LES FEMMES ET LE SECRET

LES FEMMES ET LE SECRET Rien ne pèse tant qu’un secret ; Le porter loin est difficile aux Dames . Et je sais même sur ce fait Bon nombre d’hommes qui sont femmes. pour éprouver la sienne un Mari s’écria La nuit étant près d’elle : Ô Dieux ! qu’est-ce cela ? Je n’en puis plus ; on me déchire ; Quoi ! j’accouche d’un oeuf ! D’un oeuf? Oui, le voil? Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire On m’appellerait Poule. Enfin n’en parlez pas. La femme neuve sur ce cas, Ainsi que sur

Crut la chose, et pro Mais ce ser ;Avec les om L’Épouse ind PACE 1 Snipe to vieu e taire. Sort du lit quand le jour tut peine lev Et de courir chez sa voisine. Ma commère, dit-elle, Swlpe to vlew next page un cas est arrivé : N’en dites rien surtout, car vous me feriez battre. Mon mari vient de pondre un oeuf gros comme quatre. Au nom de Dieu gardez-vous bien D’aller publier (1) ce mystère. Vous moquez vous ? dit l’autre : Ah ! vous ne savez guère Quelle (2) je suis. Allez, ne craignez rien.

La femme du pondeur (3) s’en retourne chez elle. L’autre grille déjà de conter la nouvelle : Elle va la répandre en plus de dix endroits. Au lieu d’un oeuf elle en dit trois. Ce n’est pas encore tout, car une autre commère En dit quatre, et raconte à l’oreille le fait, Précaution peu nécessaire, Car ce n’était plus un secret. Comme le nombre d’oeufs, grâce à la renommée, De bouche en bouche allait croissant, Avant la fin de la journée Ils se montaient à plus d’un cent.