Texte 1 —Joachim Du Bellay, « Déjà la nuit en son parc… L’Olive (1550) p. 263 (ES/S et Techno) p. 265 (UES/S) LECTURE ANA LYTIQUE La composition du poème Ce sonnet en décasyllabes est un modèle du genre : les deux quatrains forment une unité forte puisqu’ils mettent en place le décor dans lequel le poète va voir surgir la femme aimée. Cette unité est bien mar- quée par l’anaphore de « déjà » en début de quatrain, prélude à l’évocation d’un cadre enchanteur, et d’un moment privilégié : la naissance du jour.
Les tercets de leur côté introduisent une autre unité thématique autour de la figure de la femme • rupture, comme lem que or4 l’imparfait de descrip or i Sni* to View au passé simple je conventionnelles, de ps Introduit une ent des temps : de « rougissait v. 5) e sizain aux rimes ciés à la femme aimée et contribuent la mettre en valeur : l’adjectif « vive » (v. 9) à l’intérieur d’une com- paraison méliorative, le gérondif « en riant » (v. 11) qui montre cette femme tout dans le mouvement, nfin le terme « Aurore » (v. 2) qui renvoie ici à la déesse de la mythologie gréco-latine. On peut donc parler Swipe to View next page d’idéalisation de la femme aimée. Le décor Les deux premiers quatrains sont riches en indica- tions de temps, car le poète insiste ici sur le mouve- ment même du temps qui s’écoule et voit naître le jour. Le premier quatrain évoque ainsi la fin de la nuit, au moyen d’une image traditionnelle, emprun- tée à la mythologie : la nuit est ainsi la déesse mon- tée ur son char, précédée de « noirs chevaux » (v. ). Les verbes d’action, mis à la rime, « amassait » (v. 1) et « chassait » (v. 4), donnent du dynamisme à la scène, tout comme la métaphore filée du berger qui rassemble « un grand troupeau détoiles » (v. 2). Une ambiance de clair-obscur se met ici en place, un peu mystérieuse : « la nult » (v. 1) et « ses noirs chevaux » (v. 4) forment contraste avec la faible lumière des« étoiles » (v. 2).
Le deuxième quatrain au contraire marque la progression du temps vec la naissance de la lumière et des couleurs : « le ciel rougis- sait » (v. 5). L’aube elle-même est représentée au tra- vers de l’allégorie d’une belle jeune femme : « ses tresses tant blondes » (v. 6), mise en valeur par la discrète allitération en consonnes dentales (t) et (d). La poésie magique de ce moment est soulignée par la métaphore filée des « perlettes » (v. 7) pour dési- gner la rosée : la métaphore introduite par ce néolo- gisme, c PAG » OF d