Libert

La liberté. 1 ) Liberté extérieure et liberté intérieure. Lorsqu’on parle de liberté, on peut parler de deux choses différentes. Soit, et c’est la définition la plus immédiate qu’on en donne d’ordinaire, de la liberté d’accomplir ce qu’on a envie de faire, ce qu’on veut. Etre libre, c’est pouvoir faire tout ce qu’on veut. Il s’agit alors de la lib quelque chose. Exemple : Etre libre o Soit de la liberté de u pouvoir de faire Sni* to View e et pas une autre. Il s’agit alors de la libert comme possibilit de vouloir, de décider par soi-même.

Etre libre en ce sens, c’est être maître de ses choix, ‘est prendre ses décisions soi-même. Exemple : Savoir ou non ce qu’on veut, être décidé ou dans l’indécision, être partagé. On les distingue d’ordlnaire en parlant d’un côté de la liberté extérieure et de [‘autre de la liberté intérieure. A savoir La liberté extérieure, c’est la liberté de faire ce qu’on veut, c’est le pouvoir de faire ce qu’on a décidé de faire ou simplement envie de faire. Extérieure, parce qu’on est libre lorsqu’il n’existe rien en dehors de nous, d’extérieur a nous qui nous empêche de faire ce qu’on veut.

La liberté intérieure, c’est la liberté de vouloir une chose et pas nous. Ces deux aspects de la liberté sont distincts : on peut avoir la liberté (extérieure) de faire quelque chose sans en avoir envie, on peut avoir décidé de faire quelque chose sans en avoir la possibilité (extérieure). 2 ) Ce qu’on en dit. Généralement, on estime qu’on n’a ou pas assez de liberté extérieure, mais qu’on dispose dune complète liberté intérieure. Il est en effet courant d’entendre dire qu’on ne peut jamais faire tout ce qu’on veut, qu’on est sans cesse empêché de faire ce qu’on aimerait faire.

A quoi s’ajoute qu’on est souvent obligé de faire des choses qu’on aimerait ne pas faire. Et comme la liberté st jugée désirable, cela nous désespère et/ou nous révolte. Il semble évident par ailleurs que nous avons tous le pouvoir de nous décider par nous-mêmes, que nous pouvons tous faire des choix. Même si tout le monde ne le fait pas, il semble évident que tout le monde pourrait le faire : celui qui hésite entre deux partis n’est pas privé du pouvoir de choisir, simplement il ne sait pas comment trancher. ) Ce qu’on peut en penser. Sil y a peut-être quelque chose de vrai dans ces façons de penser, il est également permis de les mettre en doute. – En ce qui concerne la liberté extérieure, on peut certes affirmer u’on ne peut pas toujours faire tout ce qu’on veut. Mais à bien y regarder, il y a bien des choses qu’on déplore de ne pas pouvoir faire qu’on ne ferait pourtant as ou as longtemps, si on en avait la possibilité. Comm PAGF OF l’école, passer ses la possibilité.

Comme ne pas aller à récole, passer ses journées ? ne rien faire, tuer ceux qui nous énervent, s’emparer de toutes les choses qui nous plaisent Or, qu’est-ce que cela slgnifie sinon qu’on ne désire peut-être pas tant que cela disposer de la possibilité de faire ces choses ? Mais, si on n’a finalement pas besoin ou pas envie d’avoir toutes es possibilités dont on dit manquer, on n’est finalement pas tant privé de liberté qu’on le dit.

Pire, on est peut-être au fond bien content de ne pas avoir toutes ces possibilités, bien content d’être obligé ou contraint de ne pas faire certaines choses et d’en faire d’autres, parce que cela nous est utile. D’où le problème : soit il faut soutenir qu’on est privé de liberté par l’existence de toute sorte de contraintes et d’obligations en ce sens qu’elles nous privent de la possibilité de faire tout ce qu’on aimerait faire, soit il faut soutenir que toutes les contraintes et bligations, même si elles limitent nos possibilités d’action, ne suppriment pas nécessairement notre liberté. En ce qui concerne la liberté intérieure, il apparait que la maitrise de soi, la capacité à se décider par soi-même peut être remise en cause. En effet, ce qu’on pense vouloir par nous-mêmes, est-ce bien nous-mêmes qui le voulons ? Lorsqu’on décide de faire quelque chose, n’est-ce pas parce que nous y sommes poussé par diverses influences plus ou moins inaperçues, comme celles de l’éducation, des valeurs de notre société, de désirs inconscients ou pas ? D’où le problème : soit la lib

D’où le problème : soit la liberté intérieure de se décider par soi-même est absolue, soit elle n’est qu’une illusion au sens où ce qu’on veut faire, on n’a pas choisi de le faire parce qu’on ne pouvait pas ne pas le vouloir. I ) La liberté extérieure. Sommes-naus aussi privés de liberté qu’on le dit ? A ) En quoi notre liberté est-elle limltée ? Il est courant de dire qu’on n’est pas libre au sens où on n’a pas la possibilité de faire tout ce qu’on aimerait faire. Voyons en quel sens on le dit et qu’est-ce qu’il y a de vrai dans cette affirmation.

A quoi se heurtent nos désirs, nos projets, nos olontés au point de pouvoir dire qu’on n’est pas libre ? En quel sens dit-on qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut ? Que est le sens du mot pouvoir ici ? En quoi consiste l’impossibilité de faire ce qu’on veut ? 1 ) Pouvoir d’un point de vue financier. On ne peut pas faire ce qu’on aimerait faire lorsqu’on en n’a pas les moyens financiers. Exemple. Celui qui n’a pas assez d’argent pour aller en vacances n’a pas la liberté/possibilité de partir. De ce point de vue, on est d’autant plus libre (de faire ce qu’on veut) qu’on est plus riche.

Le pouvoir de faire ici dépend du pouvoir d’achat. 2 ) Pouvoir d’un point de vue technique. On ne peut pas faire ce qu’on aimerait faire lorsqu’on en n’a pas les moyens techniques, soit arce qu’ils n’existent pas, soit, lorsqu’ils existent, parce q ose pas. lorsqu’ils existent, parce qu’on n’en dispose pas. Exemples. Guérir des maladies encore incurables faute de moyens médicaux. Disposer d’une source d’énergie bon marché et non polluante. Il faut remarquer que l’emploi de moyens techniques, lorsqu’ils permettent d’atteindre la fin qu’on vise, imposent cependant des contraintes.

La fin visée ne pouvant être atteinte que par des moyens déterminés, ceux-ci imposent leur manière propre de ‘atteindre (et même sauvent la forme prise par la fin visée). Par exemple, il faut apprendre à se servir de certains moyens techniques, comme les machines, pour atteindre certaines fins. Comme l’apprentissage de la conduite automobile. Par exemple, il faut tenir compte des limites des moyens techniques qu’on emploie : pannes, délai de mise en route, entre deux usages, entretien, réglages, coûts…

Le pouvoir de faire ici, c’est la puissance technique. 3 ) Pouvoir d’un point de vue naturel ou physique. On ne peut pas faire ce qui est physiquement impossible, c’est- à-dire contraire aux lois naturelles ou incompatible avec elles, omme être immortel ou voler sans aile par exemple. Cela ne nous empêche pas cependant de le vouloir parfois. Dans ce cas, notre désir se heurte à la nécessité naturelle. Est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être. De ce point de vue, il faut distinguer contrainte et impossibilité.

Les lois naturelles, la nécessité rendent impossibles certaines choses, comme d’être immortel. Quant à ce qui est possible, cela ne se fait pas toujours simplement : la nécessité naturelle imp PAGF s OF Quant à ce qui est possible, cela ne se fait pas toujours simplement : la nécessité naturelle impose des contraintes ans la réalisation de certains de nos désirs. Exemple : il n’est pas impossible de faire voler un objet plus lourd que rair, mais pour cela, il faut prendre en compte les contraintes physiques imposées par l’air.

Ce qu’on a le pouvoir de faire ici correspond à ce qu’on appelle le possible au sens large, c’est-à-dire compris comme ce qui n’est pas rendu impossible par la nécessité naturelle, c’est la marge de manœuvre que nous laisse la nécessité. Or, de ce point de vue, il est possible de soutenir que la marge de manœuvre que nous laisse la nécessité naturelle est nulle, que le possible se réduit à rien. C’est la thèse du déterminisme. « Nous devons donc envisager l’état présent de l’univers comme l’effet de son état antérieur et comme la cause de celui qui va suivre.

Une intelligence qui, pour un instant donné, connaitrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d’ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données à l’analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de funivers et ceux du plus léger atome ; rien ne serait incertain pour elle, et l’avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux. » Pierre-Simon Laplace. ??uvres, vol VII, pp VI-VI (1796) Commentaire : – Laplace, qui n’est pas philosophe, mais physicien, part de Pldée selon laquelle tout ce qui se produit a une cause et 6 OF philosophe, mais physicien, part de l’idée selon laquelle tout ce qui se produit a une cause et sera cause d’autre chose à son tour. Si cela vaut pour chaque chose, cela vaut donc pour toutes les choses prises dans leur ensemble. C’est pourquoi il soutient que soutient que tout ce qui se produit dans l’univers à un moment donné est l’effet de son état antérieur et sera cause de son état suivant.

Cela implique donc que l’ensemble du déroulement de l’histoire e l’univers serait connaissable pour un être qui en connaîtrait et les lois et l’état à un moment quelconque, tout comme on peut connaitre le déroulement global des mouvements des astres du système solaire par la seule connaissance des lois naturelles et de la position de l’ensemble de ces astres à un moment donné. Conséquence : On est peut-être beaucoup moins libre qu’on ne le pense dan la mesure où il est possible que tout ce qui produit soit déterminé par des causes qui nous échappent de telle sorte qu’il ne nous reste aucune marge de manœuvre. ) pouvolr dun point de vue légal ou moral. On ne peut pas faire tout ce qu’on veut au sens où on ne doit pas faire ce qui est socialement réprouvé et/ou moralement défendu et/ou légalement puni. On ne doit pas faire ce qui est illicite, immoral et/ou illégal. On ne peut pas faire tout ce qu’on veut aussi en ce sens qu’on est parfois obligé par les usages, les lois morales ou juridiques de faire des choses qu’on aimerait ne pas faire. En somme, il faut distinguer interdiction et obligations. Les interdic 7 OF aimerait ne pas faire. nterdictions s’opposent à nos tentations, désirs, volontés, les obllgatlons nous imposent de faire des choses qu’on ne désire as, qu’on ne ferait pas de nous-mêmes. Attention toutefois, dire que nous ne pouvons pas faire tout ce qu’on veut à cause des usages et surtout des lois est ambigu au sens strict, il est possible de faire ce qui est interdit. Il ne faut pas confondre ce qu’on ne doit pas faire et ce qu’on ne peut pas faire : on peut toujours faire ce qu’on ne doit pas faire, et ce par définition.

Cela n’aurait aucune sens d’interdire quelque chose d’impossible. De même, cela n’aurait aucun sens de rendre obligatoire quelque chose que chacun fait de lui-même volontiers. Il faut donc bien distinguer les lois humaines et les lois naturelles. On peut transgresser les premières, pas les secondes. Les premières imposent des obligations et des interdictions alors que les secondes imposent des contraintes et des impossibilités qui relèvent de la nécessité. On a toujours le choix face aux premières, la notion de choix n’a pas de sens avec les secondes.

Ce qui veut dire que les 1015 humaines ne limitent la liberté que de façon relative et non pas absolue puisqu’il est toujours possible de faire ce qui n’est pas permis par la loi et de ne pas faire ce qu’elle prescrit. En revanche, on ne peut pas ne pas être soumis aux lois naturelles. Or, étrangement, on confond facilement obligation et contrainte, devoir et nécessité, OF contrainte, devoir et nécessité, interdiction et impossibilité. On confond ainsi les lois humaines avec des lois naturelles. ourquoi ? parce que si on fait ce qui est interdit et ne fait pas ce qui est obligatoire, on s’expose à des sanctions diverses : rejet, amende, prison, bannissement, torture, mise à mort. Or, dans la mesure où elles sont pénibles, on préfère les éviter. On estime donc que ces sanctions nous privent de la possibilité de choisir et du coup on ressent les obligations comme des contraintes et les nterdictions comme des impossibilités. Car là où il n’y a pas de choix, on a affaire à la nécessité.

Cependant, il s’agit d’une erreur : on a malgré tout le choix. Le pouvoir de faire ici, c’est le droit de faire, l’autorisation, la permission de faire. On peut faire ce qu’on a le droit de faire et seulement cela. Au total, on ne peut pas toujours faire ce qu’on veut, financièrement, techniquement, physiquement, légalement et moralement, soit parce que c’est impossible (absence de moyens financiers, techniques ou naturels ou en raison de la necesslté naturelle, du déterminisme), soit parce que c’est interdit ou éprouvé (obstacles moraux ou légaux).

On ne peut pas toujours faire ce qu’on veut également parce qu’il nous faut faire parfois des choses qu’on n’aimerait ne pas faire, soit parce qu’on y est contraint physiquement ou techniquement, soit parce qu’on y est obligé légalement ou moralement. Voilà en quel sens on peut dire qu’en effet, nous qu’on y est obligé légalement ou moralement. Voilà en quel sens on peut dire qu’en effet, nous ne sommes pas libres de falre toujours tout ce qui nous plait, tout ce qu’on veut. TRANSITION Cependant, la liberté dont on dit manquer, qu’on juge si désirable, est-elle si désirable que cela ?

Avons-nous réellement envie ou besoin de la liberté dont on se sent privé ? Imaginons qu’on puisse faire tout ce qui nous plait, à tous les points de vue, que peut-il en résulter ? On pourrait faire tout ce qui nous fait plaisir. Serait-on libre pour autant ? « On pense que l’homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire des esclavages » Spinoza. Commentaire Spinoza part d’une opinion commune : être libre, c’est faire ce qu’on veut, faire ce qui nous plaît.

C’est la liberté extérieure de faire ce qu’on veut ou désire dont il est ici question. Il conteste cette définition commune de la liberté de deux façons. Il fait d’abord observer que agir selon son bon plaisir, c’est agir de telle sorte que c’est la recherche du plaisir qui nous gouverne. Si on agit que pour éprouver du plaisir, on est prisonnier de la recherche du plaisir. Spinoza ne fait là que reprendre une vieille idée, celle selon laquelle vivre pour le plaisir, c’est vivre en fonction de lui et donc sous la domination de nos désirs, de nos appétits, de nos passions. Mais on pourrait objecter qu’il n’y