Kalynda Kanga POLI 312 Term Paper (French Version) Catégorisation des Peuples d’Afrique : Peut-on encore parler d’Indigènes? Le cas des Pygmées. or 10 Sni* to View Les enjeux et obstacles auxquels les populations indigènes sont confrontées sont de taille. Il faut prendre en compte le fait que l’Afrique soit un continent jeune et en plein développement. Entré sans vraiment l’avoir choisi dans lière de la mondialisation, il s’est rapidement retrouvé au bas de l’échelle globale de par son manque d’avancements industriels et technologiques, notamment en comparaison avec l’occident.
De ce fait, la question des indigènes a été reléguée au second plan, considérée par le gouvernement comme s’agissant d’un problème mineur. L’omniprésence et la privatisation des multinationales présentent également un danger pour ces populations qui se sont vue ? plusieurs reprises déplacées voire chassées de leur territoire initial au profit de ces corporations. Livrées à elles-mêmes, certains groupes se sont retournés vers des organisations continent africain.
Il demeure difficile de différencier peuple indigène et groupe ethnique traditionnel. Ce travail de recherche ‘intéresse plus particulièrement à la délicate situation des Pygmées d’Afrique centrale et de leur rapport au reste de la société mais aussi à l’état. On tentera également de comprendre quelles sont les solutions et les limites de ces solutions face à la détresse de ce peuple. Ainsi, la question de recherche se pose comme suit: est-il possible de considérer les Pygmées ou tout autre peuple africain comme étant indigène?
Avant d’entamer la description de l’environnement Pygmée, il paraissait important d’être conscient de l’origine étymologique de ce mot. Selon Bahuchet (1993), l’origine du mot provient u grec ‘pygmaios’ qui était à l’époque une unité de mesure qu’on traduirait en français par la coudée. En effet, ce peuple était déjà connu des grecques antiques même si ces derniers avaient fantasmé bon nombre de stéréotypes autour de leur petite taille (p. 153). Raison pour laquelle on leur avait attribué le mot Pygmée qui est finalement resté et qui aujourdhui, leur colle à la peau.
Dès le départ, le nom de ce groupe ethnique porte de lourdes connotations péjoratives qui d’ailleurs, les exaspèrent eux-mêmes. ‘En vérité, les Pygmées n’existent pas. Les hommes qui existent ont noms Baka, BaBongo, BaKola, BaAka, BaSua, Èfè, Asua, BaTwa… Qui saura jamais ce qu’ils ont en commun, autrement que d’exciter l’imagination des occidentaux? ‘ 1993) (P. 175). En premier lieu, il convient, afin de mieux com 10 l’imagination des Occidentaux? ‘ (Bahuchet, 1993) (p. 175).
En premier lieu, il convient, afin de mieux comprendre les contraintes actuelles auxquelles sont confrontés les Pygmées de décrire leur mode de vie initial. D’après le GITPA (Groupe International de Travail pour les Peuples Autochtones), les Pygmées seraient recensés au nombre avoisinant les 200 00. Contrairement à d’autres peuples dits indigènes, ils sont dispersés en petits groupes dans toute la région centrale de l’Afrique notamment au Cameroun, au Gabon, au Congo, en RDC mais également en RCA, au Rwanda et en Ouganda.
Dkamela et Oyono (2003) les qualifient de ‘peuples forestiers’ possédant une connaissance accrue des plantes et de la forêt qui les environne faisant de la chasse et de la collecte leur principale activité (p. 340). Il faut également savoir qu’ils étaient, du moins au départ, habitué à un mode de vie nomade. Malheureusement, ‘sous l’impulsion des autorités administratives, es Pygmées ont commencé à se fixer dans les villages ) L’objectif du gouvernement camerounais était de les amener à se ‘sédentariser’, à être moins mobiles. ‘ (Dkamela & Oyono, p. 342).
Devrait-on parler de choc culturel? Si oui, à qui la faute? À ceux qui, d’un côté ont chercher, tant bien que mal, à conserver leur mœurs et coutumes; qultte à être marginalisé par le reste de la société ou, au contraire, faudrait-il en vouloir à l’État et ? l’inconscient collectif qui, pour x ou y raison cherche coûte que coûte à ‘intégrer’ (voire assimiler) ces autochtones à adopter un cadre ue coûte à ‘intégrer’ (voire assimiler) ces autochtones à adopter un cadre de vie plus classique et conventionnel afin de pouvoir entrer dans le bon moule.
Comme expliqué ci-avant, le terme d’indigène’ prend un sens tout particulier sur le continent Africain puisqu’il reste compliqué, à quelques exceptions près de prouver à quel moment précis se sont installés les peuples et ethnies dans les régions qu’elles occupent à l’heure actuelle. Lorsque Hodge (2009) rapporte le récit de l’activiste Masai Parkipuny, on comprend alors clairement que cette notion d’indigénéité reste mal comprise par les
Africains au sens large. En effet, lorsque Parkipuny rentre dans sa Tanzanie natale avec son projet en vue de protéger les indigènes Masal, la réponse de ses concltoyens est sans équivoque: ‘We are all indigenous in Africa’. (p. 3). Assurément, qu’est-ce qui différencie significativement un peuple appelé indigène d’un autre conservant tout autant sa culture, sa langue et son patrimoine, mais qui pour autant n’endosse pas ce titre.
Plusieurs hypothèses viennent souligner l’importance de qualifier certains groupes d’autochtones. Parmi celle qui semble être des plus pertinentes, l s’agirait d’une volonté de protéger ceux qui seraient exposés à des dangers qui mèneraient à l’extinction de leur patrimoine culturel mais surtout à la dépoullle de leurs terrltoires ancestraux. Car au fond, ethnie et indigénéité ne s’opposent pas, bien au contraire.
L’activiste belge De Boeck (pas de date) nous fait comprendre dans ses écrits que le concept d’indigénéité, du 0 L’activiste belge De Boeck (pas de date) nous fait comprendre dans ses écrits que le concept d’indigénéité, du moins en pays africains s’est établi depuis l’arrivée des européens dans un soucis e volontairement dévaloriser certains peuples au détriment d’autres pour que le règne colonial s’effectue plus facilement et que les peuples soient divisés. L’ethnie ne fait son apparition comme élément obligatoire qu’au moment de la colonisation lourde, soit la prise du contrôle politique direct, plein et entier de tout le continent par les puissances européennes. ‘ (pas de pages). Il ajoute: ‘Dans le même ordre d’idée, il y a une différence culturelle entre les modes de vie « les plus primitifs » (Pygmées, Hottentots) et les autres. Le caractère rudimentaire de leur mode e vie tient, non à une incapacité culturelle, mais à ce mode de vie de « réfugiés »‘. (pas de pages).
Toujours est-il que les gouvernements ne valideraient certainement pas ces théories même si tout laisse à penser qu’elles semblent logiques et pertinentes. Sur la question des Pygmées au Cameroun comme ailleurs, la position de l’état reste sans appel: ‘Bien qu’étant sur le papier des «citoyens» ? part entière, les Pygmées vivent dans les faits aux marges de la société’ (Dkamela, Oyono, 2003) (p. 342). Comme nous l’explique Hodgson (2009) dans son article, la plupart des gouvernements fricains possède des arguments déjà bien rôdés sur la question.
Premièrement, les gouvernements assurent que si un ou plusieurs groupes ethniques au sein du pays se revendiquent comme PAGF s 0 que si un ou plusieurs groupes ethniques au sein du pays se revendiquent comme indigène, cela provoquerait automatiquement une division sociale qui nuirait au bien-être et à l’unité de la nation. Toujours d’après ses représentants, les gouvernements ont tendance à banaliser le sort de ces populations, trop préoccupés par d’autres enjeux qu’ils considèrent plus important car plus profitables à l’avancée de eurs pays. Some African states, wary of the validity and potential divisiveness of the claims and desperate to protect their already fragile sovereignty, challenged these new relational and structural definitions of « indigenous »‘. (p. 23) D’ailleurs, les gouvernements ne sont pas les seuls à profiter de l’absence de droits des peuples indlgènes: les multinationales aussi profitent du manque de protection à leur égard afin de pouvoir user et abuser de certains espaces dont ils auraient éventuellement besoin pour exercer leur exploitation.
Alors, l’argent devient en quelques sortes le erf de la guerre. En témoigne le cas des Pygmées du Nord- Cameroun, forcés à quitter leur forêt, leur maison, au bénéfice de ces dites corporations. Sanson, Croizer & Bodinier (2014) déplorent ainsi que : ‘les Pygmées ont été repoussés de la forêt. Ils ont perdu leurs terres depuis que [‘accès au parc leur est interdit. Aujourd’hui, autour de cette zone, des multinationales continuent de défricher pour créer d’immenses plantations de palmiers à huile ou d’hévéa.
En périphérie, les Pygmées travaillent comme ouvriers agricoles dans des conditions 6 0 d’hévéa. En périphérie, les des conditions proches de l’esclavage. ‘ (pas de pages). Hodgson (2009) confirme également ce fléau hégémonique de la main mise occidentale sur les ressources d’Afrique où certaines zones sont, ou du moins étaient habitées pendant longtemps par des populations autochtones. ‘Efforts at forced assimilation first by the colonial and then by the postcolonial state were not unique, but part of a global pattern’ (p. 5).
Plus grave encore, leur habitat naturel, menacé par le soi-disant ‘progrès’ économique décime un peu plus chaque jour les forêts où les Pygmées ont élu omicile. Comme nous l’explique Libali (2001) ile rétrécissement continu et accéléré du domaine forestier exploitable selon leur mode de vie originel, les pygmées sont amenés à s’installer progressivement et à s’attacher à la vie villageoise. leur faible capacité d’affirmation propre, constituent à n’en point douter la cause majeure de leur faible épanouissement actuel. ‘ (pas de page). Heureusement, des alternatives pour le mieux-être des populations indigènes existent.
Dans le cas des Pygmées par exemple et selon Dkamela & Oyono (2003), leur obligation ? a sédentarité a déclenché l’action et la réaction de plusieurs ONG (Organisations Non Gouvernementales). Certaines d’entre elles sont directement venues en aide aux Pygmées du Nord Cameroun se chargeant de leur fournir des services et aides dans le secteur de la santé mais aussi d’apporter une amélioration au niveau de leur moyen d 7 0 dans le secteur de la santé mais aussi d’apporter une amélioration au niveau de leur moyen de production agricole et enfin une tentative de développer et mettre en place un système éducatif.
Malgré cette bonne volonté, les actions de ces ONG e se sont pas avérées efficaces. En effet, Dkamela et Oyono (2003) expliquent que ‘ce «volontarisme développementiste» nia pas amélioré les conditions de vie des Pygmées, généralement abordées sous l’angle de la mystique, de la modernité et des valeurs exogènes’ (p. 342). En d’autres termes, les Pygmées ont perçu cette aide comme étant une manière supplémentaire de les contrôler plutôt que de les libérer de ce mode de vie qui ne leur ressemble pas. Bien entendu, cet exemple n’est pas représentatif de l’aide sociale apportée à toutes les populations autochtones.
Il s’agit simplement de montrer que parfois les solutions de ces organisations peuvent être perçues par ces groupes comme une oppression. Au niveau des lois, qu’est-ce qu’il en est? Lorsqu’on sait que dans certains pays d’Afrique les lois en faveur de la protection de la faune et de la flore sont entrées en vigueur est une abnégation quand ces peuples dits indigènes ne sont pas reconnu au niveau national et ne font pas le sujet de lois écrites visant à les protéger. En témoigne Hodge (2009) qul rapporte les plaintes d’un activiste Masai en ces mots: ‘Wild Life have more rights than Maasai’ (p. 6).
Cet effet coup de poing renvoie ainsi les dirigeants mais également les citoyens Africains face à eux-mêmes et à leur responsabilités. Car il s’ag 0 dirigeants mais également les citoyens Africains face à eux- mêmes et à leur responsabilités. Car il s’agit là de dignité humaine; non pas que la nature ne devrait pas être protégée, mais qu’il reste prlmordial de traiter des indigènes à titre égal que les autres puisqu’il s’agit en fin de compte d’une même race, la race humaine. De même, Joiris (1997) pousse encore plus loin sa recherche et stipule que les programmes de protection e l’environnement accuseraient (à tort? les populations autochtones comme fautives de la dégradation de la nature (p. 100). Pour Joiris (1997), ce problème de communication provient du fait qu’il existe trop de clichés négatifs autour des cultures autochtones. Par conséquent, les gouvernements nationaux mais surtout les occidentaux ont développé une ‘représentation arbitraire des sociétés forestières’ (p. 100). ‘De par son assimilation au «bon sauvage», le Pygmée est présenté comme faisant partie d’une société, certes humaine, mais entièrement ? ‘intérieur du monde naturel. (p. 100). En conclusion, la notion d’indigène en Afrique ne prend pas le même sens qu’ailleurs sur le globe. En effet, une des premieres caractéristiques de ce terme se traduit par l’appartenance ancestrale d’une terre à un groupe culturel précis. Or, les africains étant originaires de leur propres continent, il devient extrêmement complexe de déterminer mais surtout d’affirmer que les territoires actuels où résident ces groupes ne leur appartenaient pas par le passé. Également, la frontière entre peuples considérés comme indigènes e PAGF 10