Origine du mot « autisme » Le terme « autisme » vient du grec « auto » qui signifie « soi-même ». Il est employé en psychiatrie pour la première fois en 1911 pa le psychiatre suisse Eugène Bleuler. Il l’utilise pour désigner dans la schizophrénie adulte la perte du contact avec la réalité extérieure qui rend difficile ou impossible pour le patient toute communication avec l’Autre. Plus tard, d’autres auteurs le décriront comme un symptôme particulier, non spécifique de la schizophrénie, et en feront ainsi une pathologie à part entière.
Les hypothèses géné ua• • Au niveau des jumea s), si l’un des membres est autiste, dans 70% des cas le second l’est aussi. Il est donc admis qu’existe un potentiel génétique (inné). Mais d’autres facteurs joueront leur rôle sur ce terrain privilégié, puisque pour les faux jumeaux (ou hétérozygotes), on observe malgré tout 1096 de concordance. Cette proportion étant très supérieure aux moyennes nationales (env. /1 500 enfants), on admet qu’existe également une influence de l’environnement proche (acquls). L’autisme de KANNER En 1943, dans un article intitulé « Autistic Disturbance of Affective Contact », le psychiatre américain L. Kanner décrit sous le terme « d’autisme infantile précoce » un tableau clinique caractérisé par l’incapacité pour le bébé, dès sa naissance sa naissance, d’établir des contacts affectifs avec son entourage.
KANNER spécifie les caractéristiques de ce symptôme, et en fait un syndrome clinique à part entière, avec un mode d’apparition et une évolution radicalement distincts de la schlzophrénie: « ce n’est pas comme dans la schizophrénie infantile ou adulte, un ommencement à partir d’une relation initiale présente, ce n’est pas un retrait de la participation à l’existence d’autrefois.
Il y a, depuis le départ, une extrême solitude de l’autiste qui, toutes les fois que cela lui est possible, dédaigne, ignore, exclut tout ce qui vient de l’extérieur’ KANNER note dans son article plusieurs signes cliniques particuliers à cette forme de psychose qu’est l’autisme: 1. Un début précoce des troubles avant la fin des deux premières années de la vie, 2. Un isolement extrême: l’attitude de l’enfant est marquée par ne profonde indifférence et un désintérêt total vis-a-vis des personnes et des objets extérieurs; 3.
Une grande immuabilité; 4. Des stéréotypies gestuelles, certains gestes apparaissant étranges et répétitifs, comme agiter un mouchoir continuellement devant les yeux, remuer les doigts devant le visage, déambuler sur la pointe des pieds, tournoyer sur soi-même, se balancer d’avant en arrière pendant des heures. 5. Des troubles du langage: l’enfant est soit totalement mutique, soit il émet des sons sans signification, soit il répète les mots san
PAG » OF d mutique, soit il émet des sons sans signification, soit il répète les mots sans valeur communicative (l’écholalie est une répétition en écho des mots ou des phrases des autres). Il note aussi l’incapacité d’utillser les noms propres, et l’utilisation des néologismes. L Kanner décrit enfin l’intelligence et la mémoire exceptionnelles de ces enfants, et ces derniers traits caractéristiques distinguent l’autisme de toutes les autresformes d’arriération connues en psychiatrie. Les psychoses infantiles précoces A la suite des travaux de L.
Kanner, plusieurs affections sont regroupees sous le terme générlque de « psychoses infantiles précoces », qui présentent les mêmes symptômes que ceux décrits par lui. Ainsi en 1957, Margaret Mahler a décrit la « psychose symbiotique » dont elle note les particularités: Elle débute dans la seconde année de la vie de l’enfant,’ Elle est précédée d’une phase dite « normale » de développement; Son apparition se fait principalement à des moments clés de l’évolution psychologique de l’enfant, marqués par l’abandon de la fusion symbiotique d’avec la mère;
Elle est caractérisée au niveau clinique par une angoisse de mort massive, en réaction à ces expériences traumatisantes de séparation; Elle commence par l’apparition brutale d’une déstructuration de la personnalité, avec atteinte grave de la communication, perte du langage et apparition des symptômes psychotiques. Les théories et thérapies la communication, perte du langage et apparition des symptômes psychotiques. Les théories et thérapies psychanalytiques Beaucoup de soignants ont consacré une partie de leur vie ? tenter de comprendre la pathologie autistique, et proposer es modèles thérapeutiques adaptés.
Ainsi la psychiatre américaine née en Hongrie: Margaret Mahler (1897-1985), le psychiatre et psychanalysteaméricain d’origine viennoise Bruno Bettelheim (1903-1990), la pédiatre française Françoise Dolto (1908-1988), la psychanalyste d’origine britannique Frances Tustin (1913-1994), l’éducateur spécialisé Fernand Deligny (1913-1996), la psychanalyste lacanienne française Maud Mannoni (1923-1998)… etc. Mais toutes leurs recherches sur l’inconscient humain, les relations pathologiques ou la prise n charge thérapeutique vont attirer critique et opposition dans le monde.
La réaction contestataire fut particulièrement influente dans les milieux religieux anglo-saxons au début des années 1980. Elle apparut en France à partir de 1990. S’opposant violemment aux découvertes freudiennes, plusieurs médecins, scientifiques et responsables politiques réfuteront bientôt l’ensemble des théories et thérapies psychanalytiques. En 2012, l’organe officiel consultatif HAS (Haute Autorité de Santé) en vient à dénier la « pertinence des interventions fondées sur la psychanalyse »