INIATION L ANALYSE DE FILMS

INITIATION À L’ANALYSE DE L’IMAGE FILMIQUE Qu’est-ce que l’analyse filmique ? Il s’agit de reconstruire et donner sens au film. Une analyse se divise en tro•s phases importantes : ressentir l’Image/l’extrait (pour pouvoir mettre des mots dessus) ; comprendre pourquoi ressent-on cela ; le découpage technique. L’analyse doit être orientée : il faut donc choisir une problématique et l’exploiter, par exemple, comment le metteur en scène met-il en image la notion de la mort ? L’analyse se doit d’être carrée, concise, en effet on ne doit pas confondre analyse et interprétation. Elle l. Le plan et la Séque Le plan : l’au comm e critique. rg Sni* to View en effet, au tout début de l’histoire du cin ma, on en comptait qu’un plan pour un film, une vue. Cest la plus petite unité perceptible. On compte deux définitions pour le plan : le plan est un morceau d’espace temps homogène, donnant à la vision un sentiment de continuité d’une même image en mouvement dans un certain espace et un certain temps. Cest une suite ininterrompue et continue d’images. le plan est une portion de film impressionnée par la caméra entre le début et la fin dune prise ; sur un film fini, le plan est limité ar les collures qui le lient aux plans précédents et suivants.

Par conséquent un plan peut aussi bien être fragment très bref (une seconde ou moins) comme Swlpe to vlew next page comme un fragment plus long (de la minute à plus). Jacques Aumont (un universitaire français historien du cinéma) parle du changement de plan comme un petit « trauma visuel » et rappelle que les premiers spectateurs « ressentaient parfois les changements brusques comme une véritable agression, une monstruosité occulaire » (dans Lioeil Interminable). e plan est à la fois un cadre temporel et une traversée du temps.

Le cadre temporel étant la capture d’un moment de la réalité (par exemple : de 12h23 à 12h24, une minute), ce qui logiquement ne peut être défini qu’à la fin du plan. La durée d’un plan peut également avoir un effet esthétique (Visage de Tsai Ming-l_iang, 2009, plan de trois minutes : traversée du temps). Que faut-il pour définir, analyser un plan ? Le plan comporte plusieurs rouages et plus précisément huit composantes essentielles : e cadre et le cadrage ; Les échelles de plan 3. Le champ et le hors champ ; 4. Les mouvements d’appareils ; . Les focales et profondeurs de champ ; Le format ; 6. 7. La lumière ; 8. a couleur.

Distinguer le plan de la séquence : cette dernière est beaucoup plus difficile à définir qu’un plan. De plus la séquence est différente de la scène, qui renvoie à quelque chose de précis. La scène est une suite de plans se deroulant dans un même espace et une même temporalité et présentant une cohérence dramatique. La séquence désigne une suite plans, un segment narratif cohérent durant lequel se déroule une action désigne une suite plans, un segment narratif cohérent durant lequel se déroule une action dramatique autonome que l’on peut rendre comme un petit film à part entière, avec un début et une fin. ne séquence peut être constituée d’une ou plusieurs scènes. Cest un enchaînement de plusieurs évènements distincts et cohérents d’un point de vue narratif. Un plan séquence est à distinguer d’un plan long : un plan séquence ne recouvre pas forcément l’intégralité d’une séquence mais il déploie une unité dramatique cohérente au sein même d’une séquence. Il n’y a pas de définition claire, c’est plutôt un ressenti. II y a également une démonstration de la part du réalisateur (ex. : La Soif du Mal, Orson Welles, 1958 ; Les Fils de ‘Homme, Alfonso Cuarôn, 2006). Pour La Soif du Mal, il s’agit de l’ouverture du film.

On peut remarquer plusieurs étapes, il y a comme un découpage, il pourrait y avoir plusieurs plans. Au delà de la démonstration technique, cela peut procurer plus de réalisme, surtout pour rendre compte de la durée d’une action. Andrei Tarkoski est un des plus grands cinéastes du plan. On compte également Jean Renoir, Yasujiro Ozu, Abbas Kiarostami… Il y a les radicaux contemporains : Pedro Costa, Tsai Ming-Liang, Jia Zhang-Ke, Apichatpong Weerasethakul, Sharunas Bartas, Béla Tarr, etc. Il. Le Cadre et le Cadrage. Lorsqu’on décrit un plan, on parle de la caméra alors qu’on ne la voit pas, ce qui en soit est un paradoxe.

Dans une analyse, après la description alors qu’on ne la voit pas, ce qui en soit est un paradoxe. Dans une analyse, après la description de ce qui est visible à l’écran, on décrit la façon dont ce visible est montré. La position de la caméra va impliquer le spectateur, en effet on ne va pas volr la même chose en fonction d’où est la caméra, ce qui implique différentes significations pour une même chose. par exemple un porte de face et de profil où elle ne représentera qu’un trait vertical et non lus une porte. Le cadre est la limite matérielle à l’image filmique, à la manière d’un tableau.

Il ne produit pas une limite neutre, chaque cadre répond à des choix, il permet une découpe de l’espace. Ainsi chaque cadre crée un espace indépendant au sein duquel l’œil du spectateur va se promener (Où est la maison de mon ami ? Abbas Kiarostami, 1987). Le cadrage est une notion plus complexe. Il s’agit à la fois de l’emplacement de la caméra mais aussi de ce que contient le plan, c’est à dire l’angle de prise de vue, la composition, et le mouvement. a) L’angle de prise de vue : désigne l’inclinaison de la caméra ar rapport à ce qui est filmé, ou encore sa hauteur.

Ily a deux grands types d’angle : vertical (le plus connu : plongé, contre- plongée), et horizontal. La plongée provoque un sentiment d’écrasement, et la contre-plongée plutôt un sentiment de grandeur, de puissance. Parfois il arrive que cela signifie seulement que l’attention est attirée par un élément qui se passe plus bas, ou bien plus haut (ex. plus bas, ou bien plus haut (ex. : Rebecca, Alfred Hitchcock, 1940). La contre-plongée peut aussi servir à montrer le plafond qui écrase le personnage filmé. L’angle horizontal se définit par le parallélisme du cadre ? a ligne d’horizon.

Cela implique des effets de stabilité, ou au contraire d’instabilité lorsque le cadre n’est pas parallèle, on parle alors de cadre incliné ou penché. Par exemple dans la scène de la rencontre entre John McLane et Hans Gruber dans Die Hard (John McTiernan, 1988), le cadre penché fait comprendre que McLane n’est pas dupe sur la question de l’identité de son interlocuteur. Pour Gruber, on comprend qu’il pense bien jouer la comédie et que McLane le croit. Dans ce cas, le cadre penché implique un combat psychologique entre les deux protagonistes. ) La composition : c’est la manière dont le cadre organise les ifférents éléments qui le compose Qu’est-ce qu’on voit ? Et comment sont-il disposés ? Y a-t-il équilibre ou déséquilibre dans le cadre ? Y a-t-il valorisation d’une partie du cadre (et donc potentiellement surcadrage) ? Symétrie, géométrie ou dissymétrie ? La règle des tiers : c’est la division de l’image en neuf parties égales par deux lignes horizontales équidistantes et deux Ilgnes verticales équidistantes. Les éléments importants étant placés le long des lignes ou aux points d’intersection. Cela permet d’équilibrer l’image grâce la règle des masses.