BLITZWOLF DER FUEHERS FACE

BLITZ WOLF LE CARTOON AU SERVICE DE LA GUERRE D’ANÉANTISSEMENT FICHE TECHNIQUE : Titre : Blitz Wolf. Genre : cartoon Technique : technicolor Date : 22 août 1942. Réalisateur : Tex Avery. Producteur : Fred Quimby, patron de la branche animation de la Métro Goldwyn Meyer. (M. G. M). Durée : IO mn. SYNOPSIS : Les deux petits coch or 19 et celui qul en constr Sni* to insouciants car ils on Wolf. ne maison en paille gression avec Adolf Mais cette confiance n’est nullement partag par le troisième petit cochon, le sergent Pork, qui s’est enrôlé dans l’armée américaine et qui a entouré sa maison d’un véritable ispositif de défense.

Les circonstances ne tardent pas à lui donner raison car le redoutable Adolf Wolf lance une attaque surprise sur Pigmania… l. PRÉSENTATION DE L’ŒUVRE A. UN CARTOON.. Blitz Wolf est un cartoon, c’est-à-dire un court métrage avec des personnages appelés toons, le plus souvent des animaux humanises, sorti sur les écrans américains le 22 août 1942. Le réalisateur en est Tex Avery. Il a été produit par Fred Quimby, innove en produisant le premier dessin animé sur pellicule de cinéma (Fantasmagorie).

Il amène son savoir-faire aux États-Unis entre 1912 et 1914 dans es studios de Fort Lee, non Ion de New-York. Ses techniques inspireront de nombreux studios et se développeront aux États-Unis. b. ET DU DESSIN ANIMÉ MODERNE Le dessin animé est un genre qui connaît un grand succès aux États-Unis dès les années 20 : par la caricature, le gag, l’imagination, le cartoon cherche à faire rire. C’est donc un slapstick2.

Tous les grands studios hollywoodiens — à commencer par celui de Walt Disney, l’inventeur du dessln animé moderne (et du premier long-métrage d’animation, Blanche-Neige et les sept nains,en 1937) — possèdent une branche animation, où, sous la houlette d’un roducteur et d’un réalisateur, travaille toute une équipe de cartoonistes et de scénaristes. Dabord en noir et blanc, accompagnés d’une bande-son à partir de la fin des années 20, les cartoons sont en couleur à partir de 1934. La bande son, presque uniquement musicale au début, privilégie désormais les dialogues et le bruitage.

Dès ce moment, jusqu’aux années 50, le cartoon connaît son âge d’or. c. LES TECHNIQUES DU DESSIN ANIMÉ À L’ÉPOQUE DE TEX AVERY Les différentes étapes qu’exige la fabrication d’un dessin animé sont fortement hiérarchisées et répétitives : 1. LE STORY-BOARD Scénario mis en images par le RÉALISATEUR, sous forme d’esquisses se succédant, pour en raconter Vhistoire, c »est le résultat de ces multiples dessins que l’on appelle le II sert de « conducteur » story-board. Il sert de « conducteur » aux diverses équipes techniques.

Une fois précisés les traits de caractère, l’apparence physique et toute la gamme des expressions possibles des héros, les avoir situés dans le décor avec les indications de mouvements de la caméra, vient la partie exécution The First Bad Man. Décor de mise en proprement dite du dessin animé. lace du décor et de l’animation. 2. ANIMATEUR, INTERVALLISTE, REALISATEUR, TRACEUR, COLORISTE L’ANIMATEUR pense et dessine au crayon les principales positions des personnages sur papier L’INTERVALLISTE exécute tous les dessins intermédiaires entre deux dessins clés dans un mouvement.

Les animateurs et intervallistes dessinaient une image par prise de vue, soit 18 images par seconde pour le cinéma muet, puis 24 images par seconde pour le cinéma sonore. LE RÉALISATEUR vérifie la qualité de l’animation. LE TRACEUR encre soigne PAGF lg essins à la plume sur des personnages, à l’aquarelle ou a la ouache sur une feuille de papier pouvant mesurer plusieurs mètres de long, afin de pouvoir réaliser de larges panoramiques4. 4. PRISE DE VUE ET PISTE SONORE Selon un ordre défini, les « cellos » sont superposés à un décor et passent sous une caméra, appelé banc-titre5, qui les photographie image par image.

On peut superposer plusieurs cellulos pour une même image. La synchronisation de la piste sonore était réalisée, à l’époque de Tex Avery, dans un grand auditorium qui projetait sans fin les images muettes du cartoon ou l’orchestre se mêlait aux choristes et aux acteurs. C. ALI SERVICE DUN PROCÉDÉ ANCIEN : LA CARICATURE ANIMALIÈRE.. La caricature animalière est un procédé ancien. On la retrouve dans les papyri 6 égyptiens, dans les fables d’Ésope7 ou celles de La Fontaine, dans les contes..

L’originalité ici est qu’elle est au service d’un média relativement nouveau : le cinéma d’animation. D. PAR UN CARTOONISTE NOVATEUR.. Né en 1908, Tex Avery meurt en 1980. Il commence sa carrière de cartooniste au début des années 30. En 1935, il est embauché par les studios Warner Bros comme réalisateur. Avec son équipe de cartoonistes dont Chuck Jones 1912-2002) qui sera le pr son talent au service farfelu, des histoires CHUCK JONES, et des situations délirantes, au service d’un humour http://www. vintagec ulture. net/chuck-jon irrévérencieux (comique de transgression). rouve son inspiration es-looney-tunes/ danslesvieillescomédles burlesques (slpastick). En désaccord avec la Warner Bros qui, dit-il, le censure, Tex Avery rejoint la MGM en 1941. Sa créativité débordante s’exprime par la création des toons suivants : Droopy, le loup, la vamp sexy, l’écureuil Casse-noisettes Blitz Wolf est le premier cartoon de cette période MGM. D. … DANS UN DOUBLE CONTEXTE HISTORIQUE. . 1942 : LE TOURNANT DE LA GUERRE… les Alliés commencent à reprendre l’initiative face aux pulssances de l’Axe, que ce soit en U. R. S.

S (Stalingrad), en Afrique du Nord (El-Alamein) ou dans le Pacifique (Mer de Corail – Midway). C’est le moment également où Yeffort de guerre américain entame son Mthme de croisière et surclasse celui des puissances de l’Axe. b. ET HOLLYWOOD EN GUERRE Jusqu’à l’entrée en guerre des États-Unis après l’attaque de Pearl Harbour par les Japonais, les studios d’animation américains n’étaient pas touchés par le conflit, mis ? art sur l’aspect financier (l’Europe en guerre était devenu un marché où les productions de ces studios ne s’écoulait plus).

D’un point de vue artistiqu ont les enjeux restaient réquisitionne tous les studios d’animation : • Disney prend la lourde tâche de vulgariser les enjeux du conflit, ses tenants et aboutissants Le patriotisme est valorisé et tous les thèmes sont bons ? mobiliser : Ex : l’intérêt pour tout un chacun de payer ses impôts en temps et heure (The New Spirit). Toutes les Stars de la compagnie sont donc mises à contribution et participent à l’effort de Guerre.

Dans cette perspective, Tex Avery et les studios Warner ne sont pas en reste, Blitz Wolf se distinguant néanmoins comme une contribution originale à la propagande de guerre antifasciste . Il. ANALYSE DE L’ŒUVRE A. TEX AVERY S’INSPIRE D’UN CONTE… Pour réaliser Blitz Wolf, Tex Avery puise son inspiration dans un conte anonyme du folklore anglo-saxon : les trois petits cochons (Three little pigs) dont les premières traces remonteraient au XVIIIème siècle, bien que le conte soit sans doute plus ancien.

Ainsi, dans le conte comme dans le dessin animé, les principales fonctions narratives sont ssumées par des animaux. B. … EN LE PARODIANT8… Tex Avery prend des libertés avec le conte d’origine. Le message s’il correspond relativement bien au conte originel, s’en trouve actualisé par les temps de guerre. Ex : Le loup, symbolise depuis le Moyen-Âge dans les contes tout ce qui fait peur à l’enfant (peur d’être dévoré, peur de l’étranger, peur d’être dans la pénombre, peur d’être uni, peur d’être kidnappé… ). Il est donc na associé ? RESSORTS COMIQUES..

LA CARICATURE Incarnée par Wolf, elle vise à le dévaloriser : • Par le comique de geste. Ex : la démarche et le salut nazi ssociés à l’attitude fourbe attribuée classiquement au loup dans le conte. PHOTOGRAMME 1 PHOTOGRAMME 2 • par le comique de sltuation. Ex : peureux, idiot et dragueur, il n’est nullement un chef de guerre terrifiant. PHOTOGRAMME 3 PHOTOGRAMME 4 • Par l’utilisation de connotations9 de deux types : • Racistes. Ex : le pied de Wolf transformé en saucisse de Francfort (stéréotype). PHOTOGRAMME 5 • Sexy, voire sexuelles.

Particularité de Tex Avery, dont il fera un des éléments de son comique de transgression. Ex: la comparaison des tailles des canons, et le sergent ork utilisant une revue de pin’ups10. PHOTOGRAMME 6 PHOTOGRAMME 7 rappelant le bombardement audacieux de Tokyo dès janvier 1942, mené par le lieutenant-colonel James Doolittle, à partir de bombardiers Hornet modifiés,lancés pour la première fois de porte-avions. PHOTOGRAMME 17 PHOTOGRAMME 18 D. POUR LE METTRE AU SERVICE DE LA GUERRE Tex Avery utilise les techniques et les codes de la propagande politique : 1.

LA SIMPLIFICATION • Les ennemis nazis et japonais sont ciblés par des symboles simples et aisément identifiables. Ex : Wolf par sa petite moustache, sa coiffure et sa démarche représente de anière évidente Hitler. La répétition de ces symboles propose une vision manichéennell : la lutte du Bien (les démocraties, incarnées parles trois petits cochons) contre le Mal (les régimes totalitaires nazis et nippons, incarnés par Wolf). 2. E GROSSISSEMENT ET LA DÉFIGURATION . Absence de nuances. Ex : le lou est fourbe, cruel et a un fort accent germanique. panneau « no japs D) s’appuyant sur le mythe du « Péril Jaune »13 né en 1905 à San Francisco et renforcé par le fait que l’attaque de Pearl Harbour le 7 décembre 1941 se soit déroulée avant la déclaration de guerre aponaise aux États-Unis (ex : discours de F. D Roosevelt du 8 décembre : « un jour à marquer du sceau de l’infamie… [… l » c’est donc le peuple japonais dans son ensemble qui est visé. Ex : la bombe lancée sur Tokyo, provoquant l’immédiate disparition sous les eaux de l’archipel nippon.

PHOTOGRAMME 19 PHOTOGRAMME 20 5. L’UNANIMI É : Les références allemandes et japonaises, et, face à elles, les références américaines, ne laissent aucun doute sur les intentions de l’auteur : • Faire accepter la guerre. • Convaincre les partisans du bien pour rassembler l’argent nécessaire à la victoire des émocraties par l’anéantissement des régimes totalitaires nazi et nippon. • Galvaniser l’esprit combatif des Américains. L’interpellation directe du spectateur à plusieurs reprises renforce cet objectif d’adhésion.

Ex : le générique de fin (The End. _. of Adolf). énonce clairement que Hitler sera détruit grâ démocraties aux dictatures. • Ensuite, parce qu’il révèle comment un outil de culture (le cinéma d’animation) peut être détourné de son rôle premier de divertissement destlné principalement aux plus jeunes pour devenir une arme redoutable de propagande alors destinée aux dultes dans le contexte de la deuxième guerre mondiale. • Enfin, parce qu’à postériori certaines scènes originales ont été gommées dans Védition parue en DVD.

Ainsi, selon la Warner, leurs connotations racistes (même si elles sont à recontextualiser dans la conjoncture de l’époque) n’ont plus lieu d’être aujourd’hui !! Cela fait mauvais effet ! À tous ces niveaux, Blitz Wolf peut donc être envisagé comme un document d’Histoire au même titre qu’une affiche, qu’un discours, qu’un article de presse NOTES : 1 . Le technicolor est une série de procédés de films en couleur ancés par la Technicolor Motion Picture Corporation, fondée par Herbert T. Kalmus, Daniel F.

Comstock et westcott en 1915. Herbert Kalmus va mettre au point en 1932 la caméra qui permet filmer tout en couleurs : la caméra Technicolor trichrome. C’est celle du technicolor classique, celle à laquelle on fait référence aujourd’hu lorsque l’on parle d’âge d’or du technicolor. Elle gère trois négatifs et blanc à la fois, entraînés en synchronisme parfait, l’un étant sensible au rouge, l’autre au vert et le dernier au bleu. Ce procédé nécessitait beaucoup de s ge final, afin que les trois