La terminologie I – La discipline terminologique : définition Selon les auteurs, la terminologie est L’étude des systèmes de désignation dans des domaines spécialisés Un sous-domaine de la lexicologie une partie de la linguistique appliquée ou des sciences du langage Nous avons ici quelques définitions simples et assez traditionnelles de la terminologie. Elles ont certes toutes quelque chose de vrai mais el partielles. Chacune de ces défin sur la terminologie. erminologie dans le or 13 Snipe to vieu les car elles sont de vue différent I le rôle de la n spécialisée lors que les deux autres mettent l’accent sur les liens de la terminologie avec la linguistique. De plus, aucune de ces définitions ne dit clairement si la terminologie est une discipline autonome ou si elle n’est pas une discipline autonome et rentre donc dans un cadre théorique plus large. Las plupart des personnes qui s’occupent de terminologie s’accordent à dire que celle-ci n’est pas un sous-domaine de la lexicologie.
En effet, beaucoup d’aspects théoriques et pratiques différencient la terminologie (et son versant appliqué, la terminographie) de la lexicologie (et son versant appliqué, la exicographie), ce que nous verrons un peu plus loin. Nous pouvons ainsi écarter désormais l’une des trois définitions mais pour départager les deux autres nous devons rechercher de nouveaux éléments d’information. La linguiste catalane Maria Teresa Cabré et bien d’autres terminologie, que nous allons étudier ici.
M. T. Cabré définit la terminologie comme le carrefour interdisciplinaire où convergent les sciences cognitives, la linguistique ou les sciences du langage et les sciences de la communication, carrefour qui est constitué de trois composantes : une composante théorique, une composante escriptive et une composante appliquée. Selon cette définition, il s’agit bien d’un matière indépendante ou autonome mais elle a un caractère particulier : elle est interdisciplinaire.
Elle est indépendante ou autonome car elle a défini son propre objet d’étude et ses méthodes de recherche et de travail, et qu’elle génère des applications spécifiques . des répertolres terminologiques, des bases de données, des dictionnaires électroniques pour des logiciels intelligents ou pour la gestion documentaire, etc. Mais elle s’est constituée par l’apport de différentes sciences ou disciplines : les trois groupes e sciences mentionnés (les sciences cognitives, la linguistique ou les sciences du langage et les sciences de la communication).
La terminologie vise à décrire la structuration de la connaissance spécialisée en unités conceptuelles et de désignation, d’où ses liens avec les sciences cognitives. En outre, la terminologie falt partie d’un système d’expression constitué par une première » couche la langue naturelle, sur laquelle vient s’appuyer le langage spécialisé qu’on appelle aussi langue de spécialité. C’est pourquoi la terminologie a un lien étroit vec la linguistique ou, si on préfère adopter une perspective plus large, les sciences du langage.
Enfin, la terminologie rend possible la communication spécialisée, c’est à dire sur des sujets spéci 13 terminologie rend possible la communication spécialisée, c’est ? dire sur des sujets spécialisés, entre des utilisateurs également spécialisés et dans des situations tout aussi spécialisées. C’est ainsi qu’on peut expliquer ses liens étroits avec les sciences de la communication. Nous pourrions mentionner également le lien très étroit entre terminologie et documentation.
La terminologie sert ou est utile ? la documentation et vice-versa. Par ailleurs, quelles sont les trois composantes de la terminologie : théorique, descriptive et appliquée auxquelles fait référence M. T. Cabré ? Par composante théorique de la terminologie on entend l’existence de différentes écoles de pensée, de différents modèles de représentation des relations entre concepts, par exemple.
C’est le fait qu’il y ait des désaccords théoriques entre les chercheurs en terminologie qui remodèlent en permanence la discipline et la fassent avancer. La composante descriptive de la terminologie, autrement dit, on travail descriptif, se traduit, par exemple, par l’analyse de la formation des termes, de la combinaison des termes simples en termes complexes, des relations entre les termes, de l’utilisation des termes en fonction des groupes sociologiques, de l’implantation des termes..
Enfin, sa composante appliquée est l’ensemble d’activités auxquelles donne lieu la discipline : la terminologie ponctuelle, la terminologie systématique au thématique, le développement des systèmes de gestion terminologique, l’étude des classifications documentaires, rélaboration des dictionnaires électroniques, etc.
Il – Le rôle du terminologue La mission du terminologue vis à vis de la terminologie dans le sens où nous venons de mission du terminologue vis à vis de la terminologie dans le sens où nous venons de la définir, c’est-à-dire, en tant que discipline, consiste à : 1) Etudier les relations entre les termes et entre les ensembles de termes 2) Fixer les principes qui devront présider à la pratique terminologique 3) Intervenir, s’il travaille au sein d’une institution ou d’une entreprise, dans la politique de communication de celle-ci 4) Intervenir, s’il travaille au sein d’un organisme linguistique au iveau d’un pays ou d’une région, dans la politique linguistique nationale ou régionale (les organismes d’aménagement de la langue) Si on analyse ces différentes fonctions, cela signifie que le terminologue doit connaitre . – la situation et l’organisation du milieu où il intervient, – le contenu du domaine, – les bases conceptuelles ou théoriques de la terminologie, – le processus du travail terminologique, – les ressources et les outils disponibles pour mener à bien sa tâche, – les modalités de présentation du travail, y compris les normes éventuellement applicables, t enfin, les moyens linguistiques et les voies de transmission des néologismes pour implanter et diffuser la terminologie. Ill – Historique La terminologie connait une longue tradition appliquée en opposition à une fixation assez récente en tant que discipline d’étude.
On peut même dire qu’elle existe depuis la nuit des temps car l’homme a toujours naturellement eu besoin de dénommer la réalité qui l’entourait, de classer les éléments qui la composaient, d’établir des liens entre les différents concepts, de comprendre les équivalences entre les dénominations que chaque communauté, et d eue, avait choisies pou 3 équivalences entre les dénominations que chaque communauté, et donc chaque langue, avait choisies pour ces mêmes concepts (pour pouvoir échanger et faire du commerce), etc. De manière plus structurée, elle nait dans les sciences naturelles, au XVIIIème siècle, grâce notamment aux travaux de Carl von Linné, un naturaliste suédois qui établit les premières classifications des êtres vivants, en botanique d’abord, puis en zoologie.
Il établit pour cela une nomenclature binaire où chaque individu est caractérisé par son genre et son espèce. D’autres cientifiques, tels que Lavoisier au Berthollet, ont également conduit des travaux dans ce sens, en particulier en chimie. Ce principe de classification binaire continue à être utilisé de nos jours en terminologie, en particulier pour la rédaction des définitions. A la fin du XIXème, cette méthode commence à s’appliquer aux techniques et plus seulement aux sciences. Un siècle plus tard, à la fin du XXème, la terminologie s’intéresse à de multiples objets (le commerce, les sciences sociales et humaines, les sports, les loisirs… ) au delà des sciences pures et des techniques.
Pour arriver à cette universalité de son objet d’étude, il aura fallu traverser un siècle de grandes transformations, qui a commencé, dans la première moitié du nème, avec les trois écoles de pensée classiques, autrement dit, les trois grands centres d’activité terminologique qu’étaient Vienne, Moscou et Prague. Chacun défendaient un modèle théorique différent. De cette période, il faut souligner notamment les travaux d’Eugen Wuster, auteur d’un ouvrage devenu un classique The Machine Tool, publié en 1938. Wüster est considéré comme le père de la Théorie Général PAGF s 3 Machine Tool, publié en 1938. Wuster est considéré comme le père de la Théorie Générale de la Terminologie (TGT). Il publie sa thèse en 1 941 et le premier ouvrage où il ébauche les fondements théoriques de la TGT en 1969.
Mais il faudra attendre 1979, deux années après sa mort, pour voir publié le premier ouvrage où tout l’édifice théorique de la TGT est présenté. A partir de 1960-70, la terminologie s’est parallèlement étendue vers d’autres centres d’influence, en particulier vers les pays officiellement bilingues au plurilingues (le Canada, la Belgique t en moindre mesure la Suisse). Elle fait également son entrée dans les grandes organisations internationales, l’ONU, la CEE, I’I_JNESCO mais aussi des organismes à vocation plus technique tels que l’IUT (Union internationale des télécommunications) ou la CEI (Commission électrotechnique internationale).
C’est donc essentiellement un besoin soit de planification linguistique (c’est le cas dans la province de Québec au Canada), soit de traduction (dans les grandes organisations internationales) qui est à l’origine de cette multiplication des centres d’activité terminologique. Cette période est aussi celle de l’apparition des premières grandes banques de données terminologiques – Eurodicautom, BTQ, Termium et Termite – et du début de l’organlsatlon de la coopération terminologique mondiale. IV – La terminologie aujourd’hui De nos jours, la terminologie connaît une réelle multiplication des centres d’influence : Vienne, avec des organismes tels que Infoterm, TermNet ou l’I ITF, tous les pays officiellement bilingues ou multilingues (la Belgique, la Suisse, l’Espagne et notamment la Catalogne, et surtout le Canada, en partlculier 6 3
Belgique, la Suisse, l’Espagne et notamment la Catalogne, et surtout le Canada, en particulier le Québec), les pays francophones, l’Europe, les régions où existent des langues minoritaires ou peu répandues, d’une manière générale tous les pays du monde Le travail terminologique actuel se fait souvent dans le cadre de structures spécifiques de coopération et notamment au sein de réseaux constitués en fonction de différents critères (la langue commune, la parenté linguistique, la proximité géographique, les échanges commerciaux ou politiques, les affinités idéologiques… . Parmi ces réseaux. on peut mentionner notamment le Rint (désormais faisant partie du Rifal), Realiter, RITerm, Nordterm, TermNet et TDCNet La terminologie a par ailleurs fait son entrée dans le monde universitaire en tant que discipline autonome ; elle y est enseignée jusqu’au niveau du doctorat, et ce dans de nombreux pays. Sur le plan de l’enseignement de la terminologie, le Canada a à nouveau été un pays pionnier, où elle était au début généralement liée aux études de traduction. En outre, l’intérêt de la terminologie dans la société de ‘information multilingue est de plus en plus reconnu.
Le développement de la terminologie est ainsi lié, dans certains cas, à la volonté de respect des langues (en Europe, par exemple) ou à la nécessité de sauvegarder certaines langues (minoritaires ou peu répandues). Son utilité est avérée également dans le développement d’outils d’ingénierie linguistique et de traitement du langage naturel ainsi que pour les besoins de commercialisation des biens et des services dans la société mondiale d’aujourd’hul. La recherche fondamentale en terminologie connaît également n esso 7 3 mondiale d’aujourd’hui. La recherche fondamentale en terminologie connait également un essor et il y a en permanence de nouveaux modèles théoriques. Enfin, les applications de la terminologie, telles que les bases de données, sont de plus en plus nombreuses.
V – Les facteurs de développement De nombreux facteurs extérieurs à la terminologie ont contribué, au cours du XXème siècle, à favoriser cet essor de la discipline. Ainsi les progrès exponentiels des connaissances et leur corollaire, la tendance à la micro-spécialisation (spécialisation dans des omaines de plus en plus petits), à l’interdisciplinarité (domaines qui surgissent par la combinaison d’autres domaines ; ex. astrophysique, biochimie, génie génétique, psycholinguistique) et à la transdisciplinarité (thèmes ou objets d’étude qui se constituent transversalement en tant que tels et qui doivent être analysés selon différents points de vue simultanément ; ex. l’immigration, qui peut être abordée du point de vue economique, politique, social, géographique ou démographique ; la sécurité sociale, qui peut l’être du point de vue économique, politique, ocial ou médlcal ; etc. ) ; l’accélération des échanges (économiques, commerciaux, technologiques et industriels) et son corollaire, la mondialisation ; la poussée corrélative de la demande de sewices linguistiques pour faire face à la barrière des langues ; la définition et la mise en œuvre de politiques linguistiques cohérentes au niveau des organismes, des entreprises, des groupes ou des pays ; l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) favorisant le stockage, la gestlon et la transmission de grandes quantités de données te 3