INTRODUCTION La Seconde Guerre mondiale fut la plus dévastatrice de l’histoire en termes de vies humaines et de destructions matérielles. Elle éclata en 1939 sous la forme d’un conflit européen opposant principalement l’Allemagne à la coalition franco-britannique, mais se généralisa bientôt, impliquant presque toutes les nations du globe. Quand la guerre s’acheva, en 1945, le monde, doté d’un équilibre nouveau, était dominé par les États-Unis et par l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). . LES CAUSES DE LA or7 Il faut distinguer lesc • immédiate. aines de la cause A- Les héritages de la Premi re Guerre mon iale À la conférence de la Paix réunie à Paris, de janvier à mai 1919, le « conseil des quatre » (France, Royaume-Uni, Italie et États- Unis) avait imposé la volonté des vainqueurs aux vaincus, respectant peu les principes annoncés dans les Quatorze points du président Thomas Wilson.
Ainsi, les rancœurs furent nombreuses et alimentèrent les problèmes des relations internationales de l’entre-deux-guerres. L’Allemagne, considérée comme responsable du conflit, était non seulement amputée territorialement, mais aussi désarmée et, surtout, soumise au aiement, pour des décennies, d’énormes réparations. Elle jugea que le traité de Versailles qui lui était imposé était inadmissible.
Fleurissent donc en Allemagne des organisations d’extrê d’extrême-droite dès 1919 dont le parti national nazi qui développe un programme de 25 points en 1 920 comportant des dispositions expansionnistes. L’Europe centrale et orientale se retrouvait morcelée : la disparition de l’Autriche-Hongrie se traduisant par la création de nombreux petits États souvent très fragiles, mécontents de frontières qui ne tenaient que fort peu compte des problèmes e nationalités — autant de germes potentiels pour de nouveaux conflits.
Les vainqueurs s’étaient surtout préoccupés de construire « un cordon sanitaire » contre l’extension de l’idéologie révolutionnaire hors de l’URSS. L’Italie, bien que victorieuse, était elle aussi mécontente de son sort, estimant la victoire « mutilée », car ses revendications territoriales en Dalmatie et en Albanie n’étaient pas satisfaites. Ainsi, le parti national fasciste formé en 191 9, développe-t-il des ambitions annexionnistes dans son programme. Le Japon jugeait très insuffisantes ses acquisitions en Asie. La France, le Royaume-Uni et les États-Unis avaient plus ou moins atteint leurs objectifs de guerre; ils avaient anéanti l’arsenal militaire allemand, réorganisé FEurope et, en 1920, institué la Société des Nations (SDN), dont l’objectif était de garantir la sécurité et la pax. Cependant, très vte, leurs politiques divergèrent.
La France, dirigée par Georges Clemenceau, n’avait pas obtenu les garanties qu’elle demandait contre l’Allemagne! Elle se heurta au Royaume-Uni, qui, avec Lloyd George, prônait une PAG » rif 7 contre l’Allemagne! Elle se heurta au Royaume-Uni, qui, avec Lloyd George, prônait une politique plus modérée à l’égard des vaincus. Les États-Unis, quant à eux, étaient retournés dès 1919 à leur politique isolationniste tradltionnelle; le Sénat, désavouant Wilson, refusa de ratifier les traités. ar ailleurs le Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 et qui concernait l’Allemagne, a été désigné comme l’acte qui risquait d’ « achever » la ruine de la vie économique européenne. En effet, affirme John Maynard Keynes, « avant 1914, le système économique européen se groupait autour de l’Allemagne, qui ?tait le meilleur client et le fournisseur de la Russie, de l’Autriche- Hongrie, de l’Italie, de la Belgique et de la Suisse. Or le traité de paix a prlvé l’Allemagne de tous ses navires marchands de haute mer, de toutes ses colonies… l lui a enlevé les houillères de la Sarre, et le minerai de fer de la partie de la Lorraine qui avait été annexée en 1871 ; il va peut-être lui faire perdre la Silésie. Or il veut lui imposer pourtant le paiement de réparations, qu’elle ne pourrait acquitter qu’en développant ses exportations de produits industriels. Que le redressement économique de l’Allemagne soit écessaire à la reconstruction européenne, les auteurs du traité ne l’ont pas compris. ? B- Le rôle de la crise économique de 1929 La paralysie du système monétaire international, l’effondrement des échanges commerciaux accentuent les clivages entre les « nations nanties » -Eta PAGF3C,F7 l’effondrement des échanges commerciaux accentuent les clivages entre les « nations nanties » -Etats-Unis, Royaume-Uni, France- et celles qui affirment être « prolétaires » : Allemagne, Italie, Japon. Les premières disposent de réserves d’or ; elles peuvent compter sur leurs empires coloniaux. Chez les autres, la crise est catastrophique.
Dès 1931, par exemple, l’Allemagne n’est plus en mesure d’assurer le règlement de ses échanges extérieurs. En Allemagne et au Japon, la conquête d’un « espace vital » est présentée par les nationalistes comme la première nécessité. La lutte contre le chômage s’appuie sur le réarmement. La Seconde Guerre Mondiale plonge donc ses racines dans l’âpreté des antagonismes économiques. Par ailleurs, la crise affaibllt les démocraties qui sont désormais incapables de stopper les menaces de guerre que les régimes fascistes font peser sur le monde.
C- L’échec des efforts de paix à travers la sécurité collective Après l’hécatombe de la Première Guerre Mondiale, beaucoup souhaitent qu’à l’avenir la paix dépende plus de l’équilibre fragile créé par la force, mais de valeurs intangibles, comme la justice, le droit, la fraternité dont la défense est confiée à la Société des Nations. Dans les principes wilsoniens, la SDN a pour objet de régler pacifiquement les conflits par la « sécurité collective » et l’arbitrage, et de conduire à un désarmement général que préfigurent ceux imposées à l’Allemagne par le traité de Versailles et à ses alliés par les a