Financement de l’agriculture marocaine Caractéristiques de l’agriculture marocaine La stratégie du développement économique et social au Maroc a, depuis l’indépendance, érigé l’agriculture en secteur prioritaire. Les politiques agricoles ont été conçues, au fil des années, pour faire jouer à ce secteur le rôle de créateur d’emplois, de garantie de la sécurité alimentaire du pays et de générateur de richesse.
En effet, le secteur agricole continue de contribuer de façon notable à la formatio autres secteurs de l’é à 61,7 milliards de D une contribution vari secteur, dont les prin no or 11 Sni* to iew nextggge ppement des tée a varié de 36,6 (ères années, soit IB total pour un d’après le dernier recensement général de l’agriculture se r sument à : – Une dispersion assez importante avec une prédominance des petites exploitations et des productions atomisées: le secteur agricole compte actuellement près de 1,5 millions d’exploitations agricoles couvrant une superficie agricole utile totale de 8. 00. 000 ha avec une prédominance des petites explo’tations. En effet, 7096 des exploitations ont moins de 5 Ha et ne cumulent que 24h de la superficie agricole utile (SALI). En outre, le morcellement des parcelles est excessif. La SAU totale est répartie entre millions parcelles, soit un nombre moyen de parcelles par exploitation de 6,4 et une superficie moyenne par parcelle de 0,92 hectare. La précarité des statuts juridiques et le mode de faire valoir indirect. En effet, les statuts col collectifs Habous et Guich représentent environ 21% de la SALI.
Cette situation est aggravée par l’absentéisme d’environ 13% d’exploitants agricoles. 1. 3. L’importance des superficies cultivées en céréales : l’occupation des sols reste dominée par la céréaliculture qui représente de la SAU totale, suivie de la jachère (12%) et e l’arboriculture fruitière (8%). La part des autres cultures varie entre 1 et 3%. – Une irrigation limitée des terres : les superficies irriguées ne représentent que 14% de la SAL]. Parmi les explorations pratiquant l’irrigation, 56% ont moins de 3 ha et 71% ont moins de 5 ha. La faiblesse du niveau d’équipement des explo•tations : la mécanisation de l’agriculture et l’intensification agricole restent relativement faibles. Le niveau d’équipement des exploitations reste très faible et très variable : 47% seulement des exploitations agricoles ont recours à la mécanisation des travaux du sol et ont concernées par la mécanisation de la moisson. En outre, le parc agricole reste insuffisant et inadapté aux besoins d’une agriculture performante. Le nombre de tracteurs se situe ? près de 43. 00 unités soit l’équivalent d’un tracteur pour 213 ha de SAJ, contre un besoin estimé à 77. 000 unités soit un tracteur pour 120 ha . Exprimé en indice de mécanisation, celui-ci ne dépasse guère 027 CV par ha, alors que la norme recommandée par la FAO s’élève à 0,50 CV/ha. – Une sous utilisation des intrants : En effet seul des exploitations utilisent des engrais, 16% recourent aux semences ertifiées et 33% font appel à des produits phytosanitaires. De plus, les quantités utilisées restent en moyenne en deçà des normes techniques recommandées.
PAG » 1 normes techniques recommandées. A titre indicatif, le niveau d’utilisation des engrais se situe à près de 300. 000 tonnes d’unités fertllisantes (IJF) soit l’équlvalent de 40 1_JF par hectare cultivé, alors que les besoins de fertilisation des cultures pratiquées sont estimés à 120 UF par ha cultivé. Par ailleurs, il est apparu que l’activité économique et l’emploi en milieu rural restent essentiellement agricoles, puisque des énages ruraux sont agricoles et 87% de petites et moyennes exploitations ne recourent qu’à la main d’œuvre familiale.
Aussi, les impératifs de sécurité alimentaire et d’élargissement du bien être aux zones rurales font de la maîtrise de Peau, de l’aménagement de l’espace agrlcole, de la sauvegarde du patrimoine productif, de la relance de l’investissement, de la mise en œuvre d’une politique de financement adaptée, de la promotion de la technologie et de l’organisation professionnelle, les déterminants majeurs de la politique agricole à poursuivre. Spécificités de l’exploitation agricole
Le monde agricole forme un tout aux règles originales et difficilement réductibles à celles des autres secteurs de Pactivité humaine. Le progrès technique, la recherche scientifique, l’équipement, les marchés, l’exportation et l’importation, la forme des exploitations, tous revêtent une forme particulière. Cela tient bien sûr à la structure propre de ce milieu, aux formes d’un travail agricole largement commandées par la nature elle même.
Cela tient sans doute à une psychologie paysanne à base d’individualisme et de tradition. L’actualité montre que ce monde agricole demeure la pierre d’achoppemen PAGF30F11 d’individualisme et de tradition. L’actualité montre que ce monde agricole demeure la pierre d’achoppement de certaines constructions politiques contemporaines, où l’idéologie l’a emporté sur le realisme.
Les exploitations agricoles qui sollicitent un financement externe, présentent des spécificités marquees principalement par l’importance du facteur écologique avec le caractère aléatoire des rendements : la production est irrégulière, saisonnière et atomisée du fait de la multiplicité des exploitations agricoles ; les productions agricoles sont périssables et les marchés agricoles énéralement dominés par des centres de décision appartenant ? d’autres secteurs ; une stratification d’intermédiaires du fait de nombreuses opérations intervenant du champ au consommateur (collecte, conditionnement, transformation, distribution) ; une émergence de l’économie contractuelle ; une utilisation de plus en plus croissante du capital pour assurer la mécanisation de l’exploitation et de lourds investissements sont nécessaires ; des besoins de trésorerie de plus en plus importants pour pallier aux phénomènes de saisonnalité et de longueur du cycle d’exploitation Problématique du financement du secteur agricole Malgré les progrès réalisés notamment dans l’agriculture irriguée et d’exportation, la situation objective de notre agriculture appelle un nouvel engagement et un effort plus soutenu pour une plus large mise à niveau du secteur dans son ensemble.
L’avenir de notre agriculture dépend donc de sa faculté d’adaptation aux nouvelles donnes de la concurrence internationale et de sa capacité de couverture des besoins alimentaires d’une population croissante et de pl PAGFd0F11 capacité de couverture des besoins alimentaires d’une population roissante et de plus en plus exigeante. Par ces implications diverses et ses effets multiplicateurs intra et inter-filières agricoles, le financement devient un instrument incontournable de la politique agricole. L’ensemble des études et des statistiques disponibles sur le financement de l’agriculture montre que cette dernière est marquée par un sous-financement structurel.
Le sous-financement traduit par ailleurs un sous-investissement manifeste au niveau de l’exploitation agricole et du secteur en général, ce qui affecte négativement et de manière significative la production et le revenu agricoles des exploitants. Alnsl, malgré l’importance de l’agrlculture dans féconomie nationale, les investissements publics et privés réalisés dans le secteur restent en deçà des besoins. Par ailleurs, le secteur de l’agriculture reste sous bancarisé. Des études réalisées par le Département de l’agriculture font ressortir que les besoins de financement potentiel pour une campagne agricole sont de l’ordre de 35 milliards de DH.
Or, les crédits bancaires destinés au secteur agricole représentent moins de 17% de ces besoins de financement, dont 3% proviennent des banques commerciales, le reste étant couvert par la CNCA. Les causes du sous-financement de [‘agriculture tiennent à la fois à une insuffisance dans la politique du financement spécifique ? l’agriculture et à d’autres causes objectives telles que l’irrégularité du climat et une adoption modeste des acquis de la technologie en matière de production et de commercialisation. Par ailleurs, la succession des années de sécheresse depuis le début des années 80 a en s 1 commercialisation. début des années 80 a entraîné une dégradation de la situation financière des agrlculteurs mettant la majeure partie d’entre eux hors du champ d’éligibilité au crédit.
L’ampleur de cette situation milite en faveur de la mise en place d’un système adéquat de financement du secteur agricole, garantissant l’accès au crédit à la majorité des agriculteurs ? travers l’ensemble du pays et permettant la mobilisation des ressources suffisantes pour la réalisation des investissements necessaires. Ceci est d’autant plus vrai que les apports des moyens de financement au développement de l’agriculture, autres que le crédit agricole, sont insuffisants et que les banques commerciales se désintéressent des opérations d’investissement dans le secteur agricole, préférant s’installer dans les agglomérations rbaines où les sources de dépôt sont plus grandes et les opérations de crédit plus faciles à réaliser et à recouvrer.
Le système de financement à mettre en place doit prendre en considération les spécificités du monde rural et notamment du monde agricole de façon à garantir le financement des petits et moyens agriculteurs qui constituent la majorité des agriculteurs. Il doit les aider à accéder à des modes d’exploitation moderne et à consolider ceux qui permettent un minimum de stabilité à la compagne marocaine. Il doit également renforcer la création d’entreprises agricoles ? travers l’amélioration des conditions d’octroi de crédit et des services de conseil et d’encadrement des agriculteurs en vue d’accroitre la production agricole. Pour favoriser la mise en place d’une nouvelle politique d 6 1 la production agricole.
Pour favoriser la mise en place d’une nouvelle politique de financement adaptée aux spécificités du secteur agricole et du monde rural en concertation avec l’ensemble des opérateurs de ce secteur (Professionnels, Administrations, Institutions de financement, Experts nationaux et internationaux, le Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes organisé un séminaire les 08 et 09 Février 2000 dont les axes de réflexion ont porté sur les thèmes suivants La problématique du financement de l’agriculture ; Les instruments du financement de l’agriculture ; Les institutions de financement de l’agriculture à travers les expériences nationale et étrangere. Trois principaux objectifs ont été assignés à ce séminaire : Procéder à un diagnostic objectif de la situation actuelle du financement du secteur agricole et dégager des orientations pour le mise en œuvre d’une nouvelle politique de financement du secteur agricole et du monde rural ; Sensibiliser les institutions bancaires pour participer davantage au financement de l’agriculture ; préparer le débat sur la réforme institutionnelle de la CNCA.
Les contributions des experts nationaux et internationaux Les interventions des experts nationaux et internationaux lors du séminaire sur le financement de l’agriculture, ont permis de dégager les idées suivantes : Concernant la problématique de financement L’ensemble des experts ont souligné que: Le financement reste l’instrument incontournable dans toute polltique de développement agricole. Le facteur financement onstitue une condition essentielle à l’impulsion de toute dynamique productive. L’environnement rural reste PAGF70F11 une condition essentielle à l’impulsion de toute dynamique productive. L’environnement rural reste caractérisé par un faible niveau de développement des infrastructures de base et par l’importance des risques liés à l’activité agricole et constitue en conséquence un faible attrait pour les banques commerciales.
L’investissement dans le secteur agricole connaît une baisse continue parallèlement à un surendettement des agriculteurs, entraînant ainsi une dégradation de leurs capacités de emboursement. La faible rentabilité du secteur agricole résultant du fléchissement du niveau de productivité liée à la sous-capitalisation de l’agriculture et les difficultés de commercialisation expliquent également le peu d’intérêt accordé par les banques commerciales au secteur agricole. Concernant les instruments de financement Les intervenants ont souligné les faits suivants : Le système incitatif mis en place au Maroc, a certes, contribué au développement du secteur agricole mais il convient de l’adapter aux nouvelles exigences de l’agriculture.
L’agriculture marocaine est faiblement soutenue omparativement à dautres pays : le niveau de soutien de l’agriculture marocaine ne représente que 2% du PIB agricole, alors que celui de l’Union Européenne est de 73% et celui des Etats Unis d’Amérique se situe à 27%. Le code des investissements agricoles, promulgué en 1969, ne répond plus aux besoins de l’agriculture et aux exigences de compétitivité et de qualité de nos produits agricoles. De ce fait, nos produits agricoles à l’exportation rencontrent de plus en plus de difficultés à maintenir leur part de marché et à conquérir de nouveaux marchés à l’exportation. Un système incitatif B1