Laurène Glardon 2013 M. David Bouvier Anthropologieet étude del’imaginairegrec : Mythologie et mythographie: construction et réceptions des savolrs. L’exempledes Histoires incroyablesde Palaiphatos Médée Sorcière ou femme savante ? orn Sni* to View et réceptions des savoirs. L’exempledes Histoires incroyables de ne s’agit bien entendu pas de la sorcière victime des persécutions et pratiquant le Sabbat, mais desa forme plus antique(et donc plus ardue àcerner) : une personne pratiquant la divination et utilisant des incantations (sors, sortis).
Ces personnes invoquant parfois Hécatel étaient déjà peu ppréciées à l’époque, et Médée enest l’exemple par excellence. Si le personnage deMédée est surtout connugrâce àla tragédie d’Euripide où soncôté infanticide est l’aspect prédomnant, ce n’est cependant pas ce passage là du mythe, dailleurs peut-être inventé par Euripide lui-même2 qui m’intéresse, mais plutôt les moments où Médée use desa magie.
Lemot magie d’ailleurs est également àéclaircir, au vudes nombreuses interprétations qu’on peut luitrouver. « Magie : Art de produire par des procédés occultes, des phénomènes inexplicables ou qui semblent tels. ?3Cette définition correspond relativement bien aux actions de Médée, quoiqu’elle utilise également des potions et, selon certains auteurs, des incantations. Maintenantquece terme est un peuplus clair, je peux m’attaquer auvifdu sujet: Médée est-elle unesorcière ou unefemme savante ?
Comme nousle verronsci-dessous, Palaiphatosnousdonneune vision très différente de Médée, audelà visions livrées par les encyclopédiesaujourd’hui, et c’est àpartir delui que l’ai réalisé qu’elle p n rôle de femme PAGF OF grecs decet aspect là du personnage. Les trois auteursdont je vaisparler sont Euripide, Apollonios de Rhodes et Diodore de Sicile. Pour Apollonios et Diodore, j’ai dû faire face àun problème lié àla traduction: ne maitrisantpas suffisammentle grec pour travailler sur le texte antique, je niai pu me fier qu’aux traductions.
Cela n’a cependant pas trop nui àmon analyse. On peut noter quele mot pharmakon a le plus influer sur mes commentaires, car il peut se traduire par poison, phlltre, breuvage, potion ou médicament: des termes qui font fortementvarier le sens du texte. 1 Voir analyse desource : Euripide 2EURlPlDE-SENEQUE, Médée, texteétablitet traduit par Pierre Miscevic, paris, Editions Payot et Rivages, 1997 3ReyDebove Josette dir. Lenouveau Robert Méthodique, analyse des motset régularité du lexique,Paris, Dictionnaires le Robert, 2003 OF mythe traité : il le présentebrièvement, puis il affirme qu’il n’est pas vraisemblable, lui ôte tout caractère surnaturel, et enfinl’explique d’une façon qul lui parait rationnelle. XLIII. Médée Traduction ugo aratelli (2002) On raconte de Médée qu’en faisant bouillir les hommes, elle rendait leur jeunesse aux vieillards ; il semble pourtant qu’elle n’ait jamais rajeuni personne, que celui qu’elle fit éellement cuire, elle le tua. llarriva quelque chose decegenre.
Médée, la première, découvrit dans une fleur la teinture rouge et noire. Ainsi les vieux, de blancs qu’ils étaient, elle les faisait redevenir noirs et bronzés. En teignant leurs cheveux blancselle les changeait eneffet ennoirset roux [Une lacune]. Médée,la première, découvrit les bienfaits que le bain devapeur pouvait apporter aux hommes. Elle immergeait dans un bain devapeur ceux qui le désiraient, en cachette, afin qu’aucun médecin ne l’apprenne, et quandelleysoumettait quelqu’un, elle luifaisait jurer den’en rien évéler àquiconque_ Ce bain devapeur s’appelait « sudatorium »4.
De cettefaçon, les hommesexposés àla vapeur et ? la chaleur devenaient plus minces et plus sains. A partir de là, en voyant auprès d’elle un lébès5 et du feu, les gens croyaient qu’elle faisait cuire les hommes. Pélias,qui était un homme vieux et faible, mourutenprenant un bain devapeur. Doù le mythe. Dans cette « démythologisation » de Médée, Palaïphatos présente clairement une personne détachée de toute magie de savoir médicaux et PAGFd OF que de savoir médicaux et alchimiques.
Retrouve-t-on cet spect de la figure de Médée dans les encyclopédies ? Et chez les auteurs antiques ? 4Leterme employé par Palaiphatosest « parepsêsis »,qui semble être unecréation personnelle. J’ai traduit par « sudatorium », afindegarder l’idée dechaleur et deminceur. 5Lelébès est un récipient, enmétal le plus souvent, suspendu ? trépied. On l’utilise pour chauffer l’eau ou les aliments, et pour les ablutions. 4 palaiphatos Médée dans les encyclopédies: PAGF s OF Créüse,filledu roi Créon.
Pour se venger, elle tua la nouvelle épouse et toute sa famille ainsi que ses propres enfantsqu’elle avait eus deJason. Médée rentra après de nombreux complots en Colchide et aida son père àremonter sur le trône qu’un usurpateur lui avait prisaprès la fuite des Argonautes. Brill’s New Pauly : Medea . (Mh6Eta/Médeia,Lat. Medea). Born in Aea/Colchisas the daughter of Aeetes, who was the son of Helios and the brother of Circe, and the Oceanid Idyia or Hecate. Sister of Chalciope and Apsyrtus, betrothed to Styrus, wife of Jason and by him the mother of Medeius or Mermerus andPheres.
Subsequently she is the wife of Aegeus andmotherof Medus. Medea is closely connected Wlth the myth of the Argonauts. Made to fall in love With ason by Hera With Aphrodite’s help. ln return for a promise of marriage, Medea supports him in performing the tasks given to him by Aeetes in order to obtain the Golden Fleeceandflees With himfrom Colchis. Tohold up their pursuers, Medea cuts up her brotherApsyrtus. Because of Zeus’ anger, Medea andJason mustbeabsolvedof the murderbyCirce. Medea overcomes the bronze giantTalos.
After the return to Jasonis home in lolcus, Medea avenges Hera (by convincing Pelias’ daughtersto commitpatricide and asan (whose parentsand brothers hadbeendriven where the early epics that still entered the mythographic ollection of Pherecydes/Apollodormus attach: Another version claimsthat the Corinthians killed the children, who were leftby Medea in the temple when she fled. After the failed attempt to murder Theseus, the son of Aegeus, Medea returns With Medos to her homeland, whereshe reinstaIlsAeetes as ruler after killing Perses Medea is a creation for the Thessalian Argonaut myth.
Her nature is explained by her origin in Colchis, the land of sorcery par excellence, and by the fact that descent from Heliosis generally associated With magic. Dràger, Paul Le Dictionnaire desAntiquitésGrecques et Romaines de Daremberget Saglio : MEDEA. Danstoutesles traditions connues, Médée est fille d’Aeétès, roi deColchide, et par lui petite fille d’Hélios. Cette donnéefait d’elle la nièce de l’enchanteresse Circé, fille elle aussi d’Hélios. Elle a pour mère l’océanide dyia, « celle qui sait et, pour frère Absyrtoset pour soeur Chalciopé.
Les textes les plus anciens associent déjà Médée àla légende des Argonautes et aux aventures deJason. [… lAu moment où il part pour aller dompter les taureaux divins, elle lui fournit la drogue dont il doit s’enduire, lui et ses 7 OF nvulnérable au fer et feu. D’après une des formes de légende, Jason et Médée viventàlolcos réconciliés avec Pélias ; Médée, par les procédés desonart, rend la jeunesseàsonbeau-pèreAeson, àsonpropre épouxJason A son arrivée, Médée aide Jason àtirer vengeance deces attentats.
Elle abuse les filles dePélias enleur promettantderajeunirleur père; pour leur inspirer confiance dans les vertusde sa magie, elle transforme sous leursyeux enagneauun bélier dont elle afait bouillir les membres dans un chaudron; sur son conseil, les péliades dépècent le corps deleur père ; ais, le forfait accompli, la magicienne neprononce pas la formule qui doit rendre auroi la jeunesse avec la vie. La mort des enfants de Médée n’était pas imputée dans l’origine, comme nous l’avons vu, àla magicienne elle-même, mais aux Corinthiens; elle était expliquée par leur haine contre l’étrangère.
Médée se venge de l’infidèle en faisant périr sa fiancée par l’envoi d’une tunique empoisonnée, ou encore, suivant Diodore, enmettant le feu aupalais royal. [… ]La tradition la fait généralement retourner en Asie. II ne faut voir, dans ce dernier épisode de sa légende, qu’une exégese ?tymologique destinée àexpliquer le nom dela Médie, qui viendrait d’elle ou desonfils Médos, nédeJason ou d’Égée. Les tradltions qul la rattachent aussibien àHélioset? Hécate qu’à Héra s’expliquent d’une manière aussi satisfaisante par son caractère de magicienne.
C’est sous son as ect de magicienne que les anciens, dès l’époque I PAGF 8 OF magicienne que les anciens, dès l’époque la plus lointaine où nous puissions remonter, l’ont toujours considérée. Médée d’Euripide • Médée parlant àEgée lui prometdele soigner. Ici elle représente clairement une femme de bien, savante. Egée encontrepartie reconnaît tout àfait son intelligence. Jason lui aussi admet que Médée est une femme savante et reconnue par les Grecs. Il sous-entant également qu’elle n’est plus la barbare liée à son pays.
Barbares souvent liés à unemagie néfaste Ici Médée invoque Hécate, déesse liée à la lune et à la magie. II s’agit d’une magie plus dangereuse, car motivée par la vengeance. Médée dit d’elle-même qu’elle eut ses connaissances pourf utiliser cause de ses intentions devengeance. Là Médée neparleplus commeavec Egée de philtre mais bien de poisons (il peut s’agir une nuance liée autraducteur) A nouveau, Médée arecoursàdes poisons Mais ces mêmes poisons sont à nouveau appelés philtres par le traducteur.
Ce qu’il faut retenir chez Euripide, c’est queMédée utilise très rapidement ses pouvoirs et ses potions, ou du moins ses connaissances, pour servir ses desseins devengeance. La Médée d’Euripide est donc unefemme cruelle, qui utilise son savoir pour semerle mal, allant même jusqu’à tuer ses propres enfants (cette fois sans magie). Elle reste cependant reconnue pour ses connaissances, parfois utilisées pour faire le bien, comme avec Égée.