S00016X – SI S00016X Le pluralisme explicatif en sociologie 2012/2013 Sommaire LE PLURALISME EXPLICATIF EN SOCIOLOGIE Patricia VANNIER Franck COCHOY Sni* to View Plan général Présentation général Cours 1ère partie Plan Cours Textes Questions à traiter p. 10 p. 55 p. 129 or 2g3 pluralisme explicatif Il. Bernard Lahire et l’homme pluriel Ill. François Dubet et l’expérience sociale de la pluralité IV. Luc Boltanski & Laurent Thévenot : comment un monde pluriel fonde la compétence sociale des acteurs V.
Travaux dirigés. Quatre exercices de pluralisme explicatif VI. Annexe (textes de référence) Présentation générale Le pluralisme explicatif est une des spécificités des sciences sociales et en particulier de la sociologie, c’est-à-dire la juxtaposition de plusieurs modes explicatifs du social. Ce cours vise à vous familiariser avec cette spécificité en revenant sur les fondements épistémologiques des principaux modèles explicatifs, leurs auteurs et leurs concepts.
Dans un second temps, vous verrez comment des sociologues actuels tentent de dépasser les problèmes que pose ce pluralisme explicatif. Vous passerez alnsl des modèles classiques de la sociologie aux sociologies actuelles. Ce cours se décompose donc en 2 parties recouvrant 2 moments istoriques de la construction de la sociologie. Dans une 1ère partie, le pluralisme explicatif sera présenté d’un point de vue épistémologique en rappelant les principaux modèles explicatifs de la sociologie ou schèmes d’intelligibilité du social.
A partir du constat de la juxtaposition de ces modèles, nous interrogerons le statut scientifique de la sociologie en mettant en lumière ses apories (cloisonnement des modèles incommunicabilité des pa ivisme sociologique… ). mouvement social conduite par des sociologues importants, voire incontournables, des années 60-80 : Alain Touraine, Michel Crozier, Raymond Boudon et Pierre Bourdieu. Dans une 2nde partie, le cours abordera le pluralisme explicatif du point de vue des recherches actuelles, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui par les sociologues, en particulier par Bernard Lahire, François Dubet, Luc Boltanski et Laurent Thévenot.
Nous proposons ensuite de montrer ce pluralisme explicatif et son dépassement à partir de textes, mais également à partir de thèmes d’actualité sur lesquels vous pourrez développer différents types d’explication sociologique possible. Bibliographie de base : BERTHELOT Jean-Michel (1997), L’intelligence du social. Le pluralisme explicatif en sociologie, Paris, PUF. BOLTANSKI, Luc et THEVENOT, Laurent (1 991), De la justification, Les économies de la grandeur, Paris, Gallimard. CORCLJFF Philippe (1995), Les Nouvelles sociologies, paris, Nathan, coll. 28. CUIN Charles-Henry & GRESI_E François (1992). Histoire de la sociologie, depuis 1918 (tome 2), Paris, La Découverte, coll. Repères. DUBET, François (1 994), Sociologie de l’expérience, Paris, Seuil. LAHIRE, Bernard (1 998), L’homme pluriel, les ressorts de l’action, paris, Nathan. LALLEMENT Michel (1993). Histoire des idées sociologiques, de Parsons aux ontemporains (tome 2), Paris, Nathan, coll. Circa. Le pluralisme explicatif I Il. D’une définition plurielle de l’objet d’étude à une pluralité des modes explicatifs 7 A.
Du fat social à l’explication causale Les concepts d’intégration et de régulation……………. — 10 2. La découverte de l’anomie B. La compréhension de la rationalité de l’activité sociale : une spécificité de la sociologie ou une remise en cause de sa scientificité ? Patricia VANNIER Une spécificité de la sociologie ou une remise en cause de sa 11 scientificité ? Introduction. Quelques définitions 4 Code, langage, signifiant, signifié Le code invariant de l’interdit de l’inceste Le langage de la mode La sociologie est-elle une science ?
A. La logique des découvertes scientifiques……… — manifeste), dysfonction, équivalence fonctionnelle . 20 Cinq modes d’adaptation des conduites individuelles et . 28 collectives . 21 La frustration relative, la prédiction auto-réalisatrice et l’anomie 23 E. Les fats sociaux sont un langage ou rexplication structuraliste 25 27 30 . 31 38 a) Explication et compréhension . b) Holisme et indlvidualisme . 39 c) Modélisation et narration…………… L’administration de la preuve scientifique comme critère 0 commun Conclusion IV.
Travaux dirigés : Mai 68 à l’épreuve du pluralisme explicatif 47 45 C. Quelques repères historiques D. Canalyse croisée de Mai 68 . de ces modèles pour se distinguer, se caractériser, se construit avec un langage particulier, des concepts propres, une vision du social particulière, ce qu’on appelle un paradigme. Nous verrons dans ce cours en effet que chacun des courants sociologiques renferme un langage conceptuel propre et privilégie notamment un arsenal méthodologique particulier. Pluralité de théories, pluralité de langages, pluralité de paradigmes ! Que désignent ces termes ?
Les théories consistent dans le classement des faits et dans leur explication au moyen d’un corps d’hypothèses et de postulats toujours soumis ? révision lorsque des faits nouveaux ne concordent plus avec eux. Une hypothèse, c’est une thèse non encore soumise à la validation des faits. C’est donc une explication provisoire de la nature ou de la forme des relations (causale, fonctionnelle, structurale… ) entre deux ou plusieurs phénomènes. un postulat, c’est une proposltion acceptée, supposée exacte sans vérification ou procédure de validation, en vertu de la cohérence d’une théorie donnée. Par ex. unité fonctionnelle de la société dans la théorie fonctionnaliste (ou la société vue comme un ensemble fonctionnel cohérent). Ainsi, la théorie fait partie de la science en tant que généralisation et synthèse limitée et toujours provlsolre. L’hypothèse stimule la recherche en lui fournissant des suggestions vérifiables par l’investigation ou l’expérience. Une théorie scientifique est un dispositif logico-conceptuel qui satisfait à 3 types d’exigences . vis-à-vis des concepts et propositions qu’elle utilise ; 3/ une exigence de testabilité vis-à-vis des procédures empiriques de recueil de données.
C’est ce dispositif logico-conceptuel que nous décrypterons ou re- décrypterons dans ce cours lorsque nous présenterons la pluralité des modèles explicatifs (chap 3) tout en gardant l’objectif d’une réflexion épistémologique sur la sociologie. On peut définir l’épistémologie comme étant l’étude des savoirs, l’étude de la science, la science de la science. plus précisément, c’est l’étude des conditions de possibilités et de validité du savoir théorique. C’est donc l’étude des fondements et des résultats des sciences.
C’est dans ce cadre épistémologique que se construisent l’objet de recherche et la roblématique, que se dessinent les hypothèses, que se définissent les concepts, le tout afin d’orienter l’explication scientifique. Au sens large, la méthodologie, c’est un ensemble d’idées directrices qui orientent l’investigation scientiflque par la mise au point des dispositifs d’obseNation et de recueil de données ; c’est part pratique de la recherche scientifique En sociologie comme en science, on distingue deux approches : l’approche hypothético-déductive et ctive.
Verrier qui avait prédit son existence et déterminé sa position selon des calculs établis à partir de la théorie newtonienne sur ‘attractivité des corps. Dans l’approche inductive, il s’agit d’une généralisation en une loi des phénomènes observés. Cette méthode part donc des faits observés pour en induire des généralités ou des théories. Cette méthode a un caractère intuitif, mais est aussi nécessaire à la découverte scientifique (ex. en ethnographie).
Ainsi, chaque courant — en privilégiant une approche épistémologique propre, des dispositifs méthodologiques particuliers — donne lieu ? l’élaboration d’un paradigme, c’est-àdire à la fois • 0 des présupposés philosophiques ou ontologiques (individualisme ou holisme par xemple) ; 0 des modèles théoriques avec un type d’explication sociologique ; 0 des concepts clés ; 0 des résultats de recherche fondateurs ; L’ensemble constitue un univers de pensée — ou paradigme — pour les chercheurs ? un moment donné de l’histoire du développement d’une discipline (T.
Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, 1962). En sociologie, nous parlons également de modèles théoriques, de paradigmes ou de langages avec des sens très proches. l_Jne des principales caractéristiques épistémologiques de la sociologie, c’est qu’aucune des nouvelles théories n’est venue véritablement rendre l’avantage ou renverser l’ancienne théorie. En socioloeie, nous somm ans une accumulation de avec un langage particulier, des concepts propres et une vision du social particulière.
Parfois un paradigme triomphe momentanément (hier le positivisme, aujourd’hui les théories de l’action) et peut à moment donné se présenter comme la bonne ou la seule manière de faire de la sociologie, se transformant alors en idéologie scientifique ou en dogmatisme. Mais le problème en sociologie serait plutôt celui du relativisme des paradigmes. En effet, la sociologie souffre du cloisonnement de ses modèles théoriques, de leur solement, de leur clôture langagière, ce que T. uhn nomme l’incommunicabilité de ses paradigmes car certalns éléments sont incompatibles entre eux. Cependant depuis peu, des efforts ont été faits et des tentatives réussies pour dialoguer entre les différents modèles, emprunter parfois des outils ou des concepts à des courants sociologiques différents. Bibliographie : BERTHELOT Jean-Michel (1997), L’Intell’gence du social. Le sociologie, Paris, PUB. CUIN Charles-Henry & GRESLE François (1992). Histoire de la (tome 2), Paris, La Découverte coll. Re ères. HERMAN Jacques (1983), la soci0102ie, PUE QSJ, ID OF