Compte rendu sur la préface de 1830 Hernani Hernani, ou IHonneur castillan est une pièce de théâtre de Victor H ugo représentée pour la première fois à la Comédie-Française le 25 février 1830 et publiée la même ann org Sni* to View Cette pièce, parmi le représentation Hugo et dont la déclencha la bataille d’Hernani, consacra le genre du drame romantique. La bataille d’Hernani est le nom donné à la polémique et aux chahuts qui entourèrent en 1830 les représentations de la pièce Hernani.
Héritière d’une longue série de conflits autour de l’esthétique théâtrale, la bataille ‘Hernani, aux motivations politiques au moins autant qu’esthétiques, est restée célèbre pour avoir été le terrain d’affrontement entre les « classiques partisans d’une hiérarchisation stricte des genres théâtraux, et la nouvelle génération des « pas permis à ceux autour desquels s’amassent incessamment calomnies, injures, haines, jalousies, sourdes menées, basses trahisons ; hommes loyaux auxquels on fait une guerre déloyale ; hommes dévoués qui ne voudraient enfin que doter le pays dune liberté de plus, celle de l’art, celle de l’intelligence ; hommes laborieux qui poursuivent aisiblement leur oeuvre de conscience, en proie d’un côté à de viles machinations de censure et de police, en butte de l’autre, trop souvent, à l’ingratitude des esprits memes pour lesquels ils travaillent ; ne leur est-il pas permis de retourner quelquefois la tête avec envie vers ceux qui sont tombés derriere eux et qui dorment dans le tombeau ? Invideo, disait Luther dans le cimetière de Worms, invideo, quia quiescunt. • »Qu’importe toutefois ? Jeunes gens, ayons bon courage ! Si rude qu’on nous veuille faire le présent, l’avenir sera beau. Le romantisme, tant de fois mal défini, ‘est, à tout prendre, et c’est là sa définition réelle, si l’on ne l’envisage que sous son côté militant, que le libéralisme en littérature. Cette vérité est déjà comprise à peu près de tous les bons esprits, et le nombre en est grand ; et bientôt, car l’œuvre est déjà bien avancée, le libéralisme littéraire ne sera pas moins populaire que le libéralisme politique.
La liberté dans l’art, la liberté dans la société, voilà le double but auquel doivent tendre d’un même pas taus les esprits conséquents et logiques ; e bann auquel doivent tendre d’un même pas tous les esprits onséquents et logiques ; voilà la double bannière qui rallie, ? bien peu d’intelligences près (lesquelles s’éclaireront), toute la jeunesse si forte et si patiente d’aujourd’hui ; puis, avec la jeunesse et à sa tête l’élite de la génération qui nous a précédés, tous ces sages vieillards qui, après le premier moment de défiance et d’examen, ont reconnu que ce que font leurs fils est une conséquence de ce qu’ils ont fait eux-mêmes, et que la liberté littéraire est fille de la liberté politique. Ce principe est celui du siècle, et prévaudra.
Les ultras de tout genre, lassiques ou monarchiques, auront beau se prêter secours pour refaire l’ancien régime de toutes pièces, société et littérature ; chaque progrès du pays, chaque développement des intelligences, chaque pas de la liberté fera crouler tout ce qu’ils auront échafaudé. Et, en définitive, leurs efforts de réaction auront été utiles. En révolution, tout mouvement fait avancer. La vérité et la liberté ont cela d’excellent que tout ce qu’on fait pour elles et tout ce qu’on fait contre elles les sert également. Or, après tant de grandes choses que nos pères ont aites, et que nous avons vues, nous voilà sortis de la vieille forme sociale ; comment ne sortirions-nous pas de la vieille forme poétique ? A peuple nouveau, art nouveau.
Tout en admirant la littérature de Louis XIV si bien adaptée à sa monarchle, elle saura bien avoir sa littérature la littérature de Louis XIV si bien adaptée à sa monarchie, elle saura bien avoir sa littérature propre et personnelle et nationale, cette France actuelle, cette France du dixneuvième siècle, à qui Mirabeau a fait sa liberté et Napoléon sa puissance. » Qu’on pardonne à l’auteur de ce drame de se citer ici lui-même ; es paroles ont si peu le don de se graver dans les esprits, qu’il aurait souvent besoin de les rappeler. D’ailleurs, aujourd’hui, il n’est peut-être point hors de propos de remettre sous les yeux des lecteurs les deux pages qu’on vient de transcrire.
Ce n’est pas que ce drame puisse en rien mériter le beau nom d’art nouveau, de poésie nouvelle, loin de là ; mais c’est que le principe de la liberté en littérature vient de faire un pas ; c’est qu’un progrès vient de s’accomplir, non dans l’art, ce drame est trop peu de chose, mais dans le public ; c’est que, sous ce rapport du oins, une partie des pronostics hasardés plus haut viennent de se realiser. Il y avait péril, en effet, à changer ainsi brusquement d’auditoire, ? risquer sur le théâtre des tentatives confiées jusqu’ici seulement au papier qui souffre tout ; le public des livres est bien différent du public des spectacles, et l’on pouvait craindre de voir le second repousser ce que le premier avait accepté. II té.
Le principe de la liberté compris par le monde qui lit et qui médite, n’a pas été moins complètement adopté par cette immense foule, avide des pures émotlons de l’art, qui inonde chaque soir es théâtres de Paris. Cette voix haute et puissante du peuple, qui ressemble à celle de Dieu, veut désormais que la poésie ait la même devise que la politique : TOLÉRANCE ET LIBERTÉ. Maintenant vienne le poète ! il y a un public. Et cette liberté, le public la veut telle qu’elle doit être, se conciliant avec l’ordre, dans l’état, avec l’art, dans la llttérature. La liberté a une sagesse qui lui est propre, et sans laquelle elle n’est pas complète.
Que les vieilles règles de d’Aubignac meurent avec les vieilles coutumes de Cujas, cela est bien ; qu’à une littérature de cour succède une ittérature de peuple, cela est mieux encore ; mais surtout qu’une raison intérieure se rencontre au fond de toutes ces nouveautés. Que le principe de liberté fasse son affaire, mais qu’il la fasse bien. Dans les lettres, comme dans la société, point détiquette, point d’anarchie : des lois. Ni talons rouges, ni bonnet rouge. • Voilà ce que veut le public, et il veut bien. Quant à nous, par déférence pour ce public qui a accueilli avec tant d’indulgence un essai qui en méritait si peu, nous lui donnons ce drame aujourd hui tel qu’il a été représenté. Le jour viendra peut-être de le publier tel qu’il a été onçu par l’auteur, en indiquant et en discutant les modifications que la scène lui a fait subir.
Ces détails de critique peuvent ne pas être sans intérêt ni sans enseignements, mais ils sembleraient minutieux aujourd’hui ; la liberté de l’art est admise, la question principale est résolue ; à quoi bon s’arrêter aux questions secondaires ? Nous y reviendrons du reste quelque jour, et nous parlerons aussi, bien en détail, en la ruinant par les raisonnements et par les faits, de cette censure dramatique qui est le seul obstacle à la liberté du théâtre, maintenant qu’il ny en a plus dans le public. Nous essayerons, ? nos risques et périls et par dévouement aux choses de l’art, de caractériser les mille abus de cette petite inquisition de l’esprit, qui a, comme l’autre saint-office, ses juges secrets, ses bourreaux masqués, ses tortures, ses mutilations et sa peine de mort.
Nous déchirerons, s’il se peut, ces langes de police dont il est honteux que le théâtre soit encore emmailloté au dix-neuvième siècle. • Aujourd’hui il ne doit y avoir place que pour la reconnaissance et les remerciements. Cest au public que l’auteur de ce drame adresse les siens, et du fond du coeur. Cette oeuvre, non e talent, mais de conscience et de liberté, a été généreusement protégée contre bien des inimitiés par le public, parce que le public est toujours, aussi lui, consciencieux et libre. Grâces lul soient donc rendues, ainsi qu’à cette jeunesse puissante qui a porté Grâces lui soient donc rendues, ainsi qu’à cette jeunesse puissante qui a porté aide et faveur à l’ouvrage d’un jeune homme sincère et indépendant comme elle !
C’est pour elle surtout qu’il travaille, parce que ce serait une gloire bien haute que l’applaudissement de cette élite de jeunes hommes, intelligente, logique, conséquente, vraiment ibérale en littérature comme en politique, noble génération qui ne se refuse pas ? ouvrir les deux yeux à la vérité et à recevoir la lumière des deux côtés. • Quant à son oeuvre en elle-même, il n’en parlera pas. • Il accepte les critiques qui en ont été faites, les plus sévères comme les plus bienveillantes, parce qu’on peut profiter à toutes. Il n’ose se flatter que tout le monde ait compris du premier coup ce drame, dont le Romancero general est la véritable clef. Il prierait volontiers les personnes que cet ouvrage a pu choquer de relire Le Cid, Don Sanche, Mcomède, ou lutôt tout Corneille et tout Molière, ces grands et admirables poètes.
Cette lecture, si pourtant elles veulent bien faire d’abord la part de l’immense infériorité de l’auteur d’Hernani, les rendra peut-être moins sévères pour certaines choses qui ont pu les blesser dans la forme ou dans le fond de ce drame. En somme, le moment n’est peut-être pas encore venu de le juger. Hernani n’est jusqu Ici que la première pierre d’un édifice qui existe tout construit dans la tête de son auteur, mais dont l’ensembl édifice qui l’ensemble peut seul donner quelque valeur à ce drame. peut-être ne trouvera-t-on pas auvaise un jour la fantaisie qui lui a pris de mettre, comme l’architecte de Bourges, une porte presque moresque à sa cathédrale gothique. • En attendant, ce qu’il a fait est bien peu de chose, il le sait.
Puissent le temps et la force ne pas lui manquer pour achever son oeuvre ! Elle ne vaudra qu’autant qu’elle sera terminée. Il n’est pas de ces poètes privilégiés qui peuvent mourir ou s’interrompre avant d’avoir fini, sans péril pour leur mémoire ; il n’est pas de ceux qui restent grands, même sans avoir complété leur ouvrage, heureux hommes dont on peut dire ce que Virgile disait de Carthage ébauchée : ?? Pendent opera interrupta, mineque • Murorum ingentes ! Compte Rendu Dans cette préface, Hugo revendique l’engagement du poète aux côtés du peuple. L’auteur réaffirme ses dires exposés dans la Préface de Cromwell qui est une pièce de théâtre de Victor Hugo publiée en 1827.
Cest à la fois une fresque historique de l’An e siècle et le portrait du pac;F8CFq vrai, le peuple, car c’est lui qui rend les œuvres immortelles, et que « la poésie ait la même devise que la politique : TOLÉRANCE ET LIBERTÉ » • Hugo, dans sa préface, distingue trois âges de l’humanité: l’âge lyrique où les ommes composaient des odes et des hymnes à la gloire de leur Créateur; puis vient l’âge épique correspondant à l’Antiquité. Enfin arrive l’âge dramatique, créé par le Christianisme. Ce dernier révèle la dualité de l’homme, divisé entre la chair et l’esprit, la terre et le ciel, la mort et la vie éternelle. Ce lien entre le drame et le Christianisme permet ? Hugo d’élaborer une explication rationnelle du mélange des genres : l’homme, en vivant cette dualité, ne peut en effet se contenter du sublime: il veut aussi du grotesque.
C’est par exemple le sublime de la cathédrale Notre-Dame de Paris abritant le grotesque du personnage de Quasimodo. Dès lors, pour Hugo, la séparation des genres comiques et tragique ne se justifie pas : le drame doit mêler le grotesque et le sublime car « tout ce qui est dans la nature est dans l’art. » De même, les unités de temps et de lieu n’ont pas de raison d’être: Hugo dénonce le récit des événements qui se passent hors-scène, tandis que « toute son action a sa durée propre comme son lieu particulier. » Par contre, il reste fidèle au vers mais lui don sse qui lui permet plus de pat* g rif q fidèle au vers mais lui donne une souplesse qui lui permet plus de