MemoirePFE2011 GIBAUD Alice

Mémoire de DIPLÔME D’ARCHITECTURE Typologie de logements sociaux dans un quartier en état d’urgence : le Mellah de la médina d’Essaouira, Maroc. Réinterprétation de la maison à patio et du Derb. ALICE GIBAUD INSA STRASBOURG 2011 Remerciements, A Monsieur Touet mon directeur de diplôme, pour toutes nos discutions A l’équipe encadrant ouJ or2S A toute la classe, pou arn••. • Sni* to View A Redwane pour tout Et à tous les autres, 2 sommaire PRESENTATION ET CHOIX DU SITE PROBLÉMATIQUE c e de nos échanges reste . ere, mes ams ANALYSE ET STRUCTURE DU TISSU DE LA MEDINA D’ESSAOUIRA st au service des hommes, son métier est la réalisation de bâtiments répondant le mieux aux besoins d’une population : dans un lieu et un temps donné. Avec une touche de rêve qui rend le lieu, un lieu de tout les possibles qui est l’art de bâtir, l’architecture. 4 Je souhaitais pour mon diplôme montrer cette capacité de l’architecte à construire des bâtiments adaptés à ses usages, sa population et à son environnement.

Etil me semble que c’est le plus important dans un bâtiment qui grâce à son interface permet : un intérieur confortable et adapté aux usages de la population, lié à l’extérieur, c’est ce lien entre ‘intérieur et l’extérieur qui m’intéresse autant physique que imaginaire. Les rapports physiques entre intérieur et extérieur, sensoriels et sensuel. J’avais deux idées de diplôme, tous deux caractéristiques par leurs lieux et leurs usages, l’un était la réhabilitation d’un ancien fort aujourd’hui occupé par l’école de voile des Glénans, l’autre un quartier très délabré dans la médina d’Essaouira.

Les caractéristiques communes de ces deux projets sont la vie en communauté et l’environnement très présent la mer. Instinctivement, l’aventure d’un diplôme dans la médina m’attirait. J’ai alors choisi la seconde qui m’intéressait le plus. Après mon stage de 4ème année dans une agence d’architecture à Casablanca, j’avais passé les deux mois restant de l’été à Essaouira où je travaillais dans une école de voile. Cette ville m’a fascinée, par son cadre, son rythme de vie.

Bien sûre cette tradition omniprésente et l’expression de la natur luie, la mer… Mais PAGF l’expression de la nature : le vent, la pluie, la mer… Mais surtout, cette manière de vivre au rythme des pluies des saisons, du temps… Et on pouvait lire cela dans l’architecture. Expression de a population, qui s’adapte à son environnement. Le vivre dehors m’avait interrogé sur l’architecture en général. Effectivement j’ai passé les deux mois dehors, et dormi dans ces grandes tentes berbères sur la terrasse du bâtiment de la colonie dans laquelle je travaillais.

Ce sont des tentes en tissu de laine, très épaisse, qui protège du vent. Lorsqu’il a plu, nous avons tous mis en hauteur et au centre de la tente, afin que rien ne soit imbibé d’eau. A Essaouira, la vie est simple et ne prend en compte que les problèmes les plus fréquent pour le reste elle s’accommode en tant voulu et trouve une solution pproprié le temps que ce problème reparte. Essaouira est une petite ville marocaine, située sur le littoral atlantique à la même latitude que Marrakech, au pied des collines de l’Atlas.

Elle est située dans une baie, entre océan de mer et mer de dune, sur un rocher. Dans la médina d’Essaouira classée au patrimoine UNESCO depuis 2001, il existe un quartier, l’ancien quartier juif qui présente un état de ruine, et chaque jour, il s’effondre un peu plus, il semble se faire happer par la mer un peu à peu. Le temps l’a usé. Dans ce quartier au dédale des rues, des ruelles, on tombe sur un immense vide. Déroutant, après cette complexe densité de trouver une ouverture si grande ou on retrouve le vent et le soleil.

Ce « vide semble si étra PAGF 3 OF », semble si étrange, il est entouré d’un côté d’un mur qui le protège de la mer, de l’autre de bâtisse pour la plupart en ruine. Que s’est-il passé ici ? 6 Cest l’ancien quartier juif de la ville construite en un peu après la naissance de la ville. L’histoire de ce quartier qui est le site de ce projet, est très riche et incroyable. Mais avant, je souhaite vous reconstituer sommairement Fhistoire globale de la ville d’Essaouira et Vesprit de cette la ville des lizés.

Essaouira, construite en 1790 par le sultan Ben Abdallah, pour se défendre de la ville d’Agadir qui lui avait tourné le dos était d’abord un port défensif. Puis très vite avec le commerce entre orient et occident, les caravaniers ayant traversé le Sahara s’arrêtaient ? Essaouira et peu à peu Essaouira devient le premier port du Maroc, porte d’entrée entre l’Europe et PAfrique. A cette époque, apogée de la ville, julfs, chrétiens, musulmans, berbères, africains cohabitaient, jouant chacun un rôle dans ce commerce.

Les juifs sont venus s’installer à Essaouira dans le quartier du Mellah à cette époque, à la demande du Sultan. Ils jouaient alors le rôle d’intermédiaire commercial entre le Sultan et les européens. Chacun vivant dans un quartier de la médina. Les quartiers Européens se trouvant proches du port dans la partie sud de la médina avec tous les consulats. Les quartiers juifs et arabes-berbères dans la partie nord. Puis avec l’arrivée du protectorat, la ville du vent balayé par les alizés en été, va connaître une période de décroissance. ort construit dans une Essaouira petit port construit dans une baie, reste peu profond et peut accueillir, de grands navires. Alors d’autres ports comme elui de Agadir, Tanger, Casablanca 7 vont se développement au détriment du commerce d’Essaouira. La ville va alors vivre de la pêche, de l’artisanat et de quelques industries aujourd’hui fermées. Cependant malgré sa faible activité et son taux de chômage élevé, elle va connaitre une forte croissance démographique du fait de la croissance démographique globale du pays, mals également avec l’exode rurale.

Et ca n’est que depuis une trentaine d’années, qu’Essaouira va connaître un second souffle avec la mise en valeur de son patrimoine et de sa culture. Effectivement, le ministre Azoulay, originaire de a ville va montrer le délabrement de sa médina et va développer des festivals de musiques qui révèlent la richesse de la culture Souirie. L’activité touristique s’est alors largement développée, et permet à de nombreuse famille d’en vrvre. Aujourd’hui Essaouira est une ville cosmopolite, tranquille qui vit au rythme des intempéries.

Cependant, son identité peut sembler menacée avec la construction d’un énorme complexe touristique un projet de station balnéaire azur, rachat croissant par des européen de Riad dans la médlna, un second projet de résidence touristique pour remplacer le quartier industriel… ue va devenir la ville si elle ne vie que du tourisme il me semble très réducteur d’installer une dualité travailleur vacancier dans une cité à l’esprit si fort. Peut-être est- ce de la naiVeté face à la r à la réalité 8 économique ou de la nostalgie.

Mais Essaouira, et les Souiri me semble pouvoir vivre delle-même et apporter bien plus. Depuis 1996, une agence urbaine existe et se confronte aux effets des mutations parfois trop rapides et inégales que subie la ville. Elle doit aujourd’hui relever le défi de l’harmonisation du développement de la ville et de la préservation de son patrimoine t de sa personnalité. Tous ces éléments permettent de comprendre qu’Essaouira est une petite ville touristique, avec un patrimoine riche et que sa personnalité ne doit être altérer au profit de l’économie.

Que la dualité touriste locaux ne doit pas altéré l’ambiance, l’atmosphère de respect de d’échange des différentes cultures. Désormais, je reviens à l’histoire fascinante du Mellah, qui est aujourd’hui le quartier le plus abimé de la médina. Comme je l’ai déjà écrit précédemment, ce quartier était celui des juifs, un des quartiers les plus dynamiques et vivant de la ville. Malheureusement, avec les altercations arabojuives au moyen orient, les juifs ont quitté les lieux pour partir en Europe, aux Etats-Unis ou encore dans l’état d’Israël.

Laissant derrière eux de grandes bâtisses vides. Les populations rurales, sont alors venues habiter ses demeures. Malheureusement au fil des années, du fait de la OF aujourd’hui l’état du quartier est plus que critique. Une partie, une dizaine de maisons ont été évacuées laissant un immense vide qui est le site sur lequel je travaille et dont j’al déjà un peu parlé. Ce quartier depuis une vingtaine d’année connaît une forte décroissance, on ne trouve aucun ?quipement, de rare commerce, ce quartier meurt doucement au rythme des marées.

Ce quartier est devenu le lieu du commerce informel, lieu de la prostitution, du deal de haschich, et du marché noir. Ce quartier est une pièce détachée de la médina et donc du reste de la ville. C’est un point noir, impénétrable la nuit car trop dangereux. Seuls quelques touristes égarés le traversent, et bien sûre ceux qui savent ce qu’ils sont venus chercher ici. Et pourtant ce quartier est situé à un point stratégique, déjà dans la médina qui reste aujourd’hui encore le pôle économique et social d’Essaouira, à proximité de

Bâb Doukkala qui est la porte par laquelle transite la plus part des marchandises de la médina et le long de la muraille à côté de la mer. Ma première volonté est d’arrêter ce processus de dégradation et de venir reloger les populations sur place. Le quartier est en début de mutation, tout d’abord on peut remarquer l’évacuation de 10 dix maisons malgré le classement au patrimoine UNESCO de la médlna, accompagné d’un relogement des familles dans un lotissement la scala à l’est de la ville, de l’autre côté de « l’autoroute s. La rénovation de l’ancienne école juive en maison de quartier, cependant elle este sans activité. OF *L’autoroute est la dorsale de la ville, route surdimensionnée, qui devait rejoindre Safi. Finalement ce projet ne se fera pas et Essaouira, présente la particularité d’être une ville sans Issue et sans feu rouge avec un seul accès par le sud une route partant à Al Ghazoua et une autre partant ? Marrakech, Safi. ] La future rénovation du quartier à donné lieu à de nombreuse études lancées par ragence urbaine de la ville, notamment une nouvelle étude sociaux- économique est en cours et devrait prendre fin en juillet de cette année pour mettre en lumière les njeux du quartier. L’objectif général de cette étude est la réhabilitation du tissu du Quartier Mellah de la Médina d’Essaouira dans sa dimension urbaine, architecturale, sociale et économique. Cette étude consiste en une action profonde qui prend en compte les différentes caractéristiques du Mellah, son emplacement stratégique dans la Médina, ainsi que le rôle qu’il joue dans la valorisation de l’ensemble de la ville d’Essaouira. Il s’agit de faire ressortir les handicaps, les dysfonctionnements et les attentes des citoyens et décideurs locaux afin de trouver des solutions adaptées dans le adre d’une vision globale et cohérente.

Il s’agit là de la mise ? niveau du cadre urbain et architectural, de son renouvellement par des aménagements et des actions ciblées capables d’inciter le développement du Quartier Mellah. ] (Texte de l’appel d’offre à l’étude du Mellah, à l’initiative de l’agence urbaine) Suite à cette étude des projets devraient prendre naissance. Déià plusieurs proiets ont té la réalité cependant les PAGF OF plusieurs projets ont tenté d’affronté la réalité cependant les associations de la ville sy sont opposées et les projets ce sont arrêtés. Il s’agissait de résidences ouristiques.

Etat des lieux il y aune dizaine d’années : (L’action débute par la fortification des murailles et la réparation des bâtiments historiques. Ceux de l’ancien Mellah ne seront nullement concernés par ces travaux. Pourtant, ces bâtisses ne cachent plus leur délabrement. Les décombres de plusieurs d’entre elles gênent la circulation dans l’ancien quartier, surtout sa façade maritime qui souffre beaucoup de l’effet de l’érosion. « Nous avons été délogés de notre 12 maison il y a bientôt huit mois. Depuis, nous occupons un pavillon à la maison de l’étudiant en attendant des solutions », déclare Miloud. ?? l’image de la soixantaine de personnes qui occupaient la maison 54, Miloud est blasé. La municipalité leur a proposé des lots de terrains, à partager entre trois familles, en plus d’un bon d’achat de la valeur de 10 000 Dhs à retirer sous forme de matériaux de construction. Pour le reste, les rescapés doivent se débrouiller ailleurs. Quelques semaines plus tard le projet a été tout simplement bloqué, à Pindifférence de la majorité des concernés qui espèrent des solutions plus réalistes. « Ceux qui ont accepté ont fini par vendre leurs terrains », confie Brahim, autre résident de Dar Taleb.

Retour à la case départ. Dans ce lieu, les besoins élémentaires d’hygiène font défaut. Pis. Les hommes sont groupés dans une salle, tandis que leurs épouses et leurs progénitures occupent ? quelques mètres de là, de fortunes séparées par progénitures occupent, ? quelques mètres de là, des chambres de fortunes séparées par des couvertures qui servent également de toiture. « Imaginez que nous sommes séparés de nos femmes depuis bientôt huit mois. Je ne pense pas qu’un quelconque être humain puisse supporter cette humiliation » renchérit Brahim.

Le cas de la maison no 54 ne constitue pas une exception. Les inondations de 1996 ont détruit plusieurs maisons. Une partie des habitants a été logée dans les anciens abattoirs. L’autre partie (trente familles) a trouvé refuge dans le vieux bastion de Bab Marrakech. Ces derniers ont eu plus de chance, puisqu’ils ont pu décrocher un logement décent grâce au travail 13 de « Agenda 21 ». L’Ambassade de la Hollande a débloqué des fonds (900 000 Dhs), le terrain, situé au quartier Sqala au nord, a été offert par l’état. Résultat? En deux mois, trente familles ont été relogées dans des habitations semi-finies.

Le quartier a néanmoins attendu trois ans pour se voir attaché à l’éclairage public. Trois mois plus tard, le soutien de l’UNESCO a permis d’alimenter en eau potable, pas très d’ailleurs, les nouvelles maisons. Selon monsieur Mouataz de l’association « agenda 21 », le nouveau plan de réaménagement devrait prendre en compte la situation du quartier Mellah qui pèse de tout son poids sur la situation foncière de la ville. Il faudra nécessairement trouver le moyen de reloger les habitants de ces lieux menacés à tout moment d’effondrement. « La situation foncière du quartier ne facilite nullement la tâche. Figure aison no 64 du même