façon de commettre les crimes, mais également les otifs, la manière de rationnaliser l’acte, les attitudes à adopter, bref toutes les conditions nécessaires à la structur rationnaliser l’acte, les attitudes à adopter, bref toutes les conditions nécessaires à la structuration de conditions favorables la violation des lois.
Deuxièmement, l’apprentissage fait également référence à la mise en contact avec un « réseau » criminel ; quand le délinquant apprend la criminalité, il entre aussi en relation sociale avec d’autres individus, créant ainsi une socialisation avec des pairs du milieu. En ce qui concerne l’étude du terrorisme, la théorie de ‘apprentissage apparait intéressante du fait qu’elle semble bien expliquer le caractère quasi sectaire des organisations terroristes.
En effet, dans la vision de l’association différentielle, plus les groupes sont fermées et plus cela en font des lieux propices pour l’apprentissage. Cela pourrait expliquer le comportement des organisations terroristes qui tendent à se radicaliser dune manière extrême : les membres évoluent tellement en vase clos qu’ils se créent une forme de sous-culture très divergente de la culture sociale dominante. Le comportement des membres de la secte Aum, responsables e l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, pourrait donc s’expliquer, en partie du moins, par la théorie de l’apprentissage.
Les membres de la secte vivaient dans une situation de grande proximité ( Légaré, 2000). L’apprentissage qu’ils ont fait de leur position face à la société – une position de retrait – les a probablement poussés à séparer de manière encore plus drastique le « nous » du « eux Cette dynamique de groupe apprise les a probablement plongés dans une position psychologique ou l’hésitation face à l’utilisation de la violence n’existait plus. Sageman (2002), de son côté, explique dans les mêmes termes le processus de radicalisa 4 OF l,’ plus.
Sageman (2002), de son côté, explique dans les mêmes termes le processus de radicalisation des jihadistes salafistes. Théorie de 1’« étiquetage » e pionnier de la théorie de Fétiquetage (labelling) est probablement Frank Tannenbaum (1938). Son concept principal est ce qu’il appel la dramatisation du mal. Sa thèse était qu’? force de définir, ségréger, identifier et mettre l’emphase sur certaines caractéristiques d’un individu, ce dernier finira par agir en conséquence. C’est toutefois Howard S. Becker (1963) qui est vu comme le fondateur de la théorie de l’étiquetage.
Les théoriciens de l’étiquetage croient que d’appliquer l’étiquette de « criminel » à des délinquants peut engendrer des effets négatifs imprévus – des effets pervers – notamment celui de rendre le problème de la criminalité encore plus grave. En effet, en affublant un individu de l’étiquette de « criminel », on risque de faire en sorte que ce dernier finisse par accepter cette étiquette et agir conséquemment comme un criminel. Ainsi, ils affirment que le système pénal peut représenter un risque, puisqu’il peut e transformer donc en facteur criminogène.
De plus, certains théoriciens de l’étiquetage se rapprochant du constructivisme (voir plus bas) remettent en question la définition traditionnelle de ce que qui est considéré comme un crime, c’est-à-dire un acte qui va à l’encontre de la loi. Si certains actes, comme les meurtres, sont inconditionnellement répréhensibles, ils affirment que ce n’est pas le mal causé qui fait en sorte qu’un acte est criminel, mais bien l’étiquette attribuée. Or, cette étiquette peut changer d’une situation à l’autre. C’est donc la ociété et non l’acteur qui détermine quand des comportements deviennent des ac l’autre.
C’est donc la société et non l’acteur qui détermine quand des comportements deviennent des actes criminels. En ce qui a trait à l’étude du terrorisme, la théorie de l’étiquetage pourrait permettre de comprendre comment les activités antiterroristes et contreterroristes peuvent engendrer une hausse du terrorisme. Le bémol que nous devons toutefois poser aux postulats avancés dans la théorie de l’étiquetage est que dans le cas du terrorisme il s’agit d’une forme d’étiquetage ndirect qui a pour effet de prolonger les activités terroristes.
C’est en identifiant un groupe comme terroriste que ses membres choisiraient d’agir ainsi. Ou, c’est en identifiant une certain catégorie de gens comme ayant un penchant au terrorisme – ou comme étant des supporteurs de la cause terroriste – qu’on en ferait des terroristes. L’exemple le plus probant que nous avons de cette situation est probablement la situation israélo-palestinienne. De par ses activités antiterroristes et contreterroristes le gouvernement israélien fait une forme de ségrégation basée sur des activités rofilage.
Ce profilage a pour effet que certaines classes d’individus sont étiquetés comme terroristes potentiels. Ces derniers, frustrés par la discrimination posée par les activités sécuritaires, finissent donc par supporter ou encore se joindre à des organisations terroristes. Donc, les activités sécuritaires engendrent, au final, une hausse des activités terroristes. Évidemment, la théorie de l’étiquetage a ses limites explicatives. Elle n’éclaire que très peu les causes profondes du terrorisme. De même, elle présente essentiellement le terrorisme comme une ction « réactive » face à des activités sécuritaires.
Elle a toutefois l’avantage de port 6 OF l,’ l’avantage de porter un éclairage intéressant sur les raisons pour lesquelles certains mouvements terroristes perdurent dans le temps. Cette analyse serait probablement pertinente pour comprendre la relation de l’Irish Republican Army avec la Grande- Bretagne par exemple La théorie de l’adversité La théorie de l’adversité arrive entre dans le cursus criminologique à la fin des années 1940 avec un article écrit par Robert K. Merton ( Vold, Bernard, et Snipes, 1998 : p. 158).
Dans on article, Merton développe une adaptation des thèses de Durkheim (2004) sur l’anomie, présentées dans son livre sur le suicide. Les travaux de Merton seront plus tard repris et étendus par des auteurs comme Richard A. Cloward (1959) et Albert K. Cohen (1955). Elle parvient à se différencier de la théorie de l’apprentissage en se concentrant tout d’abord sur les relations négatives découlant de l’interaction sociale. Ensuite, elle considère les effets résultant de cette négativité sur les comportements en créant, notamment, de la colère et de la frustration.
La théorie de l’adversité est donc erçue comme étant une théorie complémentaire à la théorie de l’apprentissage social et la théorie du contrôle social, puisqu’elle se concentre surtout sur les relations négatives des individus. Dans son article, Robert Agnew (1992) aborde trois types de facteurs créant fadverslté : (1 ) les facteurs empêchant un individu d’atteindre des objectifs considérés comme positifs, en d’autres mots des échecs potentiels perçus, (2) le retrait ou la menace de retrait de stimuli perçus comme positifs, et (3) la présence ou la menace de présence de stimuli vus comme étant fondamentaleme