Martine Rénier – L3 Histoire de PArt NO étudiant : 32034458 FICHE DE LECTURE 5 novembre 2014 La restauration des peintures & des sculptures – Chapitre XXII Statues recyclées- Adaptations d’Images anciennes à leur nouvelle fonction cultuelle (XIIIe-XVllle siècle) par Michel Lefftz Le texte qui fait l’objet de cette étude constitue le chapitre vingt deux de l’ouvrage « La restauration des peintures et des sculptures – Connais 21 mars 2012 aux édi PACE 1 org 464 pages, comptant Sni* to View signé par trois perso Pierre-yves Kairis, ch Patrimoine Artistique (IRPA) de Bruxelles de Vœuvre » paru le s).
Cet ouvrage de rations couleur est nstitut Royal du Béatrice Sarrazin, conservatrice en chef du patrimoine, responsable du Département Restauration du Centre de Recherche et Restauration des Musées de France (C2RMF) François Trémolières, Maitre de conférence -esthétique- ? l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense Ce livre est issu de trols journées d’études organisées en 2009 et 2010 par l’Université de Paris X Ouest, l’IRPA-KlK de Bruxelles et le C2RMF.
Deux autres journées ont été organisées par la suite, la première portant sur Le faux, l’authentique et le restaurateur, ‘est tenue à l’IRPA en juin 2012 et la seconde, portant sur l’Art contemporain, a eu lieu à FINHA en octobre 2013. Conçu comme la publication d’actes de colloque, ce livre est composé de vingt trois chapitres, signé signés par une quarantaine de conservateurs, de restaurateurs et d’universitaires, français, belges et suisses. Il offre un panorama complet des recherches actuelles menées sur la restauration des peintures et des sculptures, en France et en Belgique essentiellement.
La restauration d’œuvres d’art est une discipline scientifique émergente. Essayer de comprendre le passage du temps sur n objet d’art ne peut se faire qu’avec l’implication de différents acteurs : Vhistorien d’art, le restaurateur et le scientifique. Et cette recherche aboutit à une nouvelle perception qui va induire les choix de restauration. C’est le rapport entre la perception de l’œuvre et la restauration qui est étudié à travers cet ouvrage. Comme le soulignent les trois auteurs dans leur introduction, la restauration des œuvres d’art a vocation à discrétion.
Trop visible, elle nuirait à la bonne perception de l’œuvre et, par conséquent, elle manquerait son but, à savoir la ré-instauration d’une sthétique abîmée par le temps ou par un accident. A travers l’étude d’une vingtaine de cas, allant de la statuaire antique à la peinture contemporaine, les auteurs croisent les différentes approches : pratique, technique et théorique, et ils établissent le dialogue entre esthétique et histoire de l’art. L’ouvrage est divisé en trois parties et le chapitre qui nous intéresse se situe à la fin du livre, dans la troisième partie. Il s’intitule . ? Statues recyclées – Adaptations d’images anciennes à leur nouvelle fonction cultuelle (XIIIe-XVllIe siècle) » et il est signé Michel Lefftz. Docteur en histoire de l’art et prof (XIIIe-XVllle siècle) » et il est signé Michel Lefftz. Docteur en histoire de l’art et professeur à l’université de Namur, ce jeune chercheur est spécialiste de la sculpture et de la valorisation du patrimoine (Moyen-Age et Temps Modernes), en Belgique. Il est l’auteur de nombreux actes de colloque, ainsi que de l’ouvrage « Jean Del Cour – 1631-1707 – Un émule du Bernin ? Liège » (Éditions Racine – 2007).
Michel Lefftz se penche sur l’adaptation d’images anciennes ? une nouvelle fonction cultuelle entre le XIIIe et le XVIIIe siècle. Il commence par rappeler le lien très particulier que le spectateur (le fidèle) entretient avec la statue cultuelle, au fil du temps et au gré des evènements. Capable de passer de la rage destructrice des périodes sombres et iconoclastes, à la tentative désespérée, parfois, de restauration, lorsque la statue est très dégradée. Michel Lefftz ne tente pas d’expliquer les motivations profondes qui ont mené à ces pratiques.
Il cite Roland Recht, Jean Wirth et Hans Belting, trois historiens de Part renommés, qui l’ont fait avec beaucoup de talent. Il ne prétend pas non plus proposer ne typologie rigoureuse et définitive. Il ne fait qu’esquisser une modeste réflexion sur l’impact matériel et iconique lié ? l’adaptation des statues à leurs nouveaux usages cultuels. Il s’appuie sur quelques études de cas significatifs pour nous faire découvrir l’étonnante diversité des solutions trouvées pour prolonger la vie de ces statues religieuses.
Le premier de ses exemples est la Vierge à l’enfant de l’église Notre-Dame de la Sarte à Huy (fig. 1). Au XVIIe siècle, cett la Vierge à l’enfant de Péglise Notre-Dame de la Sarte à Huy (fig. 1 Au XVIIe siècle, cette statue médiévale en bois fut l’objet d’une ise en scène grandiose dans un nouvel autel majeur, réalisée par le sculpteur baroque Jean Del Cour. L’artiste a ajouté anges, chérubins et ornements divers pour créer un ensemble destiné à glorifier la statue de la Vierge, rhabillée pour l’occasion.
Le retable est destiné à valoriser la sainte, tout en légitimant au passage le culte des saints dans l’intérêt de l’Église. un procédé qui sera repris à Anvers dans l’église Saint Jacques et Véglise Saint Charles-gorromée. Mais la Vierge du XIIIe siècle a bel et bien été « réemployée » à d’autres fins que celles qui avaient présidé à sa naissance. Michel Lefftz passe ensuite à l’entretien de la polychromie. La nécessité de présenter aux fidèles des images à l’apparence décente a impliqué leur entretien constant.
Ceci s’applique tant pour les traces d’usure, résultant de leur utilisation à des fins dévotionnelles, que pour les parties manquantes, dues à des accidents survenus lors des manipulations, à l’occasion des processions surtout. Cette nécessité explique la superposition des couches de polychromie sur les statues, ainsi que leur reconstitution partielle ou intégrale, au fil des siècles. Lefftz évoque la Sedes Sapientie romane de Louvain (flg. ), d’abord refaite au XVe siècle par le sculpteur Nicolas de Bruyne, puis réduite en fragments par un bombardement en mai 1944 et reconstituée par Van Uytvanck.
Cette statue en bois arbore la même image depuis huit siècles, alors que sa matière a été reno Uytvanck. Cette statue en bois arbore la même image depuis huit siècles, alors que sa matière a été renouvelée plusieurs fois. Pour le Christ des Rameaux du musée de Louvain-la-Neuve (fig 3), on peut lire les péripéties de sa longue vie dans son bols ligneux. Bien que privé de sa polychromie, amputé, réparé de ombreuses fois, il demeure encore, malgré les affres du temps, plein de magnificence.
Pour preuve, les roulettes fixées aux pattes de l’ânesse qui porte le Christ entrant dans Jérusalem témoignent encore que la statue devait être tirée fièrement dans les rues le jour de la procession des Rameaux, et ce jusqu’au début du XXe siècle. Juste avant d’entrer au musée. Quelquefois, l’adjonction d’une nouvelle polychromie est abandonnée car l’image de dévotion a acquis une fonction différente. Elle est devenue témoin historique du passé, voire même un objet d’art, dota la nécessité de stabiliser son état e conservation, voire même, si possible, de rétablir son état original.
Quelquefois il est trop tard, comme pour la Sedes de Leffe (Dinant) qui a été complètement décapée puis redorée. Avec des conséquences irrémédiables pour la polychromie, perdue. Heureusement, il existe d’autres cas sont moins dramatiques. Comme le Saint Martin sculpté par Guillaume Evrard, conservé dans l’église de Dommartin (fig. 4). Michel Lefftz avait autrefois attiré l’attention du président de la fabrique de l’église sur cette statue en bois blanchie à l’imitation du marbre, qui lui semblait résenter quelque valeur artistique. Quelque dix ans plus tard, il la retrouve entièrement peinte « au naturel » artistique.
Quelque dix ans plus tard, il la retrouve entièrement peinte « au naturel afin lui dit-on, de répondre au souhait d’une généreuse donatrice désireuse d’embellir l’église. Heureusement la polychromie n’est pas complètement perdue car la nouvelle couleur a été appliquée sur l’ancienne, sans décapage préalable. Michel Lefftz cite encore le cas d’une Sedes mediévale d’Ittre (fig. 5), autrefois réalisée pour la Chapelle de Bois-Seigneur-lsaac près e Bruxelles, puis transformée en Vierge habillée « à la mode espagnole » au XVIe siècle, ce qui avait entrainé l’amputation de son bras droit et de l’extrémité de ses genoux.
En 1898, l’abbé Thiernesse entreprit de lui redonner son lustre original, afin de pouvoir la transférer dans une nouvelle église, fraîchement construite dans le style Néo-Gothique alors en vogue. Manteau et couronne d’argent doré du XVIe siècle disparurent dans l’affaire, tandis que le sculpteur Léopold Blanchaert et le peintre Adrien Bressers, de Gand, se chargeaient de la transformation. Hélàs, Blanchaert inséra dans le bloc sculpté de la Sedes du XIIIe siècle de nouveaux blocs de chêne, afin de pouvoir y sculpter les parties manquantes ou abîmées.
Ce qui ne permet plus de distinguer les formes primitives de la statue. Voilà un exemple parfait des excès de zèle commis par des restaurateurs du XIXe siècle, alors qu’il s’agissait juste de « rétabllr un état de décence » pour les statues religieuses. Parfois les statues changent de saint patron. Comme cette Vierge à l’enfant sculptée au XVIe siècle par le Maître du Calvaire de Waha (fig. 6) et transformée a