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CHAPITRE VII L’ENTREPRISE L’entreprise est une institution, c’est-à-dire un ensemble objectivé de rapport humains hiérarchisé et centralisé. L’entreprise, ça n’est pas un objet matériel ni une fiction. C’est une réalité, la réalité de relations sociales spécifiques qui organise la possibilité de relations marchandes avec l’individu. En comptabilité nationale, on considère que l’entreprise, c’est une unité de production de biens ou de services marchands. C’est une définition f différentes manières. e or 20 Slgnifie que l’entrepri peu, très grande entrepris milliers de salariés. El réaliser de n, cela ussi bien que d’une es servlces qul doivent être vendus sur un marche. Celas pare ainsi la nation d’entreprise de celle d’administration publique. une administration ne vend pas sa production. Une administration se finance par les impôts. Cette valorisation de la production par le marché a une importance : c’est-à-dire que l’entreprise est une organisation contrainte par les ressources qu’elle tire de la vente de ses produits.

Elle est nécessairement tournée vers une certaine efficacité marchande qui est la condition pour qu’elle continue à avoir des ressources matérielles et financières pour fonctionner. L’entreprise n’a pas une forme unique : elle peut avoir des caractéristiques variées selon les époques, selon les pays…. La logique des différentes entreprises peut être différente et marque la physionomie du capitalisme. Le est modifié selon le contexte. L’INSTITUTIONNALISATION DE L’ENTREPRISE A. POURQUOI L’ENTREPRISE ? Dans un modèle purement marchand, il n’y aurait pas d’entreprise.

A la base de la pensée néoclassique l’entreprise n’existe pas, il y a des marchés distincts qui occupent tôt respace que nous accordons ? l’entreprise. 1. Les coûts de transaction (Coase) le marché est bien sûr la procédure en RONALD COASE — principe la plus efficace, mais les transactions marchandes ont elles-même un coût. Il faut s’informer sur la disponibilité, sur les propriétés de ce que l’on veut acheter. II faut s’assurer de la fiabilité des contrats. Chaque opération marchande a un coût spécifique qu’il faut retirer aux avantages traditionnels du marché.

Ainsi, il faut trouver un moyen de faire abstraction des contraintes du marché. Cependant, cela n’est pas le cas quand il s’agit de trouver un produit rare et spécifique, un produit pour lequel n’existe pas un marché étendu. Il est beaucoup moins coûteux de recourir ? l’organisation de l’entreprise plutôt qu’au marché. En outre, la plupart des salariés ne sont pas sur le marché du travail : ils sont membres d’une organisation avec laquelle ils ont signé un contrat de travail, moyennant quoi ils ont la garantie de conserver leur emploi pendant une certaine durée.

Et l’entreprise s’engage ? ne pas recourir au marché pour les remplacer. En effet, il semble une bonne affaire de pouvoir mettre les salariés les uns en concurrence avec les autres. Le travailleur doit aches spécifiques cave lui donnée sur le marché et se crée dans l’entreprise elle-même. Le travailleur accumule une certaine expérience qui accroit son efficacité. Par conséquent, pour beaucoup de taches, c’est une très mauvaise idée de remplacer à tout moment les travailleurs en fonction du prix du travail sur le marché.

La rotation du personnel a un coût en réalité considérable pour l’entreprise qui a tout intérêt à avoir une relation sur la durée avec ses travailleurs. En fait, cette organisation sera surtout beaucoup plus avantageuse pour les travailleurs. Ansl, l’entreprise est nécessaire : elle est supérieure au marché dans tous les cas où les coûts de ransaction sont élevés. L’importance des coûts de transaction peut évidemment varier. Les entreprises ont souvent davantage recours à des fournisseurs extérieurs qu’à leur organisation interne.

En revanche, plus les marchés s’étendent plus il y a de domaines où la fourniture peut s’effectuer de façon réduite dans le cas contraire, elle doit recourir à l’organisation : interne et hiérarchisée. 2. a « rationalité limitée » (Simons) La rationalité weberienne, c’est un certain comportement des agents économiques, sociaux, qui sépare leurs activités et spécifie leurs moyens en fonction des fins. L’autre acception de la rationalité, c’est la calculabilité les agents économiques sont capables à la suite d’un calcul de trouver à chaque occasion la mellleure solution pour n’importe quel problème économique.

A l’extrême, les agents économiques seraient ainsi totalement omniscients et pourraient se comporter de façon optimale sur un marché. Seulement, dans la réalité, il y a quelques diffi t pas omniscient) c’est-à- PAGF 3 OF quelques difficultés (on n’est pas omniscient) c’est-à-dire on a des déficits d’informations, on ne connaît pas exactement la nature du produit que l’on va acquérir. On ne connaît pas exactement le comportement que va adopter le travailleur que l’on a embauché, on ne connaît pas exactement les attitudes des entreprises.

Ily a en permanence une incertitude qui empêche les agents de choisir en toute connaissance de cause les meilleures solutions à tout moment. Ainsi, les conséquences peuvent être le renoncement à la transaction, la méfiance à l’égard des opérations. Simons a recours à la notion de rationalité limitée, qui permet d’avolr une approche plus réaliste des relations sur le marché mais pour ce qui nous occupe des elations dans une entreprise; La rationalité limitée, c’est que on ne connaît pas forcément la meilleure solution au problème, mais on connaît le meilleur moyen pour limiter les risques.

Je ne sais pas comment vendre à moindre coût mes produits, mais je sais que si mes salariés travaillent plus, la production sera orientée à la hausse et moins chère. Dans l’organisation, on va pouvoir mettre en place de telles procédures pour réduire l’incertitude. En fait, [‘entreprise apparaît comme un ensemble de procédures instituées. Il y a un effet important de l’expérience L’entreprise devient ainsi un nsemble de règles, un ensemble de conventions qui répondent à un problème de rationalité procédurale, de rationalité limitée. 3.

Les économies d’échelle C’est le fait qu’en produisant en grande série, on réduit les coûts unitaires. La production d’un grande nombre d’unités permettra d’amortir le coût de la chaine de montage et donc la production de masse est moins coûteuse que la production coût de la chaine de montage et donc la production de masse est moins coûteuse que la production de type artisanal. Sans économies d’échelle : l’entreprlse serait toujours individuelle t il n’y aurait aucune raison de regrouper des travailleurs dans un même lieu puisque chacun individuellement pourrait produire dans les mêmes conditions de rentabilité.

Donc, une des raisons de l’entreprise, c’est bien cette existence d’économies d’échelle. La production en grande série par une organisation est généralement plus efficace que des productions individuelles qui pourraient se confronter directement au marché. plus le capital s’accumule, plus apparaissent des occasions de réaliser des économies d’échelle, ce qui explique la concentration à long terme des entreprises. Il y a des avantages beaucoup plus important ainsi. B. DE L’ORGANISATION PATRIMONIALE À L’INSTITUTION A ses débuts, l’entreprise est générale l’extension du patrimoine de son propriétaire.

Il y a donc confusion entre direction de l’entreprise, travail et propriété. Cependant, la petite entreprise n’est pas toujours viable : dans beaucoup de cas elle a des opportunités et la nécessité de s’agrandir donc de complexifier son organisation. Au sein de l’entreprise s’opère une division du travail (DURKHEIM : la solidarité organique). Le travail va être confié à des salariés, les onctions d’encadrement des salariés auront tendance à échapper au patron lui-même pour des raisons d’efficacité — quand l’entreprise atteint une certaine importance, elle dépasse les capacités d’un seul individu. . La délégation des fonctions atronales PAGF s OF connaît un processus assez proche de la construction de l’Etat. L’entreprise a ainsi une certaine tendance à la concentration et l’institutionnalisation. Les monarques absolus voient leur pouvoir décliner à mesure qu’ils en délèguent l’exécution et qui nécessite des règles pour assurer la coordination de l’ensemble. Le pouvoir du subordonné est bien évidemment aussi limité, mais l’autorité supérieure n’est pas rigide car chaque agent dispose d’un certaine marge d’appréciation.

C’est un procédé qui emprisonne le patron lui-même par les règles qu’il a édictées. De plus en plus souvent, les propriétaires de Pentreprise se contentent de conserver la propriété juridique (actions) en laissant à d’autres le soin de diriger véritablement l’entreprise. Cet appareil administratif et scientifique développe une conscience collective distincte de la simple propriété, non pas une conscience de « service à l’égard ? atron » mais au vu de la production faite. L’entreprise se détache de ses propriétaires.

Le propriétaire, dès lors, n’apparaît lus que comme un organe. L’entreprise devient ainsi un groupe. La propriété reste le fondement politique de l’entreprise mais ne procure plus la légitimité qu’elle avait dans la petite entreprise. 2. La technostructure JOHN K. GALBRAITH — Le Nouvel Etat industriel — époque de la Très grande entreprise (organisation du travail rigide et effacement de la finance à la suite de la crise des 1930s) —> le pouvoir échoit au facteur productif le plus rare.

Tous doivent s’adapter à la domination de ce pouvoir, qui détient ce qui manque (ex : la Terre aux temps du féodalisme ; le capital à la Rev. industrielle raisonnement de MARX ; l’intelligence de nos jours) La production exige OF Rev. industrielle raisonnement de MARX ; l’intelligence de nos jours) La production exige ainsi de la compétence et des techniques qui permettent à ceux qui en disposent de dominer les autres. La compétence doit être aussi diversifiée pour constituer des spécialistes qui sont imperméables à la hiérarchie et développent leur propre pouvoir dans l’entreprise.

Les spécialistes échappent au contrôle et développent une autonomie beaucoup plus grande. Certaines institutions tentent toutefois de limiter ce pouvoir des spécialistes (« l’intelligence organisée des spécialistes » JKG). Le savoir-faire de l’ouvrier qualifié du XIXe siècle a été transféré au système de machines par le fordisme et le taylorisme. Actuellement, les comptables sont remplacés par des systèmes de comptabilité.

La réalité de l’entreprise s’est ainsi détachée de celle de son patron. Il. L’ORGANISATION DE L’ENTREPRISE A. LA RATIONALISATION DE L’ENTREPRISE 1. La bureaucratie WEBER — C’est une forme rationnelle commune aux différentes organisations. L’Etat doit assurer le service public et les décisions du gouvernement, et les fonctionnaires sont de purs exécutants. De la même manière, dans l’entreprise, le salarié doit répondre au besoin de compétitivité (raison d’être de rentreprise capitaliste).

La bureaucratie a des caractéristiques fortes, selon Weber : une organisation hiérarchique pour s’assurer de l’accès au but, un ensemble de règles impersonnelles générales qui assure le rôle de chacun dans l’organisation, recrutement impersonnel (individus qui ne sont ecrutés que pour leurs com étences —> éviter des conflits d’intérê ration doit ensuite être PAGF 7 OF rémunération doit ensuite être dépendante de la tâche effectuée, et doit être effectuée par l’organisation elle-même. 2.

L’OST L’organisation scientifique du travail est une application de la conception weberienne du travail. TAYLOR applique ce que WEBER étudiait par ailleurs. On étudie le travail de chaque opérateur pour le conformer aux besoins de l’entreprise. Le salarié, comme le dit TAYLOR, a toujours tendance à agir selon ses propres intérêts. Il aura toujours envie de flâner, bavarder, fumer a clope. Dès qu’il est sur son poste de travail, il utilise ce pouvoir pour résister aux injonctions de la bureaucratie.

A rabri derrière son savoir-faire, l’opérateur représente une résistance à l’action de l’organisation qui vise à l’obliger à accroitre l’efficacité de son travail. TAYLOR : nécessité de combattre la flânerie. On pose des règles sur ce qui était laissé à l’initiative individuelle. La solution de Taylor est de réduire l’initiative individuelle : on établit pour chaque travailleur la procédure la plus efficace. Ainsi, le pouvoir de l’organisation sur chaque travailleur est renforcé : ils ppliquent les gestes qui leur sont fixées.

Le fordisme : rythme de travail qui échappe encore plus aux opérateurs : il est réglé par la machine. On règle la machine sur les opérateurs les plus rapides, ce qui met en difficulté les plus lents, pour les forcer adapter leur rythme de travail à celui des plus rapides. C’est une véritable robotisation des opérateurs humains. Tous les écrits sur le travail à la chaîne mettent en avant cette perte du sens du travail de la part des ouvriers qui travaillent machinalement, appliquant quasi- automatiquement les dire sans obtenir PAGF 8 OF