CHAP 3 32 Les Politiques Conjoncturelles Face Aux Chocs Cours Ter 2012 2013

3. 2 – L’ETAT DOIT-IL INTERVENIR POUR RECULER LES FLUCTUATIONS CONJONCTURELLES ? Introduction orsqu’un choc économique survient, les équilibres macroéconomiques sont mis à mal. Si la croissance effective dépasse la croissance potentielle, l’inflation menace et le commerce extérieur risque d’être déficitaire car l’économie perd en compétitivité. Si la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle, le chôma cause de la cohésion Cia ore spirale déflationniste ix to View 2.

Que doit faire l’Eta économistes libéraux ue d’une remise en Pour les a meme our rétablir ‘équilibre. La variation des prix et des salaires devrait suffire à inverser la tendance. Ainsi, en cas de chômage, l’offre de travail étant supérieure à la demande, le salaire réel devrait baisser ce qui incitera les entrepreneurs à embaucher davantage et certains travailleurs à renoncer à chercher un emploi. L’offre de travail diminuant et la demande de travail augmentant, l’équilibre sur le marché du travail sera restauré et le chômage disparaîtra.

L’intervention de l’Etat n’est donc pas nécessaire. Cependant, ce raisonnement microéconomique ne fonctionne pas forcément au iveau macroéconomique car la baisse des salaires réels va provoquer une baisse de la demande et de la production qui va amener les firmes ? licencier les travailleurs en surnombre. Le chômage appelle le Avec quels moyens ? Pour quels objectifs ? A – Les effets des fluctuations sur les grands équilibres macroéconomiques a) – un instrument d’analyse de la conjoncture : le carré magique 1. La conjoncture correspond à un état de l’économie à un moment donné.

Cet état est repéré par la situation des grands équilibres macroéconomiques en matière de production d’emploi, de prix et de commerce xtérieur. L’économiste anglais Nicolas Kaldor l’a mis en évidence à l’aide du « carré magique » qui est bâti à l’aide de quatre Indicateurs : Le taux de croissance du PIB (hausse du PIB en volume sur un Le taux de chômage (chômeurs/population active x 1 00) ; Le taux d’inflation (hausse de l’indice des prix sur une année) ; Le solde du commerce extérieur (Exportations – Importations de biens et de services).

Années 1960 : Années 1970 : Années 1980 Années 1990 : Années 2000 : Dans les années 1960, l’économie française connait une forte croissance (Les Trente glorieuses selon Jean Fourastié) qui s’acco ible taux de chômage, PAGF 3 ralentissant la croissance et en accélérant la montée du chômage, provoquent une baisse du taux d’inflation qui ne bénéficie pas encore au commerce extérieur. Dans les années 1990, les « Vingt piteuses » (Nicolas Baverez) se confirment. La croissance s’affaiblit davantage ce qui conforte un chômage de masse, à la fois conjoncturel et structurel.

L’inflation reste ? un niveau très bas et le commerce extérieur dégage un excédent important. Au cours des années 2000, la succession des crises financières et les politiques de lutte contre le urendettement de l’Etat affaiblissent encore la croissance. Le chômage repart à la hausse à la fin des années 2000 ce qui maintient l’inflation à un niveau bas mais insuffisant pour empêcher le commerce extérieur de devenir déficitaire. b) – Les déséquilibres macroéconomiques rendent l’intervention de l’Etat nécessaire 2.

Pour les économistes libéraux, classiques et néo-classiques, le marché devrait rétablir rapidement les déséquilibres apparus à la suite d’un choc. En cas de choc négatif, le ralentissement provoque du chômage. L’offre de travail devenant supérieure ? la demande de travail des entreprises, le salaire réel va diminuer ce qui va diminuer le coût salarial et inciter les entrepreneu r jusqu’à retrouver le PAGF 3 pouvoir d’achat En cas de choc positif, la forte croissance engendre de l’inflation.

La hausse des prix diminue le pouvoir d’achat des ménages ce qui diminue leur consommation alors que les entrepreneurs sont incités à investir pour offrir plus. L’offre de biens devient supérieure à la demande et les prix baissent. Le marché, grâce à la flexibilité des prix, rétablit ainsi automatiquement l’équilibre. Phase d’expansion Baisse du chômage Hausse des salaires réels Baisse des exportations Baisse de la compétitivité-prix Phase de ralentissement coûts unitaires Inflation consommation Baisse du pouvoir 3 niveau microéconomique qui ont des effets pervers au niveau macroeconomique.

Ansi, en période de récession, le recul de factivité économique engendre chômage de masse et baisse du pouvoir d’achat des ménages. Logiquement les ménages vont accroitre leur épargne de précaution pour faire face aux incertitudes de la conjoncture. Ce faisant, ils ralentissent leur consommation, ce qui accroit la baisse de la production et de l’emploi. Parallèlement, les entreprises anticipent le recul de Factivité, stoppent leur projet d’investissement et se séparent d’une partie de leurs salariés ce qui accroit la crise. La mévente des produits et [‘importance du chômage favorisent la baisse des prix et des salaires réels.

L’économie entre en déflation. Les tensions sociales et politiques augmentent et remettent en cause le « laissez-faire La lenteur de l’ajustement de l’économie par la déflation a été soulignée par J. M. Keynes qui déclarait en 1931 : « A long terme, nous sommes tous morts Face à la paralysie des entreprises et es ménages qui, tétanisés par la peur de l’avenir, ne veulent ou ne peuvent plus investir et consommer, seul l’Etat dispose de la capacité d’emp unter et de dépenser. Il va donc adopter un plan de relance qui consiste à accroître les dépenses publiques afin d’accroître la demande et la production.

Offre Demande Surproduction Anticipations négatives PAGF s 3 effective trop forte par rapport au potentiel de croissance de l’économie, des tensions inflationnistes peuvent se manifester et être à l’origine d’un cercle vicieux aux conséquences néfastes. L’inflatlon se traduit en effet par une aisse du pouvoir d’achat de la monnaie, qui mine la confiance qu’ont les agents en elle, et par une perte de compétitivité-prix au niveau international, ce qui peut avoir des effets négatifs sur les échanges extérieurs et donc la production réalisée à l’intérieur du pays.

Elle a également pour effet, si les revenus n’augmentent pas au même rythme que les prix, de provoquer une baisse du pouvoir d’achat des ménages qui pourrait être source de ralentissement de l’activité. Elle provoque enfin, lorsqu’elle n’est pas compensée par une hausse des taux d’intérêt, des transferts de richesse des rêteurs, épargnants notamment, vers les emprunteurs. L’Etat va alors adopter des plans de rigueur pour freiner la demande et ralentir la hausse des prix.

B – Les polltiques conjoncturelles budgétaires et monétaires a) – Qu’est-ce qu’une politique conjoncturelle ? 1. Les politiques économiques recouvrent l’ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics dans l’économie. Elles sont caractérisées par la hiérarchisation des objectifs poursuivis et par le choix des moyens mis en œuvre pour les atteindre. 2. Les politiques conjoncturelles visent des objectifs à court terme e rétablissement des grands équilibres macroéconomiques.

Elles sont essentielles au moment des retournements de la conjoncture, en vue d’échéances électorales ou encore face à la pression de l’opinion publique. Les objectifs principaux des politiques économiques coni oncturelles s PAGF 6 3 l’opinion publique. Les objectifs principaux des politiques économiques conjoncturelles sont ceux mis en évidence graphiquement par le « carré magique » proposé par Nicolas Kaldor : le plein-emploi ; la croissance • l’équilibre des échanges extérieurs et la stabilité es prix.

L’État devient ainsi une sorte « d’auxiliaire » du marché, en tentant, par son intervention, d’orienter l’activité économique dans un sens jugé souhaitable. Elles peuvent prendre des formes différentes en fonction des « outils » utilisés. Les politiques budgétaires visent, par l’intermédiaire du niveau et de la structure des recettes et des dépenses publiques, à influer sur l’activité économique. Ainsi, par exemple, une augmentation des dépenses publiques peut accroître la demande, ce qui poussera les entreprises à augmenter leur niveau de production.

Les politiques monétaires ont pour objectif de contrôler le niveau de la masse monétaire, et donc indirectement le niveau de l’inflation. Depuis 1993, les politiques monétaires ne sont plus de la responsabilité des États en Europe, mais des banques centrales nationales, réunies depuis au sein de la Banque centrale européenne (BCE). 3. es politiques structurelles sont, quant à elles, des politiques de long terme, qui visent une modification profonde du fonctionnement de l’économie.

Elles tendent ? modifier les grandes institutions en charge de la régulation des activités éc sociales, ainsi que les PAGF 7 3 nfluencer les conditions d’offre que les conditions de demande. Dans une optique néo-classique, elles cherchent ? libéraliser les marchés, alors que, dans une optique keynésienne, elles cherchent à renforcer le poids de l’intervention publique sur ces marchés. 4. Qu’elles soient conjoncturelles ou structurelles, les politiques économiques sont obligatoirement transformées par l’intégration économique et politique qui se fait dans le cadre de l’Union européenne.

Politiques économiques Politique structurelle Politique conjoncturelle Politique budgétaire incitatives monétaire Politique visant à rendre ‘économie compétitive Politique de relance ou politique de rigueur 3 sociale est supérieur au budget de l’Etat central. Les dépenses publiques comprennent : Les dépenses de fonctionnement (consommations intermédiaires) et le paiement des salaires des fonctionnaires ; Les transferts économques et sociaux aux ménages et aux entreprises (subventions, prestations crassistance comme le RSA, prestations d’assurance comme les retraites… ; Les investissements publics consacrés aux infrastructures publiques (Ecole, route, canaux… ) ; La charge de la dette (Le paiement des intérêts de la dette). Les recettes de l’Etat au sens large correspondent aux prélèvements obligatoires : Les recettes fiscales : impôts directs assis sur les revenus et le patrimoine (impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, l’ISF, la CSG… ) et les impôts indirects assis sur la consommation (TVA, TIPP. _. ). Une partie des impôts est attribuée à l’Etat central (Impôt sur le revenu, TVA).

Une autre partie aux collectivités territoriales Taxe d’habitation, impôt foncier… ). La CSG est vers PAGF Si les dépenses définitives sont inférieures aux recettes, le budget est en excédent. Recettes de ‘Etat Dépenses de Excédent du budget En France, le budget est en déficit depuis la crise des années 1970. Il est resté inférieur à du PIB entre 1970 et 1 992 puis il a dépassé ce seuil autorisé par le pacte de stabilité entre 1992 et 1997 avant de revenir dans les « Clous » entre 1997 et 2008. La crise de 2008-2009 l’a fait plonger à plus de 8% du PIB.

Déficit public et dette publique en France (en % du PIB) 3. Une récession (diminution sur au moins deux trimestres consécutifs du PIB), ou un ralentissement de la croissance du PIB, provoque, en général, un déficit du budget ublic en diminuant les recettes fiscales et sociales (diminution des profits des entreprises, ralentissement des revenus des ménages, diminution des dépenses, diminutions des cotisations dues à la montée du chômage) et en augmentant les dépenses publiques (plus de chômeurs, de pauvres à secourir).

Il s’agit d’un « déficit conjoncturel Pour les économistes libéraux, l’Etat doit gérer son budget comme un bon père de famille. Le budget de l’Etat doit être équilibré car l’Etat n’a pas à intervenir dans l’économie qui est régulée ar le marché. Lorsqu’un déficit conjonct t doit tout faire pour le