Aujourd’hui, le psychodrame est de plus en plus fréquemment proposé à des adultes, des adolescents, des enfants… Ce livret fait le point sur le psychodrame en Belgique Association belge de psychodrame cerp Service de Santé Mentale à l’IJ. LB. Le Psychodrame. Un e psychodrame est qui par son utilisatio 3 p g raple tion en acte et parole, permet l’élucidation et le traitement de certains processus psychiques difficilement abordables autrement. Le Psychodrame une thérapie par le jeu Association belge de psychodrame Centre d’Etudes de la Relation Psychothérapeutique Centre pour la Formation et l’intervention psychosociologique
Service de Santé Mentale à l’U L B Une thérapie par le jeu à ce que véhiculent les médias, le psychodrame est une méthode psychothérapeutique qui n’a rien de dramatique. e psychodrame est une forme de psychothérapie qui par sa « dramatisation » (en grec, drama, fait référence au théâtre), son utilisation du jeu, ses références explicites au corps et à la mise en mouvement permet l’élucidation et le traitement de certains processus psychiques difficilement accessibles autrement. es enfants Comme on va le voir dans les pages qui suivent, il se pratique de manière ambulatoire ou dans des institutions et ‘indique pour des personnes aux prises avec différentes problématiques. La plupart du temps, le psychodrame se pratique en groupe, animé par un ou plusieurs psychodramatistes. Faire l’expérience du travail en groupe et de la solidarité entre les membres prend un sens tout particulier à une époque où les relations sociales se retrouvent 4 apdga, le Jeu Le Psychodrame.
Une thérapie par le jeu parfois extrêmement appauvries et morcelées et où trop souvent l’individu est renvoyé à lui-même. Depuis son invention au début des années 1900 par Jacob Levy Moreno, le psychodrame a évolué, notamment grâce ? ‘apport de nombreux psychanalystes. Très répandu dans certains pays, le psychodrame connaît un regain d’intérêt en Belgique. Nous en résentons ici, sommairement, quelques 2 3 mot aux multiples significations. On peut jouer, comme les enfants, au papa et à la maman, aux gendarmes et aux voleurs, à la guerre des étoiles.
On peut aussi jouer à la roulette, au poker, aux courses, des jeux avec enjeu ! Les acteurs jouent au théâtre, au cinéma, untel joue un grand rôle dans sa famille ou dans son travail. Mais lequel de ces sens est celui du jeu en psychodrame ? Dans tous ces sens-là, mais avec un but spécifique, que recherche le sychodramatiste quand il dit : « Voulez-vous jouer cette scène ? » Son but est de faire surgir un élément de l’épisode raconté qui, croit-il pressentir, pourrait bien receler, quelque chose de censuré, voire de refoulé dans l’inconscient.
U n spectateur non averti pourrait n’y voir que des adultes qui régressent, jouant au papa et à la maman, ou des amateurs essayant de jouer un vaudeville. Mais 5 à la vue d’autres scènes, riches de charge émotionnelle, ce spectateur verrait que run des acteurs risque réellement quelque chose de vital ; que le jeu a un véritable enjeu : au-delà des scènes régressives ou de répétition, e processus du psychodrame peut mener un participant à se risquer dans de tels moments avec enjeu réel.
Avec le retour d’un élément refoulé, tel sujet pourra se risquer à envoyer à un personnage de son histoire une parole jamais encore prononcée, à prendre conscience d’un bout de désir jusqu’alors tout-à-fait inconscient. Ainsi se remettent en jeu des moments de l’histoire d’un participant, moments choisis par l’animateur car dans le droit fil du discours de la séance ou, à Flnverse, parce qu’il vient prendre à contre-pied ledit discours, signant sa proximité avec l’inconscient de celui qui se 3 3 rendre à contre-pied ledit discours, le remémore. rêve d’un participant peut être «joué car il a été produit à partir de moments vécus, récents et anciens, et orientés par le désir inconscient du rêveur. Dans tous les cas, le participant dont un souvenir est représenté doit jouer son propre rôle dans la scène, et choisit lui-même ses protagonistes de jeu. Le jeu, acte créateur En psychodrame, il est question de jouer, représenter de façon scénique des fragments de son histoire, « Mettre sa vie en scène », titre le livre d’une psychodramatiste Greta Leutz, ou encore de jouer une histoire fictive, onstruction du groupe. e Psychodrame. Une thérapie par le jeu Rejouer des éléments de sa vie ne sera jamais copie conforme à ce qui a été vécu, de même que jouer des scènes projetées dans l’avenir ne correspondra pas pour autant à ce qui sera vécu. C’est dans cet écart, ou dans cette possibilité de mettre du jeu dans une situation, élément de la réalité ou construction imaginaire, que se manifeste l’acte créateur des « psychodramatisants Acte créateur, spontanéité créatrice, des concepts créés par Moreno l’inventeur du psychodrame.
Au-delà d’un acte de parole, le jeu mobilise le orps des acteurs, met en mouvement un récit qui par sa représentation scénique peut y apporter un autre regard, susciter de la surprise de l’étonnement, de l’inattendu, ouvrir de nouv ncore faut-il V 4 43 en train, le jeu, les échos du groupe. Le cadre délimite l’espace et le temps : un lieu pour l’échange dans le groupe, un espace pour le jeu, la fréquence et la durée des séances. Les règles, en cohérence avec le dispositif, sont des éléments du cadre et, entre autre, celle du jeu théâtral « jouer en faisant comme si », ce qui n’est pas pour autant « faire semblant
La mise en train, ou « l’échauffement » correspond au début de séance pendant lequel les échanges de paroles au plus près de ce qui est là, présent, initie son rythme et crée sa tonalité. Déroulement d’un fil qui ne Apôpa, le jeu 7 se révèle souvent qu’en fin de séance, part d’incertitude de l’acte créateur. Et bien sûr, le jeu. Sa mise en scène a déjà son potentiel de création et d’étonnement par la (re)constitution du lieu, des places, des mouvements, des présences ou absences d’un personnage..
Le « jouer » au sens de l’action en cours est sans doute le prototype de l’acte créateur en psychodrame, vec différentes techniques possibles dont le renversement de rôle, le doublage, la mise en perspective…. adjuvants au potentiel mobilisateur du jeu. Les échos d’après jeu résonnent avec leur part de convergence et de divergence, ouvrent à de nouvelles associations des participants. A l’instar du théâtre, la représentation scénique est sous le regard d’un public, des personnes ui cette fois n’ont pas été choisies pour joue désiré prendre s 3 co-construction des autres dans le groupe.
Dans ce sens, le protagoniste n’est pas seul sur sa trajectoire ; son travail sur lui-même est intriqué et en résonance à celui du groupe. Par contre, à la différence du théâtre, le scénario n’est écrit ni par le protagoniste, ni par le psychodramatiste, il ne s’agit pas d’interpréter l’œuvre d’un auteur dramaturge ou d’un expert en communication. Le psychodrame thérapeutique Le psychodrame thérapeutique 11 en groupe La plupart des thérapies se pratiquent de manière individuelle et cela convient très bien, notamment à la nécessité d’intimité.
Cependant, dans certains cas, un travail de groupe (parfois mené en parallèle d’un travail individuel) offre des avantages. Il s’indique tout particulièrement pour ceux qui ont le sentiment de « patiner » epuis longtemps dans une thérapie individuelle, ceux qui rencontrent des difficultés de mentalisation, de représentation et de verbalisation de leur problématique, et/ou qui éprouvent des difficultés relationnelles dans les groupes.
Plus largement, un groupe de psychodrame est ouvert à toute personne qui s’interroge sur les difficultés qu’elle rencontre, sur ses choix, ruptures, deuils, son sentiment d’être en porte à faux avec son entourage.. Autant des situations traumatiques que des difficultés de la vie quotidienne ou la sensation de tourner en rond… peuvent être ab hodrame permet 6 43 préliminaires à l’entrée ans un groupe, permettent au participant et aux psychodramatistes (souvent également psychanalystes) d’évaluer si ce type de travail est susceptible de convenir ou si une autre thérapie serait plus appropriée.
D’une part, les règles de fonctionnement du groupe (voir plus loin) garantissent qu’un travail pourra s’effectuer de manière rigoureuse et confidentielle, d’autre part, la parole au sein du groupe et le jeu psychodramatique aident à éclairer, explorer et peuvent amener à se mettre en mouvement, à dépasser des obstacles, à entamer des changements. L’écho des participants ainsi que les interventions des animateurs outiennent et favorisent une autre vision. Dans une certaine mesure les participants s’avèrent également co-thérapeutes.
I s’agit d’improviser à partir d’un scénario de départ, qui ne fait que camper succinctement une situation ainsi que les différents personnages (parfo’s aussi des objets, un animal, un sentiment, etc. ). Lorsque l’on joue, on parle et bouge, on esquisse les gestes, on interagit avec les autres personnages. L’essence du psychodrame est de rester dans le registre de la représentation, en faisant « comme si Y. Il ne s’agit pas de théâtre, mais plutôt d’improviser.
C’est souvent le ontraste entre ce à quoi on s’attendait de jouer et ce qui va effectivement se dire, se jouer, qui donne sens et intérêt à cette approche. Paradoxalement, le fait de travailler en groupe n’oblige pas d’emblée le participant à exprimer les e psychodrame thérapeutique 13 difficultés qui l’ont amené 3 r identification, bénéficier des jeux proposés par les autres ou encore, il peut en jouant dans le jeu d’un autre participant, y trouver des échos à ses difficultés propres.
De manière schématique, il existe deux grands « types » de psychodrame psychanalytique avec un groupe de patients : Le psychodrame en groupe Au départ d’une situation suggérée par un des participants, l’animateur va proposer de représenter la scène. Le jeu donnera souvent lieu à des inversions de rôles, des doublages ou d’autres techniques psychodramatiques. Après le jeu, on se rassied et chacun s’exprime sur ce qu’il a vécu et ce que la scène a évoquée pour lui. Souvent les associations d’idées font émerger d’autres souvenirs, d’autres scènes et un nouveau jeu sera proposé.
L’enchaînement des scènes des uns et des autres a souvent une valeur associative groupale, mais, dans ces dispositifs, l’attention des psychodramatistes et leurs nterprétations restent plus individuelles que groupales. Le psychodrame de groupe La méthode est, ici, pour les patients de construire, ensemble, un scénario imaginaire au départ des différents thèmes amenés par eux en début de séance. Ce scénario sera, dans un second temps, joué par ceux qui le souhaitent, les psychodramatistes pouvant également jouer.
Dans un troisième temps, chacun, qu’il ait joué 14 ou non, est invité à dire ce qu’il a ressenti pendant le jeu. Dans ce dispositif, l’essentiel des interprétations se fait dans le jeu et par le jeu des s chodramatistes, mais aussi, sous la forme d’inte bales. 43 psychodrames visent un travail d’élaboration autant de la problématique individuelle de chaque patient que des phénomènes psychiques groupaux qui s’y développent, du fait notamment de la pluralité des personnes réunies. La première mettra un peu plus l’accent sur la problématique individuelle, la seconde sur les processus groupaux.
Habituellement, une séance dure 1h – 1h30 et le groupe rassemble un maximum de 10 à 12 personnes. Les règles en psychodrame en groupe Dans le travail de psychothérapie en groupe, le thérapeute crée un cadre sécurisant qui favorise l’expression e soi et rend possible le travail du groupe. On peut faire le parallèle avec la notion de holding de Winnicott. Les règles délimitent un espace et des frontières entre l’extérieur (la vie quotidienne) et l’intérieur (la vie groupale et psychique).
Tout groupe de psychodrame commence par l’énonciation des règles du jeu, des conventions. Elles sont expliquées lors de la première séance ou lors de rentretien préliminaire. Elles peuvent être rappelées et nuancées selon l’orientation des psychodramatistes et le contexte de travail. Voici cinq règles les plus courantes : 15 La spontanéité, la liberté d’être soi I s’agit de favoriser l’énonciation des émotions et de ce qui vient à l’esprit, sans exercer de censure. Dans un groupe, les expériences des uns relancent les associations des autres.
Cette règle est donc fondamentale pour favoriser l’émergenc chique individuel en représentation. Particulièrement les gestes d’amour ou d’agressivité sont esquissés : on n’embrasse pas, on ne frappe pas, on fait comme si. Dans certains types de psychodrame, on ne se touche pas. La plupart du temps, une convention veut que l’utilisation des prénoms dans le groupe favorise cette spontanéité. Chacun peut ainsi se sentir affranchi de ertaines règles sociales qui déterminent les échanges, les fonctions, les hiérarchies spéciales de rôle, de statut.
Cette convention favorise d’être au plus proche de ses ressentis sans barrière ni censure Le protagoniste ainsi que le psychodramatiste doivent se sentir libre de proposer un jeu dans la mesure ou toute proposition de jeu comme tout rôle peuvent être refusés. rengagement et la ponctualité Chacun s’engage à être présent à chaque séance et ce, de manière conforme à [‘horaire préétabli. Il s’agit d’un engagement par rapport à soi-même et par rapport aux utres qui vise à dépasser d’éventuelles résistances. 6 L’équilibre d’un groupe ne se résume pas à la somme des présences individuelles. A partir du moment où quelqu’un est membre d’un groupe, il a des attentes visà-vis des autres pour la prise d’un rôle ou un écho. Dans ce sens, quitter un groupe se fait selon des modalités préétablies. Aucun groupe ne ressemble à un autre ; chaque groupe est particulier, possède sa propre ambiance, texture, coloration. L’absence d’un des participants influe immanquablement sur le rocessus groupal et le travail psychique de ch le de l’engagement et de 0 3