Augustin dans ses Con essions retraçait l’itinéraire d’une âme passée de la jeunesse aux erreurs de la dévotion. Jean-Jacques Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains ; Stendhal cultive l’égotisme ; avant ces deux-là, Montaigne a une autre ambition que de « se faire connaitre à ses amis et parents » : celle d’explorer le psychisme humain, de décrire la forme de la condition humaine.
Montaigne souligne quand même que quiconque lira son livre pourra ti Michel De Montaigne Premium gy Aymeric-peuriere I MapTa 29, 2015 5 pages Michel de Montaigne Michel de Montagne, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, né e 28 février 1533 et mort le 13 septembre 1592 à Saint-Michel- de-Montaigne (Dordogne), est un philosophe et moraliste de la Renaissance. Il a prlS une part active à la vie politique, comme maire de Bordeaux et comme négociateur entre les partis, alors en guerre dans le royaume (voir Guerres de religion (France)). C’était un ami personnel d’Henri de Navarre, le futur Henri IV.
Les Essais (1572-1592) ont nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, Swipe to nex: page de Nietzsche et Prou Le projet de se peind sol- original, si l’on ignore s C 42. ‘autre objet que de mes actes que je déc ire le lecteur semble S t Augustin : « Je n’ai » ; Ce ne sont pas ssence3. » Saint tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais s’étend hors des barrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car : « Chaque homme porte la forme entière, de rhumaine condition. ? Le bonheur du sage consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : « Cest une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être. » Michel de Montaigne est issu d’une famille de riches négociants ordelais, les Eyquem. En 1477, son arrière-grand-père, Ramon Eyquem (1402-1478), fait l’acquisition de la petite seigneurie périgourdine de Montaigne, arrière-fief de la baronnie de Montravel, composée de terres nobles et d’une maison forte6. Cette acquisition est la première étape de l’accession à la noblesse7.
Son grand-père, Grimon Eyquem (1450-1519), fils de Ramon Eyquem et d’Isabeau de Ferraygues (1428-1508), reste marchand et continue à faire prospérer la maison de commerce de Bordeaux8. Son père, Pierre Eyquem, premier de la famille à naître au château de Montaigne, en 1495, rompt avec le commerce t embrasse la carrière des armes. Il participe aux campagnes d’Italie. En 1519, « noble homme, Pierre Eyquem, seigneur de Montaigne, écuyer », rend hommage à Jean de Foix, archevêque de Bordeaux, suzerain de la baronnie de Montravel.
Sa roture est définitivement éteinte. En 1529, il épouse Antoinette de Louppes de Villeneuve (ou Lopez de Villanueva), fille et nièce de marcha il épouse Antoinette de Louppes de Villeneuve (ou Lopez de Villanueva), fille et nièce de marchands toulousains et bordelais enrichis dans le commerce du pastel. La famille d’Antoinette est d’origine espagnole, descendant peut-être de juifs convertis9, ais parfaitement intégrée dans le cadre de la société française et chrétienne.
Les Louppes de Villeneuve jouissent d’une fortune identique à celle des Eyquem, mais sont en retard sur eux d’une génération dans l’accession à la noblesse. Ils abandonneront le nom de Louppes pour celui de Villeneuve, comme Montaigne celui d’Eyquem. Les deux premiers enfants du couple meurent en bas âge ; Michel est le premier qui survit. Il sera l’aîné de sept frères et sœurs. Pierre de Montaigne, excellent gestionnaire de ses biens, arrondit son domaine avec l’aide de son épouse, forte personnalité et ntendante hors-pair, par achats ou par échanges de terres10.
Reconnu et considéré par ses concitoyens bordelais, il parcourt tous les degrés de la carrière municipale avant d’obtenir en 1 554 la mairie de Bordeaux. Si Michel de Montaigne montre dans les Essais son admiration et sa reconnaissance pour son père, il ne dit presque rien de sa mère. Il aurait eu des rapports tendus avec elle. Pierre de Montaigne devalt en être conscient, qui a prlS soin dans son testament de définir dans les moindres détails les conditions de cohabitation entre la mère, fière d’avoir par son travail avec son mari, « grandement avaluée,